Grammaire textuelle et enseignement du reportage en 2 éme année secondaire

La grammaire textuelle en FLE

Définition et historique Dans les années 1960, la grammaire textuelle s’est développée, avec Benveniste et Greimas , puis répandue dans les années 1980-1990 à travers les travaux de Combettes et Adam. Celle-ci s’intéresse à ce qui contribue à la cohérence et la cohésion d’un texte. La différence entre la grammaire de la phrase et la grammaire du texte, c’est que la première étudie les relations entre les mots dans la phrase, alors que la seconde examine les relations entre les phrases dans le texte. Autrement dit, elle nous aide à comprendre comment une suite de phrases est perçue par le lecteur comme formant une unité. Dans la grammaire du texte, il existe deux sphères d’étude spécifiques : la typologie des discours et la cohérence textuelle. La première, développée notamment par Jean-Michel Adam, s’intéresse particulièrement à l’architecture des différents types de textes comme le narratif, le descriptif, l’explicatif et l’argumentatif. La seconde représente la grande sphère d’étude de la grammaire du texte. Elle qui étudie les liens entre les phrases du texte. La grammaire de texte repose sur des principes qui assurent la cohérence d’un texte. C’est cette cohérence qui lui donne un sens. De plus, elle étudie principalement les caractéristiques linguistiques visibles du texte qui contribuent à la reconnaissance de sa cohérence.

