Les principaux traitements du cancer du sein

Généralités sur le cancer du sein 

L’anatomie du sein

Le sein est une glande exocrine hormono-dépendante qui renferme la glande mammaire. Il s’agit d’un organe composé de quinze à vingt compartiments, séparés par du tissu adipeux. Chacun de ces compartiments est constitué de canaux se terminant par des lobules.

Les canaux sont rattachés à un point central appelé mamelon. Les lobules se situent à l’extrémité de ces canaux. Leur rôle est de produire le lait en période de lactation. Les canaux transportent ensuite le lait vers le mamelon. Le sein abrite aussi des vaisseaux sanguins qui irriguent le sein et des ganglions qui font partie du système lymphatique, possédant un rôle immunitaire. Les vaisseaux lymphatiques transportent la lymphe dont le filtrage naturel est assuré continuellement par les ganglions lymphatiques, situés sur le parcours des vaisseaux. Ils retiennent et détruisent les bactéries et d’autres substances nocives. Les ganglions lymphatiques sont regroupés près du sein :
– Sous le bras : ganglions axillaires
– Dans la région de la clavicule : ganglions sus- et sous-claviculaires,
– Et derrière le sternum : ganglions mammaires internes.

Mécanismes physiopathologiques 

Il existe différentes étapes identifiées dans le développement d’un cancer :
– Dans un premier temps, il se produit une lésion majeure au niveau de l’ADN d’une cellule ; il en résulte une transformation de cette cellule.
– Dans un second temps, la cellule transformée se développe et prolifère en formant un groupe de cellules transformées identiques.
– Enfin, la cellule acquiert les caractéristiques d’une cellule cancéreuse : elle se multiplie de façon anarchique. L’évolution se fait d’abord localement, puis peut s’étendre via le sang et la lymphe à d’autres endroits du corps où se forment les métastases.

Cette transformation de la cellule normale en cellule cancéreuse est un processus long, qui peut durer des dizaines d’années. Au terme de cette transformation, la cellule cancéreuse a acquis un certain nombre de caractéristiques :
– L’indépendance vis-à-vis des signaux qui régulent habituellement sa croissance et sa division,
– La capacité à échapper au processus de mort cellulaire programmée,
– La capacité à se diviser indéfiniment.
Ultérieurement, dotées de ces caractéristiques, les cellules cancéreuses parviennent à provoquer la formation de nouveaux vaisseaux sanguins qui irrigueront la tumeur et l’alimenteront en oxygène et en nutriments. Il s’agit de l’angiogenèse.

Cette étape est primordiale car, sans irrigation sanguine, la tumeur ne pourrait pas se développer. Grâce à cela, les cellules cancéreuses deviennent capables de s’insinuer dans les tissus sains voisins et de migrer dans l’organisme pour donner des métastases. De plus, les cellules cancéreuses sont capables de détourner les cellules qui les entourent et de les utiliser à leur avantage. Une tumeur est formée par un agglomérat de cellules cancéreuses et de cellules normales, qui collaborent entre elles. Toutefois, toutes les cellules cancéreuses ne donnent cependant pas des cancers menaçant l’organisme. Le système immunitaire est capable de détecter les cellules anormales et de les éliminer. Si ces défenses sont débordées, le cancer se développe. Le cancer du sein s’étend localement et se dissémine initialement aux ganglions lymphatiques régionaux et/ou par voie hématogène. Le cancer du sein métastatique peut affecter presque tous les organes du corps, le plus souvent, les poumons, le foie, les os, le cerveau et la peau.

On distingue [2] :
– les cancers canalaires : cancers qui débutent dans les canaux galactophoriques. Il en existe deux types : le carcinome canalaire in situ (CCIS) qui est le plus précoce et le carcinome canalaire infiltrant (CCI) qui est le plus fréquent.
– les cancers lobulaires : cancers qui débutent dans les lobules galactophoriques terminaux. Il en existe deux types : le carcinome lobulaire in site (CLIS) qui n’est pas une tumeur mais qui augmente les risques de développer un cancer par la suite et le carcinome lobulaire infiltrant (CLI) qui débute dans les glandes mammaires puis se propage aux autres tissus du sein, il est rare.
– Le cancer inflammatoire du sein : rare.
L’extension du cancer du sein se fait avant tout vers les ganglions axillaires de l’aisselle. L’envahissement des ganglions mammaires internes est lié soit à l’atteinte des ganglions axillaires (par inversion du flux lymphatique), soit au siège de la tumeur.

Epidémiologie 

En 2017, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, près de 60000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France. [3] D’après les données de la santé publique [4] :

– Avec environ 54 000 nouveaux cas et 12 000 décès par an, le cancer du sein se situe au 2e rang des cancers et au 3e rang de la mortalité par cancer. C’est le cancer le plus fréquent chez la femme en France.
– L’incidence du cancer du sein a beaucoup augmenté ces dernières décennies, mais une rupture de tendance est observée depuis 2005. Le taux de mortalité baisse depuis 1995 et la survie s’améliore au cours du temps.
– La France se situe au 8e rang parmi les pays de l’Union européenne ayant les plus hauts niveaux d’incidence et au 10e rang en termes de mortalité.
– Chez l’homme, le cancer du sein est rare. Il représente moins de 1 % de l’ensemble des cancers du sein et moins de 0,5 % des cancers chez l’homme. L’âge de survenue est en général plus élevé que chez les femmes, en moyenne vers 65-70 ans sauf en cas d’association avec un cancer de la prostate
– Les taux d’incidence demeurent plus élevés dans les régions les plus développées mais la mortalité est beaucoup plus élevée dans les pays pauvres.

Symptômes cliniques 

Les symptômes sont représentés par des manifestations anormales provoquées par le cancer. Les symptômes ci-dessous ne sont pas spécifiques au cancer au sein mais peuvent être un signal d’alarme [5] :
✓ Une masse dans le sein
Cette masse ou boule est en général non douloureuse, de consistance dure et présente des contours irréguliers.
✓ Des ganglions durs au niveau de l’aisselle
Une ou plusieurs masse(s) dures à l’aisselle signifient parfois qu’un cancer du sein s’est propagé aux ganglions axillaires. Les ganglions restent toutefois indolores.
✓ Des modifications de la peau du sein et du mamelon
o Une modification de la peau : rétraction, rougeur, œdème ou aspect de peau d’orange,
o Une modification du mamelon ou de l’aréole : rétraction, changement de coloration, suintement ou écoulement,
o Des changements de forme du sein,
o Une rougeur, un œdème et une chaleur importante au niveau du sein peuvent être le signe d’un cancer du sein inflammatoire.
✓ Les autres symptômes
Si le cancer n’est pas diagnostiqué dès l’apparition des premiers symptômes, la tumeur peut grossir et se propager vers d’autres parties du corps, entraînant ainsi d’autres symptômes dits plus tardifs, tels que :
o Des douleurs osseuses.
o Des nausées, une perte d’appétit, une perte de poids et une jaunisse.
o Un essoufflement, une toux et un épanchement pleural.
o Des maux de tête, une vision double et une faiblesse musculaire.

