Généralités sur les phlébotomes et leur importance medicale

LES INSECTES

Les insectes sont de loin le groupe d’animaux le plus riche en espèces, et chaque année on découvre et décrit des espèces inconnues auparavant (Guide Vigot 2000). Ils constituent les 5/6e des espèces animales actuellement connues et on estime à plusieurs millions le nombre total des espèces d’insectes qui peuplent le globe. C’est le groupe animal le plus diversifié de la planète, à la fois au plan morphologique, anatomique et physiologique.

LES PHLÉBOTOMES

Les phlébotomes, minuscules insectes (2-4 mm) hématophages, de couleur gris jaunâtre, à allure de moustique, sont des diptères nématocères appartenant à la famille des Psychodidae Bigot, 1854 et à la sous-famille des Phlebotominae Kertesz, 1904. Leur corps à aspect bossu est velu ainsi que leurs ailes lancéolées dressées au repos en « V » au-dessus du corps. Ils n’attirent guère l’attention, en dehors des épisodes de pullulation intense. Cependant, pour peu qu’on y prête attention, ils sont faciles à identifier à cause de leur morphologie générale particulière (Senghor 2011). Leur vol est heurté, interrompu par de brèves périodes de repos. L’observation de la morphologie détaillée, en vue notamment de leur identification spécifique, nécessite le montage entre lame et lamelle et l’observation au microscope (Abonnenc 1972). Les premières mentions de ces insectes au Sénégal remontent à 1959 avec Abonnenc et Larivière qui, dans leur « Répartition des phlébotomes de l’Ouest africain » signalaient, à partir d’études antérieures (Roubaud 1913), la présence au Sénégal de onze espèces de phlébotomes. De nombreuses publications citées par Bâ (1999) (Abonnenc 1972 ; Pastre 1975 ; Raymond & Cornet 1976 ; Dedet et al. 1980 ; Dedet et al. 1980 ; Desjeux & Waroquy 1981 ; Pastre 1982 ; Niang & Trouillet 1993 ; Trouillet & Faye 1993 ; Bâ 1994 ; Niang & Trouillet 1995 ; Niang et al. 1997 ; Bâ et al. 1998 ; Niang et al. 1998 ; Niang et al. 2000 ; Niang et al. 2004) ont, par la suite, allongé cette liste qui est actuellement à 30 espèces.

Morphologie

Comme pour tout autre insecte adulte, le corps du phlébotome se divise en trois parties : tête, thorax et abdomen.

La tête : la face dorsale de la tête est formée d’une capsule chitineuse constituée de trois parties : en arrière, le vertex et l’occiput et en avant, le front sur lequel s’insèrent deux antennes à 16 segments. Les deux premiers segments de chaque antenne sont courts : scape (de forme irrégulière) et torus (ovoïde). Les 14 autres, beaucoup plus longs et plus minces, constituent le flagellum dont le premier segment, appelé AIII, est utilisé dans l’identification des espèces. Le front se prolonge par le clypeus qui porte le labre-épipharynx. La capsule chitineuse est bornée des deux côtés par de gros yeux composés noirs. La tête porte en plus les appendices suivants : le proboscis comprenant le labre épipharynx, l’hypopharynx, deux mandibules, deux mâchoires ou maxilles à la base desquelles se détachent les palpes maxillaires (Senghor 2011).

Le thorax : il porte les organes locomoteurs (ailes et pattes) et se divise en prothorax, mésothorax et métathorax. Le prothorax est réduit. Le mésothorax très développé est formé de plusieurs plaques portant des soies sensorielles utilisées dans la taxonomie. Il porte le stigmate antérieur et le métathorax, le stigmate postérieur. Les ailes sont lancéolées avec sept nervures longitudinales des nervures transverses. Les pattes sont longues et grêles.

L’abdomen est constitué de dix segments, portant chacun, à partir du deuxième jusqu’au septième, une paire de stigmates. Chez la femelle, l’extrémité de l’abdomen est marquée par deux cerques entre lesquels s’ouvre dorsalement l’orifice anal, tandis que chez le mâle, les 2 derniers segments sont profondément modifiés pour donner le génitalia.

Bio écologie

Les phlébotomes sont telmophages, seules les femelles sont hématophages et se nourrissent sur Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Batraciens. Les phlébotomes sont holométaboles avec comme différents stades de développement : l’œuf, la larve, la nymphe et l’imago.

L’œuf est elliptique et mesure environ 0,4 mm de long. La surface du chorion présente des ornementations caractéristiques. Au moment de la ponte, les œufs sont de couleur claire ; ils se pigmentent rapidement en brun au contact de l’air. Les stades larvaires sont au nombre de quatre et la larve est de type éruciforme. La nymphe présente un céphalothorax et un abdomen à l’extrémité duquel se trouve l’exuvie du dernier stade larvaire et les soies caudales. Les phlébotomes sont très répandus dans les régions tropicales et autres zones à climat chaud. Plus de cinq cents espèces sont connues de par le monde. Chaque type de paysage a son type de phlébotomes (phlébotomes de savane, de forêt, de désert). À l’intérieur de cette stratification écologique se superpose une stratification microclimatique (phlébotomes cavernicoles, canopéens) (Bâ 1999).

LES MALADIES TRANSMISES 

En parlant d’insectes, on a tendance à les classer en utiles et nuisibles ; la nuisance qu’ils peuvent causer aux hommes pousse un grand nombre de ces derniers à tous les considérer comme nuisibles et à vouloir les exterminer par tous les moyens. Cependant, si certains sont utiles, d’autres sont à l’origine de nuisances et de maladies graves à travers le monde. Certaines espèces de phlébotomes, par l’effet toxique de leur salive, incommodent l’être humain ; d’autres sont impliquées dans la transmission de certaines maladies telles que les leishmanioses et les arboviroses.

Les leishmanioses
La leishmaniose est une réticulo-endothéliose parasitaire dont l’agent pathogène est un zooflagellé appartenant en général au genre Leishmania et transmis par la piqûre d’un phlébotome. Cet agent pathogène infecte les macrophages des mammifères parmi lesquels l’homme. Les leishmanioses sont endémiques dans 88 pays et quatre continents, touchant 350 millions de personnes. Douze millions d’entre elles en sont atteintes. Dans sa forme la plus grave, cette maladie est mortelle. Les leishmanioses sont des maladies aux manifestations cliniques très variées.

