Generalites sur les bambous

CONTEXTE GENERAL 

Madagascar est un pays insulaire reconnu mondialement par sa haute valeur en biodiversité floristique que faunistique, plus de 12000 espèces de plantes parmi lesquelles 90% ne se rencontrent nulle part ailleurs dans le monde (GOODMAN et al., 2005). L’île est classée parmi les 12 premiers pays à « méga biodiversité » qui contiennent entre 60% à 70% de la biodiversité mondiale (MITTERMEIER et al., 1999). De plus, elle constitue l’une des rares nations ayant une écorégion unique. Elle fait partie des centres de biodiversité les plus importants du monde (MYERS et al., 2000). Les niveaux de diversités et le taux d’endémisme de tous les groupes taxonomiques principaux y sont exceptionnellement élevés. En 1936, PERRIER DE LA BATHIE a estimé que la flore vasculaire de Madagascar devait totaliser 7370 espèces. En 1959, HUMBERT a porté ce nombre à près de 7900 espèces dont 81% considérées comme endémiques. Ultérieurement, PHILLIPSON, (1994) a avancé un nombre de 9345 espèces décrites de plantes vasculaires indigènes de l’île, dont près de 81% endémiques, tout en faisant remarquer que la flore vasculaire totale de Madagascar dépassait probablement les 10000 espèces. D’autre estimation ont porté ce nombre à 12000 espèces avec des taux d’endémisme de l’ordre de 85%. Une analyse récente des niveaux d’endémismes au sein de la flore arborée et arbustive de Madagascar a révélé un taux proche de 96% (SCHARTZ, 2000). D’où, sa possession de patrimoines biologique et écologique endémique dans le monde. De cette situation, Madagascar est considérée comme prioritaire en matière de conservation de la biodiversité dans le monde, en raison de l’importance du degré de diversité et de l’endémicité de sa faune et de sa flore (MITTERMEIER et al., 2004).

Mais de l’autre coté, Madagascar est connu pour la déforestation intense qu’elle subit. On estime qu’en 50 ans, le taux de couverture forestière de l’île est passé de 80% à 22%, soit 13 millions d’hectares de superficies sont perdues dont environ 10 millions d’hectares sont des formations naturelles pas ou peu modifiées par l’homme (FAO, 2000). Cette déforestation importante qui perdure jusqu’à aujourd’hui est principalement due à la pression démographique et à la pauvreté, à l’exploitation irrationnelle et illicite des ressources forestières, à la pratique traditionnelle de la culture sur brûlis et à l’utilisation massive de charbon de bois et aux feux de végétation (FAO, 2000). La dégradation de certains écosystèmes naturels, ainsi que de la prise de conscience de la richesse biologique abritée par ces écosystèmes, a fortement contribué à ce développement l’homme qui, hier détruisait sans réfléchir aux conséquences, souhaite aujourd’hui réparer ces erreurs à travers le concept de restauration écologique. L’idée générale de la restauration est le fait qu’il est possible de remettre dans un état antérieur ce qui a été dégradé ou détruit par des causes naturelles et/ ou humaines (DONNADIEU, 2002). Parmi les hauts lieux de l’écotourisme malgache figure le Parc National d’Andringitra, situé dans la Province de Fianarantsoa. Nous pouvons y trouver, en particulier, 02 espèces du genre Hapalemur et une espèce du genre Prolemur à savoir : Hapalemur aureus, Hapalemur griseus et Prolemur simus qui y sont inféodés. Afin de pouvoir garder l’attrait des zones écotouristiques, il est nécessaire de conserver leur biodiversité. Pour ce faire, il est capital d’acquérir toutes les données nécessaires à la gestion du parc. C’est dans ce but que le « Madagascar National Parks » (MNP), Responsable mandaté de la gestion des Aires Protégées dans toute l’île, nous a confié le travail qui fait l’objet de ce présent mémoire intitulé : “Etude des espèces de bambous, espèces alimentaires des espèces de lémuriens du genre Hapalemur et Prolemur dans le Parc National d’Andringitra”. Il s’agit d’inventorier les espèces de bambous existantes et consommées par les lémuriens du genre Hapalemur et Prolemur dans le Parc, où ces derniers se nourrissent presque exclusivement des bambous. Notre étude a donc pour but de connaître les espèces de bambous existantes et le taux de mortalité d’une espèce de bambous qui influence la survie des lémuriens.

GENERALITES SUR LES BAMBOUS 

Origines des bambous

Les bambous proviennent des régions froides de l’Asie orientale (Malaisie, Chine et Japon) et des régions des hautes montagnes de l’Asie méridionale (Inde, Ceylan) (RANDRIAMIANDRA et al., 2005).Cependant, ils peuvent s’adapter dans les pays tropicaux, mêmes très chauds. D’où, la pensée qu’ils sont originaires des pays tropicaux. Quelques dizaines d’espèces se rencontrent en Afrique orientale et occidentale (RANDRIAMAHATANONY, 2008).

Classification des bambous 

Règne : VEGETAL
Sous-règne : METAPHYTES
Super embranchement : EUCARYOTES
Embranchement : CORMOPHYTES
Sous-embranchement : SPERMAPHYTES
Superclasse : PHANEROGAMES
Classe : ANGIOSPERMES
Sous-classe : MONOCOTYLEDONAE
Superordre : COMMELINIDAE
Ordre : POALES
Famille : POACEAE
Sous-famille : BAMBUSOIDAEA
Tribu : BAMBUSEAE

Dans le monde, on compte environ 1.250 espèces de bambous regroupées en une cinquantaine de genres. Madagascar est plus riche en genres et espèces endémiques de bambous que toute l’Afrique réunie. Malgré cela, la systématique et l’inventaire des bambous malgaches sont peu avancés. Ainsi CAMUS (1936), a fait un compte rendu sur les Bambusoidea malgache, selon la littérature, mais cet ouvrage n’est pas disponible à Madagascar. DRANSFIELD a procédé à quelques révisions sur les bambous malgaches : sur le genre Hickelia en 1994, le genre Decaryochloa en 1997 et les deux nouveaux genres Cathariostachys et Valiha en 1998 (RAHAJANIRINA, 2000).

Répartition géographique

Les bambous sont largement répandus dans le monde, de la zone tempérée à la zone tropicale. Ils sont présents en plus ou moins grand nombre dans la végétation naturelle des régions tropicales et tempérées, mais sont présents en plus grande abondance et en plus nombreuses variétés dans la végétation artificielle du Sud et Sud-Est de l’Inde et de la Chine (CLURE, 1966). On peut trouver les bambous jusqu’à une altitude de 4.000m. Il y a environ 450 espèces en Asie du Sud-Est et une vingtaine en Afrique. A Madagascar, la répartition phytogéographique des bambous n’a pas encore été étudiée. Mais on sait que quelques bambous se trouvent en abondance dans les forêts sclérophylles de montagne de Marojejy, Tsaratanàna et Andringitra (KOECHLIN et al., 1974). Dans certaines forêts secondaires ou «savoka» de l’Est de Madagascar, les bambous comme Ochlandra capitata sont aussi très abondants et envahissants (KOECHLIN et al., 1974). D’après WELCHIN, (1970), les provinces de Toamasina et de Fianarantsoa sont particulièrement riches en bambous. Dans les pays occidentaux, on trouve environ 200 espèces inégalement reparties, des Etats –Unis jusqu’en Argentine et au Chili. Il n’y a pas de bambou poussant naturellement en Europe.

PRESENTATION GENERALE ET SITUATION DU SITE D’ETUDE

Localisation du Parc National d’Andringitra (PNA) 

Le Parc National Andringitra (PNA) se situe au centre Sud de Madagascar, à quelques 140 km du Tropique de Capricorne (GOODMAN, 1996). Ce massif, d’une superficie de 31 160 ha, se trouve dans l’ancienne Province de Fianarantsoa et à présent, compris dans la Région de la Haute Matsiatra. Il se trouve dans la vallée de Namoly à 97 km au Sud de la ville de Fianarantsoa. Il s’agit d’un massif granitique, reposant sur un socle de roche cristalline et de grès. Il est soutenu à l’Ouest par le gneiss d’Amborompotsy et à l’Est par le granite magmatique. Composé d’une série de chaînes de rochers aux nombreux pics, son altitude varie de 500 à 2.650 m avec un point culminant à 2.658 m : le Pic « Boby », le deuxième pic le plus haut et accessible de Madagascar, appelé en malgache «Imarivolanitra », un nom qui signifie « touchant le ciel », avec un ciel toujours nuageux même lorsque les alentours resplendissent d’un soleil radieux. Le Pic Bory, point culminant, se situe à 2.630 m. Plus précisément, le Parc National Andringitra (PNA) est situé à 18 km de la Commune Rurale de Sendrisoa, à 47 km du district d’Ambalavao et à 97 km de Fianarantsoa. Puis, à environ 20 km au Sud du Parc se trouve la Réserve Spéciale du Pic d’Ivohibe et au Nord, et environ à 120 km au sud, se trouve le Parc National de Ranomafana. L’ensemble de ces trois Aires Protégées (AP) forme le «Tandavanala » ou le Corridor Forestier de l’Est, d’une longueur de 200 km.

Le Parc National Andringitra se situe entre 22°07’et 22°21’ de latitude Sud et entre 46°47’ et 47°02’ de longitude Est (RAKOTOMALALA, 2010). Il se divise en quatre grands secteurs :
✓ Secteur Namoly
✓ Secteur Ivohibe
✓ Secteur Sahanambo
✓ Secteur Est .

Secteur Est du Parc National Andringitra Parmi les quatre secteurs, nous avons choisi le secteur Est pour réaliser l’étude. Le choix de ce site nous a permis d’obtenir des résultats relativement fiables. En plus, ce secteur est un site de recherche scientifique, présentant en plus un taux de mortalité très élevé d’une espèce de bambou qui assure la viabilité de lémuriens (Hapalemur et Prolemur). Nous avons visité 4 sites dans le secteur Est du parc qui se trouvent dans le quartier d’Ambahatry, commune rurale d’Ivongo, district d’Ivohibe et Region d’Ihorombe. Le secteur Est englobe une bande forestière de la partie nord du Parc National Andringitra jusqu’à la partie méridionale de la Réserve Spéciale (RS) de pic d’Ivohibe, et il comprend le corridor forestier entre ces deux Aires Protégées (AP).C’est une zone constituée de forêt dense humide de basse et moyenne altitude (RAKOTOFIRINGA, 2002) ; l’accès de la zone est relativement difficile. Il faut dix heures de marche à pied pour atteindre le campement de Madagascar National Parks à Ambarongy (site n° 1) a partir d’Ambalamanenjana (RAKOTOFIRINGA, 2002) et il faut aussi huit heures de marche à pied avec des pentes fort pour le déplacement intersites.

Rôle économique du Parc National Andringitra 

Le massif d’Andringitra donne naissance à de nombreux cours d’eau qui irriguent les rizières et alimentent les villages. Au périphérique du parc, des formes traditionnelles d’irrigation en terrasses ont été réalisées pour irriguer environ 1.500 ha de rizière au nord du parc. Il offre aussi des multiples activités à la population locale surtout des prestataires de services comme guide locale, porteur et prestataire (RALAZAPIRENENA, 2011).

Activités liées à la forêt

L’utilisation des produits forestiers, les méthodes culturales et pastorales, adoptées par les différents groupes ethniques vivant aux confins du parc constituent des sources différentes de problèmes lies à l’environnement (SERPANTIE et al., 2007).

