Gestion traditionnelle des ressources naturelles forestières

A l’instar des autres pays d’Afrique, le Burkina Faso constitue l’un des pays où la problématique de la déforestation reste préoccupante. Les statistiques montrent que les superficies forestières dégradées, estimées à 50 000 ha par an dans les années 1986, sont passées à 105000 ha en 1992 pour atteindre 170000 ha en 1999 (Ouédraogo, 2001). Les causes probables de ces destructions peuvent être attribuées aux feux de brousse, à la divagation des animaux, à la pression démographique, aux mauvaises pratiques de conservation des eaux et de sols et à la coupe anarchique du bois .

Dans l’objectif d’atténuer la forte pression exercée par les populations sur les ressources, l’Etat a mis en place plusieurs approches. La première fut simplement l’interdiction d’accès des forêts aux populations rurales (Ouédraogo et Nianogo, 2006). Il s’en est suivi l’adoption de textes et mesures dont la nouvelle loi de sécurisation foncière en milieu rurale, adoptée en 2009.

Face aux pressions multiformes sur les forêts occasionnant une accélération du processus de dégradation des terres et forêts, le gouvernement a autorisé les projets et programmes de développement de développer des initiatives de restauration et de maintien des forêts. Si certains de ces projets ont enregistré des résultats mitigés car généralement basés sur des approches à caractères descendants et dirigistes; A partir de 1988, on a assisté quand même au premier aménagement forestier avec le projet PNUDIFAO dans la province du Nazinon, basé sur une gestion forestière en collaboration avec les populations paysannes (Zougouri, 2008).

Ainsi, depuis cette période, le Burkina Faso s’est engagé dans une politique du « Social forestry» ou du « Community forestry». Zougouri (2008) définit cette approche comme une approche permettant l’implication des acteurs locaux vivant autour de la forêt et ayant celle-ci comme principale source de subsistance. Cette politique a consisté à responsabiliser les communautés à la base dans la gestion participative des ressources forestières et s’est opérée avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) (projet PNUDIFAO/BKF/85/011) et de la Coopération Danoise (Régional Program for Traditionnal Energy Sector (RPTES)). Cette politique aboutira plus tard à la création de plusieurs chantiers forestiers d’aménagement à travers le pays. Cette approche de rétablissement des équilibres socio-économiques et d’organisation de la filière bois énergie combinée au renforcement de capacités des acteurs a conduit à l’émergence de nouveaux groupes socioprofessionnels entraînant une amélioration des moyens de subsistance des communautés riveraines de ces massifs forestiers concernés.

Cadre conceptuel

La présente étude renvoie à quelques concepts qu’il convient d’expliciter dont la gestion traditionnelle de ressources naturelles, la « foresterie sociale» ou « foresterie communautaire », et la gestion décentralisée des ressources forestières .

Gestion traditionnelle des ressources naturelles forestières

Nous entendons par ressources forestières, les ressources se trouvant dans les forêts ou les zones boisées notamment le bois, la flore herbacée, les produits forestiers non ligneux, la faune et les ressources halieutiques. Selon la tradition orale, la gestion traditionnelle se définit comme étant des règles coutumières visant la protection de la forêt (Kassibo, 2002). Ces règles coutumières sont mises en place par des structures locales. Par exemple, dans la commune de Kayes au Mali, ce sont les « tons» ou groupe de jeunes qui étaient chargés d’assurer la protection de la forêt contre toute forme de destruction et ainsi de rendre compte au chef de terre. Ces tons étaient appuyés par celui-ci en cas de règlement de litige. Nous considérons ici la gestion traditionnelle des ressources comme étant les techniques ou mécanismes mises en place par les communautés locales et visant, d’une part, la protection et, d’autre part, l’exploitation rationnelle des ressources forestières.

« Foresterie sociale» ou « foresterie communautaire »

Elle constitue l’approche théorique dans laquelle s’inscrivent la plupart des aménagements forestiers aujourd’hui qui tentent de prendre en compte la participation des acteurs locaux par une gestion dite participative. La gestion participative est définie par Borrini-Feyerabend et al (2000) cité par Amoldussen et al (2007) comme étant une situation dans laquelle deux acteurs sociaux négocient, définissent et garantissent le partage entre eux, d’une façon équitable, des fonctions, droits et responsabilités de gestion d’un territoire, d’une zone ou d’un ensemble donné de ressources naturelles. Plusieurs auteurs ont notamment tenté de donner une définition à ces termes, mais tous s’accordent sur le fait qu’il s’agit là de l’implication des acteurs locaux vivant autour de la forêt et ayant cette forêt comme principale source de subsistance (Zougouri, 2008).

Le Burkina Faso a connu sa première expérience en foresterie communautaire dans les années 1974 avec des reboisements d’essences exotiques aux alentours des centres urbains. Ensuite, en 1977, l’Etat a expérimenté une plantation villageoise d’arbres de type communautaire et individuelle (Zougouri, 2008). L’objectif principal était la création de ressources forestières supplémentaires et l’approvisionnement des centres urbains en bois de chauffe. Avec le temps, elle s’est appliquée à tous les aménagements mis en place par les projets et programmes dans la gestion forestière.

Gestion décentralisée des ressources forestières

Le Code des collectivités territoriales (CCT) au Burkina, en son article 1, défmit la décentralisation comme « un processus qui consacre le droit des collectivités territoriales à s’administrer librement et à gérer des affaires propres en vue de promouvoir le développement à la base et de renforcer la gouvernance locale» (MATD, 2005). La décentralisation est accompagnée d’une déconcentration des services de l’Etat dans le but de renforcer les capacités d’action des collectivités territoriales. C’est dans ce cadre qu’intervient la gestion décentralisée des ressources naturelles qui est une responsabilisation des pouvoirs locaux pour gérer euxmêmes l’accès, la conservation, la valorisation et l’exploitation des ressources locales. En son article 90, la loi souligne les compétences spécifiques dévolues à la commune rurale, qui sont :
﹣ la participation à la gestion de la zone aménagée par d’autres personnes morales sur le territoire de la commune rurale ;
﹣ la participation à la protection et à la gestion des ressources naturelles situées sur le territoire de la commune rurale;
﹣ la participation à la protection et à la gestion des ressources naturelles, de la faune sauvage, des ressources en eau et des ressources halieutiques situées sur le territoire de la commune rurale.

La gestion décentralisée des ressources forestières peut être perçue comme un moyen sûr et fiable d’apporter non seulement aux populations rurales des revenus propres, mais aussi d’assurer aux collectivités territoriales par le truchement d’une gestion communautaire des revenus.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte et problématique
2. Justification de l’étude
3. Objectifs de l’étude
4. Hypothèses de l’étude
5. Méthodes et matériels
5.1 La zone d’étude
5.2 Echantillonnage
5.3 Méthodes de collecte et d’analyse des données
6. Le plan d’ensemble du document
PREMIERE PARTIE: CADRE CONCEPTUEL ET GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE 1: CADRE CONCEPTUEL ET HISTORIQUE
1.1 Cadre conceptuel
1.1.1 Gestion traditionnelle des ressources naturelles forestières
1.1.2 « Foresterie sociale » ou« foresterie communautaire »
1.1.3 Gestion décentralisée des ressources forestières
1.2 Cadre historique de l’aménagement de la forêt de Sablogo
CHAPITRE II: GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE
2.1 Situation géographique et administrative de la zone d’étude
2.2 Présentation physique
2.2.1 Sols, végétation et faune
2.2.2 Climat et pluviométrie
2.2.3 Réseau hydrographique
2.3 Situation démographique et socio-économique
2.3.1 Situation démographique
2.3.2 Activités socio-économiques
2.3.2.1 Agriculture
2.3.2.2 Elevage
2.3.2.3 Exploitation des ressources forestières
2.4 Présentation de la forêt de Sablogo
DEUXIEME PARTIE: RESULTATS ET DISCUSSIONS
CHAPITRE 1: RESULTATS
1.1. Caractéristiques démographique et socioéconomique de l’échantillon
1.1.1. Les exploitants de bois
1.1.2 Les exploitants des produits forestiers non ligneux
1.1.3 Les agro-pasteurs
1.2 Les acteurs et leurs modes de gestion des ressources naturelles
1.2.1 Les populations locales ou coutumières
1.2.2 Les services communaux
].2.3 Les services techniques
1.2.4 Les organisations paysannes
1.2.5 Les partenaires extérieurs
1.3 Analyse des biens et services tirés de la forêt
1.3.1 Exploitation et commercialisation du bois
1.3.2 Exploitation des produits forestiers non ligneux
].3.2.1 Valeur socioculturelle
1.3.2.2 Valeur économique
1.3.3 Exploitation des productions agro- pastorales
1.3.4 Stratégies et moyens d’existence développés par les populations
riveraines
1.3.5 Les stratégies de valorisation des produits forestiers
] .3.5.1 Le renforcement des capacités
1.3.5.2 Zonage de l’espace de Sablogo
1.3.5.3 Les marchés locaux
CHAPITRE II: DISCUSSIONS
CONCLUSIONS GENERALES ET SUGGESTIONS
Bibliographie

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