Il existe plusieurs formes de leishmanioses parmi lesquelles : la leishmaniose cutanée humaine, la leishmaniose muco-cutanée, la leishmaniose viscérale humaine, la leishmaniose canine et la leishmaniose du gecko La leishmaniose cutanée zoonotique est connue au Sénégal depuis 1933 (Riou & Advier 1993). Sa prévalence est connue des travaux de Larivière (1966) (Dedet et al. 1978). Elle est endémique à travers le Sénégal, mais il est très difficile d’avoir une estimation fiable de son incidence actuelle ainsi qu’une bonne appréciation de ses conséquences pour la santé publique. L’agent pathogène est Leishmania major. La découverte de femelles de Phlebotomus duboscqi infectées par des promastigotes que l’identification a montré identique aux souches isolées de rongeurs et de cas humaines de leishmaniose cutanée, et de même type que Leishmania major, constitue la première preuve dans l’incrimination de cette espèce comme vectrice de l’affection dans le foyer de Thiès, rôle pressenti en 1961 par Larivière et coll. (Dedet et al. 1978 ; 1980). Les particularités écologiques de P. duboscqi et son comportement ont pu être précisés grâce aux différentes techniques de piégeage employées lors de séances régulièrement répétées tout au long de l’année. La découverte du terrier de rongeur comme biotope de reproduction de P. duboscqi explique la pérennité de la zoonose par la coexistence dans la même niche des réservoirs et du vecteur (Desjeux et al. 1981 ; Desjeux & Dedet 1982). Ranque (1974) a supposé qu’Arvicanthis niloticus est le seul réservoir de la leishmaniose cutanée. Des résultats d’autres zones de la même région ont montré qu’Arvicanthis niloticus n’est pas le seul réservoir de la leishmaniose cutanée au Sénégal. Tatera gambiana et Mastomys erythroleucus sont aussi spontanément infectées et ont montré un fort taux d’infestation (Dedet & Derouin 1978). La leishmaniose viscérale appelée Kala azar est caractérisée par une fièvre irrégulière, une perte de poids importante, une augmentation du volume de la rate et du foie et une anémie parfois sévère. Si la maladie n’est pas traitée, le taux de mortalité peut atteindre 100 % (Lafont & Heckenroth 1915). Ranque et al. (1970) et Ranque (1978) considèrent que cette maladie doit exister au Sénégal, même si elle est tout à fait occasionnelle et n’a jamais été rapportée (Trouillet & Niang, 1994). À ce jour, la présence de la leishmaniose viscérale humaine n’a pas été démontrée au Sénégal alors que l’agent causal (Leishmania infantum) a été isolé chez des chiens (Bâ 1999). La leishmaniose viscérale canine a été décrite pour la première fois au Sénégal par Lafont & Heckenroth (1915) (cité par Desjeux et al. 1983). Une soixantaine d’année après (1983), l’agent causal a été isolé en Gambie (pays enclavé au Sénégal) chez un chien capturé près de la maison d’un patient souffrant de leishmaniose viscérale humaine. Cela suggère fortement que le chien peut être un réservoir de cette infection dans cette région (Desjeux et al. 1983). Cette maladie est largement répandue et très commune parmi les chiens domestiques et errants. Elle a été particulièrement étudiée dans l’ouest du Sénégal où elle est enzootique. Plusieurs souches on été isolées sur des chiens et identifiées comme Leishmania infantum s. s. Le chien est le seul réservoir confirmé, mais il est possible que des carnivores tels que Vulpes pallida et Genetta genetta senegalensis puissent jouer le rôle de réservoir sauvage (Ba 1999). Le vecteur est resté inconnu jusqu’à très récemment avec les travaux de Senghor qui incriminent Sergentomyia dubia et S. schwetzi et potentiellement S. magna dans la transmission de Leishmania infantum au Sénégal (Senghor et al. 2011). Une dernière leishmaniose a été découverte au Sénégal en 1973, celle spécifique du gecko Tarentola annularis (Ranque 1974 ; Desjeux & Waroquy 1981). Cette affection dont l’agent est Leishmania tarentola annularis est transmise au gecko par S. dubia.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LES PHLÉBOTOMES ET LEUR IMPORTANCE MEDICALE
I. LES INSECTES
II. LES PHLÉBOTOMES
II.1. Morphologie
II.2. Bio écologie
III. LES MALADIES TRANSMISES
III.1. Les leishmanioses
III.2. Les arboviroses
CHAPITRE II : MATÉRIELS ET MÉTHODES
I. LE CADRE GÉOGRAPHIQUE
II. MATÉRIELS ET MÉTHODES
II.1. Techniques de capture
II.1.1. Le piégeage adhésif
II.1.2. Le piégeage lumineux de type « CDC »
II.1.3. La pulvérisation intra domiciliaire
II.2. Techniques de tri et de conservation
II.3. Techniques de traitement et montage
II.3.1. Traitement
II.3.2. Montage
III.4. Identification
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
I. DIVERSITÉ ET ABONDANCE
II. RÉPARTITION DES PHLÉBOTOMES EN FONCTION DU PIÉGEAGE
III. BIOTOPES DES PHLÉBOTOMES
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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