Grossesse et accouchement chez l’adolescente

Définitions

™ L’accouchement est l’ensemble des phénomènes qui ont pour conséquence la sortie du fœtus et de ses annexes hors des voies génitales maternelles, à partir du moment où la grossesse a atteint le terme théorique de 6 mois (28 semaines d’aménorrhée). [8]
™ Le mot adolescence vient du verbe Latin « adolescere » qui signifie grandir vers (ad : vers, olescere : grandir) [9] C’est une période de la vie humaine caractérisée par l’évolution de la personnalité enfant vers la personnalité adulte ainsi que la maturité sexuelle ou la puberté. L’0MS définit les adolescentes comme des personnes appartenant au groupe d’âge de 10-19 ans; la tranche d’âge de 10-14 ans est considérée comme la jeune adolescence et celle de 15-19 ans la grande adolescence.

Caractéristiques de l’adolescente

   L’adolescence est un processus physique, psychique et physiologique naturellement engagée par le corps dans une fourchette qui varie entre 13-19 ans selon le climat, le génome et la densité de la population. Ainsi elle démarre plus tôt dans les régions tropicales et méditerranéennes entre 9 -11ans et plus tard dans les régions nordiques qui sont entre 14-19 ans tandis que les régions tempérées la connaissent entre 11-14 ans. Le processus de l’adolescence varie encore selon le sexe d’environ deux (2) ans plus tôt chez la fille que chez le garçon. L’adolescence démarre plus tôt en ville qu’à la campagne probablement suite à des stimulations divers (bruit, stress par exemple). [11] Cerner la fin de l’adolescence est la chose la moins aisée. Considérons que celleci se termine quand les remaniements identificatoires inhérents aux processus d’adolescence, aboutissent à l’assomption d’une identité sexuelle stable, irréversible. [22] Les phénomènes liés à la maturité sexuelle sont de trois (3) ordres: physique (visible), psychique (mentaux comportementaux) et physiologique (organes internes). [11]
Caractères physiques : La puberté se caractérise par l’apparition de la pilosité sur les jambes, le pubis et sous les aisselles. Les seins se développent exclusivement sous contrôle œstrogénique et se produit entre 2 à 3 ans. Les organes génitaux externes se développent en cinq (5) grades. Ces différentes modifications morphologiques souvent associées entre elles permettent de caractériser cinq (5) étapes pubertaires. Selon Tanner.
Stade1 : Stade pré pubertaire : élévation de la papule seulement, pas de poils pubiens.
Stade2 : Bourgeonnement mammaire: présence de poils sur les grandes lèvres.
Stade3 : Développement palpable du tissu glandulaire mammaire. Pas de délimitation des contours. La pilosité de grandes lèvres diffuse sur le pubis.
Stade4: Poursuite de l’accroissement des seins avec saillie de l’aréole formant un relief secondaire. Diffusion latérale légère de la pilosité sur le pubis.
Stade5 : Contour unique de la poitrine et de l’aréole. Développement latérale de la pilosité pubienne formant un triangle pointe en bas (apparition des règles). [23]
Caractères psychiques : L’adolescence est le processus psychique qui permet d’intégrer les changements induits par la puberté [24]. Avec le développement physique, la puberté inquiète et questionne la fille. Cependant peu nombreux sont les adultes, actuellement à se sentir capable d’expliquer leur évolution dès la fin de l’enfance et encore moins pendant l’adolescence, car la nouvelle envergure de la jeune fille au plan sexuel, jointe aux difficultés à se gérer au plan socio affectif, mettent l’adulte mal à l’aise, et d’autant plus que certains tabous subsistent. La nouvelle envergure de la jeune fille est bien sûr nécessaire, et déclenche spontanément