Généralités sur les médicaments essentiels

Le concept de « médicaments essentiels » a été développé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dès les années 1970. Il avait été initialement conçu en pensant aux pays du tiers monde [38]. De nos jours il est indispensable de renforcer l’accès aux médicaments essentiels notamment pour le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme pour sauver chaque année la vie de millions d’êtres humains. Les médicaments essentiels permettent de sauver des vies humaines, d’atténuer la souffrance et d’améliorer la santé, de ce fait il faut qu’ils soient de bonne qualité, sûrs, accessibles géographiquement et financièrement et correctement utilisés [25]. La qualité des médicaments varie fortement surtout dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, alors que la plupart des pays possèdent un organisme de réglementation pharmaceutique et que l’homologation des médicaments obéit à des règles strictes. Lors d’évaluations effectuées par l’OMS, 50 à 90 pour cent des échantillons d’antipaludiques n’ont pas répondu aux critères de qualité et plus de la moitié des antirétroviraux n’ont pas satisfait aux normes internationales [25]. La vente de médicaments contrefaits ou de qualité douteuse reste par ailleurs un problème à l’échelon mondial [25]. C’est dans ce contexte qu’il nous a semblé important d’apporter notre contribution à la surveillance de la qualité des médicaments essentiels au Sénégal.

Généralités sur les médicaments essentiels 

Définitions

Médicament
Un médicament est toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales. Par extension, un médicament comprend toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou l’animal ou pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique [47].

Médicament essentiel
Le concept de Médicaments Essentiels a été défini en 1975 par des experts de l’Organisation Mondiale de la Santé. Selon l’OMS : « Les médicaments essentiels sont ceux qui satisfont aux besoins de la majorité de la population en matière de soins de santé; ils doivent donc être disponibles à tout moment, en quantité suffisante et sous la forme pharmaceutique appropriée» [12].

Liste des médicaments et produits essentiels 

La liste des médicaments essentiels est un inventaire des médicaments utilisés pour traiter des problèmes de santé préoccupants à l’échelle mondiale. Ils sont retenus sur la base d’un processus s’appuyant sur des bases factuelles et ayant pour principaux critères la qualité, l’innocuité, et le rapport cout-efficacité.

Listes modèles OMS des médicaments essentiels 

La liste modèle de médicaments essentiels (LME) de l’Organisation Mondiale de la Santé a été créée en 1977 en vue d’offrir un modèle auquel les gouvernements peuvent se référer pour sélectionner les médicaments et établir des listes nationales. Depuis sa conception, la liste modèle s’est avérée un instrument utile pour la promotion des soins de santé primaires en rationnalisant la sélection et l’utilisation des médicaments ainsi que leur coût. Cette liste est mise à jour tous les deux ans. La 17e version pour adultes ainsi que la 3e version pour enfants, ont été révisées en mars 2011. Aujourd’hui, la liste comporte 340 médicaments pour traiter des maladies prioritaires, comme le paludisme, le VIH/SIDA, la tuberculose, les problèmes de santé génétique et de plus en plus des maladies chroniques comme le cancer ou le diabète [36].

Liste nationale des médicaments et produits essentiels du Sénégal

La liste nationale des médicaments et produits essentiels du Sénégal est révisée tous les deux ans depuis les années 1990. Les listes revêtent d’une grande importance. En effet beaucoup de médicaments qui ne sont pas toujours indispensables circulent et leur nombre si grand posent d’énormes difficultés de gestion à plusieurs niveaux de la pyramide sanitaire. La liste est un outil de base pour les achats et permet à la PNA d’assurer un approvisionnement régulier des médicaments de qualité à l’ensemble de la pyramide sanitaire [19].

Médicaments essentiels utilisés dans les programmes nationaux de santé dans le cadre de la lutte

Contre le SIDA 

Les ARV sont des médicaments anti-infectieux, antiviraux actifs sur les virus du Syndrome de l’Immunodéficience humaine (VIH1 et/ou VIH2). Il s’agit de médicaments essentiellement virostatiques qui agissent par inhibition enzymatique. Les principales classes de médicaments antirétroviraux utilisées par le programme de lutte contre le SIDA sont :
❖ Les inhibiteurs nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI) ;
❖ Les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) ;
❖ Les inhibiteurs de la protéase virale (IP) ;
❖ Les inhibiteurs de fusion (IF).

Inhibiteurs nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI)

Ils sont aussi connus sous le nom d’analogues nucléotidiques ou nucléotidiques.
➤ Mécanisme d’action Les inhibiteurs nucléotidiques de la transcriptase inverse sont des analogues des bases nécessaires à la synthèse de l’ADN cellulaire. Ce sont des 2’ 3’ didésoxynucléotides. Une fois phosphorylés par les enzymes cellulaires ; ils inhibent par compétition l’incorporation des bases naturelles dans l’ADN pro viral. Ils sont incorporés dans la synthèse ; mais ne possédant pas de groupement 3′- hydroxyle (OH), ils arrêtent la prolongation de la chaine d’ADN en empêchant l’addition de nouveaux nucléotides. Ils sont actifs sur le VIH-1 et le VIH-2 [2].
➤ Pharmacocinétique Ces médicaments sont rapidement absorbés dans l’organisme avec une biodisponibilité très élevée. Ils se distribuent largement dans l’organisme du fait de leur faible fixation plasmatique. Ils sont le plus souvent éliminés dans les urines. Seuls leurs dérivés tri phosphorylés par la cellule sont actifs.

