GENERALITES SUR LES DECHETS SOLIDES

GENERALITES SUR LES DECHETS SOLIDES

Les définitions du terme « déchet »

Le terme déchet vient du verbe « déchoir » qui traduit la diminution de la valeur d’un bien, d’une matière ou d’un objet jusqu’au point où il devient inutilisable en un lieu et en moment donné (Pichat, 1995). Selon le dictionnaire LAROUSSE, un déchet est un débris ou tous les restes sans valeur de quelque chose ou encore tout ce qui tombe d’une matière qu’on travaille (exemple : un déchet radioactif). C’est donc toute matière ou objet indésirable abandonné sur la voie publique, même les cadavres d’animaux, bref un ensemble de résidus hétérogènes. L’ADEME (1994) reprend la définition française de l’Article 1 de la loi du 15 juillet 1975). Sociologiquement, le déchet est le témoin d’une culture et de ses valeurs. Il est le reflet du niveau social des populations et de l’espace dans lequel elles évoluent : zones rurales/urbaines, habitats collectifs/individuels. Selon Fromageau (1993)8 , le déchet est un fait social et même culturel ; puisque de grands artistes comme César Baldaccini travaillaient à partir des déchets. Cointreau-Levine (1982) quant à lui considère les DS comme des matières organiques et non organiques n’ayant plus de valeur de la part des ménages qui les produits.
Pour Maystre & Viret (1995) les déchets peuvent être perçus sous l’angle économique, juridique et environnemental. Sur le plan environnemental, les déchets englobent les DS, liquides (eaux usées, huiles, boues) et gazeux (gaz et fumées). Qu’en est-il des deux premières définitions qui mettent en exergue la valeur économique du déchet et l’enjeu juridique qui entoure sa gestion future ?

Définition économique

Selon Fromageau (1993), depuis l’Antiquité certains types de déchets ont une valeur économique ; par exemple, il est impensable de jeter le fumier puisque depuis le 19ème siècle il est systématiquement récupéré. Les déchets ne doivent pas seulement être considérés inutiles mais plutôt comme une ressource potentielle (Marchettini et al., 2007). Selon De la Laurencie (2002), n’est déchet que ce qui n’est plus récupérable ou valorisable.
Pour Bertolini (1990), le déchet est un produit dont la valeur d’usage et la valeur d’échange sont nulles pour son détenteur ou propriétaire. Ce déficit en valeur économique tient du fait que le déchet n’est pas un produit rare. Pour s’en débarrasser, le détenteur devrait payer quelqu’un ou le faire lui-même. Cette définition de la nullité de valeur reste cependant relative. En effet, ce que les uns considèrent comme déchets, peuvent servir de matières premières aux autres pour la fabrication d’autres produits voire même des biens ; car les résidus des uns font le bonheur des autres. En effet, un objet considéré comme tel en un lieu et à une période donnée peut ne pas l’être sous d’autres cieux. De vieilles automobiles et vêtements usés du Nord sont généralement exportés vers les pays du Sud . Les épluchures de légumes, fruits et d’agrumes envoyées dans les décharges au Nord constituent une nourriture de qualité pour la volaille et le bétail au Sud. Au Sénégal par exemple, les éleveurs nourrissent leurs animaux avec un aliment constitué de petits morceaux de carton en cellulose mélangés à du son ou aux tourteaux d’arachide.

Définition juridique

On distingue une conception subjective et une conception objective de la définition juridique du déchet.
Selon la conception subjective, un bien devient un déchet lorsque son propriétaire a la volonté de s’en débarrasser. Il demeure sien tant qu’il n’a pas quitté la propriété de cette personne ou l’espace qu’elle loue. Ce bien devient une propriété de la municipalité lorsqu’il est déposé sur la voie publique ou dans une poubelle, car par cet acte son propriétaire peut avoir clairement signifié sa volonté d’en abandonner tout droit de propriété. Selon la conception objective, un déchet est un bien dont la gestion doit être contrôlée au profit de la protection de la santé publique et de l’environnement, indépendamment de la volonté du propriétaire et de la valeur économique du bien : les biens recyclables qui sont des matières premières secondaires entrent dans cette définition objective. Ainsi, le détenteur d’un bien est soumis à la réglementation et il ne peut se décharger de ses responsabilités envers la gestion de ce déchet sous prétexte de sa valeur économique. Les déchets sont des sources de nuisances dès lors qu’ils n’ont pas été inertés. Les effets sont directs (paysage, brûlage, percolation) ou indirects (risque du transport, déchet lors du traitement). C’est pourquoi plusieurs insistent sur la composition du déchet comme critère d’identification.

