Gestion des ordures par les ménages

Gestion des ordures par les ménages

L’accès à l’assainissement représente un combat quotidien pour des centaines de milliers de citadins qui vivent principalement dans les pays en développement. À ce propos selon un rapport de l’OMS [1], 2,4 milliards de personnes n’ont pas accès à une installation d’assainissement améliorée, quelle qu’elle soit. De nombreux ménages urbains ont recourt aux méthodes traditionnelles pour leur approvisionnement en eau et à l’assainissement autonome pour l’évacuation des excrétas. La majorité de ces citadins vivent dans des quartiers précaires dépourvus d’eau courante et de systèmes d’assainissement adéquats, ce qui constitue des menaces pour leur santé

Des milliers de personnes souffrent chaque jour des maladies diarrhéiques, du paludisme, des infections parasitaires intestinales débilitantes et d’autres maladies causées par des insectes [2]. Les populations les plus touchées vivent dans les pays en développement, dans des conditions d’extrême pauvreté ; dans les villes urbaines et périurbaines.

La ville d’Antsiranana ou Diégo-Suarez présente un intérêt particulier, dans le sens où l’assainissement et l’environnement urbain et leurs impacts sur la santé humaine sont devenus un des problèmes majeurs, face à l’insuffisance des infrastructures d’assainissement et aux contraintes physiques du site naturel. Pour montrer l’ampleur des difficultés que l’on devrait surmonter pour concilier ces trois facteurs, l’assainissement des eaux usées, des eaux de ruissellement et des ordures ménagères seront étudiés.

Le thème de cette étude est au cœur des débats qui animent la scène nationale puisque la ville urbaine d’Antsiranana comme toutes les villes urbaines de Madagascar, est de plus en plus exposée à des problèmes d’assainissement face à l’affluence démographique et à la crise politique.

Notion de base en assainissement

Assainissement
L’assainissement est une démarche visant à améliorer la situation sanitaire globale de l’environnement dans ses différentes composantes. Il comprend la collecte, le traitement et l’évacuation des déchets liquides, des déchets solides et des excréments [4]. D’après le code de l’eau Malagasy « l’assainissement est l’ensemble des mesures prises pour faire disparaître tous sources de pollutions en vue de satisfaire entre autres, à la protection de la ressource en eau. » Selon l’OMS (1995), on entend par « assainissement, l’ensemble des travaux que doivent effectuer, en se conformant aux règles d’hygiène, les particuliers, les collectivités et les pouvoirs publics pour faire disparaître dans les agglomérations toutes causes d’insalubrités ». Selon le rapport de la première réunion tenue en 1950 du comité des experts de l’environnement, l’assainissement implique le contrôle de l’approvisionnement public en eau, de l’évacuation des excréta et des eaux usées, de l’élimination des déchets et des vecteurs de maladies, des conditions de logement, des aliments et leur manipulation, des conditions atmosphériques et des conditions de sécurité sur le lieu de travail [3]. Pour DUNCAN (1994), l’assainissement est un processus par lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain ; pour cela, des moyens physiques, institutionnels et sociaux sont mis en œuvre dans différents domaines tels l’évacuation des eaux usées et de ruissellement, l’évacuation des déchets solides, l’évacuation des excréta et le traitement de tous ces éléments. De manière générale l’assainissement comprend l’évacuation et le traitement des eaux et des solides usés. Ces matières incluent les eaux de pluies, de drainage, de lavage, les eaux usées et/ou provenant de toilettes, les excréments, et les déchets solides ; ces derniers ont différentes origines [5]. De ces quatre points de vue ci-dessus, l’assainissement s’applique aussi bien aux ordures qu’aux eaux usées et aux eaux pluviales. Mais, selon les spécialistes, ce terme s’applique de plus en plus aux systèmes d’évacuation des effluents urbains, en d’autres termes l’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales.

