Generalites sur l’agriculture de conservation (ac)

 Formulation du problème

Les pays des zones sahéliennes de l’Afrique de l’Ouest connaissent un problème croissant de dégradation des sols, limitant ainsi le développement des productions AgroSylvo-Pastorales (ASP). La majorité des sols sahéliens dont ceux du Burkina Faso ont une médiocre fertilité chimique et sont sensibles à la battance et à l’érosion (Deville, 1996 ; Kabrah et al., 1996 ; Sedogo et al., 1997 cités par Keré, 2009). Dans ces reglons, les conditions climatiques très précaires, l’explosion démographique et l’état de pauvreté accrue des sols ne permettent plus un maintien de l’équilibre entre l’exploitation faite par l’homme des ressources naturelles et leur régénération dans l’espace et dans le temps (Kambiré, 2002). L’exposition du sol à l’action directe des pluies dans certaines zones du fait de l’absence de la végétation ou de son développement trop réduit à certaines périodes, a pour conséquence le développement du ruissellement et de l’érosion, engendrant ainsi la dégradation des surfaces cultivables (Kambiré, 2002).

Un tel déséquilibre appelle à la mise en place des systèmes de culture adéquats et capables de préserver les sols cultivés d’une éventuelle dégradation tout en permettant une productivité acceptable et un développement durable satisfaisant les besoins des générations présentes sans compromettre la possibilité pour les générations futures de satisfaire les leurs (Michel et al., 1994 cités par Millogo, 2002). Pour ce faire, plusieurs études ont été réalisées au Burkina pour promouvoir les différentes techniques de gestion durable des ressources en terre. Ces études ont démontré que ces techniques ont effectivement eu des effets positifs sur la récupération des terres et sur la sécurité alimentaire des populations. Néanmoins, elles soulignent que malgré les acquis et les avancées, ces techniques doivent être consolidées et améliorées par d’autres opérations. Il est notamment suggéré d’évoluer progressivement des actions mécaniques vers des démarches plus biologiques comme l’Agriculture de Conservation (AC).

En outre, compte tenu du niveau de pauvreté de la majorité des populations rurales, Kambiré (2002) recommande que toute technique de CES, pour être adoptée doit être peu coûteuse et de préférence basée sur des ressources renouvelables. Mais aussi, il est important que ces techniques soient d’une part accessibles au milieu et d’autre part, utiles aux producteurs. Tel est le principe qu’adopte le projet « Promotion de l’Agriculture de Conservation parmi les Petits producteurs d’Afrique de l’Ouest et du Centre (SCAP) », qui mène depuis deux ans des activités pour développer et promouvoir des systèmes d’AC adaptés aux conditions agro écologiques et socioéconomiques des producteurs. L’AC repose sur trois principes fondamentaux: i) travail minimal du sol; ii) couverture permanente du sol et iii) rotation/association culturales. Dans le contexte sahélien du Burkina Faso, l’AC devrait permettre de protéger les sols contre la dégradation dont l’érosion physique et accroître les productions agricoles de façon importante. Elle a donc un rôle important à jouer d’autant plus que les cultures sont soumises à une pluviométrie irrégulière dans le temps et dans l’espace. Plusieurs auteurs tels que ACT (2008), Baudreon et al. (2007) ; Kaumbutho et al. (2007) ; Shetto et Owenya (2007) ; Lahmar et al. (2006), IIRR and ACT (2005) ont montré l’importance et la rentabilité des systèmes d’AC. Ces systèmes sont par conséquent considérés comme une voie prometteuse d’intensification de la production agricole qui respecte simultanément l’environnement (M’Biandoun et al., 2009). Par ailleurs, Giller et al. (2009) et d’autres auteurs comme BOlliger et al. (2006) et Serpentié (2009) affirment qu’en zone intertropicale, l’adoption de l’AC reste limitée. En effet, les opérations de diffusion de l’AC dans cette zone sont encore très récentes. On est toujours à un stade d’introduction car, l’AC est une technologie dont l’opérationnalisation doit varier selon l’environnement socio-économique et agroécologique. La prise en compte des réalités locales est donc d’autant plus importante pour sa valorisation.

Qu’entend-on par Agriculture de Conservation (AC) ?

Un nouveau mode de production agricole, l’Agriculture de Conservation (AC), est promu depuis 2001 lors des conférences internationales biannuelles sous l’égide de la FAO (Serpentié, 2009). Ce nouveau mode de production fut défini par plusieurs auteurs, mais avec une même idée générale. L’AC représente une famille de systèmes de culture obéissant simultanément à trois principes techniques: travail du sol minimal, couverture du sol permanente et combinaisons d’espèces cultivées dans le temps (rotations) ou dans l’espace (associations) (Djamen et al., 2005 ; Triomphe et al., 2007 ;). Les travaux du sol (labour, sarclage, buttage) sont absents ou exceptionnels. En effet, l’AC se définit par des opérations culturales particulières dont l’objet est de favoriser ou restaurer l’activité biologique dans le sol, en vue de multiples bénéfices pour la santé des plantes, la réduction des risques, l’économie d’interventions culturales et d’intrants (Séguy et al., 2007, cités par Serpentié, 2009). Elle fédère ainsi un ensemble de systèmes de culture nommés défriches-paillis, semis direct sous couverture végétale (SCV), et zéro labour, qui répondent aux trois conditions requises (Serpentié, 2009).

Comparaison entre l’agriculture conventionnelle et l’AC 

• Travail minimum du sol ou une absence de labour (1er principe)
Dans l’agriculture conventionnelle, les paysans labourent leurs champs pour améliorer la structure du sol et lutter contre les mauvaises herbes. Mais à long terme, cela détruit la structure du sol et contribue à la baisse de sa fertilité (IIRR and ACT, 2005). En effet, les travaux du sol favorisent la dégradation du sol par perte de stabilité structurale, appauvrissement biologique et accroissement de l’érodibilité des sols cultivés.