La typologie des déchets solides

Incinérés, transformés en carburants, en gaz, les déchets constituent à la fois une contrainte et une ressource de plus en plus prises en compte dans les politiques de développement durable. La différence principale entre les déchets du Nord et du Sud réside dans sa composition. En effet, selon Aloueimine (2006), Mohee (2002), Wei et al., (2000), Waas et al., (1996), la composition des déchets varie d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre et même d’un quartier à l’autre.
On classe habituellement les déchets en plusieurs catégories selon leur nature :
– les DS qui sont composés d’ordures ménagères et qui nous intéressent dans cette thèse. Ils sont en principe incinérés, recyclés ou mis en décharge ;
– les déchets liquides urbains (DLU) sont composés d’un mélange d’eaux claires (eaux de pluie), d’eaux grises (douche et lavabo) et d’eaux vannes (WC). Ces eaux usées sont en principe traitées dans des stations d’épuration (STEP) qui séparent les boues d’épuration de l’eau ;
– les matières usagées provenant de collectes comprennent les déchets valorisables issus des collectes sélectives (comme le verre, vieux papier, compost, textile, PET12 , tôle d’acier, alu). Ces déchets sont en principe recyclés, soit pour refaire le même produit (verre, alu), soit pour faire un produit de moindre qualité (downcycling, comme PET utilisé pour faire des tuyaux en plastique) ;
– les déchets de chantier comprennent les déchets de construction et de démolition (bois, béton, tuiles, plastiques) ;
– les déchets spéciaux contiennent des substances dangereuses pour la santé humaine ou pour l’environnement (solvants, peintures, piles, tubes fluorescents, produits chimiques, appareils électriques). Ces déchets sont collectés séparément et traités dans des usines spécialement équipées ;
– les déchets radioactifs sont issus de la production d’énergie nucléaire et de la médecine (radiographie). Selon Gillet (1985), on distingue dans les DS :
– les particules « fines » de diamètre inférieur à 20 mm ;
– les déchets végétaux ;
– les papiers et cartons ;
– les chiffons et autres déchets textiles ;
– les matières plastiques ;
– les os et les métaux ;
– les débris combustibles et incombustibles non classés ;
– les verres, porcelaine et faïence.

Les caractéristiques des déchets solides

La connaissance des caractéristiques des DS permet de mieux appréhender les risques de pollution et les méthodes de traitement. Généralement il s’agit de : la densité en poubelle, le taux d’humidité, le pouvoir calorifique inférieur, le rapport des teneurs en Carbone et Azote.
Les densités en poubelle
La densité apparente des déchets en poubelle est mesurée en remplissant les déchets frais dans un seau de 50 litres. La pesée est effectuée sans tassement des déchets. Une moyenne de 8 à 10 mesures est effectuée par strate. Selon Cointreau-Levine et al., (1984), alors que d’une part le développement économique entraîne la production des déchets plus luxueux tels que les papiers, les cartons et les plastiques ; dans les villes du Sud d’autre part les déchets ont plutôt une forte densité et sont très riches en eau.
Selon Wicker (2000), la densité des DS est comprise entre 0,2 et 0,4 en fonction des pays (0,35 au Maroc ; 0,30 en Tunisie et en Colombie ; 0,24 en Malaisie ; 0,13 au Pakistan). Du fait de la proportion importante de matières fermentescibles et d’humidité dans les déchets, constituants plus lourds, la densité est en moyenne plus élevée au Sud qu’au Nord (en France, elle est voisine 0,2). Selon Ngnikam (2000), à Yaoundé, en saison sèche la densité en poubelle est de 0,24 ± 0,10 ; en saison de pluies, elle est de 0,36 ± 0,13. A Yaoundé, la variation inter strate n’est pas significative.
Le taux d’humidité
Les déchets renferment beaucoup d’eau dont la teneur varie en fonction des saisons et le milieu environnemental. Cette eau a une grande influence sur la rapidité de la décomposition des matières qu’elles renferment et sur le pouvoir calorifique utile des déchets. Au Sud, l’humidité varie entre 40% et 75% dans les déchets bruts, du fait de la proportion importante de matières organiques (fruits et légumes) dans les déchets. En Europe et notamment en France, l’humidité approche 35% due à la faible proportion de matières fermentescibles et au pourcentage non négligeable de plastiques (ADEME, 1999). La teneur en eau est de 9% en Mauritanie (Aloueimine et al., 2005), 60-75% au Liban (El-Fadel et al., 2002), 40-60% au Burkina Faso (Follea et al., 2001), 60-80% en Chine (Wei et al., 2000), 70-78% en Corée (Shin et al., 1997), 70-95% au Ghana (AsomaniBoateng et al., 1996), 60-70% au Maroc (Begnaud et al., 1990) et 50-65% au Cameroun (Ngnikam, 2000).
Le pouvoir calorifique
Le pouvoir calorifique est défini comme la quantité de chaleur dégagée par la combustion de l’unité de poids en ordures brutes. Il s’exprime en millithermie par kilogramme d’ordures (mth/kg). Le pouvoir calorifique supérieur (PCS) suppose que la vapeur d’eau formée pendant la combustion est revenue à l’état liquide. Le pouvoir calorifique inférieur (PCI) quant à lui, s’obtient si l’eau est formée à l’état vapeur. C’est donc la vapeur du PCI qui permet de proposer ou de refuser l’incinération des déchets. Selon Ngnikam (2002), les déchets peuvent être incinérés lorsqu’ils ont un PCI supérieur à 1200 kcal/kg. En France, il est de 1870 Kcal/kg. Au Sud, le PCI est compris entre 800 et 2000 Kcal/kg. Selon Wicker (2000), il est de l’ordre de 1000 Kcal/kg au Maroc, en Tunisie, en Côte d’Ivoire et en Colombie ; et selon Dayal et al., (1993), il est de 1000 Kcal/kg en Inde. Les DS ayant une faible humidité et un taux relativement important de plastiques, peuvent avoir un PCI de l’ordre de 2180 ou 2774 Kcal/kg comme c’est le cas respectivement en Malaisie (Kathirvale et al., 2003) et en Mauritanie (Aloueimine et al., 2005).
Le rapport Carbone / Azote
Le rapport C/N est généralement choisi comme critère de qualité des produits obtenus après compostage des déchets. Il est d’une grande importance pour le traitement biologique des déchets, car l’évolution des déchets en fermentation peut être suivie par la détermination régulière de ce rapport. Le rapport C/N dans les déchets frais se situe généralement entre 25 et 40 et dans le compost mûr entre 12 et 20. Selon l’ADEME (1999), le rapport C/N en France est de l’ordre de 45,75. Il est de 24,40 en Tunisie (Hassen et al., 2001), 36,59 en Malaisie (Kathirvale et al., 2003).

Les acteurs de la gestion des déchets solides

Les aspects généraux de la gestion des déchets incombent généralement au ministère en charge de l’environnement ou de l’écologie. Mais en Afrique beaucoup d’autres acteurs sont impliqués dans la filière de gestion des déchets. Il s’agit : des acteurs institutionnels (Ministères, Communes, Institutions de recherche), des acteurs non gouvernementaux (ONG et associations), des usagers (les populations), des sociétés privées et des bailleurs de fonds internationaux (FMI et Banque Mondiale) dont l’influence est déterminante.
Les acteurs institutionnels
Selon le Partenariat pour le Développement Municipal (PDM, 2003), malgré l’absence d’une stratégie nationale de gestion des déchets, en dehors du ministère en charge de l’environnement ou de l’écologie, plusieurs autres départements ministériels interviennent dans la gestion des déchets en Afrique.
Ce sont en général :
– le ministère en charge de l’Intérieur et de la décentralisation, le tuteur des municipalités ;
– le ministère en charge de l’Agriculture, responsable du contrôle des engrais ;
– les ministères en charge des Mines, de l’eau et de l’énergie, responsables des problèmes de nuisances et rejets industriels, notamment du contrôle de la pollution, des déchets industriels et de l’assainissement ;
– le Ministère en charge de la Santé Publique, impliqué dans les aspects sanitaires des déchets ;
– le ministère en charge du développement urbain ou de l’Habitat, responsables de la planification urbaine, et de la gestion de l’hygiène et salubrité, de l’environnement et de l’esthétique urbain ;
– le ministère des finances, si l’Etat subventionne la gestion des DS.
Les collectivités locales (communes) sont bien évidemment très impliquées également dans la gestion des déchets. En Afrique, leurs responsabilités et leurs compétences en matière de gestion des déchets ont été renforcées en faveur du processus de décentralisation initié dans les années 1990.
Les acteurs non gouvernementaux
En Afrique, les avancées démocratiques ont favorisées l’émergence des associations et des ONG locales. Ces ANG participent très souvent dans l’offre des services publics urbains de proximité tels que l’enlèvement des déchets dans certains quartiers « négligés » par l’Etat. Ces ANG, généralement constituées de 20 à 50 jeunes membres, fondent leurs actions sur les liens sociaux qui existent entre les populations, ce qui renforce leurs capacités à mobiliser et à sensibiliser les populations. Bien que dotées de structures organisationnelles précaires, elles peuvent offrir un niveau de service appréciable à l’échelle de quartier. Elles mobilisent la participation directe des populations tout en leur permettant de participer directement aux décisions concernant les projets locaux comme la précollecte et le traitement des déchets. Au Sud, le secteur informel, généralement les ANG, joue un déterminant dans les économies. Beaucoup d’auteurs soulignent le rôle important qu’il joue dans l’expansion de l’économie des pays du Sud (Medina, 2003 ; Garce et al., 2002 ; De Kock, 1987). A travers le secteur informel, des quantités considérables de déchets matériels (fer, plastique, papiers) sont récupérés tous les jours dans les cours d’eau comme à Gaborone (Yhdego, 1991), Calcutta (Furedy, 1984) ou Mexico City (Medina, 2003).
Malheureusement le rôle que jouent les acteurs du secteur informel n’est pas considéré par les autorités publiques (Van Eerd, 1995 ; Venkateswaran, 1994 ; Cointreau-Levine & De Kadt, 1991) ; alors que selon Gidman (1995), ces acteurs clé du secteur informel aident très souvent les municipalités dans la gestion des déchets.
Les populations locales
La non implication des populations locales, producteurs par ailleurs des déchets, est l’une des causes majeurs de l’échec des politiques de gestion des déchets au Sud. Alors que ceux-ci devraient être la cible des opérations de sensibilisation puisque ces les femmes et les enfants qui participent majoritairement au transport des déchets de leur domicile vers une décharge ou un bac à ordure (Achankeng, 2003 ; Yang et al., 2001).
Au Maroc par exemple, 50% de femmes et 20% d’enfants se chargent du transport des déchets (De la Laurencie, 2002).
Les sociétés privées
La mode dans de nombreux pays consiste à confier la gestion des déchets aux sociétés privées qui signent alors un contrat de marché public pour assurer le nettoyage de certaines villes. Ces sociétés sont généralement payées en fonction de leurs prestations, le tonnage étant l’indicateur de paiement. Mais des moyens d’incitation, comme nous le verrons dans la deuxième section de ce chapitre, doivent être mis en place pour éviter des distorsions informationnelles.
Les bailleurs de fond
Les bailleurs, notamment la Banque Mondiale (BM) et le Fond Monétaire International (FMI) encouragent les gouvernements africains à accélérer le processus de privatisation et de décentralisation. Bien que la privatisation concerne moins bien le service de gestion des déchets que celui de l’approvisionnement en eau potable par exemple, les services publics de proximité devraient subir des mutations profondes dans les années futures.

Les concepts d’agriculture urbaine et périurbaine et de déchets organiques

Le recyclage des DS constituent l’une des missions fondamentales de l’AUP. Les DOdoivent permettre de renforcer le système de production agricole future au sein des exploitations. Ceux-ci préservent non seulement les ressources naturelles de l’exploitation, mais protègent le sol – par ailleurs facteur de production essentiel – et l’environnement contre toute dégradation pour les générations futures et présentes.