Inhibiteurs non nucléotidiques de la transcriptase inverse (INNTI) 

➤ Mécanisme d’action
Les INNTI agissent comme les INTI au niveau de la transcriptase inverse mais ont une structure chimique différente. Ils agissent en se fixant au niveau d’un site très proche du site catalytique de la transcriptase inverse. Il s’agit d’inhibiteurs non compétitifs car ils sont actifs à l’état natif. Cependant, les molécules utilisées ne sont actives que sur le VIH-1. C’est pourquoi, il est conseillé de les utiliser en association avec les INTI [56].
➤ Pharmacocinétique
Ces médicaments sont caractérisés par leur demi-vie assez longue. Elle peut atteindre plus de 30 heures. Ils sont éliminés par les cytochromes P450 hépatiques. Ce sont des inducteurs enzymatiques [13].

Inhibiteurs de la protéase (IP) 

➤ Mécanisme d’action:
La protéase du virus est une enzyme constituée de deux chaînes peptidiques identiques de 99 acides aminés chacune. Ces deux chaines se combinent pour former un seul site actif. Au cours de sa réplication, le VIH produit des chaines polypeptidiques. La protéase virale permet de scinder ces protéines précurseurs pour former les différentes protéines de structure ou de régulation du virus (matrice, capside, transcriptase, ARNase etc.). Les anti protéases inhibent l’action catalytique de la protéase sur la maturation des virions infectieux ; il en résulte la formation de virions immatures et non infectieux [31]. En effet, les anti protéases agissent selon le même principe que les autres inhibiteurs de la protéase humaine (inhibiteur de l’enzyme de conversion) [14].

Il existe trois types d’anti protéases :
● Les inhibiteurs peptidiques qui inhibent compétitivement le substrat de la protéase ;
● Les inhibiteurs de types C2 symétriques qui complètent le site actif de l’enzyme et qui sont partiellement peptidiques ;
● Les inhibiteurs non peptidiques.

➤ Pharmacocinétique
Les IP ont une demi-vie comprise entre deux et neuf heures. Ils sont métabolisés dans l’intestin puis dans le foie par les cytochromes CYP3A pour lesquels ils ont une forte affinité.

Pharmacocinétique
On l’utilise par voie orale, et 70 à 80% de la dose ingérée sont absorbés. Le pic sérique est atteint en 2 à 4 heures et diminue progressivement pour atteindre 10% de sa valeur au bout de 24 heures. Il diffuse rapidement dans tous les tissus, en commençant par les globules rouges qui pourraient servir de dépôt d’où le médicament passe lentement dans la circulation. L’élimination se fait presque uniquement par les urines, une très faible partie est éliminée dans les fèces. Il faut donc apprécier l’état des fonctions rénales avant de commencer le traitement [16].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Généralités sur les médicaments essentiels et les notions fondamentales sur le contrôle de la qualité du médicament
I. Généralités sur les médicaments essentiels
1. Définitions
1.1 Médicament
1.2 Médicament essentiel
2. Liste des médicaments et produits essentiels
2.1 Listes modèles OMS des médicaments essentiels
2.2 Liste nationale des médicaments et produits essentiels du Sénégal
3. Médicaments essentiels utilisés dans les programmes nationaux de santé dans le cadre de la lutte
3.1 Contre le SIDA
3.1.1 Inhibiteurs nucléotidiques de la transcriptase inverse
3.1.1.1 Ténofovir
3.1.2 Inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse
3.1.2.1 La Zidovudine
3.1.2.2 Abacavir
3.1.3 Inhibiteurs non nucléotidiques de la transcriptase inverse
3.1.3.1 Névirapine
3.1.3.2 Efavirenz
3.1.4 Inhibiteurs de la protéase
3.1.4.1 Ritonavir
3.1.5 Inhibiteurs de la fusion
3.2 Contre la tuberculose
3.2.1 Rifampicine
3.2.2 Isoniazide
3.2.3 Ethambutol
3.3 Contre le Paludisme
3.3.1 Schizonticides à action rapide
3.3.1.1 La Quinine
3.3.1.2 Artémisinine
3.3.1.3 La Chloroquine
3.3.1.3 Amodiaquine
3.3.1.5 Luméfantrine
3.3.2 Schizonticides à action lente ou antimétabolites
3.3.2.1 Sulfadoxine-Pyriméthamine
II. Notions fondamentales sur le contrôle de la qualité du médicament
1. Contrôle qualité des médicaments
1.1 Définition
1.2 Méthodologies générale
2. Assurance qualité
3. Evaluation de la qualité des médicaments
4. Standard de qualité
5. Les référentiels
5.1 La pharmacopée
5.2 Partie pharmaceutique du dossier AMM
6. Quelques méthodes de pharmacotechnie, d’identification et de dosage des médicaments
6.1 Tests pharmacotechniques
6.1.1 Poids moyen et uniformité de masse
6.1.2 Test de friabilité
6.1.3 Test de délitement
6.1.4 Essai de dissolution
6.1.5 Détermination de l’humidité résiduelle des comprimés
6.2 Quelques méthodes d’identification et de dosage des médicaments
6.2.1 Chromatographie liquide haute performance
6.2.2 Chromatographie sur Couche Mince
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. Objectifs
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
II. Cadre de l’étude
III. Matériel
1. Molécules ciblées
2. Matériel de collecte
3. Matériel de traitement et d’analyse des données
IV. Type d’étude
2. Echantillonnage
V RESULTATS ET DISCUSSION
1. Répartition des échantillons par molécule et par famille thérapeutique
2. Répartition des échantillons par site et par région de collecte
3. Répartition des échantillons par pays de fabrication
4. Répartition des échantillons par fabricant
5. Répartition des fabricants selon leur continent
6. Répartition des échantillons par date de péremption
7. Répartition selon le délai de rendu des résultats
8. Répartition des résultats selon les paramètres d’essais réalisés
9. Représentation des résultats d’essais pharmacotechnique
10. Résultats des essais d’identification et de dosage
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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