Environnement urbain
L’environnement urbain, au sens large, recouvre l’ensemble des aspects touchant l’environnement des villes : la santé, l’assainissement, les déchets, l’habitat, les transports, l’énergie, l’aménagement de l’espace, les industries, etc. Cependant, dans le but d’éviter une trop grande dispersion des thèmes du présent document, le rapport traite principalement, au vu des données disponibles et des textes réglementaires, des aspects suivants : pollution industrielle, gestion des excrétas, évacuation et traitement des eaux usées, gestion des ressources en eaux, gestion des déchets solides, hospitaliers et dangereux, pollution de l’air, exploitation et destruction des zones sensibles et approvisionnement en énergie domestique.

Pollution
Le Petit Larousse définit la pollution comme « une dégradation du milieu naturel par des substances chimiques, des déchets industriels ». Ou encore, la pollution est la conséquence de l’introduction de matières, en quantité suffisamment importante pour perturber son fonctionnement habituel à court, moyen, ou long terme. La plupart du temps, elle est due à l’activité de l’homme, mais pas toujours.

Autres définitions
– Eaux usées : toute eau qui a perdu son usage initial est appelée eau usée [6].
– Effluents urbains : Ensemble des eaux de ruissellement et des eaux-vannes qui s’évacuent d’une ville [6].
– Déchets : Généralement, un déchet désigne, tout produit que son propriétaire abandonne, tels que les vieux vêtements, les rebuts de construction, les autos usagées, les médicaments dont la date d’utilisation est échue, les débris alimentaires de la cuisine, etc. [7]. La notion de déchet peut être abordée de plusieurs façons. Elle varie d’un auteur à un auteur, d’un pays à un autre. C’est notamment le cas lors des évolutions qu’il pourra subir (opérations de collecte, tri, transformation primaire) et qui lui confère des caractéristiques physiques, chimiques et mécaniques différentes qui lui donne une valeur économique et écologique .

Objectifs de l’assainissement

L’assainissement est fortement lié à la santé publique en raison des nombreuses maladies liées à un milieu malsain. L’assainissement réduit l’exposition de la population aux maladies en leur offrant un cadre de vie plus saine. C’est un élément crucial pour briser le cycle « infection – maladie – guérison – infection », résultant d’une mauvaise évacuation des déchets humains contenant des agents pathogènes. L’assainissement vise, d’une part à assurer l’évacuation et le traitement des eaux usées et des excréta en minimisant les risques pour la santé et d’autre part à collecter et éliminer les déchets solides contribuant à maintenir un environnement salubre [8]. En l’absence d’assainissement, les déchets à même le sol bloquent les canaux de drainage. Il est certain que l’amélioration de l’assainissement dans une collectivité doit avoir des conséquences favorables sur la population directement ou indirectement. Il n’est d’ailleurs pas facile de repérer ou d’évaluer l’effet que peuvent avoir des facteurs comme le fait de se laver les mains ou un changement d’attitudes vis-à-vis des déjections des enfants.

Eaux usées urbaines

Gestion des effluents urbains

Définition et composition des eaux usées urbaines
Les eaux usées urbaines sont des eaux résiduaires constituées des eaux usées domestiques, des eaux usées industrielles, des eaux usées agricoles et des eaux de ruissellement (qui en sont les plus abondantes). Ces eaux usées urbains sont différents sur le plan qualitatif et quantitatif.

Eaux usées domestiques
Dans les villes d’Afrique, les eaux usées domestiques représentent en moyenne 20 à 50 litres par habitant et par jour. Elles sont composées des eaux-vannes et des eaux usées ménagères. Les eaux-vannes sont composées de 70 à 80 % d’eau, de matières fécales et d’urines. Elles représentent 1/3 du volume total des eaux usées domestiques. Les eaux usées ménagères font environ 2/3 du volume total des eaux usées domestiques. Elles représentent près de 80 % de la consommation totale journalière d’eau par habitant. Les eaux usées domestiques contiennent des matières organiques et minérales solubles, des matières colloïdales et des matières en suspension. Ces charges polluantes, qui varient en fonction du temps et du niveau de vie des habitants, se présentent sous trois formes à savoir : – les matières en suspension décantables en 02 heures,
– les matières en suspension non décantables en 02 heures, en raison de leurs granulométries fines, de leur faible densité ou encore de leur état colloïdal,
– et les matières dissoutes.

