Généralités sur l’entrepreneuriat
Définition de concepts
Verstraete et Fayolle (2005) définissent l’entrepreneuriat comme: « une initiative portée par un individu (ou groupe d’individus s’associant pour l’occasion) construisant ou saisissant une opportunité d’affaires (du moins ce qui est apprécié ou évalué comme tel), dont le profit n’est pas forcément d’ordre pécuniaire, par l’impulsion d’une organisation pouvant faire naitre une ou plusieurs entités et créant de la valeur nouvelle (plus forte dans le cas d’une innovation) pour des parties prenantes auxquelles le projet s’adresse ». Ces deux auteurs mettent l’accent sur la possibilité d’entreprendre individuellement, collectivement. La notion d’opportunité d’affaires en entrepreneuriat est également soulignée par Laviolette et Loué (2006) et Bouda (2014). Pour Ouédraogo (1999), l’entrepreneur ne se définit pas par ses caractéristiques psychologiques mais uniquement par le fait d’être à la tête d’une entreprise. Ce domaine d’activités renferme plusieurs éléments (opportunité, sens des affaires, prise de risques, innovation, invention et créativité, intuition, persévérance, sens de l’organisation, etc.) dont la combinaison aboutit à la création de richesses (Dialla, 2004).
Domaines de recherche en entrepreneuriat
La recherche en entrepreneuriat est orientée par trois grandes approches qui sont : l’approche fonctionnelle, l’approche comportementale centrée sur les individus et l’approche processuelle (Fayolle, 2002). Chaque approche pouvant se décrire comme suit :
﹣ l’approche fonctionnelle qui est celle des économistes a pour objet d’étudier les fonctions remplies par l’entrepreneur dans la croissance économique. Ils analysent le concept de l’entrepreneuriat sous l’angle de la création d’une organisation génératrice de richesse (Dali, 2014) ;
﹣ l’approche comportementale (ou behaviouriste) de l’entrepreneuriat est une approche psychologique basée sur l’individu. Son objectif porte sur les caractéristiques et les traits personnels de l’entrepreneur et de l’entrepreneur potentiel (Fayolle, 2002). Les « behavioristes » prennent en compte la dynamique du comportement de l’entrepreneur dans le temps et perçoivent ainsi l’apprentissage expérientiel comme un processus d’acquisition continuelle de compétences et de connaissances nécessaires à la réussite entrepreneuriale (Cope, 2005) ;
﹣ pour l’approche processuelle, l’opportunité, la prise d’initiatives, l’autonomie, la conduite du changement, l’évaluation et l’acceptation des risques sont les éléments qui y sont considérés (Assoune, 2006).
Compétences entrepreneuriales
La compétence est une combinaison de ressources (savoir-faire, savoir-être et savoir) et de responsabilité d’une personne face à une situation de travail donnée (Le Boterf, 2011). Le savoir-être regroupe les comportements, les attitudes et la capacité d’adaptation tandis que le savoir-faire se compose de la pratique professionnelle et de l’expérience. Laviolette et Loué (2006) assimilent le savoir à la connaissance. La compétence selon Le Boterf (2011) ne peut être prise isolement mais en tenant compte du fait qu’elle est l’élément d’un ensemble. Il affirme que la compétence ne réside pas dans l’acte mais plutôt dans la manière de faire tout en tenant compte des conséquences éventuelles. De ce fait, il place le sujet (l’homme) au centre du processus de mobilisation des ressources.
Selon Herron et Robinson (1993), sept compétences sont à distinguer chez l’entrepreneur. Ce sont : (i) concevoir des produits/services, (ii) évaluer les diverses fonctions de l’entreprise, (iii) comprendre son secteur d’activité et ses tendances, (iv) mobiliser son personnel, (v) créer des relations d’influence dans son réseau d’affaires, (vi) planifier et administrer les activités de l’entreprise et (vii) implanter des opportunités.
Belley et al. (1998) ont mis en évidence douze capacités qui sont : (i) l’identification d’opportunité, (ii) la vision stratégique, (iii) la gestion du réseau d’affaires, (iv) la gestion de son temps, (v) la gestion de son travail, (vi) la gestion financière, (vii) la gestion marketing, (viii) la gestion des opérations, (ix) la gestion de personnel, (x) la gestion des lois et des règlements, (xi) la négociation d’affaires et (xii) la prise de décision. Ces douze capacités comptent aussi bien les compétences entrepreneuriales (création/saisie et exploitation d’opportunités), managériales que fonctionnelles correspondant aux trois approches vues plus haut. Des auteurs comme Charles-pauvers et al. (2004) et Shook et al. (2003) ont identifié des compétences entrepreneuriales en y introduisant une dimension temporelle. Les premiers distinguent trois étapes : l’émergence de l’idée, l’élaboration du projet et le lancement de l’activité tandis que les seconds en distinguent quatre : l’étape de l’intention, de l’identification, de l’exploration et de l’exploitation de l’opportunité. Aussi bien Herron et Robinson (1993) que Belley et al. (1998) traitent des compétences nécessaires à la création d’entreprise.
Formation entrepreneuriale au Burkina Faso
Au Burkina Faso, la formation entrepreneuriale est dispensée par des structures étatiques (Direction générale de la promotion de l’économie rurale-(DGPER) et l’Agence nationale des produits forestiers non ligneux-(APFNL), des organisations internationales telles que le Bureau international du travail (BIT), le Programme de développement de l’agriculture de la coopération allemande (PDA/GIZ) et aussi par des cabinets d’étude et des Organisations non gouvernementales (ONG). Cependant, ces formations ne concernent qu’une frange de la population agricole. Le projet Material for cooperatives management (MATCOM), lancé par le Bureau international du travail (BIT), diffuse du matériel destiné à la formation des gérants de coopératives. De très nombreux manuels du formateur et des fascicules d’instruction sont disponibles pour les coopératives agricoles, artisanales et de consommation. La formation dispensée par l’APFNL est basée sur l’approche Analyse et développement des marchés (ADM) mise en place par la FAO et appliquée spécifiquement aux Produits forestiers non ligneux (PFNL). Il y a ensuite le Bauern Unternehmer Schulung (BUS) qui est conçu par le PDA/GIZ est une formation imagée, modulaire s’adressant à des individus, des groupes d’acteurs des différents maillons de la chaine de valeur ajoutée des filières sésame, manioc-attiéké, riz et anacarde.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : REVUE DE LITTERATURE
1.1. Généralités sur l’entrepreneuriat
1.1.1. Définition de concepts
1.1.2. Domaines de recherche en entrepreneuriat
1.1.3. Compétences entrepreneuriales
1.1.4. Formation entrepreneuriale au Burkina Faso
1.2. Démarche de mise en place d’un dispositif de formation
1.2.1. Etude et planification
1.2.2. Conception et production
1.2.3. Implantation
1.2.4. Procédure d’évaluation
Chapitre II : CADRE METHODOLOGIQUE
2.1. Zone d’étude
2.2. Population cible
2.3. Collecte de données
2.4. Méthode d’analyse
2.5. Outils d’analyse
Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. Résultats
3.1.1. Description des coopératives
3.1.2. Référentiel des métiers
3.1.3. Référentiel des compétences
3.1.4. Guide
3.1.5. Modules de formation
3.2. Discussion
3.2.1. Contenu de la formation et niveau d’éducation des femmes rurales
3.2.2. Stratégie pédagogique de la formation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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