Helminthes parasites des mustélidés

Helminthes parasites des mustélidés

Le Plan National de Restauration du Vison d’Europe

Le Vison d’Europe est une espèce totalement protégée dans tous les pays européens sauf la Russie. L’espèce est présente à l’annexe II de la convention de Berne et aux annexes et de la directive Habitats. Ces mesures sont justifiées par le fait que c’est probablement l’espèce la plus menacée d’Europe.Le Ministère en charge de l’Environnement a lancé en 1999 un plan de restauration quinquennal (jusqu’en 2003) s’appliquant sur toute l’aire de répartition actuelle du Vison d’Europe ainsi qu’une zone périphérique. Celui-ci comporte plusieurs volets.Afin de lutter contre le déclin de l’espèce, des actions de protection et de restauration des habitats sont menées. Ensuite, des mesures réglementaires doivent être prises afin d’obtenir le déclassement du Putois de la liste des espèces nuisibles, ainsi que l’interdiction des piègestuants dans les zones humides et le bord des cours d’eau. Un programme de contrôle du Vison d’Amérique vise à diminuer la pression de cette espèce sur le Vison d’Europe. Un projet d’élevage conservatoire d’animaux permettra de conserver la diversité génétique de l’espèce, si cela s’avérait nécessaire. Enfin, des mesures sont en place pour informer et sensibiliser le public.Par ailleurs, un volet études et recherches a été largement développé afin d’approfondir les connaissances sur l’espèce et de mieux comprendre les causes de sa régression. Une étude générale sur la recherche des facteurs pathogènes susceptibles de contribuer à la régression du Vison d’Europe a été confiée au GREGE (Groupement de Recherche et d’Etude pour la Gestion de l’Environnement). Ce volet prévoit entre autres un bilan sanitaire des populations de Visons d’Europe et une étude comparative avec les autres mustélidés sympathiques.L’analyse parasitaire que nous avons menée entre dans le cadre de ce bilan sanitaire général.

Synthèse bibliographique sur les helminthes parasites des mustélidés

Dans une seconde partie, nous avons ensuite synthétisé les travaux de recherche bibliographique concernant la liste des parasites potentiels. Cette recherche a permis d’établir pour chaque parasite, les moyens de son identification, son mode de transmission, et son pouvoir pathogène. En effet, l’identification et le dénombrement des parasites sont pondérés par le plus ou moins grand pouvoir pathogène de ceux-ci.

TRAVAIL DE SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Pour des raisons de facilité de recherche en pratique, nous avons procédé par organe pour l’inventaire des parasites que nous pouvions potentiellement trouver lors des autopsies parasitologiques de mustélidés.Ce travail de recherche bibliographique, sans se prétendre exhaustif, avait pour but de répondre le plus complètement possible à la question : “quels helminthes pourrait-on trouver lors de l’autopsie parasitologique de Visons d’Europe, Visons d’Amérique et Putois?”