Eaux usées industrielles
Toutefois, on a pu relever quelques caractéristiques propres à certaines eaux usées industrielles en fonction des branches d’activités dans le secteur.
– Les effluents à charge minérale dominante proviennent des exploitations minières, des industries de transformation des mines et des carrières ; ces effluents sont chargés en matières en suspensions et leurs pH s’écarte généralement de la neutralité ;
– Les effluents à charge organique dominante sont issus des industries agroalimentaires ; ces effluents sont biodégradables ;
– Les effluents chauds provenant des centrales thermiques, les effluents toxiques et dangereux rejetés principalement par les industries chimiques, électroniques, électriques et électrotechniques, les industries métallurgiques, les industries d’hydrocarbures, les industries du textile. Les substances contenues dans les eaux usées industrielles peuvent être acides, alcalins, corrosifs ou entartrant. Elles peuvent également être de température très élevée, odorante ou colorée. Ces effluents inhibent durablement le processus épuratoire des stations d’épuration. C’est pour cette raison qu’il doit être exigé aux industries de prétraiter leur effluent avant tout rejet dans les réseaux globaux de collecte.

Eaux de ruissellement
Les eaux de ruissellement comprennent les eaux des pluies, les eaux de lavage des rues, des jardins et parkings publics, et les eaux de drainage des sols. Une pluie est caractérisée par la hauteur des précipitations, sa durée, son intensité moyenne et sa répartition spatio-temporelle. Les quantités d’eaux de pluie à collecter dépendent de la pluviométrie locale et du degré d’urbanisation caractérisant le taux d’imperméabilisation. Encore considéré il n’y a pas longtemps, comme étant pures avec des vertus cosmétiques, les eaux de pluie deviennent à cause des actions humaines de plus en plus polluées (pluies acides). En précipitant, elles transportent en effet les polluants atmosphériques (SO2, NOx, poussières toxiques) ; en ruisselant sur les espaces urbains imperméables et dans les champs agropastoraux, elles se mélangent à certaines eaux résiduaires polluées, lessivent et transportent des polluants parfois dangereux (bitumes, hydrocarbures, dégradation des pneus, excréments d’animaux, déchets solides municipaux, etc.).

CONCLUSION

Cette étude a porté sur les problématiques de la gestion des eaux usées et de gestion des ordures ménagères dans la ville d’Antsiranana. L’insuffisance des systèmes d’assainissement à la ville d’Antsiranana est à l’origine de nombreux problèmes environnementaux. Ces problèmes sont liés non seulement aux eaux usées domestiques et ordures ménagères, mais aussi aux eaux pluviales qui sont notamment la source d’insalubrité du cadre de vie, les nuisances, les risques naturels et la dégradation des infrastructures routières. Les infrastructures d’assainissement ne suivent pas le rythme de croissance de la population, car celle-ci se débarrasse de l’eau de pluie comme elle peut. La politique de gestion des eaux usées et eaux pluviales est donc inadaptée.

 

