Généralités sur l’obésité

L’obésité est en pleine explosion aussi bien en France que dans le monde. Les chiffres sont alarmants et nous amènent à réfléchir. Cette partie va nous donner quelques notions (mesures, définitions…) nous permettant de définir cette pathologie, ainsi que les différentes solutions mises en place pour essayer d’enrayer ce fléau.

Définition et évolution

Définition 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’obésité est l’état d’un individu ayant un excès de masse adipeuse, conduisant à un surpoids plus ou moins important, ayant une incidence sur sa santé, sa qualité de vie aussi bien psychologique que sociale. Il s’agit donc d’une hypertrophie de la masse adipeuse associée ou non à une hyperplasie (multiplication) des adipocytes. Ce trouble de la composition corporelle doit être considéré comme une maladie car il peut mettre en cause le bien-être somatique, psychologique et social de l’individu. C’est pour cela que l’OMS a reconnu l’obésité comme une maladie en 1997.

L’OMS utilise l’indice de masse corporelle (IMC) comme mesure standard permettant d’évaluer les risques liés au surpoids chez l’adulte. Cet IMC a été créé par un mathématicien belge, Adolphe Quételet (1796-1874), qui cherchait un moyen simple de classer les individus en fonction de leur corpulence afin de servir au mieux l’armée.

Cet IMC répond à une formule simple :

IMC en kg/m² = poids en kg / (taille en m) ²

L’IMC est interprété de la manière suivante :
Il y a surpoids quand l’IMC est égal ou supérieur à 25 et on diagnostique l’obésité lorsque l’IMC est égal ou supérieur à 30. A partir de 40 on parle d’obésité morbide, car des fonctions physiologiques fondamentales telles que la respiration ou la marche sont perturbées. Cet indice est toutefois controversé, car si on admet une augmentation du risque pour un IMC égal ou supérieur à 25, on note qu’il ne prend pas en compte la masse musculaire, l’ossature ou la répartition des graisses. Il devient donc inapproprié pour certains groupes de populations, comme par exemple les sportifs qui se retrouvent, selon cet indice, en surpoids alors qu’ils sont en excellente condition physique.

Bien que l’IMC soit la mesure la plus courante, il existe d’autres indicateurs d’obésité:
• Le périmètre abdominal (PA), de récentes études ont montré que la localisation de la graisse avait une importance. Ce dernier permet d’évaluer la graisse viscérale, dont l’excès est facteur de risque cardiovasculaire et de diabète de type 2. La norme est inférieure à 94 centimètres pour les hommes et inférieure à 80 centimètres pour les femmes.
• la mesure des plis cutanés ;
• le poids idéal selon la taille ;
• le rapport tour de taille/tour de hanche (inférieur à 1 chez l’homme et inférieur à 0.85 chez la femme) ;
• le tour de cou peut être également utilisé ;
• l’indice de masse grasse (IMG) qui exprime la proportion de masse adipeuse d’un adulte. Il est calculé par différentes méthodes :
➢ des formules mathématiques prenant en compte l’âge, le sexe et l’IMC ;
➢ la balance à impédancemétrie basée sur la différence de vitesse du flux électrique à travers les tissus selon leur teneur en eau. L’impédance étant la résistance opposée par les tissus au passage du courant, on applique un courant de faible intensité entre les mains et les pieds. La différence de potentiel entre les deux permet de calculer l’impédance. A noter que cette mesure doit être faite le matin à jeun, au repos et avec la vessie vide.
➢ Le densitomètre, qui mesure la densité de la graisse.

Il faut indiquer que la plupart de ces indices sont proposés pour une population caucasienne et sont parfois difficilement applicables à d’autres populations. Ces indices sont également difficilement applicables à l’enfant. Pour ces derniers il existe des courbes de croissance élaborées pour chaque pays ainsi que des courbes de référence IMC/âge.

Une fois que le type d’obésité a été déterminé à l’aide de ces différents outils, il existe un moyen simple de classer ces individus en quatre phénotypes, en fonction de la localisation du surplus de masse adipeuse :
• le type 1 : le surplus de graisse est réparti au niveau du corps sans localisation préférentielle ;
• le type 2 : l’excès de graisse est concentré au niveau du tronc et de l’abdomen, on parle d’obésité androïde ;
• le type 3 : l’accumulation de graisse se fait dans l’abdomen, on parle d’obésité viscérale ;
• le type 4 : la graisse se localise au niveau des cuisses et des hanches, on parle d’obésité gynoïde.

