Généralités sur la cysticercose

La cysticercose ou ladrerie est une maladie due à l’infestation de l’homme ou du porc par la larve « Cysticercus cellulosae » du vers solitaire Tænia solium. Téniasis et la cysticercose sont deux maladies parasitaires qui, dans le passé, n’ont pas toujours été reconnues pour leur importance. Ils sont désormais constatés comme un vrai problème de santé publique dans certains continents, comme l’Asie, l’Afrique et l’Amérique [1]. La cysticercose figure dans la liste des Maladies Négligées (MN) ou Maladies Tropicales Négligées (MTN) [2, 3]. Il est estimé que 50 000 000 sujets par an sont infectés dans le monde avec 50 000 décès [4, 5]. Une maladie, mondialement répartie, liée aux périls fécaux, la cysticercose existait particulièrement dans les pays en voie de développements [4, 6 – 11]. Le système d’élevage, souvent extensif, favorisait la maladie [6, 9, 10]. Grandmougin a signalé, pour la première fois, en 1901, la présence de la cysticercose à Madagascar [12]. Selon le Ministère de la Santé, Madagascar est l’un des importants foyers mondiaux de la cysticercose [13, 14]. L’OMS définit une zone endémique à la cysticercose lorsque la prévalence de la maladie est supérieure à 10%[13]. Du reste, des études séroépidémiologiques réalisées entre 1992 et 2002 ont montré que la prévalence de la maladie variait de 7 à 21% [13, 14]. En ce qui concernait la cysticercose porcine, la prévalence connue actuellement provient des rapports d’inspection en abattoir, ne reflétant pas la réalité : 2,9% en 2001[10, 15]. Selon une étude réalisée en 2010 portant sur l’évaluation de la perte économique engendrée par la cysticercose à Madagascar, le manque à gagner s’élevait à Ariary 981 512 448 000 dont 35 254 292 034 la perte en élevage [16]. En 2008, le Ministère de la Santé a fixé plusieurs objectifs à savoir la réduction de la prévalence globale de la cysticercose à Madagascar en réduisant de 50 %la morbidité et les complications graves dues à Cysticercus cellulosae en 2010, ensuite de lutter contre les porteurs de Taenia solium, enfin l’intensification à la prévention de la cysticercose [17]. Or des cas grave de NeuroCystiCercose sont toujours présents selon le docteur traitant en Neurologie du Centre Hospitalier Universitaire de Befelatanana. Ces cas graves de NCC témoignent de l’échec de la politique nationale de lutte contre la cysticercose. La question qui se posait était, de savoir la séroprévalence en milieu rural de la cysticercose porcine et aussi de déterminer les facteurs de risque favorisant l’introduction de la cysticercose dans l’élevage.

Généralités sur la cysticercose

Taxonomie ou Classification du parasite responsable

Taenia solium appartient à l’embranchement des helminthes (vers) ; au sous- embranchement des Plathelminthes (vers plats) ; de la Classe des Cestodes (vers plat à corps segmenté) ; au sous classe d’Eucestoda ; De l’ordre des Cyclophyllidea (scolex, avec 4 ventouses, tocostome absent) ; De la Famille des Taeniidae ; Du Genre: Taenia, Espèce solium [1].

Cycle évolutif

Le cycle du T. solium commence par une personne infestée par le ténia ou la téniasis au départ [10, 18] [Figure 1]. Ce dernier est l’hôte définitif, le porc restant l’hôte intermédiaire biologique du parasite [19]. Chez l’hôte définitif, se développe la forme sexuée du parasite tandis que la forme larvaire se trouve chez l’hôte intermédiaire [6]. Le parasite est souvent en mouvement antipéristaltique. Le rythme de croissance du ver est de 16 anneaux par jour. Atteignant sa maturité, les proglottis se détachent du strobile et tombent dans la matière fécale. Ce détachement est souvent groupé, rarement individuel [12, 14]. Chez l’hôte intermédiaire normal, l’infestation débute par l’ingestion de matière fécale humaine contenant des œufs de ténia ou de proglottis qui sont avalés, vont subir la digestion et libèrent ainsi les embryophores [10, 19]. Ces deniers vont perforer la paroi stomacale et/ou intestinale, passeront dans les vaisseaux sanguins et seront véhiculés par le sang et s’enkysteraient dans les muscles, surtout vers les muscles les plus actifs et plus vascularisés. Le développement des kystes dure deux à cinq mois et ils resteraient infestants pendant un an [12].