Les définitions de l’agriculture urbaine et périurbaine

L’AUP peut se définir comme une activité articulant d’une part la culture de plantes et l’élevage d’animaux destinés à la consommation alimentaire et à d’autres fins, dans les villes (agriculture intra-urbaine) et en périphérie des villes (agriculture périurbaine) et d’autre part le traitement et la commercialisation de ces produits . Les systèmes de production AUP comprennent les tubercules, les légumes, les herbes aromatiques et médicinales, les fruits et l’élevage d’animaux de toutes sortes et de toutes tailles. Dans une faible proportion de ces systèmes sont aussi cultivés des produits tels que les plantes ornementales et les plants d’arbres. Les cultures vivrières les plus représentées sont les légumes et les produits et dérivés de l’élevage les plus périssables et à haute valeur ajouté. Selon Temple & Moustier (2004) s’agissant du développement de l’AUP, il se pose la question de la délimitation géographique des zones d’agriculture périurbaine. L’on peut bien considérer comme aire d’agriculture périurbaine, l’espace agricole dans lequel les systèmes de production sont polarisés par l’approvisionnement du marché urbain et mobilisent les ressources de la ville.

Typologie et caractéristiques des déchets organiques

Typologie
Généralement, l’on distingue les déchets d’origine urbaine (composts de déchets ménagers, boues de stations d’épuration, déchets alimentaires, invendus de fruits et légumes), d’autres sont issues de l’élevage51, (déjections animales tels que les lisiers, les fientes, les bouses) et quelques unes d’origine agro-industrielle (la vinasse, la drêche des brasseries).
L’ITAB (2001) considère comme DO la fraction fermentescible des DS et les composts. Ces DO sont définis à la fois par leur consistance (liquide, pâteuse, solide) et par leur composition organique et minérale. Les DO d’origine végétale, comme les composts, En principe, lorsque les déjections animales font partie intégrante du fonctionnement de l’exploitation agricole, il s’agit de sous-produits qui ne constituent pas des déchets ; mais dans cette thèse nous les considérons comme tel. apportent à la fois de l’humus et des éléments accessibles aux microorganismes et aux
plantes ; ce sont les plus intéressantes pour le fonctionnement biologique des sols.
Quant aux amendements d’origine animale comme les lisiers et les fumiers, ils agissent plutôt comme un engrais minéral et apportent peu d’humus. L’apport de DO a deux rôles : augmenter la teneur en matière organique du sol pour améliorer la fertilité physico-chimique et biologique, et fertiliser les cultures par les éléments apportés. Les DO ont un effet important sur la densité des sols, la perméabilité des sols et leur capacité de rétention.
Selon les normes de l’AFNOR (2006), l’efficacité d’un amendement organique est appréciée à travers :
– la teneur en matière sèche par rapport au produit brut (MS) ;
– la teneur en matière organique par rapport au produit brut (MO) ;
– les teneurs en éléments fertilisants majeurs azote (N), phosphore (P2O5) et potasse (K2O) ;
– les teneurs en éléments fertilisants secondaires oxyde de calcium (CaO) et oxyde de magnésium (MgO) ;
– la minéralisation potentielle du carbone et de l’azote.
Caractéristiques
Les effets des amendements organiques ne se font sentir que sur une longue période52 (Tejada et al., 2006). Selon ces mêmes auteurs, lorsqu’épandus régulièrement, ils maintiennent, voire augmentent, le taux de matière organique du sol, et ils améliorent l’état physique du sol et influencent significativement ses propriétés biologiques.
Les amendements organiques sont fortement conseillés pour les cultures sarclées, comme les cultures maraîchères et le maïs. Ils sont indispensables pour compenser les effets négatifs d’un travail du sol intensif, qui a tendance à accélérer la minéralisation de la matière organique et à dégrader la structure du sol. En effet selon Mbogning (2000), le fait que les amendements organiques agissent sur les propriétés physiques, chimiques et microbiologiques du sol favorise une meilleure croissance et une augmentation de rendement des cultures.
Cependant, un apport organique trop riche en carbone et fermentescible peut conduire à une activité biologique excessive, provoquant la consommation par les microorganismes d’une partie de l’azote du sol. Il peut alors se passer une compétition entre ce prélèvement d’azote par la microflore et les besoins en N de la plante (par exemple, au moment du démarrage d’une nouvelle culture) : c’est le phénomène de « faim d’azote » de la culture. Ce phénomène est évité en apportant simultanément une fertilisation minérale azotée.

L’utilisation des déchets organiques en agriculture

Il est connu que depuis très longtemps, les DO d’origine animale et végétale sont utilisés en agriculture pour améliorer les terres arables. En Afrique, la valorisation agricole des DS est fréquente ; on utilise beaucoup de déchets, y compris des excréments humains en agriculture et en aquaculture (Furedy et al., 2000 ; AsomaniBoateng & Haight, 1999). D’ailleurs, les auteurs comme Sotamenou et al., (2008) et Furedy et al., (2000) montrent que dans bien de villes africaines, les composts issus des DS et les cendres sont utilisés comme fertilisants en AUP. Selon Ganry et al., (2001), l’utilisation des DO combinés avec la fertilisation inorganique peuvent augmenter et stabiliser les rendements. Comme d’autres fertilisants agricoles, les déchets organiques contribuent aux besoins principaux de la plante  Vu la composition hétérogène des DS mentionnée en I.1.1.b, leur utilisation agronomique ne peut être possible qu’après les opérations de récupération et de recyclage afin d’éliminer les risques de contamination par les métaux lourds. D’ailleurs, de nombreux processus de fermentation naturelle permettent la récupération et le recyclage de matières organiques, même à partir des DS qui nous intéressent. Ainsi, l’AUP à travers sa fonction de recyclage des DS joue le rôle de filtre par rapport à l’environnement et de préservation des ressources naturelles de production (Lekane Kembou et al., 2003). Selon Sanchez-Monedero et al., (2004), environ 90% des déjections animales et 68% des résidus de cultures sont retournés au sol aux Etats-Unis,  car ils sont très riches en azote et en potassium. C’est également le cas à la Réunion où les déchets animaux sont très utilisés en agriculture (Aubry et al., 2006).
Dans un système d’exploitation agricole, les DO utilisés comme fumier au-delà de leur rôle de restitution des éléments nutritifs exportés du sol après récolte jouent d’autres rôles. Ils contribuent par un effet direct à pourvoir les éléments nutritifs à la plante, à maintenir ou à accroître le niveau de matière organique du sol et dans le sol, à accroître les capacités de rétention et d’infiltration d’eau dans le sol. De par ses effets sur les propriétés physiques du sol et la vie des micro-organismes et animaux du sol, les DO, contribuent à l’équilibre du sol, apportent des nutriments et améliorent le rendement de récoltes. Ils contribuent également de moitié aux besoins en azote et potassium des plantes et réduit de près de 25% les dépenses liées à l’achat d’intrants chimiques (Akinbamijo et al., 2002 ; Drechsel & Kunze, 2001). L’utilisation des DO issus des déchets recyclés peuvent donc constituer une alternative (un substitut) crédible pour d’une part assurer la durabilité des exploitations horticoles urbaines et périurbaines et d’autre part réduire la pollution due aux DS et aux engrais minéraux.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1. CONTEXTE DE L’ETUDE
2. PROBLEMATIQUE
3. OBJECTIFS DE RECHERCHE
3.1.OBJECTIFS GENERAUX
3.2.OBJECTIFS SPECIFIQUES
4. HYPOTHESES DE RECHERCHE
5. ARCHITECTURE DE LA THESE
PREMIERE PARTIE : LIMITES ORGANISATIONNELLES DE LA GESTION PUBLIQUE DES DECHETS SOLIDES AU CAMEROUN
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : FONDEMENTS THEORIQUES DE LA GESTION PUBLIQUE DES DECHETS SOLIDES
I.1. GENERALITES SUR LES DECHETS SOLIDES
I.1.1. LES DECHETS SOLIDES ET LEURS CARACTERISTIQUES
a) Les définitions du terme « déchet »
a1) Définition économique
a2) Définition juridique
b) La nature des déchets solides
b1) La typologie des déchets solides
b2) Les caractéristiques des déchets solides
I.1.2. LES DECHETS SOLIDES : LEUR PRODUCTION ET LEUR GESTION
a) Etat des lieux de la production des déchets dans le monde
a1) La production des déchets dans le monde
a2) Les différentes filières de traitement des déchets
b) Les systèmes mondiaux de gestion des déchets
b1) L’organisation des systèmes nationaux de gestion des déchets solides
b2) Les acteurs de la gestion des déchets solides
I.2. LES FONDEMENTS THEORIQUES D’UN SERVICE PUBLIC DE GESTION DES DECHETS
I.2.1. L’INEFFICACITE DE L’ETAT DANS LA FOURNITURE DES SERVICES PUBLICS
a) Les approches théoriques directement relatives aux 3P
a1) La théorie de l’inefficience-x et la théorie des choix publics
a2) La théorie du New Public Management et la théorie des marchés contestables
b) Les théories de la coordination
b1) La théorie des coûts de transaction
b2) La théorie de l’agence
I.2.2. EXTERNALITES ET THEORIE ECONOMIQUE.
a) La nouvelle Economie Publique de la réglementation
a1) L’échec de la main invisible en présence d’une externalité
a2) L’intervention du règlementeur
b) La réfutation théorique de la règlementation systématique
b1) La négociation directe et la fusion
b2) Les autres solutions privées
CHAPITRE II : ANALYSE DE LA GESTION PUBLIQUE DES DECHETS SOLIDES AU CAMEROUN
II.1. L’ORGANISATION DE LA GESTION PUBLIQUE DES DECHETS SOLIDES AU CAMEROUN
II.1.1. LE CADRE INSTITUTIONNEL ET ORGANISATIONNEL DE LA GESTION PUBLIQUE DES DECHETS SOLIDES AU CAMEROUN
a) Le cadre institutionnel de la gestion de l’environnement au Cameroun
a1) La législation et la réglementation camerounaise en matière de gestion des déchets
a2) Les acteurs impliqués dans la filière de gestion des déchets solides au Cameroun
b) Le cadre organisationnel de la gestion publique des déchets solides à Yaoundé
b1) L’évolution de la gestion publique des déchets solides à Yaoundé
b2) L’organisation de la gestion publique des déchets solides de Yaoundé
II.1.2. LA PRODUCTION ET LA COLLECTE DES DECHETS SOLIDES A YAOUNDE
a) La production des déchets solides à Yaoundé
a1) La production des déchets à Yaoundé en 2002 selon l’Institut National de la Statistique
a2) Estimation des quantités produites de déchets entre 1990 et 2008 à Yaoundé
b) L’évolution du niveau de collecte des déchets solides à Yaoundé
b1) Estimation du taux de collecte des déchets solides à Yaoundé entre 1990 et 2008
b2) Analyse économétrique des taux de croissances des quantités collectées et produites de déchets solides à Yaoundé entre 1990 et 2008
II.2. MISE EN EVIDENCE DU SYSTEME DE GESTION PUBLIQUE DES DECHETS SOLIDES A
YAOUNDE
II.2.1. EVALUATION DE LA PERFORMANCE DU SERVICE PUBLIC DE GESTION DES DECHETS SOLIDES A YAOUND
a) Construction d’un indice composite de performance d’un service public de gestion des déchets solides
a1) Les modules de notre indice composite de performance
a2) Méthodologie de construction de l’indice composite de performance
b) Mesure de la performance du service public de gestion des déchets solides de Yaoundé
b1) Les modules de l’indice composite de performance à Yaoundé
b2) Calcul de l’indice composite de performance du service public des déchets solides à Yaoundé
II.2.2. PROPOSITION D’UN SYSTEME ALTERNATIF DE GESTION DES DECHETS SOLIDES A YAOUNDE
a) Analyse économique et environnementale du système de gestion actuel des déchets solides à Yaoundé
a1) Les coûts du système actuel de gestion des déchets solides
a2) Les sources actuelles de financement
b) Analyse économique et environnementale d’un système alternatif de gestion des déchets solides à Yaoundé
b1) Estimation du coût du système alternatif de gestion des déchets solides à Yaoundé
b2) Exemple de contrat type de gestion des déchets solides
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : PERTINENCE DU COMPOSTAGE DANS UN SYSTEME ALTERNATIF
DE GESTION PUBLIQUE DES DECHETS SOLIDES AU CAMEROUN