Facteurs de risque 

Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Posséder un ou plusieurs facteurs de risque n’induit pas forcement le développement d’un cancer du sein. Inversement, il est possible qu’une personne n’ayant aucun facteur de risque soit atteinte de ce cancer. On distingue [6] :
– Les facteurs de risque liés à l’âge
Près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans [4]. Le risque d’avoir un cancer du sein augmente avec l’âge même s’il peut atteindre des sujets plus jeunes. Le cancer du sein se développe le plus souvent autour de 60 ans. Près de 50% des cancers du sein sont diagnostiqués entre 50 et 69 ans et environ 28% sont diagnostiqués après 69 ans. C’est la raison pour laquelle toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans sont invitées, dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein, à réaliser sans avance de frais, tous les deux ans, une mammographie prise en charge à 100% par l’Assurance Maladie. [4]
– Les facteurs de risque liés à certains antécédents médicaux personnels et familiaux
✓ Les antécédents personnels de maladies (cancer du sein, de l’ovaire et/ou de l’endomètre) : En plus du risque de récidive du cancer au niveau du sein traité, une femme qui a eu un cancer du sein a un risque 3 à 4 fois plus élevé de développer un nouveau cancer du sein qu’une femme du même âge. [4] En cas d’affections bénignes mammaires, seules celles qui sont associées à la prolifération du tissu mammaire, comme les hyperplasies, font augmenter le risque de cancer du sein. L’hyperplasie atypique se caractérise par la multiplication rapide de cellules ou par une augmentation du nombre de cellules dans le sein. Les femmes atteintes d’une hyperplasie atypique ont 3 à 5 fois plus de risque de développer un cancer du sein. Un examen clinique des seins régulier ou une mammographie réalisée chaque année sont recommandés. Les femmes atteintes d’une affection proliférative bénigne dont les cellules semblent normales (cellules non atypiques) ont un risque de cancer du sein inférieur à celles présentant une hyperplasie atypique mais tout de même plus élevé que le risque de la population générale (1,5 à 2 fois supérieur).
✓ L’exposition à des radiations médicales Une irradiation du thorax peut augmenter le risque de cancer du sein. Le niveau de risque est en rapport avec la dose totale reçue et l’âge de la femme. Les femmes jeunes (avant 30 ans) qui ont eu des radiothérapies répétées du thorax ou un traitement par irradiation (radiothérapie) sur le thorax pour traiter un autre cancer ont un risque plus élevé de cancer du sein. [7] Les femmes qui ont eu dans l’enfance une radioscopie des poumons dans le cadre de la recherche d’une primo-infection de la tuberculose ont un risque plus élevé de cancer du sein.
✓ Les antécédents familiaux de cancers (sein, ovaire, …) Près de 20 à 30% des cancers du sein se manifestent chez des femmes ayant des antécédents familiaux de cancers dont des cancers du sein, par exemple plusieurs cas de cancer du sein dans la même famille.
✓ Les prédispositions génétiques au cancer du sein Lorsque plusieurs personnes d’une même famille sont atteintes du même cancer, il peut s’agir d’un cancer héréditaire dû à une anomalie génétique. Seule une petite partie des cancers du sein, environ 5 à 10%, est attribuable à une mutation génétique et donc héréditaire. [9] La recherche a permis d’identifier un certain nombre de mutations génétiques favorisant la survenue de cancers du sein. Le plus souvent, celles-ci portent sur des gènes appelés BRCA1 (BReast Cancer 1 : gène 1 du cancer du sein) et le BRCA2 (BReast Cancer 2 : gène 2 du cancer du sein). [10] Être porteur d’une mutation sur l’un de ces gènes ne se traduit pas systématiquement par l’apparition d’un cancer, mais augmente le risque d’en développer un. D’autres syndromes rares de prédisposition font augmenter le risque de cancer du sein, il s’agit de la mutation de gènes, impliqués dans la réparation de l’ADN ou l’arrêt de la multiplication des cellules en cas de lésion au niveau de l’ADN (T53, CHEK2, ATM, STK11).
– Les facteurs de risque liés au mode de vie tels que la consommation d’alcool et de tabac, un surpoids ou encore pas ou peu d’activité physique peuvent favoriser l’apparition d’un cancer du sein. La consommation de boissons alcoolisées est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers dont le cancer du sein. Elle augmente le taux d’œstrogène qui joue un rôle important dans le développement des cellules du cancer du sein. Le surpoids (IMC compris entre 25 et 29,9) et l’obésité (IMC de 30 ou plus) augmentent le risque de cancer du sein chez la femme ménopausée. A l’inverse, l’activité physique régulière est associée à une diminution de risque de cancer du sein après la ménopause.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : Les généralités
A. Généralités sur le cancer du sein
1. L’anatomie du sein
2. Mécanismes physiopathologiques
3. Epidémiologie
4. Symptômes cliniques
5. Facteurs de risque
6. Récepteurs hormonaux et principaux gènes de prédispositions
7. Dépistage organisé du cancer du sein
8. Bilans et outils de diagnostic
9. Les différentes classifications et les différents stades du cancer du sein
B. Les principaux traitements du cancer du sein
1. Les principaux traitements selon le type de cancer du sein
2. Les traitements locaux
3. Les traitements systémiques
4. Le suivi
5. Les marqueurs tumoraux
C. Généralités sur l’image de soi
1. Définitions
2. L’altération de l’image de soi en oncologie
Partie II : Le pharmacien : rôle d’accompagnant de l’image de soi
A. Un acteur potentiel du bien-être des patientes
1. Aspects réglementaires
2. Rôle du pharmacien dans l’amélioration de l’image de soi de la patiente
B. Retrouver confiance par une prise en charge esthétique
1. Les cheveux : l’agression de l’image redoutée
2. Préserver l’image de soi et le bien-être par une mise en beauté
3. Les seins : retrouver sa féminité
C. Exemple d’une mise en place d’un entretien pharmaceutique axé sur l’image de soi
1. Cas de Mme D
2. Cas de Mme L
3. Discussion
Partie III : Le pharmacien, rôle dans l’éducation du patient et rôle d’information
A. Le pharmacien, un acteur de la santé publique
1. Le pharmacien, rôle d’écoute et d’information du patient
2. Rôle d’aide au dépistage précoce du cancer du sein
B. L’accompagnement des patients à l’officine
1. Les missions du pharmacien selon le code de la santé publique
2. L’éducation thérapeutique du patient [148]
3. Les entretiens pharmaceutiques
4. Développement des traitements anticancéreux disponibles à l’officine
C. Les médicaments anticancéreux utilisés dans le cadre du cancer du sein disponibles en officine de ville
1. Les antimétabolites antipyrimidiques
2. Les vinca-alcaloïdes
3. Les thérapies ciblées
4. L’hormonothérapie
D. Les effets secondaires et les conseils associés applicables en officine
1. Limiter les risques liés à l’hématotoxicité
2. Limiter les difficultés alimentaires
3. Limiter les troubles du transit
4. Limiter la toxicité cutanéo-muqueuse et phanérienne
5. Limiter le lymphœdème
6. Limiter les radiodermites
7. Limiter les effets secondaires de l’hormonothérapie
E. Etude de cas
1. Questionnaire patientes axé sur la connaissance des traitements
2. Cas de Mme T
F. Améliorer le moral des patients
1. Le soutien psychologique
2. Les associations
3. Le bien-être physique et moral
G. Réseau et cancer du sein
1. Les sites et applications pour aider les patients dans la vie quotidienne
2. Monseinetmoi.com
CONCLUSION
ABREVIATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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