des difficultés socio affectives. Ces difficultés sont socioculturelles d’une part et naturelles d’autre part. Au plan socioculturel, puisque l’adulte est généralement indisposé par la maturité sexuelle du jeune et d’autant plus que des phénomènes tels que le jeunisme ou l’adolescence prennent de l’ampleur. Cela brouille les pistes entre les générations, et le jeune s’interroge sur la maturité sociale du monde dans lequel il vit. Les réponses qu’il trouve successivement, ou qu’il affine, lui permettent de définir sa propre démarche sociale de futur adulte . Au plan naturel, les difficultés socio-affectives sont notamment liées à la montée du désir. La jeune fille doit nécessairement parvenir à se restituer dans son environnement social (famille, enseignant, petit ami(e)s, copines, camarades, fréquentations). Vis à vis de ses parents, un nouveau rapport doit émerger, afin que le jeune puisse s’émanciper à l’aise. Si une nouvelle distance ne s’instaure pas, il sera toujours plus mal dans sa peau. La psychanalyse parle de nécessaires réactions du complexe d’Œdipe, lors desquelles, les parents ont leur rôle à jouer. Le jeune est dans une situation paradoxale, puisque autant il a régulièrement besoin du soutien matériel, financier, social et affectif de sa famille, autant il a nécessairement besoin de marges de manœuvres toujours plus vastes, ou libérés. Il doit donc régulièrement se tourner vers des personnes dont il aspire à quitter la dépendance. De ces éducateurs de manière générale (parents, professeurs) ainsi que des adultes qu’il est amené à fréquenter. Souvent, il attend d’être reconnu à sa juste valeur: il a besoin de confiance, d’écoute et de responsabilité, autant que d’autorité (une autorité de compétence) de limite et de sécurisation, car c’est en testant et se confrontant au cadre, qu’il peut même construire sa propre démarche d’adulte, et qu’apprendre à mieux se connaître et gérer son impulsivité, son émotivité et ses nouvelles facultés. Vis-à-vis de la sexualité, le jeune désire plus assouvir son désir avec un partenaire. Enfin l’adolescente ne se passe pas d’idéalisme au sens courant, non philosophique, bien qu’il lui donne un caractère philosophique et politique. La jeune a soif d’absolu et de valeur à concrétiser dans le monde environnant. Ses euphories et ses désirs sont d’autant plus intenses que le monde diffère de ses attentes. L’idéalisme adolescent n’est nécessaire au jeune qu’à travers lui, il doit pouvoir définir ses propres valeurs afin de fonder ses démarches d’adulte, qu’il s’agisse du nihilisme (ou absence de valeurs) comme de la liberté, de l’égalité et de la fraternité réelle. [13]
Les troubles de la vie sexuelle de l’adolescente : La vie sexuelle commence de plus en plus tôt chez les adolescents. En 1972 l’âge était de 19,2 ans en France pour les filles. Dans une enquête récente, l’âge s’abaissait à 17ans pour les filles (16 ans pour les garçons). L’âge du premier rapport sexuel et le taux de virginité ne varie pas selon l’origine socioprofessionnelle ou religieuse. Chez les jeunes filles encore vierge, l’attente du premier rapport sexuel est de l’ordre du bonheur plus tôt que du plaisir. Mais la majorité des filles sont déçues par les premiers rapports sexuels. Le premier rapport sexuel généralement non protégé par la contraception (dans 60% des cas d’après l’enquête ci-dessus), apparaît comme une exigence sociale, un risque à prendre et bien entendu comme un désir de satisfaction alors que pendant la virginité le bonheur amoureux était espéré. Ainsi, déception, douleur ne sont-elles pas le lot de ces premières expériences? Le risque de survenue d’une grossesse est également notable.

