Généralités sur la chèvre rousse de Maradi

Généralités sur la chèvre rousse de Maradi 

Origine et aire géographique de l’animal 

Origine
L’origine de la chèvre rousse de Maradi fait l’objet de controverse entre les auteurs. Certains rattachent la chèvre rousse de Maradi à la chèvre guinéenne du Fouta Djallon; d’autres la considèrent comme une variété fixée (Doutressoule, 1947 ; Robinet, 1967 cité par Oumara, 1986). Wilson (1972) cité par Mani (2009), la classe dans le groupe des chèvres de savane mais dont la taille relativement petite et la prolificité pourraient indiquer un croisement avec des chèvres naines avant sa sélection dans son aire actuelle de dispersion.

Aire géographique de dispersion
Au départ, la chèvre rousse de Maradi est un animal sédentaire dont l’aire de dispersion se limite au département de Maradi et dans le sud-ouest de celui de Zinder, ce qui justifie la création d’un centre d’élevage caprin à Maradi (Zakara, 1985). Par la suite les efforts de vulgarisation menés par la direction du centre en collaboration avec les partenaires techniques et financiers ont élargi ces dernières années l’aire de dispersion de la chèvre rousse. Elle s’étend en plus des régions de Maradi et Zinder, au sud des régions de Dosso et Tahoua (CSEC, 2012).

Ethnologie de la chèvre rousse de Maradi

La description détaillée de la forme corporelle de la chèvre rousse de Maradi à laquelle font référence la plupart des autres écrits, est celle de Robinet (1967) cité par Oumara (1986). Cet auteur décrivait, sur le plan phénotypique, que la chèvre rousse de Maradi est un animal harmonieux, assez élancé, de type médioligne, eumétrique. La tête est fine, le front bombé, couvert de poils plus longs et plus foncés chez le mâle que chez la femelle. Les oreilles sont longues, horizontales ou tombantes. Le chanfrein est rectiligne, parfois subconcave. Le cornage est moyennement développé. Les cornes peu épaisses, toujours présentes, aplaties d’avant en arrière et à insertion rapprochée, offrent un léger mouvement de torsion et divergent à leur extrémité. L’encolure est courte, la poitrine ample, le garrot noyé et le dos rectiligne. La mamelle est toujours bien développée et constitue de ce fait un obstacle supplémentaire aux longues marches. La queue aux poils plus touffus et souvent noirs, est courte et relevée à son extrémité .

Aptitudes de la chèvre Rousse de Maradi

Aptitude laitière

La chèvre Rousse présente de bonnes aptitudes laitières se traduisant par un développement accentué des mamelles. Celles-ci ont tendance à gêner la marche de l’animal. Dans les ménages ruraux dépourvus de gros bétail, la chèvre rousse assure à elle seule la fourniture du lait (Bembello, 1961 cité par Oumara, 1986). Selon Robinet (1967) cité par Oumara (1986), la lactation totale dure 6 à 7 mois répartie en deux périodes de 3 à 4 mois. Ce même auteur note une variation de la production laitière quotidienne avec la saison ; cette production est de 0,3 à 0,5 kg/jour pendant 80 à 100 jours au cours de la saison sèche et de 0,5 à 1,5 kg/jour pendant 100 à 120 jours au cours de la saison humide. En moyenne la production laitière annuelle est de 140 à 150 kg de lait pendant 200 à 220 jours de lactation. Les aptitudes laitières sont fonctions de l’alimentation car la production passe de 0,3 à 0,5kg/j en saison sèche où la situation alimentaire est précaire à 0,5 à 1,5kg/j en saison pluvieuse où l’alimentation est abondante.

Production de viande

La chèvre Rousse de Maradi est un excellent animal de boucherie. Elle donne une viande savoureuse et tendre. Le rendement à l’abattage suivant le sexe, l’âge et la saison varie de 40 à 48 %. Chez les jeunes mâles castrés qui manifestent une remarquable aptitude à l’engraissement, le rendement carcasse est de 55 % (Bembello, 1961 ; Robinet, 1971 cité par Oumara ,1986).

Production des peaux
C’est surtout comme productrice de peaux qu’est appréciée la chèvre Rousse de Maradi. Sa peau fine et souple, est très recherchée par les spécialistes en maroquinerie. C’est une peau qui possède des qualités exceptionnelles (Robinet, 1964 cité par Oumara, 1986).

Facteurs influençant la croissance des chevreaux

Facteurs intrinsèques 

Influence du poids à la naissance
Selon Devendra et Burns (1970) cités par Oumara (1986), le poids à la naissance est un facteur important qui affecte la productivité du troupeau et il a une grande influence sur la viabilité du chevreau. Le poids à la naissance est surtout influencé par des facteurs environnementaux, parmi lesquels on peut citer: le mois et l’année de naissance et l’âge et le niveau alimentaire de la mère.