L’homme se contamine par ingestion de viande de porc crue ou mal cuite et le ténia atteint sa maturité après deux ou trois mois et le cycle sera bouclé [1, 6, 8, 20, 21]. Cependant, l’homme peut devenir un hôte intermédiaire de manière accidentelle [1]. Il développe ainsi la cysticercose. Les sources de contamination possible seront détaillées dans la partie cysticercose humaine. Le devenir des œufs du T. solium, comme chez les porcs, les coques vont être digérés dans l’estomac et vont libérés les embryophores. Ces derniers vont passer à travers la paroi stomacale et/ou intestinale, seront véhiculés par les vaisseaux sanguins. Ils vont se loger dans les muscles squelettiques, sous la peau, vers le cerveau, vers les yeux [6]. La forme la plus grave de la maladie est sa localisation au niveau des yeux et surtout au niveau du cerveau  .

Cysticercose porcine

Elle est communément appelée ladrerie, « voavary » en malgache. Elle joue un rôle important dans le maintien du cycle du parasite T. solium [22, 23]. La maladie a été décrite pour la première fois à Madagascar en 1901 .

Epidémiologie

Contamination
La transmission des œufs de T. solium, le lien essentiel dans le cycle de porc- homme-porc, nécessite que les porcs aient accès à des matières fécales humaines [1, 10, 19]. Le porc joue le rôle de voirie du village, il parcourt tous les recoins du village et ingère tous les déjections humaines sur son passage [10]. Les autres sources de contamination possible étant l’eau de boisson, les aliments contaminés par des œufs de T. solium [19, 24].

Prévalence
La prévalence de l’infestation à la larve de T. solium varie considérablement selon le niveau de l’assainissement, les pratiques d’élevage des porcs et des habitudes alimentaires dans une région [1]. La distribution de la cysticercose porcine se superpose à la répartition géographique du téniasis. Globalement, la maladie recouvre des pays de l’Amérique centrale, Amérique du Sud, des pays d’Afrique Sub-saharienne, et des pays d’Asie (La Chine, Inde, Papouasie Nouvelle guinée, Asie du Sud Est) .

L’OMS souligne que la cysticercose est endémique et aussi une maladie associée à la pauvreté ainsi qu’au système d’élevage pratiqué : l’élevage traditionnel .

Facteurs de risque
Les principaux facteurs de risques associés à la maladie sont :
– La pauvreté [27, 28] ;
– l’accès à des matières fécales humaines des porcs et l’élevage extensif de ces derniers [1, 9, 28-33] ;
– le système de reproduction des porcs [9, 24] ;
– le raccordement des latrines à des porcheries [1, 34]
– l’utilisation des eaux grasses ou aliment contaminé par des matières fécales humaines contenant des œufs de T. solium [32, 35],
– les humains porteurs de ténia s’occupant des porcs dans l’élevage [1, 30, 36] ;
– l’augmentation de l’âge des porcs [30, 31, 34].
– l’élevage de porcs en liberté et le manque de latrines familiales [29].

Manifestation clinique

En tout début de l’infestation, le porc présente une légère diarrhée due à l’irritation de la muqueuse intestinale. Une fois les cysticerques installés, des signes de myosite traduite par des troubles de locomotion ou des troubles de la mastication ; d’encéphalites si les cysticerques arrivent au niveau de l’encéphale. La mort pourrait survenir subitement à la suite d’une infestation massive du cœur [21]. Dans la majorité des cas, elle est asymptomatique pour le porc [6].

Diagnostics de la cysticercose porcine

Langueyage (inspection de la langue)
La plus ancienne des techniques de diagnostic a été le langueyage. Il consiste à palper la langue sur animal vivant pour y chercher d’éventuels cysticerques, prouvés par des boutons distinctement sous la langue [37].

Inspection des viandes
Elle se fait dans les abattoirs et/ ou tueries. Dans le cas de la cysticercose, il s’agit de rechercher des cysticerques en incisant les muscles suivant : la langue, les masséters, l’échine, les muscles intercostaux, et les cuisses. C’est un diagnostic post- mortem [1, 37]. Les procédures pour la détection des cysticerques à l’inspection de viande conventionnelle varient considérablement d’un pays à l’autre.