Helminthoses digestives

Helminthes du tube digestif

Estomac

Le genre Capillaria Zeder, 1800, comprend de nombreuses espèces, parasitant des vertébrés de toutes les classes.Beaucoup d’auteurs ont tenté de diviser le genre Capillaria en replaçant certaines espèces dans de nouveaux genres. Moravec (41) a proposé une classification acceptée par de nombreux auteurs. Il replace ainsi Capillaria putorii dans le genre Aonchotheca Lόpez-Neyra,Ces classifications sont controversées, ainsi Butterworth et Beverley-Burton (1980) préfèrent garder le genre unique Capillaria, nous ferons de même tout en citant les synonymies les plus fréquentes.Selon la description donnée par Butterworth et Beverley-Burton (1980), le genre Capillaria comprend des nématodes de petite taille et surtout très fins. La partie postérieure du corps est légèrement plus épaisse que la portion oesophagienne. L’oesophage est constitué d’une courte portion musculaire suivie d’une chaîne de stichocytes annulaires.L’appareil reproducteur mâle comprend un spicule unique, entouré d’une gaine qui peut être épineuse ou non selon les espèces. La femelle est monodelphique, la vulve s’ouvre postérieurement à la jonction oesophage-intestin. Elle est ovipare ou ovovivipare, et les oeufs sont ovales avec des bouchons polaires.
On reconnaît C. putorii essentiellement à la présence, chez le mâle, de grandes ailes latérales et caudales au niveau de l’extrémité postérieure, et chez la femelle par les oeufs dont la coque est pourvue d’un réseau de crêtes en surface.C’est un parasite de l’estomac et de l’intestin grêle de divers mustélidés, dont le Putois et les deux espèces de Visons. On le retrouve en Europe et en Amérique du Nord.Ces nématodes de la famille des Spiruridés ont pour hôtes définitifs divers mammifères carnivores et primates, ainsi que des oiseaux. Ceux-ci s’infestent en ingérant, soit un des hôtes intermédiaires (insectes tels que coccinelles, criquets…), soit en ingérant un hôte paraténique qui peut être un reptile, un amphibien ou un petit Sciuridé.Leurs caractéristiques morphologiques comprennent une bouche munie de deux grandes ailes latérales triangulaires et pourvues de dents, avec la cuticule qui se réfléchit au-dessus ce qui forme un bourrelet. Les oeufs sont ovoïdes, lisses et embryonnés au moment de la ponte, leur coque est épaisse  On note l’existence de deux espèces citées chez les mustélidés Physaloptera maxillaris Molin, présente chez les mustélidés du genre Mustela en Amérique du Nord présente chez le Putois et les animaux du genre Martes en Russie.Les nématodes sont solidement fixés à la muqueuse de l’estomac et du duodénum, ce qui peut entraîner des ulcères, une hémorragie ou une gastrite catarrhale. Cliniquement, cela se traduit alors par des vomissements et de l’anorexie.

Intestins

Nématodes

Nous avons noté plus haut que ce parasite peut être retrouvé dans l’estomac et l’intestin grêle des mustélidés.Le genre Molineus s.s. regroupe de nombreuses espèces, parasites de carnivores dans le monde entier, ainsi que certains Primates en région néotropicale (16). Il appartient à la famille des TrichostrongylidésCe genre est défini au niveau morphologique par la présence d’une bourse céphalique, et par la présence d’une bourse caudale bien développée. La disposition des côtes au niveau de celle-ci est très importante pour la définition du genre : « les côtes 2 et 3 sont regroupées, proches et parallèles ». De plus, « la papille de la côte 4 est à mi-distance de celles de la côte 3 et de la 5 » (Durette-Desset et Chabaud, 1981).Les auteurs notent l’existence de trois espèces d’intérêt pour les mustélidés :
Molineus genettae (Cameron, 1927)
Présent en Afrique.
Molineus mustelae (Schmidt, 1965)
Présent en Amérique du Nord.
Tous deux sont parasites de carnivores mustélidés.
Molineus patens (Dujardin, 1845)
Parasite de carnivores et de rongeurs, à répartition géographique cosmopolite, en zone holarctique. Les mustélidés parasités sont les Visons d’Europe et d’Amérique, le Putois, la Martre et la Fouine. Des canidés (Renard roux), ursidés et un rongeur figurent également dans les hôtes définitifs. Ce nématode de petite taille et non enroulé présente une vésicule céphalique plus longue que large, chez le mâle une bourse caudale sub-symétrique avec deux larges lobes latéraux et un petit lobe dorsal. Les spicules sub-égaux portent trois pointes dont la médiale plus longue. Dans leur re-description de l’espèce Molineus patens, Durette-Desset et Chabaud (1987) valident l’espèce suivante :
Ce parasite cité en Allemagne chez de nombreux mustélidés, dont le Putois, le Vison d’Europe, la Fouine, l’Hermine, la Belette. On le différencie de M. patens par les spicules qui portent trois branches égales, et les côtes 5 et 6 de la bourse caudale qui se croisent à leur extrémité. Les espèces appartenant au genre Molineus semblent être des hôtes normaux du tube digestif des mustélidés en Europe et en Amérique du Nord. Ils n’ont pas de pouvoir pathogène connu (Durette-Desset, communication personnelle).Ces très petits et très fins nématodes intestinaux sont originaux de par leur cycle biologique. En effet, des générations parasitaires et des générations libres (non parasitaires) se succèdent.Ainsi, on ne trouvera dans l’intestin de l’hôte, que des femelles parthénogénétiques.Celles-ci, enfoncées dans la muqueuse de l’intestin grêle, produisent des oeufs qui passent dans le milieu extérieur via les fèces de l’hôte dans le milieu extérieur, les larves de premier stade peuvent évoluer de deux façons possibles : selon le cycle homogonique, elles muent jusqu’au troisième stade larvaire, qui est infestant pour les hôtes du parasite. Ce cycle est prédominant si les conditions d’environnement sont défavorables.Selon le cycle hétérogonique, les larves de premier stade peuvent se développer en nématodes adultes libres mâles et femelles, qui se reproduisent et engendrent des larves qui elles se transforment en troisième stade larvaire infestant. Ce cycle est prédominant si les conditions extérieures sont suffisamment humides et chaudes.La pénétration des larves infestantes peut se faire par voie orale, mais elle est plus fréquente par voie cutanée. Quoiqu’il en soit, la larve rejoint un petit vaisseau sanguin ou lymphatique, et va jusqu’aux poumons où elle émerge de l’alvéole, et migre via les bronchioles jusqu’à la trachée, enfin descend en passant par l’oesophage jusqu’à l’intestin grêle. Là, les larves muent en femelles parthénogénétiques.Cette espèce est présente chez les mustélidés en Europe et en Russie.D’après Hendrix et al. (1987), la pathogénie de la strongyloïdose se fait à trois niveaux.La pénétration transcutanée des larves de troisième stade peut entraîner au site de pénétration un érythème et un prurit. La migration des larves au sein de l’appareil respiratoire peut entraîner une pneumonie vermineuse.Enfin, au niveau intestinal, les adultes se logent dans l’épithélium situé à la base des villosités intestinales. Par conséquent, une infestation importante peut résulter en une atrophie villeuse associée à une infiltration inflammatoire de la lamina propria. L’épithélium peut également être érodé, entraînant un exsudat inflammatoire.La clinique de cette parasitose inclut une pneumonie vermineuse lors du passage pulmonaire des larves. Elle se traduit par de l’anorexie, une toux et une conjonctivite purulente. L’atteinte intestinale entraîne une diarrhée, parfois sanguinolente, qui apparaît quelques jours après la toux

Trématodes

On peut distinguer à l’oeil nu ce trématode long de 3 à 11 mm, et de forme lancéolée. La cuticule porte des épines dans sa partie antérieure, et on peut remarquer la présence d’un disque adoral porteur d’épines également. Les oeufs sont de grande taille, de plus la ventouse ventrale est de taille plus importante que la ventouse buccale.On retrouve E. melis en Europe, en Amérique du Nord et en Russie Il se développe grâce à une première étape chez un gastéropode pulmoné du genre Limnea, que l’on retrouve dans des eaux stagnantes et riches en végétation (Beaver, 1941 cité par Euzéby. Ensuite les métacercaires se forment dans l’organisme de têtards ou de poissons. Enfin, parmi les hôtes définitifs on compte principalement des carnivores sauvages, parmi lesquels les mustélidés.On retrouve ce trématode au niveau de l’intestin. La présence de nombreuses épines confère un rôle pathogène non négligeable en cas d’infestation importante, par leur action irritative sur la muqueuse intestinale. En cas d’infestation grave, l’animal peut présenter un syndrome entéritique aigu avec diarrhée séro-muqueuse voire hémorragique. L’autopsie montre alors une muqueuse épaissie et oedématiée.Ce très petit trématode est difficile à voir à l’oeil nu, en effet il mesure seulement 500μ sur 280 μ.porte des oeufs peu nombreux et de taille relativement grande.C’est un parasite de divers carnivores sauvages, qui s’infestent en consommant des poissons de la famille des salmonidés. Nanophyetus salmincola s’installe alors dans l’intestin grêle des carnivores.Ce parasite peut pénétrer relativement profondément dans la muqueuse, ce qui provoque la destruction de ses couches superficielles, et l’afflux de cellules mononucléaires qui infiltrent de façon diffuse la muqueuse de l’intestin grêle. Les conséquences cliniques de l’infestation peuvent donc être graves.Ces trématodes de petite taille sont aisément reconnaissable à la présence d’un organe adhésif (ou organe tribocytique) très allongé qui consiste en deux longs replis. De chaque côté de la ventouse buccale peuvent également exister deux organes faisant saillie, appelés auricules
Le corps présente au niveau des deux tiers postérieurs une constriction qui sépare la région antérieure porteuse des organes adhésifs, de la partie postérieure portant les organes génitaux.