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : Recherche bibliographique 
I- Notion de base en assainissement
I.1-Assainissement
I.2-Environnement urbain
I.3-Pollution
I.4-Autres définitions
II-Objectifs de l’assainissement
III-Eaux usées urbaines
III.1-Gestion des effluents urbains
III.1.1-Définition et composition des eaux usées urbaines
III.1.2-Eaux usées domestiques
III.1.3- Eaux usées industrielles
III.1.4-Eaux de ruissellement
III.2-Caractérisations des eaux usées
III.2.1-Paramètres physiques
III.2.2-Paramètres chimiques organiques
III.2.3-Paramètres chimiques minéraux
III.2.4-Paramètres biologiques
III.3-Types de pollution par les eaux usées urbaines
III.3.1-Mécanismes de pollutions
III.3.2-Différents types de pollution
III.4- Impacts de la pollution sur la santé de la population et l’environnement par
les eaux usées urbaines
IV- Condition et norme de rejet malagasy
IV.1-Conditions de rejet
IV.2-Normes générales de rejets
V-Ordures ménagères urbains
V.1-Production et caractérisation des déchets ménagères
V.1.1-Productions des ordures ménagères
V.1.2-Caractérisation et composition des ordures ménagères
a) Densité
b) Degré de l’humidité
c) Pouvoir calorifique
d) Rapport carbone/azote
V.1.3-Classification des ordures ménagères
V.1.4-Quantité des ordures ménagères
V.2-Gestion des déchets
V.2.1-Principe de gestion des déchets
V.2.2-Techniques de gestion des déchets
V.2.2.1-Procédés classiques
V.2.2.2-Procédés modernes
V.3-Décharge : caractéristiques et inventaire
V.4- Pollutions des déchets solides urbains
V.5- Impacts des décharges sur la santé de la population et l’environnement
Deuxième partie : Contexte et infrastructures d’assainissement de la ville d’Antsiranana
I- Cadres théoriques et conceptuels de la recherche
II-Problématique
III- Objectifs de l’étude
III.1-Objectif principal
III.2-Objectifs spécifiques
III.3-Cadre logique
IV- Cadre de vie
I V.1-Cadre géographique
IV.1.1-Localisation de la zone d’étude
IV.1.2-Présentation de la commune urbaine d’Antsiranana
IV.1.2-Organisation administrative et historique
IV.2-Climat et pluviométrie de la région en général
V- Cadre humain
V.1-Démographie
V.1.1-Nombre de la population
V.1.2-Evolution probable du nombre de population
V.2- Types d’habitats
V.2.1- Habitation de type résidentiel
V.2.2- Habitation de type évolutif
V.2.3- Habitation de type spontané ou précaire
V.3-Activités économiques de la ville
VI-Volet eaux usées de la ville
VI.1-Volet AEP
VI.1.1-Description générale de l’AEP de la ville
VI.1.1.1-Statistiques de 2009 et démarche adopté
VI.1.1.2-Evolution du taux de desserte
VI.1.2-Evaluation de la consommation d’eau
VI.1.2.1- Consommation spécifique
VI.1.2.2-Estimation de la consommation par jour par branchement
VI.1.3-Estimation de taux de rejet
VI.1.3.1-Quantité d’eaux usées rejetée
VI.1.3.2-Qualités des eaux usées
VI.2-Volet eaux usées
VI.2.1- Types d’eaux usées dans la ville d’Antsiranana
VI.2.1.1- Eaux usées domestiques
VI.2.1.2- Eaux usées des unités économiques
VI.2.2- Infrastructures de gestion des eaux usées
VI.2.2.1- Infrastructures de gestion des eaux usées domestiques
VI.2.2.2- Infrastructures de gestion des eaux usées des unités économiques
VI.2.2.3-Au niveau des hôtels, restaurant et bars
VI.2.3- Infrastructures de gestion des eaux pluviales
VI.2.4-Modes d’assainissement existants
VI.2.5-Structure du réseau
VI.2.6- Pratiques au niveau des eaux usées
VI.2.6.1- Eaux usées de lessive et de vaisselles
VI.2.6.2- Modes d’évacuation des eaux-vannes et des eaux de douches
VII- Volet ordure ménagère
VII.1-Gestion des ordures par les ménages
VII.1.1-Balayage des espaces privés à l’élimination par brûlage des ordures
ménagères
VII.1.2-Balayage à la prés-collecte
VII.1.3-Quantités de l’ordure ménagère
VII.2-Déchets ménagers gère par la municipalité
VII.2.1-Politique de la gestion de l’ordure ménagère dans la commune urbaine
d’Antsiranana
VII.2.2-Présentation du service environnement et propreté de la commune
urbaine d’Antsiranana
VII.2.3-Situation actuelle de la gestion des déchets solides à Antsiranana
VII.3-Principaux déchets solides à Antsiranana
VII.3.1-Composition des déchets urbains de la ville
VI.3.2-Production des déchets solides à Antsiranana
VII.4-Etude de la gestion des déchets à la commune urbaine d’Antsiranana
VII.4.1-Collecte des déchets solides
VII.4.2-Inventaire des matérielles utilise à la collecte
VII.5-Décharge municipale de la ville
CONCLUSION

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