GENERALITES SUR L’UTILISATION DES CONTRACEPTIFS MODERNES

L’Afrique et l’explosion démographique

Il faut d’abord rappeler quelques données qui inquiètent les planificateurs et ouvrent de nouvelles pistes de réflexion et de recherche. En effet, selon Giri J. « l’Afrique est aujourd’hui un continent qui se remplit, qui se remplit vite, qui se remplit à une vitesse accélérée » (3). « La simple multiplication des chiffres est vertigineuse : 220 millions d’habitants vers 2025 : l’explosion démographique de l’Afrique s’affirme assurément comme l’un des faits les plus marquants de l’histoire contemporaine » (3). La situation de l’Afrique est unique écrit la banque mondiale. L’humanité n’a jamais connu une croissance démographique aussi rapide. On trouve en Afrique noire, la fécondité la plus élevée du monde dans les pays où les femmes se marient très jeunes et n’arrêtent souvent de procréer qu’en atteignant la ménopause (4). Il n’est pas rare qu’on atteigne des chiffres inquiétants comme on le voit au Kenya où la pression humaine est telle que la population grignote les terres dépeuplées des réserves de faune (5). Nulle part, le rythme de l’accroissement démographique n’atteint aujourd’hui celui que connaît le continent noir : l’augmentation annuelle y dépasse 3% alors qu’elle est tombée aux environs de 2% dans nombre de pays d’Asie et d’Amérique latine. Si la densité moyenne s’abaisse jusqu’à quatre habitants au kilomètre carré dans certains pays comme le Niger et le Congo, et qu’elle ne dépasse pas dix-huit dans le reste du continent, le rythme de croissance de la population est telle que, si rien ne change, il risque de conduire à des doublements en une vingtaine d’années. Ces tendances se dessinent dans un contexte mondial qui doit être pris en considération pour situer le défi de l’explosion démographique de l’Afrique au Sud du Sahara.

La démographie et le développement

Face aux nouveaux éclairages projetés sur la population mondiale, on peut alors s’interroger sur la pertinence des stratégies et des programmes d’intervention préconisés dans les pays d’Afrique. Compte tenu de la nécessaire articulation des problèmes de population et de développement, au moment où l’on ne cesse d’insister sur la nécessité d’intégrer les variables démographiques dans la planification du développement, le centre de gravité des pratiques demeure, en fin de compte les problèmes de natalité. Mais « s’il est urgent de mettre un frein à l’explosion démographique de l’Afrique, ce n’est pas parce que la population du continent est trop nombreuse dans l’absolu, mais parce que son taux d’accroissement est trop rapide pour que l’économie puisse suivre ». Les contraintes actuelles obligent les africains à prendre au sérieux les recommandations des grands bailleurs de fonds qui conditionnent l’aide financière à la pratique de la contraception. Selon M. Barber Conable, le contrôle des naissances doit être « une pratique acceptée par au moins la moitié des couples du Tiers Monde ». Une forte natalité expose à beaucoup de risques notamment dans le domaine de la santé comme la malnutrition et une mortalité infantile élevée.

La démographie et la santé

En Afrique, au cœur des taudis qui prolifèrent et des villages enclavés où les programmes de soins de santé primaire restent un vœu pieux, il faut s’attendre à une mortalité infantile plus élevée dans la mesure où, en dépit des programmes de vaccination, l’avenir de l’enfant africain est mis en cause par les politiques qui obligent l’Etat à élever le coût de l’alimentation et à réduire ou à supprimer les services voués à l’entretien de la vie. Les problèmes de population ne se posent pas exclusivement en termes de taux de natalité mais aussi en termes de santé, de mortalité infantile et d’éducation.

UTILISATION DES CONTRACEPTIFS MODERNES 

Les méthodes contraceptives modernes 

Parmi les méthodes contraceptives modernes, on peut distinguer divers types :

Les méthodes hormonales 

Les contraceptifs oraux

Contraceptifs Oraux Combinés ou COC 
Ils sont à base d’œstrogène et de progestatif. Exemple : Lo-Femenal® (normodosé à 50 mg d’oestrogène), Microgynon® (microdosé à 30 mg d’œstrogène).
➤ Le pilplan
Le pilplan est un contraceptif oral combiné.
• Présentation et composition
Le pliplan est présenté en boîte de 28 comprimés sous blister :
– 21 comprimés blancs (oestro-progestatif),
– 7 comprimés bruns (75 mg de Fumarate de fer par comprimé),
– micro-dosé.
• Mode d’action
L’action est réversible sur :
– l’ovaire, en bloquant l’ovulation,
– l’endomètre, en inhibant la prolifération,
– le col utérin en épaississant la glaire cervicale.
• Mode d’emploi
– Première prise : premier jour des règles (au plus tard le 5e jour).
– Avaler un comprimé blanc par jour presque à la même heure pendant
21 jours consécutifs.
– Continuer par un comprimé brun par jour à la même heure.
– Reprendre une nouvelle plaquette dès le lendemain de la prise du dernier comprimé brun et suivre le même mode d’emploi.

• Indications
– femme désirant une méthode contraceptive très efficace,
– dysménorrhée,
– cycle irrégulier,
– antécédent de kyste ovarien ou de grossesse extra-utérine,
– contraception d’urgence,
– prévention de l’anémie, de l’ostéoporose et des cancers de
l’endomètre et de l’ovaire.
• Contre indications absolues
– grossesse,
– antécédents cardio-vasculaires : HTA, coronaropathie, angine de poitrine,
– antécédents cérébro-vasculaires,
– antécédents thromboemboliques : thrombo-phlébites,
– affections hépatiques sévères ou récentes : cirrhose, hépatite,
– ictère,
– saignements génitaux anormaux non diagnostiqués,
– nodules mammaires,
– tumeurs malignes : hypophyse, seins, utérus,
– ictère,
– saignements génitaux anormaux non diagnostiqués,
– nodules mammaires,
– tumeurs malignes : hypophyse, seins, utérus,
– tabagisme et âge plus de 35 ans.
• Contre indications relatives
– migraine chronique,
– diabète,
– allaitement d’un bébé de moins de 6 mois,
– tabagisme et âge de moins de 35 ans,
– varice,
– obésité.

• Effets secondaires
Ils sont transitoires et passagers (maximum pendant les 3 premiers mois).
– nausée,
– vertige, céphalées banales,
– prise de poids (ne dépassant pas 2 kg en 1 an),
– irritabilité,
– spotting,
– aménorrhée,
– acné.
• Précautions d’emploi
Interrompre la prise de pilplan 1 mois avant un cas de :
– intervention chirurgicale,
– immobilisation prolongée.
S’il y a vomissements ou diarrhées prolongés : continuer les prises comme d’habitude, utiliser un préservatif ou éviter toute relation sexuelle pendant 7 jours consécutifs après guérison.
• Interactions médicamenteuses
La prise d’autres médicaments peut diminuer l’efficacité de pilplan :
– rifampicine,
– ampicilline,
– tétracycline,
– phénobarbital,
– insuline.
• Informations-clés
– méthode sûre,
– efficacité 97%,
– coût abordable car le prix est subventionné,
– réversible et pratique,
– stabilise le cycle menstruel,
– peut être utilisé par les femmes qui allaitent un enfant de plus de 6 mois,
– effets secondaires transitoires,
– ne doit pas être utilisé par une femme tabagique de plus de 35 ans,
– nécessite une prise journalière à heure fixe,
– en cas d’oubli de plus de 12 heures, une méthode d’appoint est recommandée (préservatif),
– ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles et SIDA.
• Suivi

Les pilules progestatives 
On utilise actuellement l’Ovrette® ou le Microlut®.
• Avantages
– elles n’agissent pas sur l’allaitement,
– elles ne contiennent pas d’œstrogène.
• Inconvénients
– moins efficaces que le COC,
– nécessitent une prise quotidienne de la pilule.
• Indications
– femmes ayant des contre-indications aux COC,
– femmes allaitantes inférieures à 6 mois,
– nullipares.
• Contre-indications absolues
– grossesse,
– ictère,
– cirrhose,
– cancer du foie,
– métrorragie d’origine inconnue.
• Contre-indications relatives
– adolescente (< 18 ans),
– épilepsie sous barbiturique,
– tuberculose, lèpre sous rifampicine,
– maladies cardio-vasculaires.
• Effets secondaires
Ils sont les mêmes que ceux des COC.

Les contraceptifs injectables
Il s’agit d’un produit progestatif à effet prolongé que l’on injecte par voie intra-musculaire. Trois produits sont souvent utilisés :
i) L’enantate de noréthistérone (Noristera®)
ii) L’acétate de médroxyprogestérone (Dépo-provera®)
iii) Confiance® (acétate de médroxyprogestérone)

• Présentation et composition
– suspension aqueuse injectable (1 flacon de 1 ml avec une seringue et une aiguille à usage unique par boîte),
– progestatif de synthèse (acétate de médroxyprogestérone) 150 mg.
• Mode d’action
Action réversible sur :
– l’ovaire en bloquant l’ovulation,
– l’endomètre en inhibant la prolifération,
– le col utérin en épaississant la glaire cervicale.
• Mode d’emploi
– injection intra-musculaire profonde de 150 mg toutes les 12 semaines,
– première injection :
* au début du cycle entre le 1er et le 5e jour des règles,
* dans les 5 jours du post-abortum,
* dans les 5 jours du post-partum si la femme n’allaite pas,
* dans la 6e semaine si la femme allaite.
• Techniques d’injection
– asepsie rigoureuse,
– homogénéiser le contenu de flacon de Confiance® en le faisant rouler verticalement entre les paumes de la main et non en le secouant,
– veiller à ne pas perdre le contenu au cours de l’aspiration et en purgeant la seringue,
– vérifier que l’aiguille n’a pas pénétré un vaisseau sanguin,
– ne pas masser le point d’injection.
• Indications
Contraception hormonale de longue durée (12 semaines) pour :
– les femmes en âge de procréer,
– les femmes qui allaitent,
– les femmes présentant des contre-indications à l’œstrogène,
– les femmes qui fument.
• Avantages médicaux
Diminution des risques de :
– tumeurs bénignes du sein,
– cancer de l’endomètre,
– cancer de l’ovaire,
– grossesse extra-utérine.
• Contre indications
– allergie à la médroxyprogestérone,
– grossesse,
– allaitement d’un bébé de moins de 6 semaines,
– hémorragies génitales non diagnostiquées,
– affections hépatiques sévères ou récentes,
– cancer du sein,
– hypertension artérielle sévère.
• Effets secondaires
– troubles du cycle menstruel : aménorrhée, spotting, métrorragies, cycles irréguliers,
– légère prise de poids (ne dépassant pas 2 kg par an).
• Interactions médicamenteuses
Certains médicaments diminuent l’effet de Confiance® :
– rifampicine,
– barbituriques,
– certains anti-convulsivants (hydantoïnes),
– traitement anticancéreux (amino-glutethimide).
• Suivi.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’UTILISATION DES CONTRACEPTIFS MODERNES
1. POPULATION, DEVELOPPEMENT ET SANTE
1.1. L’Afrique et l’explosion démographique
1.2. La démographie et le développement
1.3. La démographie et la santé
2. UTILISATION DES CONTRACEPTIFS MODERNES
2.1. Les méthodes contraceptives modernes
2.1.1. Les méthodes hormonales
2.1.2. Les méthodes barrières
2.1.3. Les méthodes chirurgicales
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L’UTILISATION DES CONTRACEPTIFS MODERNES
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Le lieu d’étude
1.2. L’ONG santé Sud
1.3. La délégation locale santé Sud Madagascar
1.4. Les zones d’action
1.5. L’organisation de Santé Sud
1.6. Les services offerts au CMC d’Ambohimanana
1.7. Le personnel du CMC
1.8. Le secteur sanitaire
1.8.1. Les fokontany
1.8.2. La démographie
2. METHODOLOGIE
2.1. Type d’étude
2.2. Période d’étude
2.3. Population cible
2.3.1. Critères d’inclusion
2.3.2. Critères d’exclusion
2.4. Echantillonnage et taille de l’échantillon
2.5. Recueil des données
2.6. Saisie et traitement
2.7. Limite et éthique
2.8. Paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Le nombre d’utilisatrices
3.2. La couverture contraceptive
3.3. Les méthodes utilisées
3.4. La répartition des utilisatrices
3.4.1. Selon la méthode utilisée
3.4.2. Les utilisatrices de Pilplan®
3.4.3. Les utilisatrices de Confiance®
3.5. Les causes d’irrégularité
3.6. Le profil des utilisatrices
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES
1.1. Nombre d’utilisatrices et couverture contraceptive
1.2. Méthode contraceptive
1.3. Répartition des utilisatrices
1.3.1. Les utilisatrices de Pilplan®
1.3.2. Les utilisatrices de Confiance®
1.4. Causes d’irrégularités
1.5. Comparaison avec les résultats d’autres études
2. SUGGESTIONS
2.1. Renforcement de l’information de la population sur la planification familiale
2.1.1. Objectif
2.1.2. Stratégies
2.2. Elargissement de l’éventail des méthodes disponibles
2.2.1. Objectif
2.2.2. Stratégies
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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