Il est néanmoins important de ne pas confondre l’obésité avec un syndrome métabolique, pour lequel il est nécessaire de présenter trois facteurs de risques parmi les suivants :
• le périmètre abdominal supérieur à 94cm chez l’homme et 88cm chez la femme ;
• la glycémie à jeun égale ou supérieure à 1 g/L ;
• le taux de triglycérides supérieur à 1.5g/L ;
• le cholestérol HDL dit bon cholestérol, inférieur à 0.4g/L chez l’homme et inférieur à 0.5g/L chez la femme ;
• la tension artérielle égale ou supérieure 130/85mmHg .

A noter qu’une personne obèse ne souffre pas forcément d’un syndrome métabolique, de même qu’une personne peut souffrir d’un syndrome métabolique sans être obligatoirement obèse.

Evolution 

L’obésité évolue en trois grandes phases qui se différencient d’un point de vue énergétique :
• la phase de constitution dite dynamique ;
• la phase de maintien dite statique ;
• la phase de perte de poids qui est une phase dynamique avec de grandes fluctuations pondérales.

➢ La phase de constitution :
Dans cette phase, les apports énergétiques dépassent les dépenses, ce qui engendre une prise de poids, autrement dit un bilan énergétique positif. Ce surplus d’énergie va alors être stocké sous forme de masse maigre (élévation du volume sanguin, augmentation de la taille des organes) et de masse grasse. La masse maigre va contribuer à une augmentation de la dépense énergétique sur 24h, ce qui est une bonne chose, mais malgré tout un déséquilibre persiste : 70% du surplus sera stocké en masse grasse contre 30% en masse maigre. Ceci entraînera une prise de poids continue tant que les dépenses sur 24h ne compenseront pas les apports.
➢ La phase de maintien :
Cette phase est caractérisée par une stabilité pondérale. L’individu obèse est arrivé à équilibrer son bilan énergétique, ses apports sont donc compensés par les dépenses énergétiques sur 24h. C’est dans cette phase que l’obésité devient une maladie chronique et de longue durée car l’équilibre atteint est très difficilement rompu.
➢ La phase de perte de poids :
La phase de perte de poids (correspondant généralement à une prise en charge de la personne obèse) est caractérisée par une baisse des apports énergétiques, accompagnée d’une diminution de la masse grasse et de la masse maigre.

Quand on parle d’évolution de l’obésité, nous sommes obligés de parler de pathologies associées. En effet, l’augmentation de la quantité de graisses dans l’organisme va perturber la santé de façon significative .

Les différents aspects de l’obésité 

Aspect économique

L’obésité diminue l’espérance de vie de 2 à 4 ans par rapport à une personne de poids normal. Cette diminution atteint 8 à 10 ans pour une personne avec un IMC > 40 kg/m2, ce qui correspond à la perte d’espérance de vie que subissent les fumeurs par rapport aux nonfumeurs. Par ailleurs, elle engendre de nombreuses complications, sources de dépenses de santé non négligeables, entraînant une invalidité. En France, une étude de l’Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé a estimé ce coût entre 1,5 et 4,6 % des dépenses de santé en 2002 . Aux Etats-Unis, les dépenses de santé liées à l’obésité étaient de 147 milliards de dollars en 2009, soit 9,1 % des dépenses de santé, alors qu’elles représentaient 6,5 % des dépenses en 1998. En comparaison, l’Union Européenne estime les coûts annuels de l’obésité entre 15 et 32 milliards d’euros.

Aspect psychologique de l’obésité

L’obésité pourra engendrer des perturbations de l’image du corps, puisque la personne obèse aura tendance à rejeter ce corps qu’elle n’accepte pas. Elle engendrera souvent un sentiment d’exclusion chez la personne obèse qui ne comprendra pas l’intolérance aussi bien sociale que médicale qui entoure sa maladie. Des états dépressifs se retrouveront souvent dus à des échecs thérapeutiques répétés ou à des régimes alimentaires trop restrictifs ne menant pas au résultat escompté. La personne obèse se mésestimera, un sentiment de dégout et même de culpabilité fera souvent son apparition.

