HELMINTHES PARASITES D’OISEAUX DANS LES FORETS HUMIDES

METHODES DE CAPTURE DES OISEAUX

  Les captures sur le terrain ont ciblé essentiellement les espèces communes d’oiseaux.Pour ce faire, des techniques spécifiques ont été utilisées tel l’emploi de filets japonais (Zack, 1994). C’est une méthode sélective car elle permet la capture d’oiseaux notamment terrestres et de sous-bois, à la hauteur des filets.Les filets utilisés ont une longueur variant de six à 12 m de long et possèdent quatre poches dans lesquelles tombe l’oiseau lorsqu’il heurte le filet. Ces filets sont dressés sur deux perches d’une hauteur maximale de trois mètres puis disposés dans des zones de fréquentation des oiseaux ciblés des sites de capture pour maximiser les collectes. Chaque filet a été ouvert de cinq heures du matin jusqu’à 18 h du soir pour éviter de piéger d’autres animaux nocturnes telles les chauves-souris et vérifiés toutes les 15 mn afin d’éviter que les oiseaux piégés ne meurent de chaleur ou se tuent en étant enchevêtrés au filet. Pendant les collectes dans les forêts tropicales humides, une dizaine de filets ont été à la disposition tandis que pendant les collectes dans les forêts sèches, cinq filets ont été utilisés.Les oiseaux capturés sont numérotés, identifiés sur place et mis dans des pochons jusqu’à leur dissection. L’identification est réalisée avec l’aide de spécialistes en ornithologie et appuyée par des recherches bibliographiques (Langrand, 1995 ; Goodman & Hawkins, 2003). La figure suivante montre le système de montage d’un filet japonais.

DISSECTION DES OISEAUX

  Les oiseaux capturés (deux individus par espèce par site) sont identifiés, puis tués par asphyxie dans une boite avec du chloroforme. Ils sont ensuite disséqués en ouvrant l’abdomen par une incision longitudinale allant du sternum jusqu’à l’orifice du cloaque, puis, sont vidés de leurs entrailles. La totalité du tube digestif est extirpée puis placée dans une boite de Pétri avec un peu de solution saline à 08 ‰. La cavité abdominale est rincée avec une solution saline pour examiner d’éventuels parasites qui pourraient s’y trouver. L’intestin prélevé à examiner est fendu sur toute sa longueur, la dissection se faisant sous une loupe binoculaire pour mieux observer la présence ou non de parasites qui sont généralement de petite taille. Les glandes digestives tels la vésicule biliaire et le foie, sont aussi inspectées. En outre, les autres organes tels que le gésier, le cœur et les organes reproducteurs, notamment les gonades, sont examinés. La dilacération de ces organes permet de déceler les parasites qui se trouvent incrustés dans les muqueuses. Les dépouilles des oiseaux examinés sont provisoirement conservés dans du formol à 12 %. Ils sont ensuite lavés puis conservés dans de l’alcool à 80 % et serviront de spécimens de références au musée du Département de Biologie Animale. A chaque spécimen est attribuée une référence.

CONCLUSION

  La présente étude a été effectuée dans deux types de forêt de Madagascar, la première dans les forêts humides de l’Est et la seconde dans les forêts sèches de l’Ouest. Au total, 132 oiseaux, appartenant à 50 espèces réparties dans 22 familles, ont été capturés dans les deux sites. Parmi ces 50 espèces, 21 sont endémiques de Madagascar et 4 endémiques de la région (Madagascar et Comores, Mascareignes ou Seychelles).La faune aviaire malgache présente certaines affinités avec celle de l’Afrique et pourrait donc avoir des origines africaines suivies d’une évolution en vase clos pour donner les espèces actuelles. Ces oiseaux auraient co-évolué avec leurs parasites d’origine. Les helminthes actuels sont représentés par des espèces endémiques et par des genres cosmopolites. L’endémisme est fréquent mais reste faible, limité au niveau spécifique. Si l’on ne considère que les CESTODA, les principales familles rencontrées en Afrique sont aussi représentées à Madagascar mais avec de nouvelles espèces qui ont acquis des particularités spécifiques résultant du maintien des relations avec leurs hôtes. Les investigations entreprises ont permis de collecter et d’identifier 11 espèces de CESTODA CYCLOPHYLLIDEA dont huit sont nouvelles et sont réparties dans quatre familles : DILEPIDIDAE (Vitta sp. et Angularella sp.), HYMENOLEPIDIDAE (Passerilepis sp.), DAVAINEIDAE (Raillietina sp.) et PARUTERINIDAE (Spasskyterina sp. et Sphaeruterina sp.). Ces espèces montrent des particularités qui les différencient des autres espèces connues appartenant au même genre. Les NEMATODA sont principalement composés par les groupes des FILARIOIDEA et des ACUARIIDAE ; les TREMATODA sont représentés par les STRIGEIDAE, EUCOTYLIDAE, CLINOSTOMATIDAE, STROMYLOTREMATIDAE et DICROCOELLIIDAE et deux familles, CENTRORHYNCHIDAE et APORHYNCHIDAE représentent les ACANTHOCEPHALA. Les helminthes parasitent la plupart des groupes d’oiseaux, mais avec une prévalence globale relativement faible, d’environ 40 %. En effet, sur un total de 132 oiseaux examinés, 58 sont infestés par les helminthes. La prévalence de chaque groupe est inégale : pour les NEMATODA elle est de 25 %, celle des CESTODA est de 15 %, 9 % pour les TREMATODA et 6 % pour les ACANTHOCEPHALA. Les hôtes sont plus parasités par les NEMATODA que par les autres groupes. L’intensité du parasitisme par les cestodes  diffère pour les forêts humides et les forêts sèches. Cela est dû à des facteurs qui sont surtout liés au cycle de vie des parasites, à la répartition des oiseaux hôtes et aux conditions environnementales. L’inventaire des helminthes parasites d’oiseaux de Madagascar, dans cette étude, est limitée à deux types de biomes seulement et huit nouvelles espèces de CESTODA ont été préliminairement identifiées. Pourtant, Madagascar en comprend cinq types : le domaine du Sud, le domaine de Sambirano, le domaine du centre, le domaine de l’Ouest et le domaine de l’Est. Il faudrait donc envisager d’étendre les investigations dans ces autres biomes pour un inventaire plus complet. Puisque la connaissance des helminthes parasites d’oiseaux de Madagascar est relativement limitée, il serait donc pertinent de continuer les recherches et aussi de se focaliser sur les autres groupes (NEMATODA, TREMATODA, ACANTOCEPHALA). Des études approfondies sur leur cycle de vie permettraient de mieux les cerner. L’avifaune malgache présente aussi des affinités avec quelques espèces asiatiques, il serait donc pertinent d’étudier si leurs parasites présentent aussi des similarités. Enfin, pour pouvoir faire des études comparatives plus approfondies, il faudrait adopter des méthodes standardisées dans la capture des hôtes.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. DESCRIPTION DES REGIONS ET DES SITES D’ETUDE
I.1. REGIONS D’ETUDE
I.2. SITES D’ETUDES
II. MATERIELS ET METHODES.
II.1. METHODES DE CAPTURE DES OISEAUX
II.2. DISSECTION DES OISEAUX
II.3. COLLECTE DES SPECIMENS PARASITES
II.4. IDENTIFICATION DES SPECIMENS PARASITES
II.4.1. Critères d’identification
II.4.2. Méthodes d’identification
II.4.3. Préparation des spécimens de CESTODA
II.5. PARAMETRES D’EVALUATION DE L’INFESTATION 
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS 
III.1. HELMINTHES PARASITES D’OISEAUX DANS LES FORETS HUMIDES
III.1.1. Dans le site de Sahambaky
III.1.2. Dans le site de Mahatsara
III.1.3. Dans le site de Maromizaha
III.1.4. Paramètres d’évaluation de l’infestation
III.1.5. CESTODA d’oiseaux enregistrés dans les forêts humides
III.2. HELMINTHES PARASITES D’OISEAUX DANS LES FORETS SECHES DE L’OUEST
III.2.1. Dans le site d’Ankaraobato
III.2.2. Dans le site d’Ampombibe III
III.2.3. Paramètres d’évaluation de l’infestation
III.2.4. CESTODA d’oiseaux recensés dans les forêts sèches
III.3. RECAPITULATIF SUR LES CESTODA D’OISEAUX DES DEUX TYPES DE
 FORET
III.4. ESPECES NOUVELLES DE CESTODA D’OISEAUX DE MADAGASCAR
IV. DISCUSSION
CONCLUSION

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *