Généralités sur les zones humides des hautes plaines de l’Est-algérien

La diversité biologique de la région méditerranéenne est exceptionnellement élevée du fait de sa situation entre trois continents, sa géologie, son climat varié et la richesse de ses habitats, qui jouent le rôle d’étape pour un nombre encore important d’oiseaux qui s’y nourrissent et s’y reposent lors de leur migration (Pearce et Crivelli, 1994). Le Nord- Est algérien rassemble un vaste ensemble de zones humides côtières. Plus au sud, cette région recèle également de vaste complexes de lacs salés et autres zones humides d’une importance écologique considérable mais qui reste, cependant peu connus. Ces milieux jouent un rôle crucial comme zone d’hivernage mais également de « Stop-over », étape ultime avant la traversée du Sahara et de reproduction des oiseaux. L’un des ces habitat est le complexe des zones humides des Hauts plateaux du Constantinois qui renferme une vingtaine de site d’importance variable dispersés sur 150 km d’Est en Ouest, repartis principalement entre trois wilaya à savoir Khenchela, Batna et Oum El-Bouaghi (Saheb, 2003, Houhamdi et al., 2008b). Ces zones humides, en tant que ressources naturelles présentent des intérêts scientifiques, économiques et esthétiques. Elles sont d’une grande importance pour les programmes de recherche et pour la conservation biologique. Les principaux facteurs de menaces de zones humides sont les assèchements, le plus souvent au profit de pratiques agricoles, les pollutions : rejets des eaux usées (domestiques et industrielles), résidus de pesticides et autres, la chasse et le braconnage qui déciment la faune des zones humides, le surpâturage et/ou les dérangements par les troupeaux, l’eutrophisation et le tourisme. Depuis 1930, plusieurs sites ont fait l’objet d’assèchements dans le Nord de l’Algérie. Certains sites sont perdus à jamais ; c’est le cas du Lac Halloula (plus de 10.000 hectares) et des marais de la région d’Alger (Houhamdi, 2002, Metallaoui, 2010). La zone humide de Sebkhet El-Mahmel (Wilaya de Khenchela) couvrant 1.290 hectares, est un lac salé allongé, divisé à plusieurs séries d’unités, dont deux sont les principaux, connus sous le nom de Sebkhet Ouled Amara (340 ha) et Sebkhet Ouled M’barek (950 ha). Sebkhet Ouled Amara, comme toutes les zones humides des hauts plateaux du Constantinois, constitue un écosystème essentiel pour la biodiversité, En effet, c’est un lieu d’hivernage pour l’avifaune aquatique et une aire de stationnement pour nombreux oiseaux migrateurs. Par ailleurs, ce cite du fait qu’il offre de bons nombres de paramètres exigés pour une éventuelle inscription dont sa biodiversité mais aussi et surtout du fait qu’il est fréquenté chaque hiver par des milliers d’oiseaux migrateurs de diverses espèces tel les Anatidés et les Phœnicoptéridés (Saheb, 2009); est soumis à des mauvaises gestions journalières et saisonnières des parcours dont le surpâturage qui provoque l’érosion du sol et son défrichement, le détournement des eaux de site naturel pour l’irrigation, aussi le braconnage et la pollution qui conduiraient, à des modifications impératives de ces facteurs naturels et leur fonctionnement et menace donc sa biodiversité faunistique et la floristique.

Généralités sur les zones humides des hautes plaines de l’Est-algérien

L’éco-complexe de zones humides des hautes plaines de l’Est algérien, par sa diversité de plans d’eau, couvre une superficie très importante, qui dépasse 160 000 ha en crue. Il s’étale de Sétif (1 200 m) à Ain El-Beida (plus de 1000 m) sur à peu près 300 km et il est composé d’une vingtaine de milieux humides plus ou moins grands et plus ou moins salés. La mise en eau dans ces zones humides est en fonction d’un équilibre entre l’entré (précipitation, la nappe d’eau souterraines) et la sortie (évaporation). La plupart de ces milieux s’assèchent en été et d’autres ne se remplissent d’eau que durant les années de grandes pluviosités (Fig.1). Les milieux humides les plus spacieux de ces hautes plaines se trouvent encerclés dans la région des Sebkhas enclavée entre les wilayas d’Oum El-Bouaghi, Khenchela et Batna. Ces hydro systèmes sont dans leur majorité salés, difficilement accessibles et très peu de littérature scientifique les décrit (Benazouz, 1986 ; Saheb, 2003 ; Boumezbeur, 2004). Les zones humides constituent également un lieu idéal d’une diversité biologique. Elles jouent un rôle essentiel dans l’alimentation et la reproduction de plusieurs espèces animales (oiseaux, micro invertébrées, macro invertébrés …etc.).

Définition d’une zone humide

Une zone humide est une région où l’eau est le principal facteur contrôlant le milieu naturel et la vie animale et végétale associée. Le terme recouvre des milieux très divers, qui ont les caractéristiques suivantes : présence d’eau au moins une partie de l’année, de sols saturés en eau (hydromorphes) et d’une végétation de type hygrophile, adaptée à ces sols ou à la submersion. Au sens de la convention de Ramsar: « Les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur ne dépasse pas les six mètres » (D.G.F, 2004). L’oiseau d’eau représente, en effet, un élément indispensable à l’équilibre écologique des milieux aquatiques, comme indicateur de leur qualité et un maillon essentiel de la chaîne alimentaire. Ce sont donc les ornithologues qui, dans les années soixante, envisagent des solutions pour lutter contre la destruction des zones humides et ses conséquences sur les oiseaux et, plus globalement, sur la biodiversité et sur l’homme. Il était donc logique que la ligue pour la protection des oiseaux (LPO) s’engage au quotidien dans la gestion de ces écosystèmes.

Description du site d’étude

Cadre général

La commune
Avant le découpage administratif de février 1985, la commune d’El-Mahmel faisait partie du territoire de la wilaya de Tébessa. Elle a été, donc rattachée à la wilaya de Khenchela en 1985 et elle fait partie de la daïra de Ouled Rechache (Fig.2). Elle est située dans la partie Nordorientale de la wilaya de Khenchela entre :
– Au Nord ; les communes de Ain Touila et N’sigha,
– A l’Ouest : la commune de Babar,
– A l’Est et au Sud : les communes de Bedjéna et Stah Guentis.

Historiquement, la sebkha était essentiellement la propriété de colon français où il pratiquait deux activités essentielles :
– L’agriculture et l’élevage
– L’exploitation du sel durant les années de la révolution celui-ci était acheminé vers TiziOuzou, Jijel et Bejaia pour la préparation et le tannage des cuirs.

Histoire de la zone

Le site « Esbikha » est considéré comme l’une des plus importantes zones humides de la wilaya de Khenchela. Son importance est due à sa grande superficie et le rôle qu’elle joue au niveau social, économique et industriel. Il était essentiellement la propriété des colons français.

Coordonnées géographiques

– Longitude: 914 km (5°, 49’), 924 km (5°, 25’)
– Latitude: 236 km (39°, 25’), 244 km (39°, 33’)
– Altitude: 1070 m

Géographie et hydrologie

Les hydrosystèmes Esbikha « El-Mahmel » sont considérés comme les plus importantes zones humides et le seul écosystème aquatique naturel de la wilaya de Khenchela. Cette zone humide se trouve dans la partie nord de la commune, au nord de la RN 32 reliant El-Mahmel à Zoui. Sebkhet El-Mahmel, est un lac salé allongé, divisé en plusieurs séries d’unités, dont deux sont les principaux, connus sous le nom de Sebkhet Ouled Amara et Sebkhet Ouled M’Barek.

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Description du site
1. Généralités sur les zones humides des hautes plaines de l’Est-algérien
1.1.Définition d’une zone humide
2. Description du site d’étude
2.1. Cadre général
2.1.1. la commune
2.1.2. l’histoire de la zone
2.1.3. les coordonnées géographiques
2.2. Géographie et hydrologie
2.3. Pédologie
2.4. Menaces écologiques et environnementales
2.4.1. la pollution par les rejets solides et liquides
2.4.2. l’exploitation croissante des ressources hydriques
2.4.3. les activités agricoles
2.4.4. la chasse et le braconnage
2.5. Climatologie
2.6. Caractéristiques écologiques
2.6.1. cadre biotique
2.6.1.1. la flore
2.6.1.2. l’avifaune
2.6.1.3. autres animaux
3. Les principaux sites humides des hautes plaines de l’Est algérien
3.1. Chott Tinnsilt (wilaya d’Oum El -Bouaghi)
3.2. Sebkhet Ezzemmoul (wilaya d’Oum El -Bouaghi)
3.3. Garaet Guellif (wilaya d’Oum El -Bouaghi)
3.4. Garaet Ank Djemel (35° 46.298’ N, 6° 52.00’ E) (wilaya d’Oum El -Bouaghi)
3.5. Garaet El-Marhsel (35° 48.528’ N, 6° 44 437’ E) (wilaya d’Oum El -Bouaghi)
3.6. Garaet El Tarf (wilaya d’Oum El -Bouaghi)
3.6.1.Chott el Mellah
3.6.2.Sebkhet Gemot
3.7. Garaet Timerganine (wilaya d’Oum El -Bouaghi)
3.8. Garaet boucif ou Ougla touila (wilaya d’Oum El -Bouaghi)
3.9. Sebkhet Djendli (35° 42.000’N, 6° 31.554’E) (wilaya de Batna)
3.10. La plaine de Remilla (wilaya de Khenchela)
Chapitre II : matériel et méthodes
1. Structure et dynamique des peuplements aviensdans la Sebkhet de Ouled Amara
1.1.Techniques de dénombrement des oiseaux d’eau
1.1.1. Fréquences des dénombrements
1.1.2. Méthodes d’échantillonnage
1.1.3. Matériel utilisé
1.1.4. Choix des points d’observations
2. Modalité d’occupation spatiale de la Sebkhet de Ouled Amara par l’avifaune aquatique
3. Paramètres écologiques
3.1. Richesse spécifique « S »
3.2. Indice de diversité de Shannon-Weaver (H’)
3.3. Indice d’Équitabilité (E)
4. Analyse statistique multivariée
5. Paramètres biologiques de la reproduction
5.1. Biologie de la reproduction
5.1.1. Modèle Biologique : le Gravelot à collier interrompu
5. 1.2. Recherche des nids et suivi
5.1.3. Caractéristiques des œufs
5.1.4. Date et période de ponte
5.1.5. Grandeur de ponte
5.1.6. Durées d’incubation et d’élevage
5.1.7. Succès de reproduction
5.2. Exploitation des résultats par des analyses statistiques
Chapitre III : Phénologie et structure des oiseaux d’eaux de la sebkhet de Ouled Amara
1.Phénologie et structure de l’avifaune aquatique de Sebkhet Ouled Amara
1.1. Les Anatidés
1.1.1. Tadorne de belon Tadorna tadorna
1.1.2. Tadorne casarca Tadorna ferruginea
1.1.3. Canard Colvert Anas platyrhynchos
1.1.4. Canard Souchet Anas clypeata
1.1.5. Canard Chipeau Anas strepera
1.1.6. Sarcelle d’hiver Anas crecca crecca
1.1.7. Erismature à tête blanche Oxyura leucocephala
1.1.8. Fuligule Milouin Aythya ferina
1.1.9. Fuligule Nyroca Aythya nyroca
1.2. Les Rallidés
1.2.1. Foulque macroule Fulica atra
1.3. Les Phoenicopteridés
1.3.1.Flamant rose Phoenicopterus roseus
1.4. Les Ciconiidés
1.4.1. Cigogne blanche Ciconia ciconia
1.5. Les Recurvirostridés
1.5.1. Echasse blanche Himantopus himantopus
1.5.2. Avocette élégante Recurvirostra avocetta
1.6. Les Charadriidés
1.6.1. Gravelot à collier interrompu Charadrius alexandrinus
1.6.2. Grand Gravelot Charadrius hiaticula
1.6.3. Petit Gravelot Charadrius dubius
1.7. Les Scolopacidés
1.7.1. Bécasseau minute Calidris minuta
1.8. Les Podicipedidés
1.8.1. Le Grèbe huppé Podiceps cristatus
1.8.2. Grèbe à cou noir Podiceps nigricollis
1.9. Les Laridés
1.9.1. Mouette rieuse Larus ridibundus
2. Etudes des indices écologiques
2.1. L’Abondance Totale (A)
2.2. La richesse spécifique (RS)
2.3. L’indice de diversité de Shannon et Weaver (H’)
2.4. L’indice d’équitabité (E)
3. Analyse multivariée des données
Chapitre IV : Biologie de la reproduction du Gravelot à collier interrompu
1. Résultats
1.1. Site de nidification
1.2. Reproduction et la période d’incubation
1.3. Dimensions des œufs et de la taille de ponte
1.4. Succès de la reproduction
2. Discussion
2.1. Saison de reproduction
2.2. Caractéristiques d’élevage et le succès de sites de nidification
Conclusion

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