Influence du sexe
En ce qui concerne l’influence du sexe sur le poids des chevreaux à la naissance, on constate que sur les 518 naissances enregistrées en 2012, les mâles naissent plus lourds que les femelles. Ainsi le poids moyen à la naissance est de 1,7kg et 1,5kg respectivement pour les mâles et les femelles (CSEC, 2012).

Influence du type de naissance
Les chevreaux nés simples sont généralement plus lourds que les chevreaux issus de portée gémellaire. Un chevreau roux jumeau est statistiquement plus léger à la naissance qu’un chevreau roux né simple (Poudelet, 1976 cité par Oumara, 1986).

Facteurs extrinsèques 

Effet de la période de naissance
Pour la direction du centre secondaire d’élevage caprin, la période de naissance a un effet sur le poids des cabris. La période de naissance affecte même la croissance du sujet. En effet, les cabris nés pendant la période allant (août à janvier, période d’abondance alimentaire) pèsent plus lourd et enregistrent une croissance plus rapide que ceux qui sont nés dans les autres mois (période de soudure). En effet, la croissance est liée à l’alimentation. Celle-ci étant insuffisante, on assiste à des baisses de poids à certaines périodes, surtout pendant les périodes de soudure, et à une légère hausse en hivernage; ce qui présente une courbe en dent de scie.

Effet de l’alimentation
Les animaux consomment des aliments qui leur apportent les éléments nutritifs nécessaires au fonctionnement de leur organisme et des matériaux indispensables à leur performance de croissance. Malheureusement l’alimentation devient une contrainte majeure pendant une longue période de l’année. Le système d’alimentation repose en grande partie sur la valorisation de la paille de brousse et les résidus de culture à travers une complémentation azotée et énergétique avec des sous-produits agro-industriels. Or, les aliments concentrés ne sont pas toujours disponibles à des prix acceptables. Les ressources naturelles constituent alors une alternative à explorer pour lever ces contraintes alimentaires et améliorer la rentabilité économique grâce à des produits localement disponibles. Des chercheurs ont pu démontrer que certains ligneux, tels que Acacia raddiana Faidherbia albida, Piliostigma reticulatum, Piliostigma thonningii etc. présentaient des valeurs nutritives intéressantes pour les animaux et sont aptes à améliorer qualitativement des rations à base de fourrages pauvres de saison sèche malgré la présence de certains facteurs limitants (Kima, 2008). Le centre secondaire d’élevage caprin de Maradi (2012) a signalé l’influence de l’alimentation sur la croissance des chevreaux roux. En effet, à partir des informations recueillies, ce centre a signalé que les chevreaux nés pendant les années et périodes d’abondance alimentaire pèsent plus lourd et croissent plus vite que les chevreaux nés en périodes de soudure. Au total, l’aliment représente le facteur clé pour les performances de croissance optimale des chevreaux. Parmi les aliments, le tourteau de coton est l’un des plus recherchés pour la complémentation de la ration des animaux au Niger. Or ce tourteau se fait rare et coûte cher, ce qui nécessite de lui trouver un substitut localement disponible et à moindre coût. Parmi les produits locaux candidats à cette substitution on peut citer Piliostigma reticulatum dont nous allons présenter les principales caractéristiques à travers une étude descriptive.

Description de Piliostigma reticulatum (D.C.) HOSCHT

Généralités sur le genre Piliostigma 

Le genre Piliostigma(Hochstetter) tire son nom du grec « pilios » qui signifie chapeau et de «stigma» qui signifie stigmate. C’est un genre paléo tropical renfermant trois espèces dont deux africaines, il s’agit de P. thonningii (Schumacher) des savanes soudano-zambiennes et P. reticulatum (De Candolle) Hochstetter des savanes sahélo soudaniennes (Cronquist, 1988 cité par Madjélia, 2012).

Systématique
Le P. reticulatum appartient à la famille des Légumineuses, à la sous famille des Ceasalpinioideae, à la tribu des Cercideae et au genre Piliostigma (Baumer, 1995 cité par Madjélia, 2012). En détaillant, Sanou (2005), écrivait que le P. reticulatum appartient à l’embranchement des Spermaphytes, au sousembranchement d’Angiospermes, à la classe des Dicotylédones, à la sous-classe de Rosideae, à l’ordre des Rosales, à la famille de Caesalpiniaceae, à la sousfamille de Caesalpinioïdeae, au genre Piliostigma et à l’espèce: Piliostigma reticulatum (D.C.) Hochst. Cette espèce a plusieurs appellations dans les langues locales telles que : Djerma = kasorey ; Peulh = mbarkehi ; Haoussa= kalgo ; Kanouri = Kalul (Peyre, 2007) .

Répartition Géographique
P. reticulatum est une espèce sahélienne et sahélo-soudanienne localement abondante et grégaire. Elle s’étend de l’ouest du Sénégal jusqu’en Afrique centrale. Elle fait des incursions dans le domaine sahélien particulièrement dans la vallée du Sénégal. (Giffard, 1974; Toutain, 1980 ; Maydell, 1983 et Arbonnier, 2000 cités par Safoura, 2006).

Appareils végétatif et reproducteur
P. reticulatum est un arbuste ou petit arbre de 8 à 9 m de hauteur pouvant atteindre 10 m avec une cime arrondie et touffue (Arbonnier, 2000 cité par Sanou, 2005). Selon Maydell (1983) rapporté par Sanou (2005), les fleurs sont dioïques en racèmes tomenteux, axillaires de 4 à 5 cm avec une corolle de 2,53 cm à 5 pétales abovales blancs, striés de rose. Le calice long de 1,5 à 2 cm, en cône renversé a 5 dents triangulaires au sommet. Doulkoum (2000) rapporté par Safoura(2006), précise que la floraison dure en moyenne trois mois et il y a chevauchement entre la floraison et la fructification.

Les fruits sont de longues gousses dures, droites, souvent en spirale, glabres ou très légèrement tomenteuses, coriaces, persistantes (Sanou 2005). Ils contiennent beaucoup de graines, 11000 à 14500 graines par kg de gousses, ces fruits de couleur verte au départ virent au marron à la maturité et leurs gousses sont ligneuses, indéhiscentes longues de 15 à 25 cm et larges de 2,5 à 5 cm (Maydell, 1983 et Arbonnier, 2000 cités par Sanou, 2005).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I : Généralités sur la chèvre rousse de Maradi
I.1. Origine et aire géographique de l’animal
I.1.1. Origine
I.1.2. Aire géographique de dispersion
I.2. Ethnologie de la chèvre rousse de Maradi
I.3. Aptitudes de la chèvre Rousse de Maradi
I.3.1. Aptitude laitière
I.3.2. Production de viande
I.3.3. Production des peaux
I.4. Facteurs influençant la croissance des chevreaux
I.4.1. Facteurs intrinsèques
I.4.1.1. Influence du poids à la naissance
I.4.1.2. Influence du sexe
I.4.1.3. Influence du type de naissance
I.4.2. Facteurs extrinsèques
I.4.2.1. Effet de la période de naissance
I.4.2.2. Effet de l’alimentation
Chapitre II ; Description de Piliostigma reticulatum (D.C.) HOSCHT
II.1 Généralités sur le genre Piliostigma
II.1.1. Systématique
II.1.2. Répartition Géographique
II. I.3. Appareils végétatif et reproducteur
II.2. Importance socio-économique
II.2.1. Usage alimentaire, médicinal et agronomique
II .2.2. Usage dans l’alimentation des animaux
II.2.2.1. Limites de l’utilisation des ligneux dans l’alimentation des ruminants
II.2.2.2. Valeurs nutritives des gousses de Piliostigma reticulatum
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre I : Matériel et Méthodes
I.1. Présentation de la zone d’étude
I.2. Matériel
I.2.1. Bâtiment
I.2.2. Animaux
I.2.3. Aliments
I.2.4. Autre matériel
I.3.Méthodes
I.3.1. Acquisition et transformation des gousses de Piliostigma reticulatum et tourteau de coton
I.3.3. Analyses bromatologiques
I.3.4. Alimentation
I.3.5. Evaluation des paramètres zootechniques
I.3.6. Analyse économique
I.3.7. Analyse statistique des résultats
Chapitre II : Résultats et Discussion
II.1. Résultats
II.1.1 Valeurs nutritives des gousses de P. reticulatum comparées à celles du tourteau de coton
II.1.2. Effets de la substitution sur les paramètres évalués
II.1.2.1. Consommation alimentaire
II.1.2.2. Evolution pondérale des animaux
II.1.2.3. Indice de consommation
II.1.2.4.Taille au garrot
II.1.2.5. Rendement carcasse
II.1.3. Influence du sexe sur les paramètres évalués
II.1.3.1. Consommation alimentaire
II.1.3.2. Evolution pondérale des animaux
II.1.3.3. Indice de consommation
II.1.3.4. Taille au garrot
II.1.3.5. Rendement carcasse
II.1.4. Rentabilité économique
II.2. Discussion
II.2.1. La consommation alimentaire
II.2.2. Evolution pondérale des animaux
II.2.3. Indice de consommation
II.2.4. Taille au garrot
II.2.5. Rendement carcasse
II.2.6. Rentabilité économique
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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