Les vitellogènes sont limités à la partie antérieure.

L’organe tribocytique semble posséder des fonctions adhésives et glandulaires, par la production de sécrétions protéolytiques. Celles-ci permettent de lyser la surface de la muqueuse intestinale pour absorption des tissus par le parasite On sépare le sous-genre Alaria, caractérisé par la présence de deux auricules, du sousgenre Paralaria, caractérisé par l’absence de celles-ci Jonhson (1979) note que d’après Dubois (1963) les espèces du sous-genre Paralaria semblent montrer une spécificité pour les mustélidés en tant qu’hôtes définitifs. L’auteur le confirme concernant A. mustelae qu’il a trouvé chez de nombreux mustélidés mais non chez d’autres carnivores.

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INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Le Vison d’Europe, le Vison d’Amérique et le Putois
I- Présentation générale des 3 espèces 
1. Caractéristiques communes
a) Phylogénie
b) Morphologie
c) Habitat
d) Activité
e) Reproduction
f) Alimentation 
2. Le Vison d’Europe (Mustela lutreola)
a) Morphologie 
b) Habitat
c) Activité
d) Alimentation
3. Le Vison d’Amérique (Mustela vison)
a) Morphologie
b) Milieu de vie 
c) Activité
d) Alimentation
4. Le Putois (Mustela putorius)
a) Morphologie
b) Habitat
c) Activité
d) Alimentation
II- Répartition géographique des 3 espèces
1. Evolution de la répartition des 3 espèces
a) Vison d’Europe
b) Vison d’Amérique
c) Putois
2. Hypothèses expliquant le déclin du Vison d’Europe
a) Hypothèses générales 
b) Causes de régression en France 
3. Le Plan National de Restauration du Vison d’Europe
DEUXIÈME PARTIE : Synthèse bibliographique sur les helminthes parasites des
mustélidés
A) TRAVAIL DE SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I- Helminthoses digestives
1. Helminthes du tube digestif
a) Estomac
b) Intestins
α) Nématodes
β) Trématodes
γ) Cestodes
δ) Acanthocéphales
2. Helminthoses hépato-biliaires
II- Helminthoses de l’appareil respiratoire
1. Sinus nasaux et frontaux
a) NEMATODES 
b) TREMATODES
2. Trachée et poumons
a) NEMATODES
b) TREMATODES
III- Helminthoses du système urinaire
1. Vessie
2. Reins
IV- Helminthoses des muscles et du tissu conjonctif
1. Muscles
2. Tissu conjonctif
B) MONOGRAPHIES SUR LES HELMINTHES
I- Nématodes
II- Trématodes
III- Cestodes
IV- Acanthocéphales
TROISIEME PARTIE : Etude du parasitisme du Vison d’Europe, du Vison d’Amérique et du
Putois dans le Sud-ouest de la France
I- MATERIEL ET METHODE
1. Origine du matériel
a. Zone d’étude 
b. Collecte des animaux 
2. Protocole d’autopsie
c. Autopsie générale
d. Autopsie parasitaire 
α) Protocole d’autopsie par organe
β) Préparation des parasites
c) Tests statistiques
II- RESULTATS
1. Caractéristiques des animaux étudiés
2. Espèces d’helminthes retrouvées
a) Appareil digestif
α) Estomac
β) Intestins
γ) Foie et voies biliaires
b) Appareil respiratoire
α) Sinus frontaux et cavités nasales 
β) Trachée et poumons :
c) Appareil urinaire
d) Synthèse générale de la richesse helminthique chez les mustélidés étudiés 
3. Prévalence
a) Appareil respiratoire
b) Parasites de l’appareil digestif
c) Appareil urinaire
d) Prévalence du parasitisme toutes espèces confondues
4. Nombre de parasites 
a) Appareil respiratoire
b) Appareil digestif
c) Comptage toutes espèces confondues
III- DISCUSSION
1. Espèces rencontrées
a) Faune helminthique des 3 espèces de mustélidés
b) Nombre moyen d’espèces par individu autopsié
2. Prévalence du parasitisme
a) Appareil respiratoire
b) Appareil digestif
c) Appareil urinaire 
d) Prévalence toutes espèces confondues
3. Nombre de parasites
a) Appareil respiratoire
b) Appareil digestif
c) Comptages toutes espèces confondues
4. Bilan
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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