Techniques sérologiques
En matière de test de diagnostic, jusqu’à maintenant aucun test de référence n’a été mis au point pour le diagnostic de la cysticercose porcine. Des techniques de diagnostic sérologique comme la méthode de détection d’anticorps l’Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay (ELISA) et ElectroImmuno Transfert Blot (EITB) et la méthode de détection d’antigène peuvent être utilisé pour le diagnostic de la cysticercose porcine [33]. La plupart des techniques développées pour le diagnostic de la cysticercose chez l’homme ont été adaptés pour l’analyse des sérums de porc. Tant en EITB qu’en ELISAindirect, utilisant des glycoprotéines de focalisation isoélectrique purifié et ELISAdirect [1, 38, 39].

Techniques de biologie moléculaire
Il existe également des techniques de biologie moléculaire:
– La PCR ou polymerase chain reaction a été faite et a montré une bonne spécificité, réactions croisées avec le trichinellose et toxoplasmose étant écartées [37, 40].
– Le FTA ou test d’Immunodiagnostic avec Flow Through Assay : la technique est en cours de développement et basé sur des tests de membrane. Le principe ressemble à celle de l’ELISA de compétition [37].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES
I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Généralités sur la cysticercose
I.1.1. Taxonomie ou Classification du parasite responsable
I.1.2. Cycle évolutif
II. Cysticercose porcine
II.1. Epidémiologie
II.1.1 Contamination
II.1.2 Prévalence
II.1.3 Facteurs de risque
II.2. Manifestation clinique
II.3. Diagnostics de la cysticercose porcine
II.3.1. Langueyage (inspection de la langue)
II.3.2. Inspection des viandes
II.3.3. Techniques sérologiques
II.3.4. Techniques de biologie moléculaire
II.4. Moyen de lutte
II.4.1. Chez les porcs vivants
II.4.2. Chez les carcasses de porcs ladres
II.5. Traitement de la cysticercose porcine
III. Téniasis et la cysticercose humaine
III.1. Épidémiologie
III.2. Mode de contamination
III.3. Facteurs de risque
III.3.1. Niveau d’hygiène faible
III.3.2. Réservoirs de ténia
III.3.3. Présence de mouche
III.3.4. Usage de fèces humains
III.4. Symptomatologie
III.4.1. Cysticercose disséminée
III.4.2. Cysticercose sous-cutanée
III.4.3. Cysticercose musculaire
III.4.4. Cysticercose oculaire
III.4.5. Neurocysticercose ou NCC
III.5. Diagnostic de la cysticercose chez l’homme
III.5.1. Diagnostic biologique
III.5.2. Examens complémentaires
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
IV. METHODOLOGIE
IV.1. Présentation de la zone d’étude
IV.2. Type d’étude
IV.3. Période d’étude
IV.4. Population d’étude
IV.5. Critère d’inclusion et d’exclusion
IV.5.1. Pour les porcs
IV.5.2. Pour les élevages
IV.6.1. Taille de l’échantillon
IV.6.2. Protocole de sondage
IV.7. Variables d’étude
IV.8. Collecte de données
IV.8.1. Enquêtes
IV.8.2. Collecte des prélèvements
IV.9. Analyse sérologique
IV.10. Traitement et analyse des données
IV.10.1. Stockage des données
IV.10.2. Analyse statistique
IV.11. Considérations éthiques
V. RESULTATS
V.1. Population explorée
V.1.1. Description des élevages
V.1.1.1. Les races de porcs
V.1.1.2. Types d’élevage
V.1.1.3. Caractéristiques des élevages
V.1.1.4. Achat des porcelets
V.2. Description de la maladie
V.2.1. Séroprévalence animale
V.2.2. Séroprévalence élevage
V.3. Facteurs de risque
V.3.1. Analyses univariées
V.3.2. Analyse multivariée
V.3.3. Analyse spatiale
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
VI. TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
VI.1. Choix de la zone d’étude
VI.2. Moyen de diagnostic
VI.3. Validité de l’étude et résultats des analyses des facteurs de risque
VI.4. Résultat sur l’analyse spatiale et son intérêt
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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