Généralités sur la pharmacie hospitalière

Généralités sur la pharmacie hospitalière

L’amélioration de la qualité des soins relève non seulement de la responsabilité du médecin, à travers l’élaboration d’un bon diagnostic, mais aussi de la collaboration du pharmacien qui joue un rôle très important dans la gestion et la dispensation du médicament. Au cours de la dernière décennie, la consommation mondiale de médicaments a connu une progression spectaculaire. En 2012, le marché mondial du médicament a été évalué à 856 milliards de dollars (contre moins de 200 milliards de dollars en 1990) [14]. Partout dans le monde, le médicament occupe une place centrale dans le fonctionnement des services de santé. En Afrique, il représente jusqu’à 50% des dépenses de santé des ménages et entre 20 à 30% du total des coûts de fonctionnement des établissements sanitaires publics et privés [1]. L’OMS et les ministres Africains de la santé ont lancé l’Initiative de Bamako (IB) en 1987. Elle vise la fourniture de médicaments essentiels et leur utilisation rationnelle dans le contexte des soins de santé primaires, d’abord dans les pays africains mais par la suite élargi à d’autres régions. L’IB introduit l’élément de recouvrement des coûts ainsi que la gestion communautaire de l’approvisionnement en médicaments et des ventes. Afin d’essayer de répondre aux besoins sanitaires des PED, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) propose une stratégie de politique pharmaceutique axée sur le Médicament Essentiel Générique (MEG). Déjà en 1975, une liste des MEG avait été élaborée par l’OMS [2], et publiée auprès des Etats membres en 1977 [3]. Elle doit leur permettre de focaliser leur système d’approvisionnement sur les MEG, particulièrement en Afrique où plus de 90% des médicaments sont importés et où le système d’approvisionnement devrait constituer une pièce maîtresse des politiques de santé publique [3]. C’est ainsi que vers les années 1990, le Mali opta pour une stratégie de politique pharmaceutique nationale (PPN) axée sur le Médicament Essentiel Générique (MEG); qui a été adoptée le 12 juin 1998. Au Mali, l’approvisionnement se fait suivant le Schéma Directeur d’Approvisionnement et de Distribution en Médicament Essentiel (SDAD-ME) [6]. Les Etablissements Publics Hospitaliers (EPH) constituent le dernier recours dans le système des prestations de soins au Mali. Ils reçoivent et hospitalisent un nombre très important des malades [6]. De plus en plus d’énormes difficultés de fonctionnement des pharmacies hospitalières du Mali sont rapportées particulièrement en ce qui concerne leur approvisionnement en MEG [5]. Il s’agit entre autres des erreurs de quantification, des insuffisances liées aux procédures comptables et gestionnaires, de l’usage inapproprié des médicaments, des ruptures de stock et/ou de manque de certains médicaments essentiels qui entravent la réalisation effective des missions des pharmacies hospitalières . Cette situation pourrait affecter le fonctionnement des hôpitaux, en les empêchant de réaliser leur mission qui est essentiellement centrée sur la production des soins de qualité.

EVOLUTION DU SYSTEME DE SANTE DU MALI

Politique sanitaire du Mali

Présentation des données sociodémographiques du Mali  :
Le Mali est un pays continental de 1.241.238 km², situé dans la bande soudano sahélienne de l’Afrique de l’Ouest. Le pays partage 7200 km de frontières avec 7 autres pays, à savoir : l’Algérie au Nord, le Niger et le Burkina-Faso à l’Est, la Côte d’Ivoire et la Guinée au Sud, le Sénégal et la Mauritanie à l’Ouest. Pays de plaines et de bas plateaux, son relief est peu élevé et peu accidenté, l’altitude moyenne est de 500 mètres. Il subit un climat sahélien rythmé par la canicule des mois de Mars à fin Juin puis la saison de pluies de Juillet à Octobre et enfin la saison froide de Novembre à Février. La population est estimée en 2009 à 14.517.176 habitants avec un taux d’accroissement de 2,2%. Cette population assez jeune (46.06% de moins de 15 ans), est essentiellement rurale (73.6% selon le dernier recensement). La densité est de 11,69 habitants au km². Le Mali compte huit régions administratives en plus du district de Bamako qui est la capitale. Chaque région est divisée en cercles. Les cercles sont subdivisés en communes. Il y a au total 703 communes dont 684 communes rurales et 19 communes urbaines (y compris les 6 communes de Bamako). L’économie est basée essentiellement sur l’agriculture, l’élevage, la pêche (secteur rural 35% du produit intérieur brut) et l’exploitation minière.