La cohérence et la cohésion

   La cohérence et la cohésion sont définies ensemble car parfois on les confond du moment qu’ils renvoient à une même réalité, celle de l’unité textuelle. La cohérence est marquée par « l’ancrage du texte au contexte et se manifeste comme une « continuité de sens » et la cohésion comme « l’ensemble des éléments linguistiques dont le texte se sert pour assurer la liaison entre ses différentes parties » (Bertocchini et Contanzo 2009 : 117). Le premier caractérise la structuration sémantique, et le second l’organisation formelle. Un texte est donc cohérent/cohésif, lorsque ses petites unités (phrases, paragraphes, parties, etc.) sont organisées de manière à respecter son unité globale, en suivant les règles textuelles à la fois d’ordre syntaxique et sémantique, par la répétition et la progression thématique qu’elles permettent d’assurer. Le degré de cohérence /cohésion d’un texte se mesurera, ainsi, en fonction de l’équilibre entre les deux niveaux de réitération et de développement thématiques (Riegel et al., 2004 : 604). De plus, « La cohérence est un principe général d’interprétation du discours qui s’applique, comme la maxime de pertinence de H.P. Grice (1975) dont il n’est du reste qu’une illustration à toute séquence d’énoncés du moment que ceux-ci sont produits à la suite. » (Charolles 2005 : 39). Pour qu’un texte soit cohérent, il faut qu’il y ait un ordre de présentation et une organisation correcte des informations. De plus, il faut énoncer tout ce qui est nécessaire pour faire comprendre ce qu’on veut dire. Pour qu’un texte soit cohérent, il ne faut pas qu’il y ait des répétitions dans le développement vu qu’il y a des connecteurs qui les évitent. Un texte comprend donc obligatoirement des reprises de l’information, par l’emploi de substituts, de pronom et de périphrases qui permettent de relier les phrases en un enchainement correct qui a un sens.
 Les métarègles de cohérence textuelle Il est donc nécessaire de définir les règles de structuration d’un texte et de ce qui fait sa cohérence (Vandendorpe, 1995 : 83-105 ; Genevay, 1995 :51-82 ). Pour ces auteurs, un texte cohérent est un texte qui respecte les quatre règles suivantes :
1. Pour assurer sa continuité, il doit contenir un ou des éléments qui, d’une phrase à une autre, ou d’un passage à un autre, se répètent, constituent le fil conducteur du texte.
2. Pour qu’il ait un intérêt communicatif, il doit présenter des informations nouvelles. Lorsque celui-ci répète de différentes manière la même chose, on dira que ce texte est redondant et nul. Par contre, un bon texte assure un équilibre entre le principe de continuité (répétition d’éléments) et celui de progression de l’information.
3. Un passage ne peut pas apporter une ou plusieurs informations en contradiction avec ce qui est exprimé implicitement ou explicitement dans le même texte, car toute contradiction nuit à sa cohérence.
4. Enfin, un texte qui présente des informations en contradiction avec les connaissances du monde du destinataire sera considéré comme incohérent. Par exemple, dans un récit réaliste se passant aux Tropiques, la faune, la flore et le climat doivent correspondre globalement aux données empiriques connues du lecteur (Moffet, 1993, p. 59 à 65). La cohérence se manifeste au niveau global du texte qui concerne la signification générale. Pour qu’un texte remplisse les conditions de la cohérence textuelle, il doit y avoir :
 Une progression de l’information
 une relation étroite entre les passages et les idées
 un champ lexical
 la non-contradiction
Jean-Michel Adam (2008 : 21-26), quant à lui, résume la cohérence textuelle dans les quatre points suivants :
– La cohérence pragmatique
– Le repérage énonciatif
– La cohésion sémantique
– La cohérence linguistique
 Les marqueurs de relation (les connecteurs)
Les textes avancent généralement des idées variées et rapportent des faits différents. C’est pourquoi nous avons souvent besoin de recourir à des mots qui permettent au lecteur d’en percevoir les relations : ce sont les connecteurs dont l’emploi produit un effet d’homogénéité. Les connecteurs sont des mots, des groupes de mots ou des phrases, indiquant l’organisation d’un texte. On les utilise pour annoncer un nouveau passage, résumer, marquer une transition, conclure, etc. Ils servent aussi à situer les événements, les objets, les personnages dans le temps et dans l’espace ou dans une argumentation. Ils contribuent ainsi à la cohérence et à la progression du texte. Ils peuvent indiquer aussi que, dans une même séquence textuelle, on change de lieu, de temps, d’aspect traité, d’argument, etc. certains indiquent qu’on change de sujet (en ce qui concerne… quant à…) et d’autres qu’on veut clore le passage (enfin, en conclusion…). (Bessonnat, 1988 :81-105 ; Blain, 1990a :174 et b : 160) D’après Mouhamed Alkhatib (2012 :54-55),les connecteurs servent à construire des phrases principales qui constituent un énoncé complet dont dépend une autre phrase, appelée subordonnée et qui est introduite par un subordonnant. Ce dernier, qui fait partie des organisateurs textuels, est un mot ou un groupe de mots qui marque le début de la phrase subordonnée. De plus, ce subordonnant exprime une valeur, c’est-à-dire le type de lien qui existe entre la phrase subordonnée et la phrase principale. Tous les éléments qui servent à établir des relations entre deux propositions ou deux phrases sont regroupés par la grammaire textuelle, que ce soit :
– des adverbes: ainsi, alors, aussi, ensuite, en plus, en somme, finalement, néanmoins, par voie de conséquence, toutefois…;
– des conjonctions: bien que, car, de sorte que, donc, mais, or, parce que, tandis que…;
– des prépositions : à cause de, à condition de, à côté de, à force de, à l’inverse de, après, en dépit de, au vu de, en plus de… Les connecteurs structurent le texte et contribuent à homogénéiser leséléments qu’ils relient. Ils aident le lecteur à effectuer un traitement sémantiqueefficace et sûr. Les connecteurs constituent ainsi un puissant moyen d’intégration des informations. Les principaux connecteurs sont énumérés dans ce qui suit :
– Les connecteurs temporels qui s’emploient pour marquer l’organisation dans le temps des événements décrits : et, puis, alors, ensuite, d’abord, en même temps, plus tard.
–Les connecteurs spatiaux qui marquent la localisation dans l’espace : ici, en bas, à gauche, devant, au loin, sur les côtés, à l’horizon, près de, derrière, aux premiers rangs, au fond, etc.
–Les connecteurs argumentatifs qui marquent les liens entre les divers éléments du texte. Ces liens sont de différents types : ils peuvent exprimer l’opposition (mais, pourtant, quand même…), l’explication et / ou la justification (car, parce que, puisque, d’ailleurs…), la cause (en effet, car, effectivement, puisque, étant donné que, à cause de, dans la mesure où…), la conséquence (aussi, donc, ainsi donc, par conséquent, c’est pourquoi…) la comparaison (comme, de même que, comme si, pareillement, moins que…), la concession (malgré, alors que, bien que, bien sûr, il est vrai que, évidemment…), la conclusion (donc, aussi, ainsi…), etc.
– Les connecteurs énumératifs qui permettent de recenser une série d’éléments (d’abord, ensuite, enfin, et, ou, aussi, également, de même…).
– Les connecteurs de reformulation qui indiquent la reprise de ce qui a été dit précédemment (autrement dit, en un mot, en somme, en résumé…).
– Les connecteurs d’illustration : par exemple, comme, ainsi, notamment, entre autres… En 1980, Lundquist propose une classification sémantique des connecteurs :
– Additifs : et, de nouveau, encore, également, de plus, aussi, de même, or.
– Enumératifs, d’abord, ensuite, enfin, finalement, premièrement, deuxièmement.
– Translatifs : d’ailleurs, d’autre part, du reste, en outre.
– Explicatifs : Car, c’est que, c’est à dire, en d’autres termes, à savoir.
– Illustratifs : par exemple, entre autres, notamment, en particulier, à savoir.
– Comparatifs : Ainsi, aussi, plus, …moins, plutôt, ou mieux.
– Adversatifs : Or, mais, en revanche, au contraire, par contre, d’un côté, d’un autre côté.
– Concessifs : Toutefois, néanmoins, cependant,
– Causatifs – Consécutifs –conclusifs : c’est pourquoi, donc ainsi, en effet, aussi, en conséquence, alors.
– Résumatifs : Bref, en somme, enfin.
– Temporels : d’abord, ensuite, puis, en même temps, plus tard, alors.
Tout texte donc ne devient cohérent que lorsqu’on introduit dans celui-ci des connecteurs adéquats.
 les transitions, les paragraphes et le chapeau Les transitions jouent aussi un rôle égal à celui des connecteurs, mais un peu plus élevé dans la hiérarchie du texte. On appelle donc transition une phrase ou un élément de phrase qui permet d’établir le lien entre ce qui vient d’être dit et ce qui va l’être. La transition peut parfois être assurée par : de simples connecteurs : cependant, par ailleurs, Cela dit, etc. ; Ou  seulement introduire un développement nouveau ou les parties d’un argument, ou exiger tout un paragraphe. Le paragraphe est l’unité textuelle de base. Tout texte est divisé en un certain nombre de paragraphes consacrés à développer, chacun, une idée ou un aspect d’une idée. Pour être valable, un paragraphe doit avoir une unité thématique : chacune de ses phrases doit être relié à l’idée maîtresse et la renforcer.(Vandendorpe, Christian 1995: 83-105).

Les caractéristiques de la description

  Dans la description il existe plusieurs caractéristiques qui nous permettent de la distinguer au niveau des textes. Parmi les caractéristiques de la description, on retrouve :
 L’apposition : qui permet de construire la description par touches successives
 L’arrêt ou ralentissement du récit : C’est pour porter un regard approfondi sur un objet/personnage.
 L’emploi du présent (présent de vérité générale) ou de l’imparfait
 La Présence d’adjectifs qualificatifs, d’adverbes
 La présence des indications spatiales, comparaisons, propositions relatives.
 La présence de propositions subordonnées relatives (qui fonctionnent comme adjectifs), ou circonstancielles (de cause, maniéré, comparaison).
 La prédominance de l’énumération
 La prédominance des présentatifs (il y a, c’est, voici, voilà)
 La prédominance des figures de style telles que la comparaison, la métaphore, la personnification, etc.
 La présence de plusieurs termes (noms, adjectifs qualificatifs) qui traduisant les couleurs, les formes, les volumes, les bruits, les matières, les odeurs, les saveurs.
 La prédominance des verbes d’état :
– L’état proprement dit : être
– L’apparence d’un état : sembler, paraitre, avoir l’air, passer pour, être considérer comme
– L’entrée dans un état : devenir, se faire
– La persistance d’un état : rester, demeurer
– La désignation d’un état : s’appeler, se nommer
La prédominance des verbes de perception qui précisent l’attitude et les sensations de l’observateur. Ces verbes se rattachent aux cinq sens : la vue, l’odorat, le toucher, le goût et l’ouïe.(Evelyne Amon ; Yves Bomati, 2000 :146-150).
– La vue : observer, examiner, regarder, admirer, inspecter, scruter, contempler, remarquer, voir, entrevoir, apercevoir, distinguer, appréhender, discerner, reconnaitre, constater, deviner. …
-l’ouïe : entendre, discerner, écouter, distinguer, prêter l’oreille, recueillir….
-l’odorat : sentir, respirer, exhaler, embaumer, émettre, dégager…
-le toucher : effleurer, palper, toucher,….
– le gout : goûter, déguster, savourer, siroter, piquer ….
Ces verbes traduisent chez l’observateur une attitude active (écouter) ou passive (voir, entendre).

Le rôle de la grammaire textuelle en classe de FLE

  La plupart des enseignants (63 %) pensent que la grammaire textuelle contribue énormément à l’amélioration de l’enseignement du FLE. 37% pensent qu’elle n’y contribue qu’en partie. Les enseignants qui accordent une importance à la grammaire textuelle pensent que celle-ci permet à l’apprenant de produire un texte cohérent et cohésif aussi bien à l’oral qu’a l’écrit, elle est la notion de base de la langue française car elle permet de développer la compétence communicative chez l’apprenant. Certains enseignants trouvent que cela dépend du niveau de l’apprenant compte tenu des difficultés qu’ils ont à appliquer la grammaire textuelle. On constate que la grammaire du texte contribue énormément à l’amélioration de l’enseignement car celle-ci entraine la bonne structuration du texte du point de vue cohérence/cohésion.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction générale
Chapitre 01. La grammaire textuelle en FLE
1.1. Définition et historique
1.2. Les composantes de la grammaire du texte
1.2.1. La cohérence et cohésion
1.2.2. La progression thématique
1.2.3.L’anaphore
1.2.4. Le discours rapporté
1.3.La grammaire textuelle et les genres
1.3.1.Le discours descriptif
1.3.2.La fonction de la description
1.3.3.Les caractéristiques de la description
1.3.4.Le reportage
1.3.5.Le portrait
1.3.6.La biographie
Chapitre 02. La grammaire textuelle et l’enseignement du reportage
2.1. Introduction
2.2. Analyse des données du questionnaire
2.2.1. présentation du questionnaire
2.2.2. présentation de la population d’enquête selon les sexe
2.2.3. la place et les principes des grammaire textuelle
2.2.4. le rôle de la grammaire textuelle en classe de FLE
2.2.5. Les principes de la grammaire textuelle selon les enseignants
2.2.6. Le reportage en classe FLE
2.2.7.Les difficulté rencontrées par les élèves dans la production du reportage
2.3. Analyse des fiches pédagogiques des enseignants
2.3.1.Contenu du programme de 2AS
2.3.2.Analyse et interprétation des fiches pédagogiques
Chapitre 03.Piste didactiques pour enseigner le reportage 
3.1. Introduction 
3.2. Définition de la séquence didactique
3.3. Etapes de la séquence didactique
3.4. Proposition d’une séquence didactique sur le reportage
Conclusion générale
Bibliographie

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *