Généralités sur la culture du mil (Pennisetum glaucum)

Généralités sur la culture du mil (Pennisetum glaucum)

Origine, variétés et distribution géographique

Le terme « mil » regroupe un ensemble de graminées alimentaires annuelles qui sont surtout cultivées sur les terres marginales dans les régions sèches des zones tempérées, subtropicales et tropicales (FAO & ICRISAT, 1997 ; Mbaye, 2013). Plusieurs études archéologiques ont été faites pour identifier les différents types de mil et déterminer l’origine et le moment où cette céréale a été domestiquée (Moumouni, 2014). Selon Manning et al., (2011), il serait originaire d’Afrique avant d’être exporté vers l’Asie dont l’Inde.

Les types de mil les plus connus sont (Ndoye et al., 2002) :
➤ Mil à chandelles ou Mil perlé : Pennisetum glaucum (L.) R. Br.
➤ Mil commun ou Mil Proso : Panicum miliaceum L.
➤ Eleusine ou Mil digital : Eleusine coracana (Gaeth)
➤ Petit mil : Panicum italica L.
➤ Mil indigène : Paspalum scrobilatum L.
➤ Mil à grappe ou Mil “Queue de Renard” : Setaria italica (L.) P. Beauv
➤ Mil japonais ou Mil de Basse-cour : Echinochloa crus-galli (L.) P. Beauv .

Le Pennisetum glaucum a une très grande diversité de noms : petit mil, mil à chandelle, mil perlé, babala, bajra, cumbu, dukhn, gero, sajje, sanio et souna. Son potentiel de rendement est le plus élevé de toutes les espèces de mil (Mbaye, 2013). Dans le Bassin arachidier, le Souna est la principale culture céréalière (Diouf, 1990). Ainsi pour cette étude, le Souna 3 a été choisi.

Botanique

Description du Pennisetum glaucum

Le mil ou Pennisetum glaucum est une espèce, annuelle diploïde avec sept paires de chromosomes (2n=2x=14) sexuée, hermaphrodite et allogame ce qui lui confère une hétérogénéité non négligeable (Moumouni, 2014). La tige est robuste, simple ou plus ou moins ramifiée. Il présente une villosité aux niveaux des nœuds et sous l’inflorescence. Sa section est cylindrique, pleine et peut atteindre 2 à 3 mètres de hauteur (Berhaut, 1967 ; Poilecot, 1995, 1999 ; Diouf, 2000 ; Noba 2002 ; Mbaye 2013). Elle porte des talles qui peuvent être au nombre de 5 à 15 au stade adulte suivant les variétés (Chopart, 1980 ; Siband, 1981 ; Noba, 2002 ; Illiassou, 2009 ; Mbaye, 2013). L’intensité du tallage peut aller jusqu’à 40 tiges par plante, mais seulement quelques talles sont fertiles. 1 à 6 généralement (Ramond, 1968). Les feuilles sont longues, glabres et assez minces. Celles-ci peuvent être lisses ou poilues et mesurer jusqu’à 1 m de long (Moumouni, 2014) La ligule est réduite à un anneau cilié (Poilecot, 1995, 1999 ; Noba, 2002). Le limbe à base atténuée ou arrondie, à bords scabres souvent ondulés, et à sommet acuminé, est linéaire – lancéolé. Il est glabre ou lâchement pileux à la face supérieure où la nervure médiane est fortement saillante (Noba, 2002). L’inflorescence terminale est une panicule contractée ou faux épis (Noba, 2002) cylindriques, dressés, denses, longs de 5 à 40 cm et larges de 1 à 4 cm, densément hirsute (Poilecot, 1995, 1999). Chaque panicule peut former 870 à 3000 épillets avec une moyenne de 1600 épillets (Moumouni, 2014). Les épillets sont solitaires ou groupés par 2 à 5. Chaque épillet est formé par deux fleurs (une fleur mâle inférieure et une fleur femelle supérieure). Chaque épillet est soutenu par 25 à 90 poils raides dont l’ensemble forme un involucre de soie (Illiassou, 2009 ; Mbaye 2013). Ces épillets sont biflores avec une fleur inférieure mâle et une fleur supérieure femelle.

La floraison mâle se fait avant la floraison femelle et la fécondation croisée est dominante (Noba, 2002). Le fruit est un caryopse obovoïde de taille variable jaune ou brun, visible entre le lemme et la paléole. (Noba, 2002) et les graines sont densément réparties sur l’épi et sont longues de 3 à 5 mm, globuleuses à elliptiques, de couleur blanche, jaunâtre ou grise (Illiassou, 2009 ; Mbaye, 2013) .

Systématique du Pennisetum glaucum 

Mbaye (2013) rapporte que Pennisetum glaucum (L.) R. Br., encore appelé Mil à chandelles ou Mil perlé, est une plante de la classe des Liliopsida (Monocotylédones), de la sous classe des Commelinidae, de l’Ordre des Cyperales selon Cronquist (1981) ou de l’ordre des Poales (Classification phylogénétique), de la famille des graminées ou Poacées, de la sousfamille des Panicoideae et de la tribu Paniceae (Stapf & Hubbard, 1934 ; Bor, 1960). Dans l’espèce P. glaucum, il existe trois sous espèces : P. glaucum subsp. glaucum qui est l’espèce cultivée ; P. glaucum subsp. violaceum qui est la forme sauvage et P .glaucum subsp. sieberianum qui rassemble les formes intermédiaires issues d’hybridations naturelles entre formes cultivées et formes sauvages (Van Der Zon, 1992 ; Illiassou, 2009 ; Mbaye, 2013).

Mbaye (2013) souligne que du point de vue agro-morphologique, il existerait deux grands groupes dans l’espèce cultivée : les mils précoces « Sounas »et les mils tardifs « Sanios » selon la pluviosité. A l’intérieur de ces deux groupes, il existe des structures différentes selon les descripteurs utilisés et les auteurs.

Cycle biologique du Pennisetum glaucum

Le développement phénologique de la plante est caractérisé par l’ordre et la vitesse d’émission des organes végétatifs et reproducteurs. Le cycle de développement du mil comprend : (Toudou, 2003 ; Moumouni, 2014) .

➤ La germination qui est hypogée ; c’est-à-dire qu’elle se fait entièrement sous terre. La graine peut germer au bout de 24 heures et la levée s’achever au bout de 2 à 5 jours après le semis (JAS). La radicule apparaît la première ensuite les tiges et les feuilles. Environ 8 JAS, la radicule ou la racine principale disparaît et est remplacée par des racines secondaires ou adventives. La germination se produit à une température optimale de 33 à 34°C (Mohamed et al., 1985 ; Noba, 2002), et les graines ne germent pas à une température inférieure à 12°C (Faye, 1998 ; Noba, 2002).
➤ Le tallage : c’est l’émission des tiges secondaires à partir des tiges primaires au niveau du plateau de tallage. Il commence 10 jours après la levée et peut se poursuivre jusqu’au 55e jour après la levée (JAL) pour les variétés tardives. Le nombre de talles maximum est atteint aux environs de 37 JAL (Siband, 1981 ; Noba, 2002). Le nombre de talles est fonction des techniques culturales et des conditions de nutrition azotée, carbonée et hydrique (Begg, 1965 ; Carberry et al., 1985a, 1985b ; Noba, 2002).
➤ La montaison : c’est l’élongation des tiges par une succession de nœuds et d’entre-nœuds. Pour les variétés précoces elle va du 35ème au 60ème JAL ; pour les variétés tardives, 60ème au 80ème JAL. Ce stade phénologique correspond à l’allongement des entrenœuds, au durcissement des tiges et à l’initiation de l’épi à la base de la tige. La hauteur de l’épi au stade 1 cm est assez difficile à observer (Noba, 2002).
➤ L’épiaison : Elle se produit à des périodes variables et pendant laquelle la plante est particulièrement sensible à l’alimentation en azote et en phosphore (Chopart, 1980 ; Siband, 1981 ; Cissé, 1986 ; Noba, 2002 ; Mbaye, 2013).
➤ La floraison : Elle commence avec l’apparition dc stigmates blancs et plumeux suivie 3 à 4 jours plus tard par des anthères jaunâtres. Elle est variable et se situerait à 52 à 67 jours après la levée (Chopart, 1980 ; Siband, 1981 ; Cissé, 1986 ; Noba, 2002 ; Mbaye, 2013).
➤ La maturation : c’est le développement progressif du caryopse ou fruit du sommet vers la base de l’épi. La graine atteint sa maturité en général 25-35 jours après la fécondation. Elle comprend :

❖ la maturité laiteuse : le grain est brun verdâtre et laiteux.
❖ la maturité cireuse ou pâteuse : le grain atteint son aspect presque définitif, son contenu est pâteux.
❖ la maturité complète : le grain est dur à ce niveau, on ne peut le casser avec l’ongle. On constate une déshydratation naturelle maximum. A ce stade, le grain prend sa couleur et sa taille définitives .

Ecologie

Le mil constitue une des plus importantes céréales des zones chaudes et sèches grâce à sa résistance à la sécheresse et à son adaptation aux sols sableux (Illiassou, 2009). Presque toutes les terres conviennent à sa culture à condition qu’elles ne soient pas imperméables et gorgées d’eau (Mounouni, 2014). Le mil est exigeant en température et redoute le froid humide. Le zéro de végétation est de 15 °C environ. La température optimale est de 30 à 33°C (27 à 30°C selon les autres sources) et la température maximale est de 38 à 40°C. Le mil résiste aux températures élevées même durant les périodes de sécheresse (Vossen, 1979 ; Illiassou, 2009). Le mil se développe entre les isohyètes 200 et 1000 mm (Bezançon et al., 1997 ; Tostain, 1998 ; Illiassou, 2009 ; Mbaye, 2013). Le mil peut résister à la sécheresse en début de végétation et les besoins en eau sont importants depuis la montaison jusqu’à la maturité avec un maximum à l’épiaison. Une sécheresse au cours de la montaison, de la floraison et de la maturation peut entraver la formation des grains (Mounouni, 2014).

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Présentation de la zone d’étude
1. Le milieu physique
2. Les sols
3. Le climat
4. La végétation
II. L’agriculture au Sénégal
III. Généralités sur la culture du mil (Pennisetum glaucum)
1. Origine, variétés et distribution géographique
2. Botanique
3. Cycle biologique du Pennisetum glaucum
4. Ecologie
5. Importance et production
6. Les ennemis de la culture du mil
IV. Généralités sur les adventices du mil
1. Notion de plantes adventices
2. Impact des adventices sur les cultures
3. Lutte contre les adventices
V. Notion d’allélopathie
1. Définitions
2. Allélopathie et lutte contre les adventices
3. Les substances allélopathiques ou allélochimiques
VI. Présentation de la plante à substances biocides : Gliricidia sepium
1. Position systématique
2. Description botanique
3. Usage et Intérêts
CHAPITRE II : ETUDE DE L’EFFET DES EXTRAITS DE FEUILLES DE GLIRICIDIA SEPIUM SUR LA GERMINATION DES SEMENCES ET LA CROISSANCE DES JEUNES PLANTS DU MIL (PENNISETUM GLAUCUM) ET DES ADVENTICES
I. Introduction
II. Méthodologie
1. Le matériel végétal
2. Etude et levées des contraintes à la germination des semences de mil et d’adventices
3. Effet des extraits de Gliricidia sepium sur la germination des semences du mil et d’adventices
4. Etude « in vivo » de l’effet des extraits de Gliricidia sepium sur la croissance des jeunes plants du mil et des adventices
5. Suivis et Relevés des résultats
6. Traitements statistiques
III. Résultats
1. Mise en évidence et levée de l’inhibition à la germination
2. Effet des traitements aux extraits de feuilles de Gliricidia sepium sur la germination des semences du Mil (Pennisetum glaucum) et des adventices
3. Effet des traitements aux extraits de feuilles de Gliricidia sepium sur la croissance des jeunes plants de Mil (Pennisetum glaucum) et des adventices
IV. Discussion
V. Conclusion
CHAPITRE III : ETUDE PHYTOCHIMIQUE DE L’EXTRAIT DE FEUILLES DE GLIRICIDIA SEPIUM
I. Introduction
II. Méthodologie
1. Préparation des extraits bruts
2. Calcul du rendement des extractions
3. Screening phytochimique
III. Résultats
IV. Discussions
V. Conclusion
CHAPITRE IV : EFFET DES EXTRAITS DE FEUILLES DE GLIRICIDIA SEPIUM SUR LA FLORE ADVENTICE ET LE MIL EN STATION
I. Introduction
II. Méthodologie
1. Préparation du sol
2. Dispositif expérimental
3. Préparation des extraits et application des traitements
4. Etude de la flore
5. Observations et mesures
6. Traitements statistiques
7. Calendrier des opérations culturales en fonction des années
III. Résultats
1. Analyse de la flore globale
2. Nuisibilité des adventices
3. Effet des traitements de prélevée
4. Effet des traitements de post – levée
5. Comparaison entre traitement de prélevée et traitement de post – levée
IV. Discussions
V. Conclusion
DISCUSSION GENERALE
CONCLUSIONS GENERALES ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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