Gestion des déchets biomédicaux (DBM)

La croissance de la population mondiale entraine une augmentation des quantités de déchets produits (Billau, 2008 ; Nagpal et al., 2019). La gestion des déchets est un enjeu pour toutes les personnes et les structures soucieuses du bien-être des populations. Elle est une préoccupation qui intéresse même les personnalités religieuses. À titre d’exemple, le Pape François (2015), dans sa lettre encyclique « Laudato Si’ », soulignait le fait que les déchets peuvent avoir de graves conséquences sur la santé des individus mais aussi sur l’environnement.

Les déchets sont de plusieurs natures dont certaines sont plus dangereuses que les autres. Parmi les déchets les plus dangereux figurent les déchets produits par les activités de soins (OMS, 2005). Ces déchets, appelés déchets biomédicaux (DBM) entre autres noms, constituent un risque en ce sens qu’ils peuvent affecter les personnes qui se retrouvent dans les structures de soins et même causer la mort (OMS, 2004). La gestion des DBM est une question de santé publique qui nécessite une approche multidisciplinaire (Bassey et al., 2006). Une gestion inadaptée des DBM peut être source d’infections pour les patients mais également pour le personnel des structures sanitaires. Selon l’OMS (2002), 8,7% des malades hospitalisés sont affectés par des infections contractées au niveau des structures de soins appelées infections nosocomiales (IN). Elle peut aussi avoir des conséquences indirectes sur la santé publique et l’environnement. Plus de 18% des déchets biomédicaux sont traités d’une manière qui ne répond pas aux normes d’une bonne gestion (OMS, 2004). Ainsi, le nombre de contaminations par an dues aux virus des hépatites A et B et le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) est évalué à environ vingt (20) millions par l’OMS (Décret n° 2008-1007 du 18 août 2008 portant réglementation de la gestion des déchets biomédicaux). Cette situation serait due au fait que chaque année, le nombre d’injections effectuées dans le monde tourne autour de seize (16) milliards mais les seringues utilisées ne sont pas bien traitées et/ou éliminés (OMS, 2018).

Localisation et cadre physique de l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP)

Localisation de l’HOGIP

L’HOGIP se situe dans la région de Dakar, capitale de la République du Sénégal, précisément dans la commune de Grand-Yoff (figure 1). En 2013, le Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Élevage (RGPHAE) a évalué la population de la commune de Grand-Yoff à 185503 habitants. Et selon les projections de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) pour l’année 2019, la population serait de 220691 habitants. C’est dans cet espace densément peuplé que se localise l’HOGIP, dans le quartier de la zone de captage, à quelques mètres de la gendarmerie du Front de terre.

Cadre physique

L’environnement physique de l’HOGIP est propre et accueillant. L’hôpital est nettoyé tous les jours par le personnel de nettoyage. Des poubelles sont disposées dans les coins et couloirs de l’hôpital avec des affiches sur les murs pour montrer les types d’ordures à y jeter. Des espaces verts sont aménagés et bien entretenus par du personnel recruté à cet effet. Ces espaces sont destinés aux malades, aux accompagnants, aux visiteurs mais aussi au personnel de l’hôpital.

Historique de l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP)

De sa création en 1989 à nos jours, l’HOGIP a connu une évolution et est devenu un EPS de niveau trois (3), de dimension sous régionale. Trois grandes dates marquent son histoire :
• 1989 : création du Centre de Traumatologie et d’Orthopédie (CTO)
• 1996 : le CTO devient l’Hôpital Général de Grand-Yoff (HOGGY)
• 2019 : l’HOGGY devient l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP).

Création de l’HOGIP

À l’origine, l’HOGIP s’appelait le Centre de Traumatologie et d’Orthopédie (CTO). En effet, l’arrêté n° 8514 du 30-09-1958 assignait à la Caisse de Sécurité Sociale (CSS) de prendre en charge les accidents de travail. Ainsi la CSS a ouvert en son sein une branche des accidents de travail. Cependant, la prise en charge des accidents de travail s’est avérée très coûteuse pour cette branche qui a commencé à enregistrer des déficits après seulement quelques années de fonctionnement. Pour pallier ce problème, l’idée de la création d’un centre spécialisé dans la prise en charge des accidents qui étaient pour la plupart des traumas a été émise par Idrissa Pouye qui était alors médecin conseiller à la CSS. Celle-ci a adopté l’idée et a décidé en ce sens de mettre en place un grand centre. C’est ainsi que le projet de construction d’un Centre de Traumatologie et d’Orthopédie est lancé par la CSS le 10 décembre 1965. En 1976, l’étude de faisabilité du centre a été réalisée, mais la construction n’a débuté que le 15 février 1984 par le Consortium d’Entreprises (CDE) sous le contrôle du bureau Véritas dans la banlieue dakaroise, plus précisément à Grand-Yoff. Le choix du site n’est pas fortuit. En effet, l’autoroute étant à proximité, la construction d’une bretelle en vue reliant le centre à l’autoroute devait assurer une fluidité du trafic en cas d’urgence. La construction des bâtiments s’achève le 14 août 1986 avec un coût total de génie civil et d’équipements de huit (8) milliards de francs CFA.

Le 9 février 1989, le CTO ouvre ses portes et le 17 février 1989, les activités médicales débutent avec six services d’hospitalisation, 156 lits installés extensibles à 300. Son statut est celui d’un hôpital privé sous la tutelle d’une institution publique, la CSS. Les services qui existaient alors sont : la traumatologie adulte, la traumatologie et l’orthopédie infantiles, les spécialités (dans ce service il est admis tout patient victime d’un traumatisme autre que celui de l’appareil locomoteur (œil, nez, oreille, cou, appareil urogénital et digestif)), les services d’anesthésie et de réanimation, d’hospitalisation d’urgence qui font face aux cas les plus graves grâce à des équipements multi- fonctionnels. Le rez-de-chaussée et le premier niveau du bâtiment principal étaient les seuls espaces occupés à cette époque. Par ailleurs, il faut noter que l’ouverture du CTO s’est faite plus tôt que prévue à cause de la crise sénégalo-mauritanienne. Les victimes, dont la plupart souffrait de mutilations, devaient être prises en charge par une structure de soins spécialisée dans la traumatologie. C’est pourquoi les travaux ont été accélérés. Ce qui n’a pas été sans conséquences.

Du CTO à l’HOGGY

L’ouverture précipitée du CTO a occasionné des problèmes notamment l’absence de statut et de ses influences sur l’organisation de la vie du CTO, la non prise en charge financière des accidents de la circulation, l’orientation seulement partielle des accidents du travail au CTO etc. Ainsi depuis son ouverture jusqu’en 1995, le CTO enregistre un déficit de presqu’un milliard chaque année. Ce déficit est estimé à 6 milliards 182 millions en 1994. Devant cette situation, la CSS endettée a été obligée de céder le CTO à l’État au prix de 5 milliards 800 millions de francs CFA. Le CTO devient l’Hôpital Général de Grand-Yoff (HOGGY) et change d’objectifs. L’HOGGY élargie alors la palette de soins offerts et on assiste à la création d’autres services à savoir la maternité, la pédiatrie, l’urologie et l’ophtalmologie. La réforme hospitalière de 1998 érige l’HOGGY en même temps que les hôpitaux Principal, Fann, Albert Royer et Aristide Le Dantec en Établissements Publics de Santé (EPS) de niveau trois (3). Ainsi, l’HOGGY est sous la tutelle technique du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) par lequel il reçoit des directives, et sous la tutelle financière du Ministère des Finances par lequel il reçoit la subvention de l’État. D’autre part grâce à la réforme hospitalière, l’HOGGY a une vocation hospitalo-universitaire par une convention avec la Faculté de Médecine et de Pharmacie qui permet à la faculté d’utiliser l’hôpital pour ses besoins de formation et à l’hôpital d’utiliser le personnel universitaire.

De l’HOGGY à l’HOGIP

L’HOGGY a été rebaptisé Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP) le 24 Novembre 2019, sous la présence effective du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr. Ce changement d’appellation est en hommage au feu Docteur Idrissa Pouye, chirurgien orthopédiste-traumatologue. En effet, ce dernier est le père fondateur du CTO, celui qui avait eu l’idée de la création d’un centre spécialisé dans la prise en charge des accidentés de la route.

C’est pourquoi « quand la commission médicale a proposé ce nom, il a été approuvé sans réserve » selon le président du Conseil d’administration, le Professeur Doudou Thiam (APS, 2019). La cérémonie pour rebaptiser l’HOGGY à en HOGIP a aussi été l’occasion pour inaugurer un important équipement médical de prise en charge de la crise cardiaque, ainsi que d’autres pathologies relevant de spécialités voisines de la cardiologie (Senegal7, site web consulté le 20/01/2019), une unité d’angiographie et de cardiologie interventionnelle. De sa création à nos jours, neuf Directeurs ont géré successivement l’hôpital. L’actuel Directeur est M. Saliou Tall, en fonction depuis 2012. Source : HOGIP, 2019 .

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
Contexte et justification
Objectifs
CHAPITRE I : PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE
1.1 Localisation et cadre physique de l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP)
1.1.1 Localisation de l’HOGIP
1.1.2 Cadre physique
1.2 Historique de l’HOGIP
1.2.1 Création de l’HOGIP
1.2.2 Du CTO à l’HOGGY
1.2.3 De l’HOGGY à l’HOGIP
1.3 Organisation administrative
CHAPITRE II : GÉNÉRALITÉS SUR LES DÉCHETS BIOMÉDICAUX (DBM)
2.1 Définition et classification des déchets biomédicaux (DBM)
2.1.1 DAOM
2.1.2 Déchets dangereux
2.2 État de l’art
2.2.1 Documents juridiques
2.2.2 Documents de l’OMS
2.2.3 Autres documents scientifiques
CHAPITRE III : CADRE CONCEPTUEL ET MÉTHODOLOGIQUE
3.1 Discussion conceptuelle
3.1.1 Déchet
3.1.2 Déchets biomédicaux
3.1.3 Gestion écologiquement rationnelle des déchets biomédicaux
3.1.4 Santé publique
3.1.5 Environnement
3.1.6 Quelques définitions
3.2 Méthodologie
3.2.1 Revue documentaire
3.2.2 Observation directe
3.2.3 Collecte de donnés
3.2.3.1 Entretiens semi-structurés
3.2.3.2 Entretiens structurés
3.2.4. Matériel utilisé
3.2.5. Saisie, traitement et analyse des données
3.2.6. Difficultés rencontrées
CHAPITRE IV RÉSULTATS ET DISCUSSION
4.1 État des lieux de la gestion des DBM à l’HOGIP
4.1.1 Du tri au stockage
4.1.1.1 Tri
4.1.1.2 Collecte et transport
4.1.1.3 Stockage
4.1.2 Traitement et élimination des DBM à l’HOGIP
4.1.2.1 DAOM
4.1.2.2 DASRI
4.1.2.3 OPCT et placentas
4.1.2.4 Déchets anatomiques
4.2 Caractérisation des déchets biomédicaux (DBM) de l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP)
4.2.1 Caractérisation des DBM produits l’HOGIP
4.2.1.1 Types de DBM produits à l’HOGIP
4.2.1.2 Lieu de production des différents types de DBM à l’HOGIP
4.2.1.2.1 DAOM
4.2.1.2.2 OPCT
4.2.1.2.3 Déchets infectieux
4.2.1.2.4 Déchets anatomiques
4.2.1.2.5 Déchets chimiques
4.2.1.2.6 Déchets pharmaceutiques
4.2.1.2.7 Déchets radioactifs
4.2.1.2.8 Autres déchets
4.2.2 Quantification des DASRI mous
4.3 Risques sanitaires et environnementaux liés à la gestion des déchets biomédicaux (DBM)
4.3.1 Connaissance des risques sanitaires et environnementaux liés à la gestion des DBM
4.3.1.1 Connaissance des risques sanitaires
4.3.1.2 Connaissance de risques environnementaux
4.3.2 Mesures prises pour limiter les risques sanitaires et environnementaux liés à la gestion des DBM
4.3.2.1 Formation
4.3.2.2 Vaccination
4.3.3 Avancées et contraintes de la gestion des DBM à l’HOGIP
4.3.3.1 Avancées
4.3.3.2 Contraintes
CONCLUSION

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