Gestion des espaces verts urbains dans la region de dakar

Lors de leur aménagement par la Communauté Urbaine de Dakar(CUD), en 1988 et 1996, les allées Cheikh Sidaty Aïdara de la CA de Grand Dakar et celles de Khalifa Ababacar Sy de Dieuppeul Derklé constituaient la fierté de ses autorités et des populations des dites Communes. Ces espaces de détente, de rencontre et d’embellissement, polarisaient beaucoup de quartiers et cela participait à une bonne cohésion sociale des urbains. Situées dans la CAGD, l’allée CSA divise en deux parties le quartier de Niary Tally. S’agissant de l’allée KAS de la CADD, elle est issue des lotissements des quartiers des Sicap Liberté en 1952 et s’appelait avenue de la LIBERTE et sépare les Sicap Liberté des Sicap Dieuppeul. Ces allées, après leur aménagement par la CUD avec l’initiative de Mamadou DIOP ancien maire de la ville de Dakar, étaient gérées par la mairie de Dakar appuyée techniquement par la Direction des Espaces Verts Urbains (DEVU) et de la DHEV.

Avec la dissolution de la CUD et le changement de régime et d’équipe municipale en 2000 période de l’alternance, le constat était que les priorités étaient ailleurs comme la réhabilitation de la voirie urbaine ou de l’éclairage public. Cela qui confère une physionomie relativement dégradée, notamment en ce qui concerne les aménagements qui étaient fait au niveau CSA et KAS. Au regard de ce parcours, cette étude cherche à répondre à un certain nombre de questions parmi lesquelles celle de la gestion actuelle des allées, de leur impact sur le cadre de vie des populations et des défis sur la gestion des espaces verts publics en général qui se posent aux communes.

La réponse à ces interrogations a nécessité une approche pluridisciplinaire basée sur l’introduction et la clarification des concepts d’écologie urbaine et de politique de gestion urbaine, l’examen de leur inapplicabilité et les facteurs explicatifs ; les supports utilisés se fondant sur des outils tels que : les interviews et les enquêtes, les photos, les cartes et les plans d’aménagement des allées. Les résultats de la gestion des espaces verts aménagés en zone urbaine traduisent une dégradation du patrimoine vert dans les villes notamment dans la capitale sénégalaise. Par ailleurs, la raréfaction des espaces verts publics dans la région Dakaroise et l’état actuel dans lequel ils se trouvent, on permis de constater que les autorités étatiques, municipales et même les populations ont délaisser ces allées au profit des ordures, des SDF ainsi que l’insécurité qui y règne. La gestion actuelle des espaces verts permet enfin d’identifier un certain nombre de difficultés pour les citadins riverains de ces allées : le changement de vocation, l’insalubrité, l’insécurité, etc.

Problématique 

Face à un processus d’urbanisation sans précèdent, Dakar, marquée par une forte croissance démographique de l’ordre de 96,4 % , connait une mutation de son paysage urbain, mettant un véritable frein au développement durable de l’environnement. Cette transformation de la ville se traduit certes par l’augmentation du nombre de citadins, mais aussi et surtout, par un étalement du tissu urbain, conséquence de l’accroissement des diverses activités des sociétés urbaines entre autres, d’où la compétition dans l’usage de l’espace. Cette utilisation de la terre est source d’une véritable menace pour les poumons verts participant à l’amélioration du cadre de vie des dakarois.

Etant donné qu’un tel processus d’urbanisation porte atteinte à l’environnement urbain et que de réels dangers pèsent même sur l’avenir de la capitale sénégalaise, une approche responsable vis-à-vis de l’écologie urbaine est impérieuse. C’est dans un tel contexte écologique marqué par une dégradation très avancée des ressources naturelles et une raréfaction des espaces verts, que les autorités étatiques et celles en charge de l’aménagement du territoire urbain et surtout le comité scientifique mondial pour la protection de l’environnement ont jugé cruciale lors du sommet de Rio+20 de définir un schéma de développement du cadre de vie afin d’assurer l’équilibre naturel de l’environnement urbain. Cela suppose l’urgence qu’il y’a de prendre en compte les aménagements du passé, de se soucier des générations futures et d’inviter les sociétés actuelles à réaménager ou à ménager leur environnement qui est de plus en plus sensible aux dégradations des espaces verts.

