Généralités sur l’élevage bovin

Généralités sur l’élevage bovin

Importance de l’élevage

Importance socio-économique

D’un point de vue économique, le secteur primaire reste le principal levier de développement au Sénégal (MEFP, 2014). Il compte plus de 750 000 ménages agricoles dont les 28,2% pratiquent l’élevage (MEFP, 2014). L’élevage à l’instar des autres sous-secteurs économiques, contribue à la transformation structurelle de l’économie du pays. Il contribue aussi à la réduction de la pauvreté et fournit des moyens de subsistance aux personnes vulnérables, en particulier à ceux qui vivent dans les écosystèmes fragiles où il est l’une des rares activités économiques viables (Seck et Fadia, 2016). Pour illustration, en 2004, la valeur sur pied du cheptel de ruminants (13 000 000 de bêtes) était estimée à 490 milliards de F CFA soit 89% de la valeur de l’ensemble du cheptel (MAEH, 2004 ; CEP, 2015).

Concernant l’élevage des bovins, il occupe une place importante au Sénégal. En effet, ils sont une importante source de revenus pour les populations rurales (Broutin et Diokhané, 2000). Ils sont responsables de la majeure partie de la production carnée et laitière locale. Ainsi, en 2018, près de 90% de la production laitière locale et près de 57% de la production locale de viande et d’abats de ruminants sont assurées par les bovins. Ce qui représente respectivement 222,6 millions d’équivalent-litres de lait crû et 74 597 tonnes de viande et d’abats (CEP, 2019). Toutefois, cette production ne permet pas d’atteindre l’autosuffisance. En effet la même année, 303,1 millions d’équivalent-litres de lait crû et 20 569 tonnes de viande, d’abats ou de ruminants sur pied ont été importés cette année (CEP, 2019).

En sus de son rôle économique indéniable, l’élevage joue un rôle social très important. En effet, pour certaines ethnies comme les Peulhs, l’élevage n’est pas seulement une activité génératrice de revenus, mais un mode de vie (Broutin et Diokhane, 2000). La possession de bétail leur procure une satisfaction personnelle car étant une source de prestige, joue une fonction d’épargne, est un outil de production (animaux de trait) et une source d’engrais (fumure) (Broutin et al., 2000 ; Broutin et Diakhané, 2000). L’élevage bovin est une activité principalement masculine. Cependant les femmes y jouent un rôle primordial notamment dans l’entretien des vaches lactantes et des veaux, et dans la transformation et la commercialisation du lait (PNDE, 2011 in Ndiaye, 2015).

Importance politique

L’importance socio-économique de l’élevage justifie le fait qu’il soit de plus en plus mis en avant par le gouvernement sénégalais. Ainsi, il est inscrit parmi les secteurs prioritaires dont le développement aurait un impact significatif sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (Seck et Fadiga, 2016). De plus, le gouvernement a aussi lancé un Programme National pour le Développement de l’Elevage (PNDE) qui vise à atteindre l’autosuffisance en produits animaux et à accroître la vitalité économique des intervenants d’ici 2026 (Seck et Fadiga, 2016). Pour atteindre ces objectifs, quatre options ou axes stratégiques sont proposées dans ce plan. A savoir : (i) l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières animales ; (ii) la création d’un environnement favorable au développement des systèmes agricoles ; (iii) l’amélioration des conditions de mise en marché ; (iv) et le renforcement du cadre institutionnel d’action (MEPA, 2016 ; Seck et Fadiga, 2016). Les trois dernières options (ii, iii et iv) permettront de créer un environnement favorable au développement de l’élevage (Seck et Fadiga, 2016). Tandis que l’option de l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières animales vise à l’amélioration génétique du potentiel des races locales, au développement et à la diffusion de techniques et de technologies innovantes (PSE, 2014).

Races bovines exploitées au Sénégal

Plusieurs races bovines sont exploitées au Sénégal pour le lait et la viande principalement. La vente du cuir et des cornes génère des revenus directs tandis que l’énergie de traction et les déjections utilisés en agriculture contribuent indirectement à la génération de revenus. Parmi les races bovines exploitées on distingue la prédominance des races locales sur les races exotiques introduites pour leurs performances laitières.