Aspect social
L’obésité est présente dans toutes les classes sociales, mais pour des raisons différentes . Tout d’abord, l’obésité est plus fréquente chez les sujets en situation de précarité. Ceci s’explique par la précarisation du travail entraînant une déstructuration des rythmes alimentaires et une pauvreté de l’alimentation en termes de quantité et de qualité nutritionnelle. Ensuite, on peut identifier une catégorie de personnes obèses avec des troubles du comportement alimentaire.

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Table des matières

Introduction
Généralités sur l’obésité
1. Définition et évolution
1.1. Définition
1.2. Evolution
1.3. Les différents aspects de l’obésité
1.3.1. Aspect économique
1.3.2. Aspect psychologique de l’obésité
1.3.3. Aspect social
2. Epidémiologie
2.1. L’obésité dans le monde
2.2. L’obésité en France
3. Les différents facteurs de l’obésité
3.1. Facteurs reconnus
3.1.1. Les habitudes alimentaires
3.1.2. La sédentarisation
3.1.3. Les facteurs psychologiques
3.1.4. Facteurs génétiques
3.2. Facteurs favorisant l’obésité
3.2.1. L’environnement socio-culturel
3.2.2. Liens entre microbiote intestinal, environnement et génétique
4. Les pathologies et complications résultant de l’obésité
4.1. Complications cardiovasculaires
4.2. Complications respiratoires
4.3. Cancers
4.4. Complications veineuses et lymphatiques
4.5. Complications ostéo-articulaires
4.6. Complications dermatologiques
5. Stratégie de traitement des personnes obèses
5.1. La démarche diététique
5.2. Le suivi du comportement alimentaire
5.3. L’exercice physique
5.4. Les traitements médicaux et chirurgicaux
L’alimentation, place à part dans la lutte contre l’obésité
1. Rappel sur la nutrition, la diététique et l’équilibre alimentaire
1.1. La nutrition et les aliments
1.2. La diététique
1.3. L’équilibre alimentaire
2. Notions de dépenses énergétiques
2.1. Les différentes méthodes de mesure de la dépense énergétique
2.2. Les déterminants de la dépense énergétique
3. Les aliments et habitudes alimentaires à favoriser
3.1. Les habitudes alimentaires
3.2. Les aliments
3.2.1. Etude des valeurs nutritionnelles
3.2.2. Les conseils généraux
4. Les aliments et habitudes à proscrire
4.1. Les habitudes alimentaires
4.2. Les aliments
5. Les acteurs intervenant dans l’éducation alimentaire
5.1. Les acteurs privés
5.2. Les acteurs publics
5.3. Relation indispensable entre ces différents acteurs pour une éducation alimentaire correcte
6. Les régimes amincissants
6.1. Les régimes dissociés
6.2. Régimes hyperprotéinés
6.3. Régimes hypocaloriques
6.4. Régimes associés aux pathologies de l’obèse
Les bienfaits du sport dans la lutte contre l’obésité
1. Le sport : son histoire, son évolution et sa place dans notre société
1.1 Son histoire
1.2 Sa place dans notre société
1.3 Son évolution
2. Mise en place dès le plus jeune âge d’une éducation alimentaire et sportive pour lutter contre ce fléau qu’est l’obésité
3. Le sport, passage obligé dans la lutte contre l’obésité : bienfaits corporels, psychologiques et sociaux
3.1 Physiologie de l’exercice
3.1.1 Effet du sport sur le muscle
3.1.2 Les filières de synthèse énergétique
3.1.3 Effet de l’exercice sur le système cardiovasculaire
3.1.4 Effet de l’exercice sur le système respiratoire
3.1.5 Effet de l’exercice sur le système hormonal
3.1.6 Effet de l’exercice sur le système immunitaire
3.2 Les bienfaits de l’exercice
3.2.1 Les effets directs du sport sur l’obésité
3.2.2 Les effets du sport sur les pathologies chroniques liées à l’obésité
3.2.2.1 Sur les pathologies métaboliques
3.2.2.2 Sur les pathologies cardiaques
3.2.2.3 Sur les cancers
3.2.2.4 Sur les pathologies osseuses et rhumatismales
3.2.2.5 Sur l’espérance de vie
3.2.2.6 Sur la sexualité
3.2.2.7 Sur le sommeil
3.3 Bienfait social du sport
3.4 Attention à l’excès de sport
Conclusion

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