Géohistoire de la zone du Moyen-Orient et Afrique du Nord

Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du nord se caractérisent par leurs richesses et leurs diversités, conséquences d’une histoire datant de plusieurs décennies sur une vaste étendue géographique allant du golfe Persique à l’est, jusqu’à l’Océan Atlantique à l’ouest. La zone du MENA (Middle East and North Africa) comprends la plupart du Sud-Ouest de l’Asie et d’une grande partie de l’Afrique du nord. Elle inclut sur le continent asiatique l’Iran, la Turquie et tous les pays arabes. En Afrique du nord, elle inclut l’Égypte, la Tunisie, la Libye, le Maroc et l’Algérie.

Au fil des siècles, sont apparues les civilisations Romaine, Perse, Arabe et Turc, qui ont cohabités ou se sont succédé, avec des alliances ou des combats. Elle a été le théâtre de grandes évolutions, de transformations majeures et de guerres, tant dans l’Histoire ancienne que moderne. Cette zone forme aussi le cœur de ce qu’on appelle le monde antique oriental. Berceau des civilisations les plus anciennes. Le Moyen Orient a connu les premiers gouvernements centraux, les premières lois écrites, et les premiers empires. Les populations ont offert les premières divisions sociales comme celle de classes, mais aussi l’esclavage et la guerre organisée. Ainsi il eut l’émergence de trois religions actuellement connus : le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Religions qui ont marqué et écrit l’Histoire de cette zone géographique, depuis les temps anciens et jusqu’à nos jours. Lieu l’origine du développement de l’agriculture intensive, des systèmes d’écriture, des bases pour l’astronomie des mathématiques ; c’est aussi là qu’on inventa la roue de poterie et du chariot de transport utiles au commerce d’épices et céréales et richesses de l’époque.

Aujourd’hui, un regard rapide sur les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du nord nous fera voir que dans cette zone, il y a les pays les plus riches du monde ; comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweït, et, paradoxalement, on a aussi les pays les plus pauvres du monde comme le Yémen et la Mauritanie. D’un même regard, les villes le plus anciennes au monde s’y trouvent comme Damas, Alep, ou les plus récentes, comme Dubaï et Riyad.

L’étude de la géopolitique du Moyen-Orient ne peut ignorer le conflit israélo-arabe, déclenché depuis plus de soixante-cinq ans. L’origine de ce conflit est la création en 1948 de l’État d’Israël sur une partie de la région qui a été connu comme la Palestine. Jusqu’à aujourd’hui tous les accords de paix signés n’ont pas apportés une solution définitive. En effet, ce conflit se poursuit depuis, et est pérennisé sous forme de guerres directes ou indirectes. Ceci a fait, du Moyen-Orient, la région la moins stable avec le plus grand nombre de guerres dans le monde dans l’Histoire moderne.

Le Moyen Orient et l ‘Afrique de nord À l’époque de l’Empire Ottoman

L’État créé par Muhammad au VIIème siècle, qui adoptait l’Islam comme religion qui dominera de grandes zones géographiques qui s’étendent à l’ouest en Andalousie (l’Espagne et le Portugal aujourd’hui) à l’est en Chine, au sud au Sahara et au nord à la Turquie. Cet État musulman sera nommé : l’État Omeyyade (il a été dirigé par des Califes de la famille Omeyyade, sa capitale était la ville de Damas, l’actuelle capitale syrienne) ; puis l’État Abbasseya (il a été dirigé par des Califes de la famille Abbassides, sa capitale était la ville de Bagdad, l’actuelle capitale de l’Irak) ; puis l’État Fatimide, (sa capitale était la ville de Caire, l’actuelle capitale d’Égypte) ; puis L’Empire Ottoman.

Le Découpage de l’Empire

L’Empire Ottoman c’est l’empire musulman fondé par Osman premier, l’héritier de l’empire islamique, émergé avec l’avènement de l’Islam dans la péninsule arabique et la propagation à ce qui est connu aujourd’hui comme le Moyen-Orient et Afrique du nord, ceci pendant près de 600 ans. De 1299 jusqu’à 1923. L’Empire Ottoman a atteint le sommet de sa gloire et de sa force au cours des XVIème et XVIIème siècle. Son territoire est étendu autour de la méditerranée soit sur l’Europe, l’Asie et l’Afrique, en contrôlant des parties entières d’Asie Mineure (Anatolie) et des grandes parties du sud de l’Europe de l’est, d’Asie de l’ouest, d’Afrique du nord. Les Ottomans découpent l’Empire en provinces administrées et gouvernées chacune par un gouverneur. Le découpage reste pour l’essentiel le même jusqu’au XIXème siècle: AL Ehasa (littoral de l’Arabie orientale), Bassora, Bagdad, Mossoul, Alep, Damas, Tripoli, Saïda, Égypte. Dans la péninsule Arabique, la souveraineté ottomane ne s’exerce que de façon nominale ou intermittente. Solide au lendemain des conquêtes, le pouvoir ottoman tend aux XVIIème et XVIIIème siècles à s’effriter au profit de celui d’autorités locales diverses qui sans remettre en cause la suprématie du sultan qui acquièrent une grande autonomie. Au XIXème siècle, L’Égypte deviendra quasi indépendante. Dans le Croissant fertile, en revanche, les Ottomans reprendront efficacement la situation en main.

Bagdad (L’Irak) :
Les gouverneurs de Bagdad en tirent parti pour acquérir une grande autonomie. Ils recrutent des mamelouks, originaires de Géorgie, qui finissent par les évincer. À partir de 1750, des gouverneurs mamelouks géorgiens se succèdent à Bagdad à peu près sans interruption. Le dernier d’entre eux, Daoud (1817-1831), engage l’Irak dans une politique d’indépendance inspirée de celle que Méhémet-Ali mène en Égypte. Mais en 1831, une intervention militaire rétablit l’autorité Ottomane dans la région. Au XIXème siècle, la société irakienne éloignée des influences extérieures, n’évolue guère. Les élites turques et caucasiennes en place demeurent privilégiées.

Al-Chame « Le Levant » (La Syrie, Le Liban, La Jordanie, Palestine) :
Elle a été prise par les ottomans en 1516 suites à la bataille de Marj Dabiq entre les Mamelouks et les Ottomans. L’État était divisé en deux eyalets : Damas et Alep, comprenant chacun plusieurs subdivisions, appelées Sanyak. La situation économique s’est bien poursuivie au cours du XVIIIème siècle, mais l’ère de chaos et des guerres civiles entre les gouverneurs se sont accentués à cette époque, ainsi que les tendances d’indépendance face à l’empire ottoman. Les impôts sans cesse augmentés et les attaques des Bédouins fatiguant la population en 1831, le pays est entré dans le règne de Méhémet Ali. Au cours de la dernière phase de la domination ottomane (1840-1918), le pays a prospéré et grandi rapidement, il a connu des reformes culturelles et politiques significatives. En revanche, avec la politique de prééminence de la culture turque imposé par le parti « Union et Progrès », on voit l’émergence du nationalisme arabe en demande de réformes importantes. Comme cette réforme de l’État a échoué, la révolution arabe se déclare en juin 1916 avec le soutien d’alliés, l’armée dite arabe dirigée par « Faisal Bin Al Hussein » a pu entrer dans Damas fin septembre 1918. Après le retrait des Ottomans, la Syrie ottomane est devenue le Royaume arabe syrien indépendant sous le règne du Prince Faisal Bin Al Hussein, qui ne dure pas longtemps et se termine par la bataille de Maysaloun, près de la frontière actuelle du Liban et de la Syrie. Par la suite, ce pays d’Al cham est alors divisé et placé sous mandat français ou britannique.

L’Égypte

En 1798, les Français débarquent en Égypte (Bonaparte), y défont les Mamelouks (puissants sous le régime ottoman) et regagnent la France l’année suivante. Les Français restés sur place sont battus par les Britanniques, en 1802 qui quitteront l’Égypte en 1803. Une armée ottomane composée surtout d’Albanais, avec à leur tête Méhémet-Ali (luimême albanais). S’étant fait reconnaître comme «Pacha» par les ottomans en 1807, Méhémet-Ali brise en 1809-1812 la puissance des Mamelouks et devient le maître de l’Égypte. Il entreprend aussitôt de réorganiser le pays, en s’appuyant sur des militaires recrutés dans l’Empire ottoman et le Caucase. Les campagnes militaires conduites par Méhémet-Ali et son fils Ibrahim ont d’abord lieu en accord avec le Sultan. Il en est ainsi dans le Hedjaz (1811-1813) puis dans le Nedjd (défaite des Wahhabites en 1818), en Arabie-saoudite aujourd’hui. Si la conquête du Soudan (1820-1826) relève d’une initiative égyptienne, c’est aux côtés des Ottomans que, dans les années 1820, Ibrahim (fils de Méhémet-Ali) intervient en Crète puis en Grèce. La destruction de la flotte turco-égyptienne à Navarin en 1827 contraint toutefois Ibrahim à quitter la Grèce. Or le Sultan, qui avait promis à MéhémetAli le gouvernorat de Damas, change d’avis. Ibrahim envahit la Syrie et bat les Ottomans à Konya en 1832. La Russie s’étant portée au secours du Sultan, Méhémet-Ali se satisfait de conserver la Syrie et la Crète, tout en restant, nominalement, dans le système ottoman. Les hostilités éclatent de nouveau en 1839, à l’initiative des Ottomans. Victorieux, les Égyptiens doivent néanmoins s’incliner devant la volonté des puissances européennes, qui refusent un démembrement de l’Empire Ottoman. Méhémet-Ali abandonne la Syrie et la Crète et devient Pacha héréditaire de la seule Égypte.

Le Golfe Persique

La région du golfe n’a jamais connu de pays indépendant jusqu’au milieu du XVIIIème siècle ; Avant cette époque, il n’existait pas de pays indépendants comme aujourd’hui. Mais, il y avait de petites villes, des villages, et des oasis qui étaient habités par des tribus Bédouines, travaillant dans le commerce, la pêche et le pâturage des bétails, ils collectaient aussi les perles de mer. Les Portugais ont réussi à atteindre l’Inde après leur découverte du cap de Bonne-Espérance et ont rapidement établi leur empire à l’Est. L’empire Ottoman n’a pas atteint le golfe à l’époque, mais après la prise de Bagdad en 1534, il élargi son influence vers le sud, puis il entre en guerre contre les Portugais. Au long de plusieurs siècles, l’ensemble de la région du golfe n’a jamais été soumise au contrôle d’un seul État d’une façon complète et définitive, cependant elle a vu une forte concurrence entre tous les empires coloniaux des différentes époques : Britanniques, Néerlandais, Turcs, Ottomans, Français et même Danois.

L’État Saoudien :
Il trouve sa source aux alentours de 1744 par un chef tribal local, Ibn Saoud, qui s’associe avec un religieux, Ibn Abdelwahhab, afin de réinstituer les dogmes revendiqués plus tard par le Salafisme (forme de l’Islam dit authentique). La famille Al Saoud et le royaume connaissent ensuite des confrontations augmentant ou réduisant leur pouvoir en fonction des accords et désaccords avec l’Égypte. L’Empire Ottoman et d’autres familles arabes se réunissent pour le contrôle de la péninsule trop instable, le royaume finit par disparaître en 1818. Un second État saoudien est fondé six années plus tard en 1824, mais disparait lui aussi en 1891.

L’Algérie 

Dans un premier temps, l’Algérie était une province de l’Empire Ottoman sous l’autorité d’un Pacha, elle subira des évolutions politiques et sera désignée dans les traités à partir de la fin du XVIIème siècle comme Royaume d’Alger. Elle disposera progressivement, de fait, d’une large autonomie et d’une quasi-indépendance dans la gestion de ses affaires au XVIIIème siècle et XIXème siècle. L’Algérie a bravé à plusieurs reprises l’autorité de l’Empire Ottoman et entretiendra des rapports diplomatiques autonomes avec les États-Unis et plusieurs pays européens comme la France par le biais d’ambassadeurs et de traités comme le Traité francoalgérien de 1801. L’Algérie est formée par plusieurs Beyliks « départements », qui sont sous l’autorité des Beys « Chef ». L’Algérie est gouvernée par des Pachas, des Aghas, des Beys et des Deys « Nom local pour les dirigeants selon leurs niveaux » . Les capitales des provinces, « les Beylic » sont : Alger, Constantine à l’est, Médéa dans le Titteri et Mazouna puis Mascara et Oran à l’ouest. Chaque Beylik « départements» est divisé en « outan » (cantons) avec à sa tête un Caïd (Chef), relevant directement du Bey. Pour administrer l’intérieur du pays, les Turcs s’appuient sur les tribus dites « Makhzen ». Ces tribus sont chargées d’assurer l’ordre et de lever l’impôt sur les régions tributaires du pays. C’est par ce système que durant trois siècles l’État ottoman d’Alger étend son autorité sur le nord de l’Algérie actuelle. Cependant, plusieurs régions du pays bravent de manière régulière l’autorité des Beys, menant à des révoltes.

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Table des matières

Introduction générale
Partie I Géohistoire de la zone du Moyen-Orient et Afrique du Nord
Chapitre I Le Moyen Orient et l ‘Afrique de nord À l’époque de l’Empire Ottoman
Chapitre II Les intérêts européens dans le Moyen-Orient et Afrique du Nord
Chapitre III Le Moyen-Orient, la première guerre mondiale et les nouveaux axes géopolitiques
Chapitre IV Les Tentatives de la Renaissance Arabe
Chapitre V L’hétérogénéité entre les Pays du Moyen Orient et d’Afrique de Nord Quelle légitimité pour le terme MENA ?
Partie II Panorama économique et social dans la Zone des pays Moyen-Orient et d’Afrique du Nord
Chapitre I La croissance et le développement dans le Moyen-Orient et d’Afrique du nord
Chapitre II Défis, problèmes sociaux
Partie III Enjeu de de l’Indépendance De La Banque Centrale Au Moyen Orient et en Afrique de Nord
Chapitre I La question de l’indépendance de la banque centrale
Chapitre II Mesurer l’indépendance légale de la Banque centrale dans les pays de la Zone MENA
Chapitre III L’Intégration des différents pays de la zone MENA aux normes internationales IBC
Conclusion générale

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