Harmonie et disharmonie des corps : accords et désaccords de la couleur des costumes

La rencontre : désir et hasard

Une ouverture à l’iris, un plan de boulevard, un mouvement de grue descendant pour cadrer une Cadillac blanche dont en sort un imposant personnage vêtu de blanc, chapeau sur la tête, cigare, lunettes de soleil et regard porté vers la mer. C’est le début de Lola. Mais c’est aussi la première apparition du personnage de Michel. Cet homme s’apprête à revenir à Nantes, sept ans après avoir abandonné sa femme Lola, et son enfant Yvon. À cet instant précis, ces premières secondes du film, nous ne connaissons pas l’identité de ce personnage.
C’est lors de la scène suivante, dans un café — scène qui marque également l’apparition du personnage de Roland Cassard — que nous obtenons des informations sur ce personnage à l’allure américaine. Celui qui nous a conduits au volant de sa voiture de La Baule jusqu’à Nantes.
Dans ce café, Roland et Claire (la serveuse, Catherine Lutz) discutent, lorsqu’une femme s’impose et s’exclame complètement bouleversée « Je viens de le voir ! ». Cette femme, Jeanne (Margo Lion) pense avoir vu Michel, son fils, dans les rues de Nantes. Cette scène, dominée et animée par la parole de Jeanne, est représentative de la frontière entre rêve et réalité présente dans le cinéma de Demy lorsqu’elle poursuit « Vous croyez aux significations des rêves, n’est-ce pas ? ». Question à laquelle Roland, son interlocuteur, lui répond « non » de la tête. Elle continue « Non ? Et bien moi j’y crois. Cette nuit, je l’ai vu, et dans mon rêve j’ai renversé du riz. Et renverser du riz c’est signe de visite. Il y en avait partout. Je marchais dans le riz, je nageais dans le riz. Des tonnes de riz de toutes les couleurs ! » L’a-t-elle réellement vu ou est-ce une hallucination ? Le doute s’installe également et subtilement chez le spectateur. L’homme vu en séquence d’ouverture est-il réel ? Est-il vraiment dans le film ? Est-il vraiment à Nantes ? Va-t-il retrouver Lola ? Et Demy va créer l’attente de cette rencontre, l’attente de ces retrouvailles entre Michel et Lola. Lola ne cesse de parler de lui à toutes les personnes qu’elle fréquente. Et Michel est là, à plusieurs reprises dans le film. Mais il apparaît comme une sorte de figure fantomatique. « Là sans être là » il apparaît au volant de sa voiture dans les rues, traverse le cadre, s’attable à une table de bistrot, mais personne ne semble le voir. Notons que la couleur blanche de son costume appuie la dimension fantomatique de son personnage. À cet égard, Michel est loin d’être le seul personnage à être vêtu de blanc chez Demy et « le blanc […] c’est la couleur de l’amour incandescent, sublimé, la couleur de l’idéal poursuivi, du rêve. » Nous aurons l’occasion de nous y intéresser plus tard. Nous savons que Michel et Lola existent tous les deux dans la même ville et nous espérons patiemment les voir se retrouver. Pour reprendre les mots de Gaston Haustrate, « la force essentielle de ce film est là : dans la tessiture savante des allées et venues de personnages qui se cherchent sans se rencontrer, au hasard d’une topographie urbaine qui, ici, fait presque figure de personnage, voire d’instrument du destin. » Dans l’attente de ces retrouvailles — qui n’auront lieu qu’à la toute fin du film dans une séquence théâtrale — nombreux sont les personnages de Lola qui vont se rencontrer. Dominique Berthet — docteur en Esthétique et science de l’art, mais également en philosophie — note au sein d’un texte publié dans son ouvrage Une esthétique de la rencontre que « la rencontre est indissociable du hasard, de l’imprévu et de l’inconnu qui sont autant de trouble-fête de l’ordre, du coutumier, du quotidien, de la routine, du commun, du banal, du sans relief et du sans éclat. La rencontre comme le hasard peuvent effrayer, mais être aussi une promesse d’autre chose pour ceux qui se sentent à l’étroit dans la normalité, l’habituel, l’ordinaire. »
Et ces espaces fréquentés par les personnages de Demy sont disponibles aux coups du hasard. La première apparition de Lola a lieu dans le cabaret dans lequel elle travaille, l’Eldorado. Elle y danse. Cette apparition est provoquée par le jeune marin américain (Frankie) qui la recherche. Lorsque Lola, vêtue de sa guêpière noire l’aperçoit, les deux personnages échangent sourires et regards. Cadrés en gros plan, les visages expriment le désir.
La sensualité du regard de Lola est soutenue par le fume-cigarette qu’elle porte sur ses lèvres.