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Table des matières

I.INTRODUCTION
I.1. CONTEXTE GENERAL
I.2. GENERALITES SUR LES BAMBOUS
I.2.1.Origines des bambous
I.2.2.Classification des bambous
I.2.3.Répartition géographique
I.3.PRESENTATION GENERALE ET SITUATION DU SITE D’ETUDE
I.3.1.Localisation du Parc National d’Andringitra (PNA)
I.3.2. Carte de localisation
I.3.3. Mode de vie de la population
I.3.4.Rôle économique du Parc National Andringitra
I.3.5.Activités liées à la forêt
I.3.6.Le milieu physique
I.3.6.1.le relief
I.3.6.2. L’hydrographie
I.3.6.3. la géologie
I.3.6.4. La pédologie
I.3.7. Le milieu biotique
I.3.7.1. les flores et végétations
I.3.7.2. la faune
I.3.8.La climatologie
I.3.8.1. la température
I.3.8.2. la précipitation
I.3.8.3. l’humidité relative
I.3.9. Biodiversité du Parc National Andringitra
I.4. ETUDE BIOLOGIQUE
I.4.1 Morphologies des bambous
I.4.1.1. La structure de l’appareil végétatif souterrain des bambous
I.4.1.1.1.Rhizome
I.4.1.1.2. Racines
I.4.1.2. La structure de l’appareil végétatif aérien des bambous
I.4.1.2.1. Chaume
I.4.1.2.2. Feuilles et ramification
I.4.1.3. La structure de l’appareil reproducteur des bambous
I. 4.1.3.1. Inflorescence
I.4.1.3.2. Epillets
I.4.1.3.3. Fruit
I.5. ETUDE ECOLOGIQUE
I.5.1. Ecologie du bambou (RAMANAKAVANA et al., 2004)
I.5.1.1. L’altitude
I.5.1.2. La pluviosité
I.5.1.3. La température
I.5.1.4. L’humidité relative
I.5.1.5. Type du sol
I.5.1.6. La luminosité et chaleur
I.6. PROBLEMATIQUE
I.7. OBJECTIF D’ETUDE
I.7.1. Objectif général
I.7.2. Objectifs spécifiques
I.8. HYPOTHESES A VERIFIER
I.9. CHOIX DU SUJET
I.9.1. Importance des bambous
I.9.1.1. Dans le monde
I.9.1.2. A Madagascar
II.METHODOLOGIE
II.1. RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE
II.2. MATERIELS ET METHODE
II.2.1. Les matériels
II.2.2. Méthodes adoptées
II.2.2.1. Travaux du terrain
II.2.2.1.1. Prospection de la zone
II.2.2.1.2.Visite préliminaire du milieu
II.2.2.2. Méthode
II.2.2.2.1. Méthode d’installation des « plots » botaniques
II.2.2.2.2. Méthode d’inventaire dans la partie 10m x10m
II.2.2.2.3. Mesure biométrique
II.2.2.2.3.1. Diamètre à la hauteur de la poitrine (dhp)
II.2.2.2.4. Récolte botanique
II.2.2.2.5. Méthode pour l’évaluation du taux de mortalité et de régénération des espèces de bambou existant dans le Parc National Andringitra
II.2.2.2.5.1. Méthode d’installation des « plots » botanique
II.2.2.2.5.2. Enquête
II.2.2.2.5.2.1. Choix de méthode d’enquête
II.2.2.2.5.2.2. Village
II.2.2.2.5.2.3.Population cible
II.2.2.2.6. Régénération
II.2.2.3. Analyse des données
II.2.2.3.1. Calcul de la densité d’une espèce de bambou
II.2.2.3.2. Indice de diversité des espèces de Bambou dans les sites d’étude
II.2.2.3.3. Fréquence des espèces de bambou
II.2.2.3.4. Abondance relative des classes de diamètres de chaque espèce de bambou
III RESULTATS ET ANALYSES
III.1. PRESENCE ET ABSENCE DES ESPECES DE BAMBOU DANS LES SITES
III.2. PARAMETRES FLORISTIQUES
III.2.1. Densité
III.2.1.1. Densité de chaque espèce de bambou par site dans le secteur Est
III.2.1.2. Densité de chaque espèce de bambou dans l’ensemble du secteur du Parc National Andringitra
III.2.2. Indice de diversité
III.2.3. Fréquence
III.3. PARAMETRES STRUCTURALES
III.3.1. Abondance relative de classe de diamètre de chaque espèce
III.4. SYSTEMATIQUE DES BAMBOUS
III.4.1. Descriptions et détermination des espèces
III.4.1.1. Cathariostachys madagascariensis
III.4.1.2. Cephalostachyum viguieri
III.4.1.3. Nastus elongatus
III.4.1.4. Bambusa sp
III.5. EVALUATION DU TAUX DE MORTALITE ET DE REGENERATION DES ESPECES DE BAMBOU EXISTE DANS LE PARC NATIONAL ANDRINGITRA
III.5.1. Etude de la régénération
III.5.1.1. Régénération naturelle
III.5.1.2. Mode de régénération
III.5.2. Evaluation du taux de mortalité des espèces de bambou existante dans le Parc Nation Andringitra
IV DISCUSSION
V CONCLUSION

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