Situation sanitaire du Mali :
La situation sanitaire de la population du Mali est le reflet du niveau actuel de développement socio –économique. Cette situation reste toujours préoccupante malgré l’augmentation de la part des dépenses récurrentes de santé dans le budget de l’Etat (8,1% en 1995 à 10,01% en 2006) et les efforts déployés par le secteur de la santé. En dépit des efforts du gouvernement par l’amélioration de la couverture sanitaire (58% de la population ont accès aux services de santé de base dans un rayon de 5Km), la demande de soins de santé demeure encore faible. Seulement 42% des ménages demandent des services de santé formels. Cette situation pourrait s’expliquer entre autres par :
– des problèmes d’accessibilité financière au service de santé;
– l’insuffisance quantitative et qualitative du personnel sanitaire et social, notamment l’insuffisance de personnel spécialisé et sa mauvaise répartition géographique.
– le faible niveau d’information et d’éducation, et le faible niveau d’instruction, d’alphabétisation de la population ;
– certaines pratiques coutumières et/ou traditionnelles souvent néfastes pour la santé ;
– l’insuffisance de l’implication des communautés dans la gestion des problèmes de santé.
– l’insuffisance du plateau technique des structures de santé.

L’Organisation du système de santé et l’offre de soins :

Le système de santé du Mali est organisé selon les dispositions de la politique sectorielle de santé et de population. Cette politique sectorielle consacre la différenciation des missions par niveau, ce qui est la concrétisation de l’une des orientations de l’Organisation Mondiale de la Santé, à savoir que « Le pouvoir de décision et les structures qui le sous-tendent doivent se rapprocher le plus possible du niveau opérationnel ou d’exécution, c’est-à-dire au niveau du District Sanitaire ».

Le système de l’offre de soins au Mali :
Au Mali, le système de prestations de soins est organisé sous forme pyramidale :
– la base est constituée par les Centres de Santé Communautaires qui correspondent au premier niveau de contact de la population avec le système de santé. Le deuxième niveau de contact de ce premier échelon est le Centre de Santé de Référence (Hôpital de District sanitaire).
– au second échelon, il y a les établissements publics hospitaliers de deuxième référence.
– au sommet de la pyramide, il y a la troisième référence : c’est-à-dire les hôpitaux nationaux qui sont des Etablissements Publics Hospitaliers (EPH) de dernier recours ayant le statut de centre hospitalier – universitaire (CHU). Conformément aux orientations de l’Initiative de Bamako, il a été institué un système de recouvrement des coûts des prestations, des actes et des médicaments à tous les niveaux. La politique pharmaceutique est basée sur l’accessibilité financière et géographique des médicaments essentiels génériques. L’approvisionnement se fait à travers le Schéma Directeur d’Approvisionnement en Médicaments Essentiels (SDADME).

Les principaux indicateurs en matière de santé au Mali :
L’un des principaux objectifs du Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social (PDDSS) est l’extension de la couverture sanitaire. Les résultats enregistrés dans ce domaine au 31 décembre 2007 sont : 826 Centres de Santé Communautaires (CSCOM), 59 Centres de Santé de Référence (CS Réf), 7 EPH de deuxième référence, et 4 EPH de troisième référence (CHU).

La Politique Pharmaceutique National (PPN) du Mali

La Politique Pharmaceutique Nationale (PPN) a été adoptée le 12 juin 1998. Cette PPN a pour but de rendre accessible géographiquement, physiquement et financièrement à la population des médicaments essentiels de qualité.