Races locales
Quatre races bovines africaines sont retrouvées au Sénégal. Il s’agit du zébu Gobra dans la zone sahélienne du pays (au Nord et au centre), du taurin N’dama dans la zone soudanosahélienne du pays (au Sud et à l’Est), de la Djokoré (issue du métissage, au niveau des zones de transition, entre les zébus Gobra et les taurins N’dama) et du zébu Maure au Nord du pays (Cissé, 1992 ; Diakhoumpa, 2003 ; Niang, 2012). Ces races, produisent généralement peu de lait (entre 2 à 3 litres). Elles sont principalement exploitées pour la traction, la fumure, la production de viande et de cuir (Ba, 2013 ; Sow, 2014).

Zébu Peulh sénégalais ou zébu Gobra
Le zébu Gobra (Figure 1) est une ressource zoogénétique animale dont l’aire d’origine est la zone semi-aride située au centre nord du pays : la zone sylvopastorale (Thiongane et Denis, 1974 ; Missohou et al., 1997). Il y est élevé selon le système extensif dans des troupeaux constitués à plus de 78% de zébu Gobra (Diack et al., 2016). Le Gobra est un bovin de grande taille (1,25 à 1,4 m au garrot), avec une tête et des oreilles longues, un fanon développé, un front bombé, un chanfrein rectiligne et des cornes en forme de lyre (Pagot, 1985 ; Cissé, 1992 ; Buyshimo, 2012 ; Ba, 2013). Il possède une robe qui est généralement blanche mais qui peut aussi être rouge-pie ou froment (Pagot, 1985 ; Byishimo, 2012).

Le zébu Gobra est surtout utilisé pour ses aptitudes bouchères, son rendement carcasse varie entre 48 et 56% (Pagot, 1985 ; Cissé, 1992). Il a une production laitière très faible, comprise entre 1,5 – 2 litres/jour pour une durée de lactation de 150 à 180 jours, soit environ 500 à 600 Kg de lait au cours d’une lactation (Denis et al., 1974 ; Pagot, 1985 ; Ayabagabo, 2012 ; Ba, 2013). Son lait possède un taux de matière grasse supérieur à 4% (Kabera, 2007 ; Rukundo, 2009) à raison de 50 g/Kg (Cissé, 1992). L’âge au premier vêlage se situe entre 4 et 5 ans, ce qui correspond à une mise à la reproduction entre 39 et 51 mois (Thiam, 1989). L’intervalle vêlage – vêlage est de 473±8 jours pour les vaches élevées en station, ce qui correspond à environ 15 mois (Denis et Thiongane, 1973) et de 2 ans en milieu traditionnel (Ba, 2013).

C’est un animal très rustique, pouvant être efficacement attelé, capable de transhumer sur de longue distance et de valoriser les faibles ressources alimentaires de la zone sylvo-pastorale (Cissé, 1992 ; Diack et al., 2016). C’est cette importance dans le système d’élevage traditionnel du pays qui lui a valu d’être longuement étudié en station au niveau du CRZ de Dahra (Thiongane et Denis, 1974 ; Sow et al., 1988).

Zébu Maure

Le zébu Maure (Figure 2) est un animal robuste, très résistant aux conditions tropicales (Ayabagabo, 2012 ; Byishimo, 2012) un bon marcheur et un excellent porteur (Niang, 2012). Il est principalement élevé par les Maures en Mauritanie, mais est aussi rencontré dans la vallée du Fleuve Sénégal (Cissé, 1992 ; Guigma, 2013). Il est caractérisé par de courtes cornes et une robe généralement fauve ou pie rouge (Michoagan, 2011 ; Sow, 2014). L’adulte a un poids moyen de 350 Kg avec un rendement carcasse d’environ 50% (Mbengue et al., 2007 ; Ayabagabo, 2012).

Pour l’élevage extensif, la femelle du zébu Maure est considérée comme une bonne laitière puisque pouvant produire entre 3,4 à 4,2 litres par jour, pour une durée de lactation d’environ 240 jours soit environ 800 à 1 000 litres (Cissé, 1992 ; Rukundo, 2009).

Taurin N’dama
Les bovins de race N’dama (Figure 3) représentent 45% des bovins trypanotolérants d’Afrique occidentale et centrale (Mynanema, 2012). Cette trypanotolérance combinée à son adaptation au climat humide justifient le fait qu’il soit retrouvé exclusivement au Sud et à l’Est du pays (Byihsimo, 2012 ; Niang, 2012 ; Guigma, 2013). C’est un animal de petite taille (0,95 à 1,10 m au garrot), avec un profil légèrement concave et des orbites saillantes (Pagot, 1985 ; Ayabagabo, 2012 ; Byishimo, 2012 ; Ba, 2013). Le corps de l’animal est ramassé, les masses musculaires sont bien développées, les membres sont fins et les sabots petits et durs (Pagot, 1985). La N’dama a une robe de couleur variable. Le plus souvent elle est de couleur fauve uniforme et décolorée sous le ventre (Pagot, 1985 ; Ayabagabo, 2012). Le cornage est bien développé, solide et se présente généralement en lyre ou coupe (Pagot, 1985). L’adulte pèse environ 250 à 350 Kg (Coulomb, 1976).

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : Revue bibliographique du programme d’amélioration génétique du zébu Gobra
I.1. Généralités sur l’élevage bovin au Sénégal
I.1.1. Importance de l’élevage
I.1.1.1. Importance socio-économique
I.1.1.1. Importance politique
I.1.2. Races bovines exploitées au Sénégal
I.1.2.1. Races locales
I.1.2.1.1. Zébu Peulh sénégalais ou zébu Gobra
I.1.2.1.2. Zébu Maure
I.1.2.1.3. Taurin N’dama
I.1.2.1.4. Djakoré
I.1.2.2. Races exotiques
I.1.2.2.1. Zébu Guzéra
I.1.2.2.2. Taurin Holstein
I.1.2.2.3. Taurin Montbéliard
I.1.2.2.4. Taurin Jersiaise
I.1.2.3. Bovins croisés (métis)
I.1.3. Modes de gestion des animaux
I.1.3.1. Système traditionnel
I.1.3.1.1. Mode traditionnel pastoral ou mode extensif
I.1.3.1.2. Mode traditionnel agro-pastoral ou mode semi-intensif
I.1.3.2. Système moderne ou mode intensif
I.1.4. Contraintes de l’élevage
I.1.4.1. Contraintes climatiques
I.1.4.2. Contraintes sanitaires
I.1.4.3. Contraintes socio-économiques et politiques
I.1.4.4. Contraintes génétiques
I.2. Généralités sur l’amélioration génétique
I.2.1. Méthodes d’amélioration génétique
I.2.1.1. Croisement
I.2.1.2. Sélection
I.2.2. Biotechnologies de la reproduction dans les programmes d’amélioration génétique
I.3. Présentation du programme d’amélioration génétique du zébu Gobra
I.3.1. Situation géographique et zone d’emprise du Centre de Recherches Zootechniques de Dahra
I.3.2. Objectif et critères de sélection du programme d’amélioration génétique
I.3.3. Mise en œuvre et évolution du programme d’amélioration génétique
I.3.3.1. Constitution du troupeau de fondation durant la période de 1952 à 1966
I.3.3.2. Sélection des animaux durant la période de 1966 à 1990
II.3.3.2.1. Période de 1966 à 1972
I.3.3.2.2. Période de 1972 à 1990
I.3.3.3. Noyau de conservation des animaux de 1990 à nos jours
I.3.4. Moyens techniques de mise en œuvre du programme d’amélioration génétique
I.3.4.1. Identification des animaux
I.3.4.2. Alimentation des animaux
I.3.4.3. Gestion de la reproduction des animaux
I.3.4.4. Allotement des animaux
I.3.4.5. Suivi sanitaire des animaux
I.3.4.6. Collecte, enregistrements et sauvegarde des données collectées sur les animaux
I.4. Principaux résultats du programme d’amélioration génétique du zébu Gobra
I.4.1. Diffusion des géniteurs issus du programme de sélection du zébu Gobra
I.4.2. Principales connaissances acquises à travers les activités de recherches du CRZ de Dahra
I.4.2.1. Activités de recherches menées sur la croissance des zébus Gobra
I.4.2.1.1. Etude du comportement pondéral du zébu Gobra comparativement aux races exotiques importées Pakistanaises et Guzéra
I.4.2.1.2. Etude sur l’extériorisation des potentialités génétiques du zébu Gobra
I.4.2.2. Activités de recherches menées sur la reproduction du zébu Gobra
I.4.2.2.1. Détermination de l’âge moyen au premier vêlage et de l’intervalle moyen entre vêlages des Gobra
I.4.2.2.2. Etude sur la physiologie de la reproduction du Gobra
I.4.2.2.2.1. Etude de la puberté chez les femelles Gobra
I.4.2.2.2.2. Etude des chaleurs des femelles Gobra
I.4.2.2.2.3. Etude de la durée de gestation des femelles Gobra
I.4.2.2.2.4. Essais de synchronisation de l’œstrus des femelles Gobra
I.4.2.2.2.5. Etude de l’involution utérine et de la « période de service » des femelles Gobra
I.4.2.3. Autres activités de recherches
I.4.2.3.1. Etude de la mortalité bovine au CRZ de Dahra
I.4.2.3.2. Etablissement d’une formule barymétrique adaptée au zébu Gobra
I.5. Discussion
Conclusion partielle
Chapitre II : Evaluation des performances pondérales et reproductrices du zébu Gobra au CRZ de Dahra
Introduction partielle
II.1. Matériel et méthodes
II.1.1. Collecte des données
II.1.1.1. Evolution des performances pondérales
II.1.1.2. Evolution des performances reproductives des femelles
II.1.2 Analyses statistiques
II.2. Résultats et discussion
II.2.1. Résultats
II.2.1.1. Evolution des performances pondérales
II.2.1.1.1. Evolution du poids des Gobra en fonction de l’âge
II.2.1.1.2. Performances pondérales en fonction du sexe
II.2.1.1.3. Performances pondérales en fonction des phases du programme de sélection
II.2.1.1.4. Performances pondérales en fonction des années de naissances
II.2.1.2. Evolution des performances reproductrices
II.2.1.2.1. Evolution de l’âge au vêlage du premier produit
II.2.1.2.2. Evolution du nombre de produits (directs et indirects)
II.2.1.2.3. Evolution de l’intervalle inter-vêlage des femelles
II.2.1.3. Modèle d’accroissement logistique de l’évolution du poids des Gobra en fonction de l’âge
II.2.2. Discussion
II.2.2.1. Evolution des performances pondérales
II.2.2.1.1. Performances pondérales des Gobra en fonction de l’âge et performances pondérales en fonction du sexe
II.2.2.1.2. Performances pondérales des Gobra en fonction de l’année de naissance et des phases du programme de sélection
II.2.2.2. Performances reproductives des Gobra
II.2.2.3. Modèle d’accroissement logistique de l’évolution du poids des Gobra en fonction de l’âge
Conclusion partielle
Chapitre III : Caractérisation génétique des zébus Gobra au CRZ de Dahra
Introduction partielle
III.1. Matériel et méthodes
III.1.1. Caractérisation phénotypique
III.1.1.1. Population d’étude
III.1.1.2. Collecte des données
III.1.1.3. Analyses statistiques des données
III.1.2. Caractérisation génotypique
III.1.2.1. Sites d’étude
III.1.2.2. Population d’étude
III.1.2.3. Prélèvements sanguins
III.1.2.4. Extraction d’ADN
III.1.2.5. Génotypage des individus
III.1.2.5.1. Dosage de l’ADN
III.1.2.5.2. Amplification par la méthode Touch Down et migration des marqueurs microsatellites
III.1.2.6. Analyses génétiques et statistiques des données
III.1.2.6.1. Impact des erreurs techniques
III.1.2.6.1.1. Description des erreurs techniques
III.1.2.6.1.2. Détection de l’impact des erreurs techniques
III.1.2.6.1. Variabilité génétique
III.1.2.6.1.1. Description des principaux paramètres de variabilité génétique
III.1.2.6.1.2. Détermination de la variabilité génétique
III.1.2.6.2. Equilibre génétique
III.1.2.6.2.1. Description des paramètres d’équilibre génétique
III.1.2.6.2.2. Evaluation de l’équilibre génétique
III.1.2.6.3. Différenciation génétique
III.1.2.6.3.1. Description des principaux paramètres de différenciation génétique
III.1.2.6.3.2. Estimation des paramètres de différenciation
III.1.2.6.4. Structure génétique
III.1.2.6.4.1. Descriptions des principales analyses de structuration génétique
III.1.2.6.4.2. Détermination de la structuration génétique
Conclusion générale

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