Cette nouvelle posture des politiques suppose ainsi une réelle volonté de préservation des espaces verts qui connaissent une détérioration considérable. Cette dégradation voire même la disparition de ces espaces verts publics est liée à une urbanisation incontrôlée, à une spoliation des réserves foncières et à une occupation anarchique de l’espace urbain. En outre il existe une certaine contradiction dans les politiques de gestion des espaces verts urbains et une absence d’implication des populations dans le processus de réhabilitation de ces espaces. Il faut noter qu’avec un taux d’urbanisation de 96,4 % et un profil démographique assez préoccupant on assiste aussi à une dégradation du cadre de vie des citadins dakarois. Jadis, soucieuse de doter ses administrés d’un cadre enchanteur pour leur bien être, la communauté urbaine de Dakar(CUD) avait fait un investissement pour créer des poumons verts voire des havres de verdure pour les populations. Pour cela on peut citer les Allées

Ababacar Sy de Dieuppeul Derklé (CADD) et Cheikh Sidaty Aïdara de la commune d’arrondissement de Grand Dakar (CAGD) qui sont deux communes mitoyennes. Ces allées, étaient devenues par la volonté de la ville de Dakar des espaces très fréquentés par les riverains. Avec le changement vocationnel lié à une reconversion économique des chefs de ménages qui après une retraite s’investissent dans les affaires et hébergent des activités commerciales. (KANE A.2006.) , et avec ce phénomène les espaces verts publics ont tendance à changer de fonction. Actuellement on voit que l’allée Cheikh Sidaty Aïdara donne lieu à un réceptacle de toute sorte d’anarchie, échappant totalement au contrôle de la mairie de Dakar et même de la CAGD dont elle dépend. Par contre l’allée Khalifa Ababacar Sy de la commune d’arrondissement de Dieuppeul Derklé bien qu’elle ait perdue sa splendeur d’antan, continue à résister face aux multiples agressions anthropiques et à la mauvaise gestion de la part des autorités. Certes l’urbanisation semble prendre le dessus mais « en dépit des changements humains, la nature garde ses droits, même sur un organisme aussi complexe qu’une ville » . Ces allées, particulièrement celles situées dans la CAGD, font actuellement office de lieux spontanés de commerces non réglementés, de vandalisme, de garages et de dépotoirs d’ordure. Face à l’explosion démographique et son corollaire la pauvreté urbaine, des répercussions d’une importance capitale telles que la surexploitation voire un surplus de populations fréquentant les allées KAS soit 55,5%, vu que les allées CSA sont dégradées ont été observées au plan social et écologique au niveau des allées KAS. Toutefois il est important de faire état de la vocation de ces espaces verts qui est d’assurer aux citadins de multiples avantages environnementaux et sociaux. L’importance des espaces verts aménagés dans la ville tient aussi du fait qu’ils participent de manière prépondérante à l’amélioration de la santé publique des populations et même rompt «la monotonie du paysage urbain et surtout masque la médiocrité des immeubles hétéroclites et le désordre des quartiers misérables.»

C’est dans ce contexte que se pose l’équation de la gestion des espaces verts en zone urbaine. Si l’extension de la ville, son occupation anarchique et la prolifération d’activités informelles au sein de la capitale avec l’afflux des migrants ruraux ont participé à leur dégradation, qu’en n’est-il des politiques mises en place par les autorités municipales pour la gestion des espaces verts ? D’où l’intérêt de notre étude qui, au bout du compte, devra permettre de disposer d’éléments de connaissance sur la place des espaces verts dans la capitale sénégalaise. Une telle recherche nous permettra aussi de voir si les propositions de gestion (politiques, plans, programmes et projets) et de suivi (maintien ou aménagement) des espaces verts urbains suggérées par certaines autorités vont permettre à la ville de Dakar de remodeler son tissu urbain, de mieux gérer durablement son cadre de vie et de réadapter ses stratégies en matière de politiques de gestion des espaces verts urbains. Il apparaît ainsi impérieux qu’on ait besoin aujourd’hui de souplesse, d’adaptabilité et d’originalité pour résoudre les problèmes liés à la dégradation des espaces verts dans le paysage urbain de la capitale sénégalaise.

Présentation du cadre territorial

Localisation des allées Cheikh Sidaty Aïdara et Khalifa Ababacar 

Les allées Cheikh Sidaty Aïdara et Khalifa Ababacar Sy ont été aménagées avec l’initiative de la Communauté Urbaine de Dakar (CUD) soucieuse de doter ses administrés d’un cadre enchanteur pour leur bien-être. Elles s’étendent sur une distance d’environ deux (02) kilomètres séparées par le rond point jet d’eau encadrées de part et d’autre d’habitations très denses. Ces deux allées qui constituent la zone d’étude, se situent dans les communes d’arrondissement mitoyennes que sont : Grand Dakar, Dieuppeul Derklé, Sicap Liberté et Biscuiterie, au niveau du département de Dakar.

Délimitation des communes d’arrondissement de la zone d’étude 

La région de Dakar, avec une superficie de 550km2, est subdivisée en quatre (4) départements (Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Dakar). Ce dernier avec une superficie de 82 km2 soit une densité moyenne de 121.1 hbts /km2, comprend dix neuf (19) communes d’arrondissements parmi lesquelles on peut citer celles de Grand Dakar, de Biscuiterie, de Dieuppeul – Derklé et des Sicap Liberté. Ces quatre communes mitoyennes sont issues de la réforme sur la décentralisation de 1996. Toutefois il est important de souligner que la CAGD abritant les allées CSA, était une composante des quatre grandes parties du périmètre communal de la ville de Dakar. Créé en août 1949 par le président Lamine GUEYE, alors Maire de Dakar, le Grand Dakar faisait aussi partie de l’ensemble des quartiers populaires ayant fait l’objet d’un lotissement effectué par un architecte français du nom de LABARDE afin de décongestionner la Médina et sortir les autres quartiers environnants de la promiscuité. La CA de Dieuppeul – Derklé où se localisent les allées KAS et la CA Sicap Liberté quant à elles, sont subdivisées en quartiers modernes, correspondant aux différents programmes de construction de la SICAP .

La CASL est limitée :
➤ NORD: la route du Front de Terre, la VDN (voie de dégagement nord), carrefour Liberté 6 Khar Yalla.
➤ SUD: Avenue Bourguiba, entre son intersection du boulevard Dial-Diop et le RondPoint Jet-d’Eau.
➤ EST: l’allée Ababacar Sy, du Rond-point Jet d’Eau au Rond-point Terminus Liberté 5, puis le tronçon de l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba comprise entre le Rond-point du Terminus et la rue qui débouche sur la route du Front de Terre. L’emprise de l’allée est comprise dans la commune de Dieuppeul Derklé.
➤ OUEST : la VDN dans son intersection avec le prolongement de la route du Front de Terre, l’ancienne piste jusqu’à la route limitant Sacré-Cœur 1-2 -3 au nord, puis celleci jusqu’à son intersection avec le boulevard Dial-Diop, puis celle-ci jusqu’à son intersection avec l’avenue Bourguiba.

Celle de Dieuppeul – Derklé(CADD) quant à elle, est limitée à l’Est par l’axe rond point jet d’eau à la Cité des eaux relié par l’Avenue Bourguiba, à l’Ouest par les allées Khalifa Ababacar SY, au Nord par les allées du Front de Terre jusqu’au rond point liberté 6 et au Sud par la commune d’arrondissement de Biscuiterie.

Cette dernière, la CAB est délimitée:
-Nord: Avenue Bourguiba, de son intersection avec l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba jusqu’au jet d’eau.
-Sud: La rue Malick Gaye portion comprise entre l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba et les allées Cheikh Sidaty Aïdara
-Est: Avenue Cheikh Ahmadou Bamba, de son intersection avec l’avenue Bourguiba au carrefour Castors jusqu’à son intersection avec l’avenue Malick Gaye
-Ouest: Allées Cheikh Sidaty Aïdara, l’emprise des allées est comprise dans le périmètre de Grand Dakar, puis la rue Malick Gaye jusqu’à son intersection avec l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba.

En résumé les deux allées qui constituent l’objet d’étude sont entourées de part et d’autre par les CAGD et CAB ; pour ce qui est de l’allée CSA et pour l’allée KAS elles se localisent entre les CADD et CASL .

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Table des matières

Introduction
Problématique
Contexte et justification de l’étude
Objectifs de la recherche
Hypothèses de la recherche
Revue littéraire
Cadre conceptuel
Méthodologie
Première partie : présentation de la zone d’étude
Chapitre I : Présentation du cadre territorial
Chapitre II : Description physique et humaine de la zone d’étude
Deuxième partie : les espaces verts : caractéristiques et relations avec la périphérie
Chapitre I : Les caractérisques des espaces verts urbains
Chapitre II : La vocation des espaces verts, les pratiques des usagers sur ces allées et leurs impacts sur le cadre de vie des populations
Troisième partie : La gestion des espaces verts urbains : acteurs, contraintes et perspectives
Chapitre I: Le rôle des différents acteurs dans l’appropriation de ces allées
Chapitre II : Contraintes et perspectives pour la réhabilitation des allées KAS et CSA
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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