Risques associés à la grossesse et à l’accouchement chez l’adolescente et en quoi ces risques diffèrent de ceux observés chez les adultes 

  La grossesse et l’accouchement chez les adolescentes sont beaucoup plus risqués pour la santé de la mère et de l’enfant que chez les femmes adultes. Cette différence est due aussi bien à des facteurs biologiques qu’au contexte social. Un âge maternel peu avancé, lorsqu’il est associé à une situation sociale précaire et à un accès insuffisant aux soins de santé, contribue à la forte mortalité maternelle constatée chez les adolescentes d’un grand nombre de pays en voie de développement. Les risques sont élevés pendant la période prénatale, l’accouchement et le postpartum. Les enfants nés de mères adolescentes présentent également un risque accru de faible poids de naissance, le taux de morbidité et de mortalité est plus élevé.

Pourquoi ces complications sont-elles plus graves chez les adolescentes que chez les adultes ?

   Les complications décrites ci-dessus ne sont en aucun cas limitées aux adolescentes. Les femmes plus âgées souffrent des mêmes complications. De plus la situation des adolescentes varie selon leur situation familiale et le soutien qu’elles reçoivent pendant la grossesse et l’accouchement. Les normes sociales et culturelles peuvent limiter l’accès des adolescentes (mariées et non mariées) aux informations et aux services de santé avant, pendant et après l’accouchement. Plusieurs raisons expliquent néanmoins pourquoi les complications sont plus graves chez les adolescentes :
– Les jeunes adolescentes n’ont pas la maturité biologique suffisante pour supporter l’effort imposé par une grossesse. Tout d’abord, sur le plan physique, leurs os iliaques ne sont pas complètement formés, ce qui peut entrainer une disproportion cephalo-pelvienne. Ensuite, la croissance des jeunes adolescentes peut se poursuivre pendant la grossesse. En d’autres termes, la mère et le fœtus ont tous les deux besoin des nutriments nécessaires à leur croissance et à leur développement. Si la croissance et le développement de l’adolescente ont été affectés par la sous-nutrition pendant l’enfance, elle va entamer sa grossesse avec des carences nutritionnelles ainsi qu’avec une croissance et un développement insuffisants renforçant ainsi le risque de complications. Enfin, les adolescentes ne sont pas psychologiquement prêtes à être mères, ce qui peut entrainer des troubles de la santé mentale tels que la dépression.
– Par rapport aux femmes plus âgées, les adolescentes sont moins habilitées à prendre des décisions sur des sujets liés à leur santé (ainsi que sur d’autres sujets). Si elles sont mariées, le mari est généralement vieux, mieux éduqué et subvient aux besoins de la famille. Dans certaines sociétés, la mère et ou les sœurs du mari ont parfois plus d’influence dans la prise de décisions concernant les questions domestiques que sa jeune épouse. Lorsqu’elles ne sont pas mariées, elles doivent subir la honte d’une grossesse avant le mariage. Souvent, elles n’ont pas le droit de s’exprimer et peuvent être exclues de la famille. Dans d’autres communautés les adolescentes enceintes sont envoyées chez des parents éloignés jusqu’à l’accouchement. Dans de telles circonstances, il y a peu de chance pour que les adolescentes bénéficient du soutien psychologique et pratique dont elles ont besoin.
– En général, les adolescentes se rendent plus tardivement et moins dans des établissements de santé pour recevoir des soins prénatals. Les facteurs socioéconomiques ont, de toute évidence, une influence majeure sur le recours aux soins prénatals, tout comme la stigmatisation associée à la grossesse avant le mariage.
– Dans plusieurs pays, les adolescentes non mariées cachent leur grossesse le plus longtemps possible. Par ailleurs, les adolescentes mariées peuvent ignorer jusqu’à l’intérêt des soins prénatals et, dans le cas contraire, n’y ont parfois pas accès. Autrement dit, les adolescentes ne bénéficient pas d’un service dont le rôle positif a été prouvé.
– Dans de nombreux endroits, les adolescentes accouchent à domicile. Elles ne se rendent ou ne sont transportées à l’hôpital qu’en dernier recours souvent avec de graves complications. Les facteurs qui y concourent sont:
¾ Les normes sociales et culturelles peuvent leur imposer d’accoucher à domicile ;
¾ Elles craignent parfois les hôpitaux ;
¾ Elles peuvent avoir entendu des histoires dissuasives de mauvais traitement par le personnel hospitalier (notamment le personnel de la salle de travail) ;
¾ Elles ne peuvent parfois pas payer les frais d’hospitalisation, voir le coût du transport privé pour s’y rendre.
Dès lors, un problème qui pourrait être évité ou traité rapidement dans un hôpital peut s’avérer très dangereux lors d’un accouchement à domicile.
-Dans certaines nations, les adolescentes enceintes, notamment celles qui ne sont pas mariées sont confrontées à un manque de respect de la part des membres du personnel médical et infirmier ainsi que des membres du personnel administratif et des autres catégories de personnel. Par ailleurs, peu de membres du personnel médical ont des connaissances requises pour la prise en charge des adolescentes en période de grossesse. Par conséquent, les consultations prénatales et l’expérience de l’accouchement peuvent être désagréables pour la jeune femme et s’avérer en outre inadaptées sur le plan technique.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
OBJECTIFS
II. GENERALITES
III. METHODOLOGIE
IV. RESULTATS
V. COMMENTAIRES ET DISCUSSION 
VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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