Rappel historique de l’évolution du secteur pharmaceutique du Mali :
1ère étape, 1960-1980 :
Cette étape est caractérisée par la gratuité des soins et des médicaments. Création de la pharmacie d’approvisionnement (PHARMAPPRO) pour l’approvisionnement des hôpitaux en Médicaments et de la pharmacie populaire du Mali (PPM) qui importait des médicaments destinés à la vente.
2ème étapes, 1981-1990 :
– En 1981, la PHARMAPPRO a été dissoute et remplacée par l’office malien de pharmacie (OMP) qui en plus de l’importation de médicaments faisait la recherche à travers la division de la médecine traditionnelle (DMT) et la production par l’usine malienne des produits pharmaceutiques (UMPP).
– En 1982, création de l’inspection de la santé et des affaires sociales (ISAS)
– En 1983, introduction de la notion de médicaments essentiels
– En Septembre 1987 initiative de Bamako (IB)
3ème étapes : 1990 à nos jours :
– En 1990, déclaration de la politique sectorielle de santé et de population
– En 1995, mise en place du schéma directeur d’approvisionnement et de distribution en médicaments essentiels (SDAD-ME) avec l’implication du secteur privé pour appuyer la PPM et des communautés.

La politique sectorielle de santé :
La politique sectorielle de santé et de population, adoptée par le Gouvernement en décembre 1990 se traduit par une volonté explicite et soutenue visant l’amélioration de l’état de santé de la population. Elle fait siens des principes de l’Initiative de Bamako et la stratégie des soins de santé primaire. Elle a retenu quatre stratégies majeures :
– l’extension de la couverture sanitaire et l’amélioration de la qualité des prestations ;
– la disponibilité et l’accessibilité des médicaments essentiels ;
– la participation communautaire dans la gestion du système ;
– la mobilisation des ressources nécessaires au financement du système de santé y compris dans le recouvrement des coûts.

Les objectifs de la PPN :
Au Mali, l’élaboration d’une politique pharmaceutique nationale avait comme objectif général de rendre accessible géographiquement, physiquement et financièrement à la population des médicaments essentiels de qualité. Ses objectifs spécifiques sont :
U+21E5.gif développer des médicaments essentiels génériques (MEG) en dénomination commune internationale (DCI) de qualité à travers tous les circuits de distribution;
U+21E5.gif améliorer les pratiques de prescription et de dispensation des médicaments ;
U+21E5.gif garantir la disponibilité des ME et autres produits pharmaceutiques à travers un système de recouvrement des coûts ;
U+21E5.gif développer la recherche sur la pharmacopée traditionnelle ;
U+21E5.gif promouvoir la production des médicaments traditionnels ;
U+21E5.gif assurer la disponibilité et la qualité des analyses biomédicales par niveau de soins ;
U+21E5.gif assurer la qualité des médicaments et autres produits pharmaceutiques ;
U+21E5.gif développer la complémentarité entre secteurs privé, public et communautaire dans l’approvisionnement et la distribution des médicaments et des autres produits du domaine pharmaceutique.

Conclusion

La politique des médicaments essentiels génériques adoptée par les pays en développement était dans le but de rendre les médicaments accessibles aux populations. Cette étude ne traite pas tous les aspects de l’approvisionnement des pharmacies hospitalières, d’autres études pourront contribuer également à un meilleur approvisionnement de la pharmacie hospitalière au Mali. En effet pour agir sur l’amélioration de la qualité du circuit du médicament dans les établissements de santé une des voies passe par l’informatisation du circuit du médicament. De même une étude sur les ruptures de médicament peut donner un éclairage sur la disponibilité du médicament dans les formations sanitaires. L’accessibilité physique des populations aux médicaments essentiels génériques et dispositifs médicaux reste toujours un problème dans les pharmacies hospitalières. Il est donc urgent, dans le dessein d’améliorer l’accessibilité physique aux médicaments essentiels génériques et dispositifs médicaux, d’évoluer vers l’autonomie des pharmacies hospitalières tant en matière de gestion financière que logistique. Cette amélioration passe également par un effort de la part des autorités compétentes et par une active participation des populations.

 

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Table des matières

I. Introduction
II. Objectifs
III. Généralités
III.1. Présentation du Mali
III.1.1. Politique sanitaire du Mali
III.1.2. La politique pharmaceutique national (PPN) du Mali
III.1.3. Approvisionnement en médicaments essentiels au Mali
III.2. Généralités sur la pharmacie hospitalière
III.2.1. Organisation fonctionnelle de la pharmacie hospitalière
III.2.2. Les modalités de fonctionnement de la pharmacie hospitalière
III.2.3. Schéma d’approvisionnement en produits pharmaceutiques spécifiques aux hôpitaux du Mali
IV. Méthodologie
V. Résultats
VI. Commentaires et discussion
VII. Conclusion

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