On devine alors que Frankie et Lola se sont rencontrés ici même. Le port permet la venue des marins américains en permission. Lola est à Nantes pour trois jours. Le hasard les a fait se rencontrer dans un lieu où règne le désir. Lola et ses amies, par la danse, se font désirer. Les marins s’y rendent pour faire la fête, mais aussi pour les rencontrer. Ce petit cabaret devient un lieu d’expression du désir. Si le film avait été réalisé en couleur, l’Eldorado aurait sans doute été envahi par une dominance du rouge. Le rouge comme couleur symbolique de la présence du désir. Comme le sont les décors du bar du Port dans lequel Guy rencontre une prostituée à son retour d’Algérie. Ce lieu appuie l’idée que c’est principalement le désir qui caractérise « l’union » de Frankie et Lola. De plus, Frankie l’attire parce qu’il ressemble à Michel.
Plus tard, c’est dans une librairie que la petite Cécile et sa mère, Mme Desnoyers, rencontrent Roland. Toutes deux s’y rendent dans l’espoir de trouver, pour Cécile, un dictionnaire d’anglais qui ne s’y trouvera pas. La mère et sa fille échangent d’abord une conversation brève avec le libraire. Puis Roland qui est entré et a tout écouté s’adresse à Mme Desnoyers : « Excusez-moi Madame, j’ai suivi malgré moi votre conversation. J’ai chez moi un dictionnaire français-anglais dont je ne me sers plus et si vous voulez… ». Cette dernière le coupe disant qu’il est « très aimable », mais « c’est inutile », car elles ne « sauraient » l’accepter. Cependant, le regard de Mme Desnoyers adressé à Roland affiche le désir qu’elle ressent à son égard. Celui-ci est doublement révélé lorsqu’elle remet en place son chapeau. Ce geste, de l’ordre du réflexe, est symptomatique du fait que Roland l’intimide. Le corps s’exprime et le désir se voit. Si la parole peut facilement cacher, le corps peut la trahir, comme l’écrit Roland Barthes dans ses Fragments d’un discours amoureux : Je puis tout faire avec mon langage, mais non avec mon corps. Ce que je cache par mon langage, mon corps le dit. Je puis à mon gré modeler mon message, non ma voix. À ma voix, quoi qu’elle dise, l’autre reconnaîtra que « j’ai quelque chose ». Je suis menteur (par prétérition), non comédien. Mon corps est un enfant entêté, mon langage est un adulte très civilisé…
Elle finit par accepter les services de Roland. Ce qui lui assure secrètement le fait de le revoir.
Le lien s’est établi. Ils se reverront par la suite à trois reprises dans le film. Mais toutes ces rencontres auront lieu dans l’appartement de Mme Desnoyers. Espace plus intime qui permettra à cette dernière de tenter vainement de séduire Roland.
Mais, la plus belle rencontre, autour de laquelle le film va se dérouler est celle de Roland et Lola au coeur du Passage Pommeraye. Fruit absolu du hasard, Roland, dans une démarche précipitée, bouscule Lola. Notons que lors de sa rencontre avec le personnage de la petite Cécile dans la librairie, Roland lui confie : « J’ai eu longtemps une amie d’enfance qui s’appelait Cécile, Mademoiselle, et qui vous ressemblait. Nous nous sommes perdus de vue, après la guerre exactement. Et votre nom, brusquement, m’a fait penser à elle. La ressemblance est si parfaite que j’ai l’impression de revenir dix ans en arrière… Qu’est-ce que je dis ? Quinze ans en arrière. » Cette femme dont il évoque le souvenir n’est autre que Lola. Lola est un nom de scène. Le hasard frappe donc doublement à cet instant de la rencontre. Roland croise Cécile/Lola le jour où il évoque son souvenir sans l’avoir revue depuis des années. Lorsqu’il s’excuse et que Lola le reconnaît, la surprise de leur rencontre s’exprime à travers le dialogue : « C’est trop ! Tu ne me croirais pas, j’ai pensé à toi ce matin » dit Lola, « Je parlais de toi tout à l’heure » lui répond Roland.
Le lieu même où se déroule l’action — nous l’avons vu — participe pleinement à la sublimation de cette rencontre. Et à cet égard, à propos du passage Pommeraye — dans la partie de son texte consacrée à Lola et intitulé « La Lola du passage » — Suzanne Liandrat- Guigues écrit :
Par ailleurs, la sensualité autant que la figure féminine règnent sur le passage. Servi par les sous-entendus ombreux de ce labyrinthe, l’idée d’orifice ou de conduit, les déambulations ralenties et la furtivité des regards, l’imaginaire du passage entretient une connivence avec celui de la maison de passe et du secret féminin. Cette « pénombre d’alcôve » permet à Julien Gracq, à propos de Nantes, d’écrire que « la séduction liée, dans une cité “aux passages” a des affinités érotiques qui sont de structure et évidente ».
Lola règne dans cette rencontre. Incapable de tenir en place, le corps de Lola s’exprime avec elle sous le regard séduit de Roland. Elle s’élance à plusieurs reprises pour rattraper son fils qui s’éloigne. Son corps, presque dansant, léger et gracieux donne le rythme. La caméra suit ses mouvements. Elle ne cesse de rire, le regard charmeur. Tactile, elle prend la main de Roland, la pose sur son coeur pour lui dire « tiens, mets ta main là, tu te rends compte, j’ai le coeur qui bat à cent. » Quelques instants plus tard, son corps s’élance vers Roland pour lui dire au revoir. Elle l’embrasse sur la joue et répète son « je t’ai mis du rouge » déjà prononcé quelques minutes plus tôt. Lola incarne ici la sensualité, vêtue seulement de sa guêpière noire sous son manteau. Cette sensualité s’exprime par l’intermédiaire de son corps, de ses gestes, de l’intonation et du débit de sa voix. Lola « règne sur le passage ». Le passage Pommeraye incarne un lieu de désir. Véritable fruit de hasard et de désir, cette rencontre entraînera Roland de désillusion en désillusion vers une Lola séductrice, mais inaccessible.
Dès son arrivée à Nice, Jean se rend au casino. Il se balade de table en table jusqu’à ce qu’il se retrouve face à Jackie. Toujours vêtue de blanc et fumant une cigarette. À l’instar de Michel, elle ressemble à un personnage de film américain. Jeanne Moreau a les cheveux blonds. Un blond oxydé rappelant indéniablement la chevelure de Marilyn Monroe. Personnage tout droit sorti d’un rêve, Demy fait d’elle une femme fantôme, à son tour là sans être là. Ce blanc qu’elle porte semble être le symbole de son inaccessibilité. Autour de la table de jeu, Jackie et Jean se mettent à miser ensemble. Ils se rencontrent et se lient, à cet instant.
Le hasard fait doublement bien les choses : il les pousse à se rencontrer et les fait gagner. Les victoires s’enchaînent rythmées par la musique de Michel Legrand et les gros plans sur la roulette et les jetons. Réunis par la chance, Jackie et Jean ne vont plus se séparer.
L’argent, et plus précisément le besoin d’argent est l’un des éléments qui font que l’existence des personnages de Demy peut prendre un autre tournant. On peut voir en l’argent, l’expression de signes du destin, forçant ainsi les êtres à abandonner leurs rêves pour espérer vivre dignement. Geneviève, peu avant le départ de Guy pour la guerre d’Algérie, accompagne sa mère, Mme Émery chez un bijoutier. Celle-ci fait face à de graves difficultés financières et doit vendre ses bijoux pour espérer payer des factures. Dans cette bijouterie, nous assistons à la fois à la première apparition du personnage de Roland Cassard dans le film, mais aussi à sa rencontre avec le personnage de Geneviève. Ils se rencontrent par hasard. Roland est là au moment où Geneviève et sa mère décident de s’y rendre. Il aurait pu en être totalement autrement. Roland est devenu un riche diamantaire. À défaut d’avoir trouvé l’amour auprès de Lola, Roland est devenu riche. Et c’est sa richesse qui lui permettra de conquérir Geneviève.
Dans cette scène, Geneviève apparaît vêtue d’une dominance de blanc. Sa robe bleu ciel est recouverte d’un manteau blanc crème. Tandis que ses mains sont dissimulées par des gants blancs. Nous aurons l’occasion de nous intéresser aux significations possibles qu’offrent les couleurs dans les films de Jacques Demy par rapport au couple dans la partie qui suivra. Mais nous pouvons d’ores et déjà noter que ce blanc semble annoncer — au vu des autres personnages qui le portent — un mauvais présage quant à une union véritable et durable. De plus, sous le manteau blanc-crème de Geneviève se cache le bleu qui la rattache indéniablement au personnage de Guy. Le bijoutier refuse d’acheter les bijoux de Mme Émery. Mais Roland en sauveur, se propose de lui rendre service. C’est uniquement parce qu’il désire Geneviève dès l’instant où il aperçoit son visage qu’il décide d’acheter les bijoux de sa mère. Le regard qu’il porte sur elle durant toute la scène en est l’expression claire. Lorsque Mme Émery parle avec le bijoutier, Geneviève est hors champ. Le regard de Roland donne à voir indirectement sa présence puisque celui-ci ne la quitte pas des yeux.
Indéniablement, Geneviève l’attire. Le noir du costume de Roland s’oppose clairement au blanc que porte Geneviève. La non-réciprocité de cette attirance se trouve d’emblée suggérée par les couleurs des costumes choisies par Demy. Après le refus prononcé du bijoutier, Mme Émery pleure dans les bras de sa fille. Roland s’adresse alors à ces dernières disant que « ce bijou l’intéresse ». Le mot « bijou » prend soudainement deux sens. Le sens premier qui vient désigner le collier dont Mme Émery aimerait se séparer, mais aussi un sens secondaire : « bijou » ne désignerait-il pas Geneviève ? C’est Geneviève qui l’intéresse. N’ayant pas l’argent sur lui pour le donner à Mme Émery, celle-ci lui propose de passer « au magasin, les parapluies de Cherbourg », plus tard. Cette proposition de la part de Mme Émery assure à Roland la possibilité de revoir Geneviève.
Le café de Mme Yvonne situé au coeur de la Place Colbert devient un lieu de passage et de croisement des personnages. Il devient, avec l’appartement des soeurs Garnier, un lieu de confessions, où les personnages expriment leur désir de trouver ou retrouver l’amour. De ces deux lieux émanent les thèmes musicaux qui vont permettre au spectateur de savoir quels sont les personnages qui doivent se rencontrer et s’unir. Le thème associé à Mme Yvonne dont les paroles expriment l’amour perdu permet au spectateur de la lier au personnage de Simon Dame. Le thème de l’idéal chanté par Maxence appuyé par le portait qu’il a peint le rattache au personnage de Delphine. Et le thème du concerto de Solange, joué au piano dans l’appartement est ce qui va l’associer au personnage d’Andy. Trois couples principaux doivent se former : Mme Yvonne et Simon Dame, Solange et Andy, Maxence et Delphine.
Le personnage de Boubou, bien que secondaire, a un rôle plus important qu’il n’y paraît. S’il est le fils de Mme Yvonne et le demi-frère des soeurs Garnier, il est également le fils inconnu de Simon Dame. Bernard Evein — le décorateur du film — déclare que « dans les Demoiselles […], qui est pourtant un assez gros film, il y a très peu de lieux : la place Colbert avec le café que l’on a construit et la kermesse, la chambre des deux soeurs, le magasin de musique et la galerie de peinture ; et puis un coin de rue avec la sortie de l’école. C’est très limité. » La sortie de l’école devient un lieu capital, il donne la possibilité au hasard de faire se rencontrer certains personnages. Mme Yvonne enfermée dans son café ne peut en sortir. Les soeurs Garnier sont chargées de le récupérer à la sortie de l’école. C’est à ce coin de rue que les deux soeurs rencontrent chacune, à deux moments différents Bill et Étienne les deux forains. Mais c’est également dans ce même lieu que Solange rencontre pour la première fois Andy le compositeur. La sortie de l’école permet au hasard de jouer en la faveur des personnages. C’est parce que Boubou renverse son cartable en le jetant par terre, que Solange rencontre Andy pour la première fois. Ce dernier présent par hasard se baisse avec elle pour ramasser les affaires éparpillées par terre. Troublée par Andy, Solange dans la précipitation fait tomber la partition de son concerto. C’est de cette manière que le thème musical associé à Solange devient également celui du personnage d’Andy. Comme par hasard, ce personnage est le compositeur que Simon Dame a promis à Solange de faire rencontrer.
Tous les éléments sont réunis pour indiquer au spectateur qu’ils doivent se retrouver. La partition du concerto devient à cet égard instrument de la deuxième et ultime rencontre entre les deux personnages.
C’est aussi à la sortie de l’école qu’Yvonne et Simon, les deux amants perdus se retrouvent à la fin du film. Solange qui doit se rendre au magasin de musique de Simon Dame pour retrouver Andy sans le savoir confie à Simon Dame la tâche d’aller chercher Boubou à l’école. Pendant que Delphine, sur le départ, se propose d’aller dire au revoir à leur mère dans le café. Elle lui signale que c’est un ami de Solange, un certain « Simon Dame » qui va récupérer le jeune Boubou à l’école. C’est à ce moment précis qu’Yvonne apprend l’existence inespérée à Rochefort de son amour de jeunesse. Elle quitte pour la première fois son café dans la précipitation pour le retrouver, comme par magie, à la sortie de l’école. C’est bien grâce au hasard que ces deux couples se forment et la sortie de l’école en est le lieu d’expression.
Pendant que Solange retrouve Andy et s’abandonne avec lui dans une magnifique scène de danse, Mme Yvonne retrouve Simon Dame son amour perdu. Notons que les retrouvailles entre ces deux personnages permettent également à une famille détruite de se reconstruire. En retrouvant Yvonne, Simon Dame retrouve également son fils qui jusque-là n’avait pas de père. En revanche, la rencontre tant attendue tout le long du film, celle de ces deux idéaux masculin et féminin que représentent Maxence et Delphine n’a pas lieu. Jacques Demy ne cède pas à un happy end parfait. Le film se termine sur un incroyable sentiment de frustration. Dans la magie de ces deux retrouvailles, nous assistons surtout à la rencontre manquée entre les deux personnages de Delphine et Maxence.
Le ballet final qui se tient sur la Place Colbert où tous les couples retrouvés se mettent à danser se déroule en l’absence du couple le plus attendu. Jacques Demy ironise sur la magie du conte de fées dans lequel prince et princesse finissent toujours par se retrouver et vivre une fin heureuse. Une boutique située en arrière-plan de la place Colbert porte le nom de « Cendrillon ». On peut voir dans le nom de cette boutique une discrète provocation de la part de Jacques Demy à l’égard du conte de fées. Contrairement au prince de Cendrillon qui retrouve la jeune femme à qui appartient la pantoufle perdue, Maxence ne rencontre pas Delphine dans cette scène.
Pendant que la place Colbert entière danse, Delphine et Maxence quittent la ville. Sur la route qui mène en dehors de Rochefort, le camion des forains dans lequel se trouve Delphine croise Maxence. Jacques Demy apaise la frustration ressentie en choisissant de faire monter Maxence dans ce que l’on espère être le bon camion. Le doute ne peut s’empêcher de persister dans la pudeur du cinéaste qui consiste à ne pas nous montrer la réunion de ce couple. Maxence et Delphine n’apparaissent donc jamais vraiment ensemble à l’image. Le camion s’éloigne, et personne n’est sûr de qui s’y trouve à l’intérieur. Tous ces personnages qui se rencontrent, se retrouvent, se fréquentent au grès du hasard dans les rues de la ville, évoluent ensemble par l’intermédiaire de la couleur de leurs costumes. La nature de leurs relations et les situations qu’ils vivent sont soulignées visuellement à l’image par l’intermédiaire de la couleur. En ce sens, son utilisation, réfléchie et travaillée, révèle les motivations et les sentiments qui animent les différents couples de personnages.

Corps unis, corps désunis par le clair et l’obscur (Lola, La Baie des anges, Model Shop)

À la différence de Lola et de La Baie des anges, Model Shop est un film en couleurs.
Cependant, il peut se rapprocher — sous certains aspects — des deux premiers longs métrages du cinéaste. Avec Model Shop et son traitement esthétique, Jacques Demy revient vers une forme cinématographique que l’on pourrait qualifier de plus réaliste. En effet, il y a bien une rupture entre les deux films précédents du cinéaste (Les Parapluies et Les Demoiselles) et Model Shop.
De l’expérience américaine de Jacques Demy, beaucoup devaient s’attendre à la réalisation d’une comédie musicale. Une oeuvre qui se serait située dans la continuité des Parapluies de Cherbourg et des Demoiselles de Rochefort58. Dans Model Shop, il filme le Los Angeles de la fin des années 1960 à travers l’errance en voiture d’un jeune américain pessimiste et angoissé par l’avenir. À cet égard, l’oeuvre proposée par le cinéaste prend le contre-pied du classicisme hollywoodien et se tourne vers la modernité du Nouvel Hollywood en train de s’installer. Avec Model Shop, Jacques Demy ne repeint pas la ville comme il l’avait fait pour Les Parapluies de Cherbourg et Les Demoiselles de Rochefort, il la filme telle qu’elle est. En cela, sans être un documentaire, Model Shop témoigne du contexte politique et social américain de la fin des années 1960, à travers les images de la ville de Los Angeles.
Il n’y a donc ni danse ni chant et la palette de couleurs est limitée. Ce retour vers une forme plus « épurée » rappelle les premiers longs métrages du cinéaste, lorsque celui-ci ne disposait pas des moyens financiers suffisants pour réaliser ses rêves. En cela, dans sa forme et dans l’utilisation de la couleur, Model Shop est plus proche de Lola et de La Baie des anges que des Parapluies de Cherbourg et des Demoiselles de Rochefort. De plus, le cinéaste le rattache à son univers par l’intermédiaire du personnage de Lola (toujours incarné par Anouk Aimée) qui fait figure de lien. Et il est intéressant de voir que le traitement de la couleur des costumes des deux couples de Model Shop rappelle — sous certains aspects — celui de Lola et La Baie des anges.

Costumes contrastés et corps opposés

Avant de nous intéresser aux costumes des couples de Model Shop, il semble essentiel de nous arrêter sur une couleur en particulier. Une couleur qui est dotée d’une importance capitale dans toutes les oeuvres de Jacques Demy — bien au-delà des cinq films de notre corpus — et qui se rattache absolument à notre sujet dans le sens où elle est en lien direct avec une certaine conception de l’amour. Il s’agit du blanc. Nous l’avons déjà dit, mais il semble cependant nécessaire de le rappeler ici. Le blanc représente dans le cinéma de Demy — et cela s’applique autant à ses films en noir et blanc qu’à ses films en couleurs — « […] la couleur de l’amour incandescent, sublimé, la couleur de l’idéal poursuivi, du rêve60. » Et nombreux sont les personnages qui le portent. Cela suffit d’ores et déjà à prouver la complexité de l’existence du couple amoureux chez Jacques Demy. Lorsqu’un personnage se voit vêtu de blanc, il entre dans le domaine de l’inaccessible, de l’intouchable, voire de l’irréel (à quelques exceptions près).
Dans Model Shop, Lola a changé, elle n’est plus la même. D’ailleurs, Anouk Aimée, au sujet de son personnage et de son évolution de Lola à Model Shop, déclare : « Lola à Nantes, elle était gaie, elle bougeait, elle n’arrêtait pas. Et quand nous avons fait Lola à Los Angeles, alors là, elle était très nostalgique, triste même. Il y avait quelque chose de cassé. Lola était cassée. »
Lola est le personnage d’un film en noir et blanc avant de devenir celui d’un film en couleurs. Et elle semble d’ailleurs transporter avec elle toute la nostalgie de son passé. Dans Lola et La Baie des anges — que nous analyserons par la suite — les corps des couples de personnages s’accordent ou s’opposent par le noir ou le blanc de leurs costumes. Dans ces deux oeuvres, l’union et la désunion des corps à l’image se font par l’intermédiaire d’un jeu d’accords ou de contrastes entre les deux seules couleurs disponibles. À plusieurs reprises, le clair et l’obscur s’affrontent et se croisent. Et dans Model Shop, les corps des couples de personnages (Lola/George et George/Gloria) s’unissent ou se désunissent selon un principe quasiment similaire.
À l’exception de l’une des premières scènes du film — dans laquelle Gloria apparaît vêtue de sous-vêtements roses à motifs pastels, recouverte d’une chemise colorée — les costumes des trois personnages sont dotés d’une seule couleur, claire ou sombre. Gloria porte deux robes, l’une noire, l’autre rose très pâle et un trench gris clair. Lola, à l’exception de ses sous-vêtements unis de couleur chair et de son châle rose du model shop, est tout le temps vêtue d’une robe blanche, fidèle à la couleur qu’elle portait déjà dans Lola. Cette robe s’oppose au jean foncé et au t-shirt bleu marine (presque noir) de George. La palette qui habille majoritairement les trois personnages se compose donc de blanc, de rose très pâle, de rose clair, de gris clair, de bleu marine et de noir. D’un côté des couleurs claires, de l’autre des couleurs foncées. Ces oppositions franches de couleurs rappellent les jeux d’accords et de contrastes de Lola et La Baie des anges. D’ailleurs, le noir et blanc est présent dans Model Shop, Jacques Demy le met en valeur, à plusieurs reprises, par l’intermédiaire des photographies que les personnages regardent.
Le couple formé par George et Gloria apparaît à l’image dès la première scène du film.
Dans la chambre de leur bungalow, ils se réveillent. Gloria confie à George qu’il a rêvé et prononcé le mot « amour ». Ces premières paroles sur lesquelles s’ouvre le film associent l’amour au rêve. Gloria soupire et se tourne lorsque George dit ne pas savoir de qui il a rêvé.
Dans les draps blancs du lit, les deux personnages, à demi nus, s’unissent par cette intimité partagée (fig.162). Cependant, dès le départ, la tension est sensible. L’amour appartient au domaine du rêve. Et Model Shop s’ouvre sur un jeune couple en train de se défaire.
Un peu plus tard, dans la même séquence, au moment du petit-déjeuner, Gloria en sous-vêtements dans sa chemise colorée, adresse à George une série de reproches, le laisse seul et retourne dans la chambre pour se changer. George la rejoint. À l’opposé, chacun devant son miroir, l’un en t-shirt bleu marine se rase, l’autre se coiffe. La jeune femme quitte ses couleurs pour se vêtir d’une robe noire. Les deux personnages s’accordent par deux couleurs très sombres (fig.2). Celles-ci jurent avec les couleurs claires du décor. Gloria révèle à George ce qu’elle pense de lui et de leur relation. Ce à quoi George répond qu’il « déteste ce genre de conversation. » Il s’en va au volant de sa voiture. Gloria le rattrape et lui demande s’ils ne feraient pas mieux de se séparer (fig. 3). George démarre sans même lui répondre. Ce sombre qui les unit révèle la tristesse de leur relation.
Par la suite, Gloria et George vont être amenés à se revoir deux fois. À la fin de sa journée d’errance dans les rues de Los Angeles, après avoir rencontré, suivi et photographié Lola, George rentre chez lui. Il regarde, allongé dans son lit, la série de photographies. Gloria arrive, il les cache. La jeune femme apparaît, toujours dans sa robe noire, mais recouverte d’un trench gris clair. Puis elle annonce à George que Gerry — l’ami qui l’aide dans sa carrière — les emmène le soir même au cinéma (fig.4). George n’aime pas Gerry et la proposition l’indiffère. Joyeuse, Gloria se dévêt de son trench, et s’unit de nouveau aux couleurs sombres de George. Elle se rapproche et lui passe affectueusement les mains autour du cou, avant de lui annoncer avoir trouvé un rôle dans une publicité pour savon (fig.5).
George trouve cela ridicule, la discussion engendre une dispute. Gloria se retire dans la chambre et tombe sur les photographies. Elle les déchire malgré la tentative de George de l’en empêcher (fig.6). Le couple se dispute de nouveau avant d’être interrompu par l’arrivée de Gerry. Gloria s’en va seule avec lui. Lorsque les trois personnages apparaissent ensemble à l’image, Gloria reprend son trench gris. Gerry et Gloria s’harmonisent par des nuances de noir, de marron, de gris et de blanc. Les nuances de bleu portées par George ne sont pas rappelées sur les costumes de Gerry et Gloria (fig. 7). Cette mise à l’écart du jeune homme par l’intermédiaire des couleurs indique un rapprochement entre les personnages de Gerry et Gloria. La jeune femme commence à se défaire du noir qui la liait à George. En ce sens, le gris de son trench devient symptomatique de la distance qui s’installe au sein du couple.
Cette idée s’affirme lorsque les deux personnages se retrouvent une dernière fois.Gloria a attendu George toute la nuit, elle a espéré son retour. La jeune femme fait ses affaires, elle a retiré sa robe noire pour figurer désormais dans une robe d’un rose très pâle, presque blanc. Ce départ marque la séparation du couple. Ils sont pour la première fois désunis par les vêtements qu’ils portent. George lui demande si elle aime Gerry, ce à quoi elle répond : « Ça te regarde ? » avant de lui confier vouloir changer de décor : « Je ne pourrai pas vivre ici sans toi. » En partant, Gloria change de couleur. Elle se défait du noir, du sombre, de la tristesse et de l’amour sans retour qui la liaient à George pour s’en aller vêtue d’une robe claire, à bord de la voiture de Gerry, vers un nouveau départ (fig. 8, 9).

Évolution et partage de la couleur

Ces personnages qui circulent, se croisent et se rencontrent habillés d’une couleur claire ou sombre, noire ou blanche, ne sont pas toujours dans un rapport unique et direct d’accord ou d’opposition. La couleur bouge, glisse et varie. Les couleurs se prêtent et s’échangent. Elles s’accordent même parfois uniquement par l’intermédiaire d’un détail, d’un accessoire. Il y a l’idée d’emprunter pour se fondre dans le costume de l’autre. C’est une manière de dévoiler le désir d’un personnage de partager ou d’entrer dans un univers qui n’est pas le sien. Les émotions et les sentiments évoluent avec les couleurs, celles-ci disparaissent, puis reviennent et les personnages glissent d’une couleur à l’autre pour généralement mieux s’en défaire.
Dans La Baie des anges, Jackie est incapable d’aimer un homme. Ce qu’elle aime pardessus tout c’est le jeu et ses conséquences, une vie entre le luxe et la pauvreté. Comme Michel, elle a les cheveux très blonds et une allure de star hollywoodienne. Jean voit en elle « un personnage de roman ». Il n’est donc pas étonnant que le blanc soit sa couleur. Jackie représente à bien des égards une femme inaccessible, mais surtout une femme libre qu’aucun homme ne pourra « posséder ». De plus, beaucoup ont souligné le noir et blanc très contrasté de la photographie de La Baie des anges. Les costumes des deux personnages s’opposent : le blanc du tailleur de Jackie contre le noir du costume de Jean. Leurs corps s’affrontent.
Un détail interpelle le regard. Jackie transporte avec elle une pochette noire, qu’elle serre contre son coeur à la sortie du casino de Nice suite à leur première victoire. Le noir de sa pochette jure avec le blanc de son tailleur. En revanche, l’accessoire s’harmonise avec la couleur du costume de Jean. La pochette est un détail qui, de par sa couleur, relie Jackie visuellement à Jean. Au-delà d’un accord esthétique par la reprise d’une même couleur, le lien entre la pochette et le costume se justifie par la dramaturgie. L’aventure vécue par Jackie et Jean dans La Baie des anges n’existe qu’avec le jeu. Leur relation en dépend. Les sentiments et les émotions des deux personnages sont guidés par leurs défaites et leurs victoires. Leur aventure est instable et repose sur le gain et la perte d’argent. Jackie voit en Jean la chance. Lorsqu’elle le rencontre, elle avait presque tout perdu. Cette pochette dans son accord au costume du jeune homme peut, à cet égard, symboliser la nature de leur relation (fig. 42). En effet, la pochette de Jackie contient ce qui lui permet de jouer, à savoir l’argent.
Les personnages passent la soirée et la nuit ensemble. La guêpière de Jackie, à l’opposé de celle de Lola, est blanche. Après cette nuit d’étreinte, elle annonce à Jean son départ de Nice pour Paris dans la journée. Jackie ne rentrera pas et préférera rejoindre Jean à la plage pour lui proposer de jouer une dernière fois. Il refuse puis finit par la rejoindre. La scène de la plage se clôt sur Jean remettant sa chemise blanche. Le plan suivant se compose d’un mouvement de caméra partant de la roulette pour cadrer Jackie, toujours en tailleur blanc. La caméra suit ses mouvements puis Jean apparaîtra dans son costume noir à l’arrière plan.
En ne nous montrant pas Jean remettre sa veste, en le laissant apparaître un instant dans la couleur de Jackie, Jacques Demy nous indique discrètement qu’en décidant de la rejoindre, il glisse aussi vers sa couleur. Après une deuxième victoire, Jackie propose qu’ils se rendent à Monte-Carlo, y louer une suite d’hôtel et jouer à la roulette. Jean accepte. Avant de partir, elle l’entraîne faire les boutiques. Jackie lui fait acheter un costume blanc et choisit trois robes dont l’une noire à plumes blanches. Les deux personnages échangent leur couleur. Jackie et Jean s’accordent successivement à l’image par le blanc puis par le noir (fig. 43, 44). En lui proposant d’essayer un costume blanc, Jackie fait entrer Jean dans sa couleur pour se fondre ensuite dans la sienne en défilant dans une robe noire.

Les Parapluies de Cherbourg : s’unir, renoncer, se résigner avec les couleurs

Précédemment, nous avons tenté de mettre en évidence la manière dont les couleurs des vêtements de Mme Desnoyers pouvaient s’accorder ou se désaccorder avec la tenue de Roland en fonction de ses espoirs et désirs. Par-delà, nous avons également tenté de souligner le fait que Mme Desnoyers est séduite par Roland. Intéressons-nous désormais au cas de Mme Émery dans Les Parapluies de Cherbourg. Mme Émery fait face à des difficultés financières et la relation amoureuse de Geneviève et Guy ne l’enchante guère. Lorsque Geneviève lui soumet son envie (son rêve) de se marier avec Guy, sa mère lui répond qu’il n’en est pas question avant d’ajouter : « D’abord a-t-il un métier ? Est-ce qu’il peut te faire vivre ? Élever tes enfants ? » Ce à quoi Geneviève répond qu’« il n’est pas riche ». Mme Émery déclare alors : « Ce n’est pas lui qui paiera mes impôts ». Mme Émery décide donc de vendre l’un de ses bijoux Lors de leur rencontre avec Roland dans la bijouterie, le jeune homme porte — encore une fois — du noir (également la couleur de sa voiture). Mr Dubourg, le bijoutier, est vêtu, lui, d’un costume gris. Geneviève porte un manteau blanc (blanc crème/cassé) tandis que Mme Émery est habillée de jaune. Geneviève s’oppose à Roland en terme de couleur, dans cette séquence. Elle porte du blanc, lui du noir.
En revanche, Mme Émery, de par ses accessoires, s’accorde à Roland par une teinte.
Tout d’abord, son chapeau noir, qui peut évoquer le désir de paraître distinguée et par-delà d’appartenir à la bourgeoisie, entre en résonance avec le costume de Roland. Ses gants longs et sa pochette noire ont la même fonction. La pochette rappelle celle de Jackie dans son lien au costume de Jean. Et les problèmes financiers auxquels fait face Mme Émery seront résolus par Roland. Le jeune homme, séduit par la beauté de Geneviève, va proposer son aide. D’emblée les couleurs annoncent ce qui va se produire. S’il faut déjà avoir vu le film et connaître l’histoire pour s’en apercevoir, celles-ci viennent signifier un lien entre Mme Émery et Roland et une rupture entre Geneviève et ce dernier (fig. 67). La scène du repas des rois appuie et renforce cette idée.
Cette scène se situe dans le récit après le départ de Guy et l’annonce de la grossesse de Geneviève à sa mère. Roland a été invité par Mme Émery. Autour de la table, Roland et Geneviève se font face, Mme Émery est au centre, entre les deux. Ici, la mère domine la scène. De plus les costumes fonctionnent de la même manière que dans celle de la bijouterie. Les liens évoqués précédemment quant aux relations des personnages sont d’autant plus affirmés. Geneviève porte une robe rose foncé qui tend vers le rouge. Roland porte toujours son costume noir. Rien ne semble donc unir le couple Roland/Geneviève. En revanche, Mme Émery, vêtue d’une robe noire et d’un châle rose fait le lien. Placée entre les deux personnages et habillée des deux couleurs majoritaires que ces derniers portent, elle les relie (fig. 68). Cette scène rend compte de la manière dont Mme Émery tente de pousser Geneviève dans les bras de Roland. Lorsque Geneviève quitte la pièce pour aller se coucher, la séquence se prolonge sur la demande en mariage du jeune homme et les souvenirs de son passé à Nantes, qui nous ramène directement au souvenir du personnage de Lola.

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Table des matières
Remerciements
Introduction
Première partie. La rencontre : du personnage au couple
Chapitre I. Portraits
I.1. Disponibilité et précarité
I. 2. Ennui
I. 3. Incertitude
Chapitre II. « La géométrie du hasard »
II. 1. La force des lieux extérieurs
II. 2. La rencontre : désir et hasard
Deuxième partie. Harmonie et disharmonie des corps : accords et désaccords de la couleur des costumes
Chapitre III. Corps unis, corps désunis par le clair et l’obscur
III. 1. Costumes contrastés et corps opposés
III. 2. Évolution et partage de la couleur
Chapitre IV. Corps unis, corps désunis par une pluie de couleurs
IV. 1. Les Parapluies de Cherbourg : s’unir, renoncer, se résigner avec les couleurs
IV. 2. Les Demoiselles de Rochefort : chassé-croisé des corps colorés
Troisième partie. Harmonie désenchantée : rêve et réalité
Chapitre V. Mise en scène, composition et mouvements du cœur
V. 1. Relation soulignée
V. 2. Relation menacée
Chapitre VI. Il était une fois l’amour désenchanté
VI. 1. De la croyance en l’amour à la désillusion : indices musicaux
VI. 2. Mauvais sort
Conclusion
Bibliographie
Filmographie essentielle
Annexes

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