LES NOUVELLES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE AGRICOLE

LA POLITIQUE AGRICOLE

Problématique 

Cette étude se rapporte sur l’économie et la valorisation de l’eau d’irrigation et stratégies paysannes, dans le périmètre irrigué des Doukkala. Dans ce périmètre marqué par une densité élevée de sa population et une très forte intensification de la production agricole, les ressources en eau sont de plus en plus limitées. En effet, La dotation est strictement limitée et de plus en plus réduite, et ne permet pas aux agriculteurs d’élargir leur marge de manoeuvre. Aussi, le prix d’un mètre cube d’eau d’irrigation est en continuelle augmentation et alourdi des charges liées à ce facteur limitant. Figure 1: Evolution de la dotation irrigation, les besoins d’une saison normale et les réalisations dans le périmètre des Doukkala. Les eaux d’irrigation disponibles pendant la dernière campagne (02-03) ne couvrent que 33 % des besoins d’une campagne normale. Le démarrage de cette campagne agricole a été dans des conditions difficiles du fait de la réduction de la dotation en eau d’irrigation octroyée au périmètre. A cet effet, et compte tenu de la réserve d’eau au niveau des barrages Al Hansali et Massira et des prévisions des apports d’eau au titre de la campagne, la dotation en eau pour l’irrigation du périmètre des Abda-Doukkala a été fixée à 280 millions de m3, soit une diminution de 13 % par rapport à celle de la campagne agricole précédente (01-02). Pour les deux casiers (Sidi Bennour & Zemmamra) contenant l’état des lieux de notre étude, depuis l’année 2000 les volumes distribués pour l’irrigation sont en continuelle diminution et le prix du mètre cube d’eau suit une tendance inverse.

Dans ce contexte de rareté de l’eau plusieurs questions se posent :

– Quelles sont les connaissances, les attitudes et les comportements de l’agriculteur face à l’économie de l’eau ?

– comment réagit l’agriculteur sous la contrainte de la dotation limitée en eau pour mieux valoriser sa production ?

– est ce que l’économie de l’eau conduit-elle vers une meilleure valorisation ? Il y’a deux décennies, l’Etat prenait tout en charge, de la construction des barrages jusqu’aux assolements, et garantissait l’écoulement de certains produits, tels que la betterave et la canne à sucre.

Ces options ont fait que la marge d’action et de décision de l’agriculteur était très réduite, ne lui permettant pas de prendre conscience de l’économie et de la valorisation de l’eau. Malgré, le changement qu’a connu la politique agricole depuis les années 80, qui consiste à impliquer d’avantage l’agriculteur dans la gestion de son exploitation, l’agriculteur contenu à souffrir d’un système voulu et imposé par l’Etat ; il suffit de dire la mise en eau est généralement liée à la betterave. Cette situation s’illustre clairement dans le programme cultural élaboré par la Commission Provinciale d’Agriculture pour la campagne 2002-03 et qui comporte 18.000 ha de betterave à sucre, 15.000 ha de fourrages dont 9.500 ha de bersim et 5.500 de luzerne, et 350 ha de plantations existantes (vignes). Pour les autres cultures d’automne (céréales d’automnes, maraîchage) et les cultures de printemps, leur programme reste tributaire de l’évolution des réserves en eau du barrage Al Massira.

Objectifs et méthodologie du travail 

L’étude de la performance de l’irrigation ne peut être appréhendée sans analyser l’exploitation agricole ou plutôt le système exploitation-famille qui se caractérise par un certain nombre de comportements face à la gestion du système de production, des stratégies et des tactiques pour la conduite du processus de production (Bourgeois et al., ?). Ce travail doit, grâce à l’exploitation des informations d’une série d’enquête auprès des agriculteurs et auprès de certains opérateurs du domaine de l’irrigation, répondre aux objectifs suivants :

Evaluer des contraintes et des atouts des agriculteurs.

Comprendre les décisions des agriculteurs (assolements, cultures à pratiquer) en vue d’une meilleure valorisation de l’eau.

Etudier la faisabilité des choix des irrigants et leurs impact sur l’évolution des résultats économiques des exploitations agricoles.

Le présent travail est réalisé dans le cadre d’un projet de modernisation de l’agriculture irriguée WADEMED (Water demand management knowledge base in the Mediterranean). WADEMED (2003-2006) est une action concertée, financée par la Commission Européenne dans le cadre du programme INCO-MED, et a pour objectif de constituer une base de connaissances intégrée sur des expériences de gestion de la demande en eau en Méditerranée. Le projet regroupe 13 partenaires, principalement des institutions maghrébines et européennes de recherche et de l’enseignement supérieur dans le domaine agricole. Le projet a pour ambition d’identifier les freins à la mise en oeuvre des mesures d’économie d’eau et de proposer des recommandations pour améliorer l’application des politiques de gestion de la demande en eau. Dans le cadre de ce projet, une étude de cas a été menée dans le périmètre irrigué des Doukkala en collaboration avec l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole (ORMVAD) pour définir une approche de modernisation collective et participative de l’agriculture irriguée pour une meilleure valorisation de l’eau. L’étude a été réalisée à l’échelle de deux tertiaires choisis par l’équipe pluridisciplinaire du projet. Cette échelle est en effet accessible aux enquêtes de manière exhaustive. Chaque tertiaire présente un mode d’irrigation différent, aspersion ou gravitaire. Chaque tertiaire et par ailleurs caractérisé par une unité de gestion hydraulique des eaux de surface et d’un accès aux eaux souterraines très limité. Les différences de comportement vis-à-vis de l’économie et de la valorisation de l’eau seront bien justifiées.

L’IRRIGATION ET LA POLITIQUE HYDRAULIQUE AU MAROC

L’agriculture Marocaine à la veille de l’indépendance était incapable de répondre aux besoins alimentaires du pays. Le Maroc s’est trouvé par conséquent très dépendant de l’étranger pour son approvisionnement en produits alimentaires de base malgré sa vocation agricole1. L’agriculture fût donc érigée en secteur prioritaire2 et le développement économique fût désormais conçu comme l’oeuvre d’une politique agricole. Il fallait donc chercher le modèle, le plus rapide, qui lui permettra d’atteindre ses objectifs, d’autosuffisance alimentaire et de procuration des devises par le biais de l’exportation. En effet, au lendemain de l’indépendance, le Maroc a entrepris de mettre en oeuvre une politique ambitieuse des barrages qui a permis la mobilisation de l’eau dans divers régions du royaume pour couvrir les besoins du pays en eau et en électricité. Cette politique répond aux défis que posent la rareté de l’eau et les aléas climatiques et est pratiquée eu égard du rôle vital de l’agriculture dans l’économie national.

A la fin des années 70, le Maroc a connu, une crise économique causée par de multiples facteurs, il y a lieu de citer le surendettement dû à l’expansion des investissements publics, la baisse des cours des phosphates, la hausse des prix du pétrole et la grande sécheresse qu’a connu le pays durant le début des années 1980. Les déséquilibres macro-économiques engendrés ont menacé la poursuite de la politique hydro-agricole. Pour redresser ces déséquilibres macro-économiques, le Gouvernement du Maroc lança dès le début des années 80, un programme d’ajustement structurel (PAS). Ce programme avait reçu l’appui du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale.

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Table des matières

Introduction
Problématique
Objectifs et méthodologie du travail
Chapitre 1 L’IRRIGATION ET LA POLITIQUE HYDRAULIQUE AU MAROC
Introduction
Section 1  LA POLITIQUE AGRICOLE EST FONDEE SUR UN ENGAGEMENT MASSIF DE L’ETAT
1.L’évolution durant la période du protectorat
2.La politique agricole du Maroc indépendant dans les périmètres irrigués
2.1. La priorité accordée à l’agriculture irriguée
2.1.1. Le programme de million d’hectares irrigués
2.1.2. L’investissement dans le secteur agricole
2.2. Les nouvelles structures d’intervention de l’Etat dans les grands périmètres d’irrigation
2.2.1. L’ère de l’office national de l’irrigation (O.N.I 1960-1968)
2.2.2. La trame B outil d’intervention directe dans la réalisation du plan de mise en valeur
2.2.3. L’ère des ORMVA
2.3. Le code des investissements agricoles
2.3.1. Au niveau du foncier
2.3.2. Au niveau de l’eau
2.3.3. Au niveau des aménagements de base
2.3.4. Au niveau des normes d’exploitation
2.4. Les mesures d’incitation dans le secteur agricole
2.4.1. La politique des subventions
2.4.2. La politique de crédit
2.4.3. La politique des prix à la production
2.4.4. La politique commerciale
2.4.5. Une politique de défiscalisation de l’agriculture
Section 2  LES NOUVELLES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE AGRICOLE
1.Le programme d’ajustement structurel agricole (PASA)
1.1. Nature du PASA
1.2. Les principales réalisations de l’ajustement agricole
1.3. Présentation du contenu des deux programmes d’amélioration de la grande irrigation PAGI 1 et PAGI 2
1.4. Les réformes du secteur irrigué préconisé par le PAGI 1
1.4.1. Les procédures de choix des assolements
1.4.2. La question du prix de l’eau
1.4.3. Les réformes de financements apportés par le PAGI 2
2.Défis de la politique d’ajustement structurel
2.1. Au niveau du foncier
2.2. Au niveau des assolements
2.3. Au niveau des incitations
Section 3  IRRIGATION  CHOIX STRATEGIQUE POUR LE MAROC
1.Rôle de l’irrigation au Maroc
1.1. Irrigation  impératif technique et économique
1.2. Irrigation  rôle stratégique
1.3. Irrigation  rôle déterminant dans l’économie nationale
2.Les potentialités hydrauliques au Maroc
3.Les impacts positifs de l’irrigation
3.1. Amélioration des revenus des agriculteurs
3.2. Développement de l’agro-industrie
3.3. Développement régional et local
4.Les défis de l’irrigation
4.1. La concurrence des autres secteurs usagers
4.2. La valorisation des zones irriguées et l’amélioration de leurs performances
4.3. Retard dans l’équipement des périmètres irrigués
4.4. La sous tarification de l’eau
4.5. Dégradation de l’environnement
Conclusion
CHAPITRE 2 LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L’ANALYSE
Introduction
Section 3  LA GESTION DE LA RESSOURCE EN EAU
1.Les valeurs de l’eau
1.1. Le statut de l’eau
1.2. Les valeurs globales de l’eau
1.3. Les valeurs de l’eau dans le domaine de l’irrigation
1.3.1. La valeur stratégique de l’eau
1.3.2. La valeur tactique de l’eau
1.4. Le concept de la valorisation
1.4.1. La valorisation de l’eau d’irrigation
1.4.2. Valorisation et niveau de définition
2.Les instruments économiques de gestion de l’eau d’irrigation
2.1. Les préalables à la mise en place des instruments de gestion de l’eau d’irrigation
2.2. Les objectifs de gestion de l’eau
2.2.1. L’efficience
2.2.2. L’équité
2.2.3. L’équilibre budgétaire
2.2. Les instruments économiques de gestion de l’eau
2.2.1. La tarification
2.2.2. Le système de quotas
2.2.3. Des instruments complémentaires pour l’atteinte simultanée d’objectifs différents
3.Tarification et facturation de l’eau d’irrigation
3.1. Le cadre juridique de la tarification
3.2. Les concepts de la tarification
3.2.1. Participation directe
3.2.2. Redevance – Taux d’équilibre (TE)
3.2.3. Taxe De Pompage
3.3. Procédures actuelles de facturation
3.3.1. Cas des secteurs gravitaires des Doukkala
3.3.2. Cas des secteurs aspersifs des Doukkala
3.4. Contraintes et difficultés de gestion de l’irrigation
4.Apport de la reconversion en localisé
4.1. Efficience d’utilisation de l’eau
4.2. Qualité de la production
4.3. Amélioration des résultats économiques
Section 2 L’EXPLOITATION FAMILIALE  DECISION ET STRATEGIE
1.Définition de l’exploitation familiale
2.Le fonctionnement de l’exploitation agricole
2.1. Définition du fonctionnement de l’exploitation
2.2. Etude du fonctionnement de l’exploitation
3.L’exploitation agricole et la notion du système
3.1. Le système Exploitation-Famille
3.2. Le système de production
4.Analyse de comportement de l’agriculteur
4.1. Le concept de la décision
4.1.1. Définition
4.1.2. La diversité des processus de décision
4.2. Le concept de la stratégie
5.La démarche d’analyse
6.La typologie
6.1. Définition du concept
6.2. Typologies de l’étude de l’histoire et de l’évolution des exploitations
6.3. Typologies fondées sur les situations et les projets
6.4. Typologies basées sur l’analyse des décisions
6.5. Méthode d’étude typologique adaptée aux campagnes Marocaines
Conclusion
CHAPITRE 3  ETAT DE MISE EN VALEUR DANS LES DEUX SITES
1.Antenne Aspersion
1.1. Présentation de l’antenne
1.2. Caractérisation des exploitations
1.2.1. Le groupe familial
1.2.2. La structure foncière des exploitations et le régime juridique
1.2.3. Le mode de faire valoir
1.3. Productions végétales
1.3.1. Campagne normale  automne-printemps
1.3.2. La saison d’été
1.4. Production animale
2.Tertiaire Gravitaire
2.1. Présentation du site
2.2. Caractérisation des exploitations
2.2.1. Le groupe familial
2.2.2. La structure foncière des exploitations et le régime juridique
2.2.3. Mode de faire valoir
2.3. Pourquoi la location
2.4. Apport de la location à l’exploitation familiale
2.4.1. Amélioration de qualité de travail
2.4.2. Spécialisation de la main d’oeuvre familiale
2.5. Productions végétales
2.5.1. Saison normale  automne-printemps
2.5.2. La saison d’été
2.6. Production animale
2.7. Les ressources en eau
3.Evolution du patrimoine culturale
3.1. Avant les années de restriction
3.2. Après le début des années de restriction
Conclusion
CHAPITRE 4 RESULTATS DE L’ANALYSE STATISTIQUE ET ECONOMIQUES
1.Résultats de l’étude typologie
1.1. Questionnaire
1.2. Méthode d’analyse
1.3. Variables retenues
1.4. Résultats de l’analyse statistique
2.L’analyse économique
2.1. Comparaison entre les différents groupes dans le gravitaire (Tertiaire TD6)
2.1.1. Groupe humain
2.1.2. Parcellaire
2.1.3. Systèmes culturaux
2.1.4. Résultats
2.1.5. Irrigation
2.2. Comparaison entre les différents groupes de l’aspersion (Antenne C12)
2.2.1. Le groupe humain
2.2.2. Parcellaire
2.2.3. Systèmes culturaux
2.2.4. Résultats
2.2.4. Irrigation
Conclusion
CHAPITRE 5 STRATEGIES MISES EN OEUVRE ET STRATEGIES ALTERNATIVES
1.Les contraintes de l’exploitation agricole
1.1. Contraintes liées à l’exploitation
1.2. Contraintes d’ordre politiques
1.3. Contraintes d’ordre socio-institutionnelles
1.3.1. Approvisionnement en intrants et prestations de services
1.3.2. Incitation à la production
1.3.3. Contraintes d’ordre technique et de transfert technologique
1.4. Contraintes liées à l’environnement économique et professionnel
1.4.1. Environnement économique
1.4.2. Organisations professionnelles et interprofessionnelles
2.Stratégies mises en ouvre et stratégies alternatives
2.1. Aptitudes à la maîtrise foncière
2.2. Aptitudes à la maîtrise des assolements
2.2.1. Les cultures industrielles
2.2.2. Les céréales
2.2.3. Les cultures fourragères
2.2.4. Les cultures maraîchères
2.3. Maîtrise technique
2.4. Maîtrise de l’affectation de la main d’oeuvre familiale et diversification des ressources
2.5. Maîtrise des productions et intégration au marché
2.6. Maîtrise des financements  trésorerie et investissement
Conclusion
CONCLUSIONS & RECOMMANDATIONS

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