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III : CONTOURS THEORIQUES DE L’UTILISATION DES DECHETS ORGANIQUES EN AGRICULTURE
III.1. LES CONCEPTS D’AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE ET DE DECHETS ORGANIQUES
III.1.1. GENERALITES SUR L’AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE
a) L’agriculture urbaine et périurbaine : définitions et évolution
a1) Les définitions de l’agriculture urbaine et périurbaine
a2) Les contraintes de l’agriculture urbaine et périurbaine dans le monde
b) L’agriculture urbaine et périurbaine : ses avantages et ses inconvénients
b1) Les avantages de l’agriculture en ville
b2) Les inconvénients de l’agriculture en ville
III.1.2. GENERALITES SUR LES DECHETS ORGANIQUES
a) Les déchets organiques : caractéristiques et utilisations en agriculture
a1) Typologie et caractéristiques des déchets organiques
a2) L’utilisation des déchets organiques en agriculture
b) Le compostage : un processus contrôlé de dégradation des déchets organiques
b1) Définitions et modes opératoires
b2) Les avantages et les inconvénients du compostage
III.2. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L’UTILISATION DES DECHETS EN AGRICULTURE
III.2.1. LA THEORIE DES INNOVATIONS AGRICOLES
a) Le cadre conceptuel et théorique des innovations agricole
a1) Le cadre conceptuel des innovations agricoles
a2) La théorie des préférences révélées
b) La valeur amendante et fertilisante des déchets organiques
b1) La valeur amendante des déchets organiques
b2) La valeur fertilisante des déchets organiques
III.2.2. LES DIFFERENTES APPROCHES DE L’ADOPTION DES INNOVATIONS AGRICOLES
a) L’approche basée sur la fonction de production
b) L’approche basée sur la fonction de demande
CHAPITRE IV : UTILISATION DES DECHETS ORGANIQUES EN AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE AU CAMEROU
IV.1. ANALYSE AGRONOMIQUE ET VALEUR ECONOMIQUE DES DECHETS ORGANIQUES PRODUITS AU CAMEROUN
IV.1.1. CARACTERISATION DES DECHETS ORGANIQUES PRODUITS AU CAMEROUN
a) Les déchets organiques produits au Cameroun
a1) Le marché des déchets organiques au Cameroun
a2) La méthodologie de prélèvement des échantillons de déchets organiques
b) Les résultats d’analyses physico-chimiques et biochimiques des déchets organiques produits au Cameroun
b1) La valeur amendante et la valeur fertilisante des déchets organiques analysés
b2) Discussion des résultats
IV.1.2. VALEUR ECONOMIQUE DES AMENDEMENTS ORGANIQUES PRODUITS AU CAMEROUN
a) Possibilités de substitution des engrais chimiques par le compost au Cameroun
a1) Méthode de calcul de la valeur marchande des composts au Cameroun
a2) Prix réels et valeur marchande du compost au Cameroun
b) Possibilités de substitution des engrais chimiques par les fumiers et fientes de volaille au Cameroun
b1) Prix réels et valeur marchande du fumier de poulet de chair au Cameroun
b2) Prix réels et valeur marchande des fientes de poules pondeuses au Cameroun
IV.2. ANALYSE DES DETERMINANTS DE L’UTILISATION DES AMENDEMENTS ORGANIQUES AU CAMEROUN
IV.2.1. LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
a) Les zones d’enquête et l’échantillonnage
a1) La ville de Yaoundé
a2) La ville de Bafoussam.
b) Les modèles économétriques
b1) La spécification des modèles
b2) Les variables explicatives : nature et effets théoriques attendus
IV.2.2. LES RESULTATS
a) Les résultats des analyses statistiques
a1) Les caractéristiques des variables explicatives
a2) Les caractéristiques des variables dépendantes
b) Les résultats de l’estimation du modèle Logit binomial et du modèle Logit ordonné
b1) Résultats de l’estimation du modèle Logit binomial
b2) Résultats de l’estimation du modèle Logit ordonné
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE

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