• Une couverture (permanente) du sol (2e principe)
En agriculture conventionnelle, les paysans retirent ou brûlent les résidus de culture ou les enfouissent dans le sol par labour. Le sol ainsi laissé nu est facilement lavé par la pluie ou soufflé par le vent (IIRR and ACT, 2005). En AC, l’accent est mis sur la couverture végétale du sol. Cette couverture peut être constituée de résidus de la récolte précédente   ou de végétaux apportés et étalés sur le sol (couvertures mortes), ou de plantes de couverture   occupant le terrain avant la culture principale ou plantées en association (Capillon et Seguy, 2002).

Les résidus de culture et le mulch laissés dans le champ protègent le sol contre l’érosion et limitent le développement des mauvaises herbes (IIRR et ACT, 2005). En effet, l’AC remplace certaines fonctions du travail du sol (par exemple assurer le désherbage) et vise à protéger le sol des intempéries, à stimuler les processus biologiques responsables de la structuration des sols, à accroitre la richesse organique et biologique du sol et enfin, à augmenter la disponibilité en nutriments par l’accroissement de leurs flux et conférant ainsi une meil/eure efficience aux engrais (Djamen et al., 2005; Nyende et al., 2007). Lorsque le sol est couvert et que ses horizons supérieurs ne sont plus perturbés, des mécanismes de régulation biologique s’activent: réduction de l’infestation adventive, de la pression et de la propagation de certains ravageurs et pathogènes (Hol/and, 2004; Triomphe et al., 2007; Serpentié, 2009).

• Rotations et associations culturales (3e principe)
Dans le système conventionnel (dans certaines règions), la même culture est souvent pratiquèe chaque annèe sur la même parcelle. Cette pratique favorise le développement des mauvaises herbes, des maladies et de certains insectes nuisibles. Dans l’AC, ces risques sont minimisés grâce aux rotations/associations des cultures. Cela aide également à maintenir la fertilité du sol (IIRR and ACT, 2005). La combinaison d’espèces ou de variétés cultivées dans le temps ou dans l’espace vise à améliorer l’exploitation du profil du sol et limiter la spécialisation et la diffusion parasitaire (Serpentié, 2009). La combinaison des trois principes conduit ainsi à une « intensification écologique », à savoir le rapprochement des paramètres de l’agro ècosystème « conventionnel» régulièrement perturbé, appauvri en biodiversité, gourmand en énergie et facteurs chimiques, vers ceux d’un écosystème naturel (Triomphe et al., 2007 ; Serpenité, 2009).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: GENERALITES
Chapitre 1: GENERALITES SUR L’AGRICULTURE DE CONSERVATION (AC)
1. Formulation du problème
2. Qu’entend-on par Agriculture de Conservation (AC) ?
3. Comparaison entre l’agriculture conventionnelle et l’AC
4. Avantages de l’AC
5. Potentialités et limites de l’AC
5.1. Potentialités
5.2. Limites
6. Bref aperçu sur le concept « Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) »
Chapitre 2: GENERALITES SUR LES ZONES D’ETUDE
]. Village de Yilou
1.1. Situation géographique
1.2. Climat, hydrographie et pluviosité
1.3. Sols et végétation
1.4. Popu lation et activités
2. Village de Tangaye
2.1. Situation géographique
2.2. Climat, hydrographie et pluviosité
2.3. Sols et végétation
2.4. Population et activités
3. Villages de Louargou et de Natiaboani
3.1. Situation géographique
3.2. Climat, hydrographie et pluviosité
3.3. Sols et végétation
3.4. Population et activités
DEUXIEME PARTIE: METHODOLOGIE, RESULTATS ET DISCUSSION
Chapitre 1 : MATERIEL ET METHODES
1. Matériel
1.1. Spéculations utilisées
1.2. Matériel technique
1.3. Fumures minérales
1.4. Herbicides
2. Méthodes
2.1. Disposition des parcelles du champ école SCAP
2.2. Suivi des parcelles
2.3. Conduite des enquêtes
2.4. Traitement des données
Chapitre 2: RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. RESULTATS
1.1. Raisons déterminant la participation aux groupes FFS
1.2. Caractéristiques des producteurs
1.2.1. Caractéristiques socio-économiques
1.2.2. Caractéristiques de structure
1.2.2.1. Taille et ressources foncières des exploitations
1.2.2.2. Equipements agricoles
1.2.2.3. Cheptel des exploitations
1.2.3. Gestion des résidus de cultures et pratiques agricoles
1.2.3.1. Gestion des résidus de cultures
1.2.3.2. Pratiques agricoles
1.2.4. Caractéristiques de performances agricoles
1.3. Indicateurs paysans d’appréciation des systèmes d’AC testés
1.3.1. Evaluation des systèmes
1.3.1.1. Evaluation des systèmes dans la Région Nord
1.3.1.2. Evaluation des systèmes dans la Région Est
1.3.2. Typologie des indicateurs
1.4. Performances économiques des systèmes testés
1.4.1. Rendelnents grains
1.4.2. Temps de travaux de quelques systèmes
1.5. Adoption des plantes de couverture
1.6. Recommandations (dans le but d’améliorer les systèmes testés)
1.6.1. Systèmes à améliorer
1.6.2. Systèmes à préconiser aux producteurs
2. DISCUSSIONS
2.1. Raisons déterminant la participation aux groupes FFS
2.2. Caractéristiques des producteurs
2.3. Indicateurs paysans d’appréciation des systèmes d’AC
CONCLUSION GENERALE

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *