Généralité sur les helminthes et helminthoses

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Caractères morphologiques

Ce sont des vers cylindriques non segmentés (pseudocoelomates), c’est-à-dire avec une cavité générale enveloppée par une cuticule épaisse. Leurs sexes sont séparés et leur tube digestif est complet.

Caractères biologiques (KIEFFER J.P 1979)

En général, les nématodes sont des parasites monoxènes à l’exception des filaires et des spirurides qui sont hétéroxènes.
La femelle pond soit des œufs embryonnés (espèces ovovivipares), soit des œufs non segmentés renfermant une morula (espèces ovipares), soit des embryons ou larves libres (espèces vivipares). Prenons comme exemple le cycle du genre Haemonchus.

Le diagnostic clinique (MAULEON H., GRUNER L., 1982)

Les symptômes suivants indiquent la présence de parasite chez l’animal vivant: diarrhée, anémie, cachexie, troubles nerveux, trouble respiratoire,. . .
Lors d’une parasitose grave causée par un parasite, il est à noter les symptômes spécifiques comme l’odeur de beurre rance de l’haleine des animaux infestés d’ascaridiose.

Le diagnostic nécropsique

Le diagnostic porte sur le dépistage de lésions observées sur des animaux à l’autopsie ou à l’abattage.
Ces lésions sont l’atrophie des villosités, l’existence de kystes à l’intérieur ou à l’extérieur des organes cibles des parasites comme l’intestin grêle, les poumons, le foie, le rumen.

Le diagnostic expérimental

Il consiste à rechercher dans les fèces des animaux les parasites, les œufs ou les larves libérées par les helminthes.
Deux méthodes sont employées :
– Le diagnostic direct (coprologie) qui peut être qualitatif et quantitatif (cf. matériels et méthodes).
– Le diagnostic indirect : Le but c’est de mettre en évidence la réponse immunitaire provoquée par le parasite chez un organisme animal (hôte). Pour cela, deux méthodes sont à utilisées : méthode sérologique et méthode de la détection des états d’hypersensibilité.

Les principales hélminthoses caprines rencontrées à Madagascar

Dans le Sud, en particulier, la moniéziose est la maladie parasitaire la plus redoutable dans l’élevage des petits ruminants. Ensuite, il y a la fasciolose, les strongyloses digestives et respiratoires, ascaridose …..

La moniéziose

Appelée encore téniasis des ruminants, c’est une helminthose digestive due à la présence et au développement dans la lumière de l’intestin grêle des cestodes de la famille des Anoplocéphalidés. La seule espèce rencontrée chez nous est Moniezia expansa (ténia des agneaux). Elle est de grande taille (de 1 à 5 mètres de longueur, 0,5 à 1 cm de largeur) avec une segmentation apparente à l’oeil nu.
La moniéziose se contracte toujours au pâturage. En effet, les hôtes intermédiaires (oribate) de ce parasite se trouvent fixés sur les brins d’herbes. L’animal s’infeste en ingérant ces acariens oribatidés avec l’herbe.
Les symptômes de la maladie sont très variables. La moniéziose inapparente est la forme la plus commune. Elle intéresse surtout les adultes porteurs sains, redoutables du point de vue épidémiologique. Chez les jeunes animaux de 2 à 6 mois d’âge, la forme clinique débute par une diarrhée légèrement blanchâtre. La gorge de l’animal est enflée. La mortalité peut survenir en 4 jours à 1 semaine après une colique intense associée à une crise épileptique. L’animal succombe avec le ventre gonflé. Souvent, sur un troupeau de 50 têtes, 6 à 9 jeunes animaux trouvent la mort par infestation à Moniezia.
A l’autopsie, on remarque que le ventre est rempli de gaz. La muqueuse de l’intestin grêle présente une coloration rougeâtre relative à l’inflammation au cours de la crise de colique.
Le pronostic est moins grave pour les adultes. Mais ce n’est pas le cas pour les jeunes car on a vu qu’elle peut causer beaucoup de mortalité.

La fasciolose

Elle est causée par la présence dans le foie de Fasciola gigantica; elle est encore appelée distomatose, cachexie aqueuse et douve.
L’action des douves est multiple. L’action mécanique produit deux accidents: l’obstruction des canaux biliaires, car les parasites grimpent dans des canaux de plus en plus fins, jusqu’au moment où ne pouvant aller plus loin ils les bouchent, et l’inflammation des conduits biliaires qui résulte de l’irritation continue qu’exercent sur leur paroi les ventouses et la cuticule épineuse des douves. L’action inoculatrice est due aux ventouses et aux épines des douves qui blessent l’épithélium biliaire, ouvrant ainsi la porte aux microbes, d’où fréquemment des infections bactériennes secondaires surajoutées.
L’action spoliatrice résulte du fait que les douves sont hématophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de sang, et l’action toxique est due à la résorption des produits sécrétés par les parasites.
On peut diviser la maladie qui dure six mois en trois périodes de deux mois: début, état, terminaison.
La phase de début qui correspond à l’invasion du foie par des douves encore jeunes, petites et peu nombreuses.
La période d’état avec fascioles devenues adultes et abondante est marquée par quatre symptômes: ictère, œdèmes, amaigrissement et anémie.
La période de terminaison est caractérisée par l’accentuation des symptômes précédents, par l’augmentation de la diarrhée et par les manifestations de plus en plus nettes de la cachexie. Les œdèmes sont généralisés au point que le corps entier paraît imbibé d’eau et les plus accusés sont ceux du péritoine causant l’ascite ou gros ventre.
Le diagnostic est important au point de vue économique.

Srongyloses pulmonaires

Appelées aussi broncho-pneumonies vermineuses, elles sont dues à deux groupes de vers ronds à morphologie et à épidémiologie distinctes. Certains parasites sont localisés dans la trachée et les bronches (Dictyocaules), d’autres se trouvent dans les bronchioles et les alvéoles (Protostrongles). Les protostrongles font intervenir des mollusques terrestres (escargots ou limaces) comme hôtes intermédiaires pour leur développement. La chèvre s’infeste en ingérant les mollusques infestés avec l’herbe. Les Dictyoacaules ont un cycle de développement simple similaire à celui des strongles digestifs. L’infestation des chèvres se fait par ingestion directe des larves avec l’herbe.

Traitement des parasitoses internes

Contrairement aux bovins, les caprins ne bénéficient pas de traitement de la part du propriétaire du fait de leur grande prolificité et de leur faible valeur sociale. En effet, les médicaments sont onéreux et les éleveurs ne se rendent auprès des postes vétérinaires que lorsque l’ensemble du troupeau ou une bonne partie de l’effectif est menacé. Quelque fois, ils attendent que 5 ou 6, même 10 animaux succombent.
Le déparasitage interne vise surtout à lutter contre les Moniezia et strongles puis les douves pour la zone cristalline plus humide.
Une très large gamme de produits anthelminthiques est disponible actuellement aussi bien les fasciolicides que les vermifuges au sens large (Lévamisole, Albendazole et Mébendazole) que les autres tels que les Oxytetracycline, Sulfate de cuivre,….
Mais dans le cas particulier de l’élevage du Sud, les cestodicides sont les plus recherchés. Ainsi, le Mébendazole semble répondre à ce besoin. La dose est fractionnée en deux prises à 15 jours d’intervalle soit 1/2 bolus par prise par animal. On renouvelle le traitement tous les 3 mois selon les personnels de la SRAPS.

Délimitation géographique

Les coordonnées de ces limites géographiques sont :
• Latitude : entre 21°66’ et 24°72’ Sud.
• Longitude : entre 43°47’ et 45°47’ Est.
La région Sud-Ouest est limitée au nord par le fleuve de MANGOKY, à l’est par le massif ruiniforme de l’Isalo et une partie de la région de TOLAGNARO, au Sud par le fleuve MENARANDRA et à l’Ouest par le Canal de Mozambique (carte n°1).

Géomorphologie et relief

Le Sud-Ouest de Madagascar est constitué d’un domaine calcaro-gréseux et basaltique interne et d’un domaine côtier occidental.
– A l’Est, le massif de l’Isalo. L’aspect pittoresque de ce massif ruiniforme, avec son relief aux formes étranges, son réseau de canyons en font une des curiosités de Madagascar.
– Vers l’Ouest, la Cuesta jurassique des côtes de LAMBOSINA se prolonge vers le Sud.
– Vers le Nord, les étagements de l’ANALAVELONA basaltique, entièrement soulevé par le volcanisme tertiaire.
– La cuesta calcaire dédoublée se prolonge toujours au Nord jusqu’au Mangoky.
– Au sud du FIHERENANA et jusqu’au fleuve de MENARANDRA se développent les plateaux karstiques de BELOMOTRA et du MAHAFALY qui forment un ensemble assez homogène (plateaux structuraux).
– Pour le domaine côtier, la longueur des côtes est d’environ 800 km (Morombe – Toliara : 500 km et Toliara – Bevoalavo Ouest : 300km)
De faible altitude (5 à 200 m), il est constitué d’immenses espaces entièrement recouverts de sable roux.
Ainsi, mis à part les épanchements basaltiques de la bordure occidentale, le sous-sol de ses savanes est essentiellement constitué de dépôts continentaux ou marins en fonction des régressions ou transgressions marines : calcaires, grès, marnes, argilites, sables roux ou alluvions.

Les sols

Les multiples interactions locales de l’hydrographie, du climat, de la topographie et de la roche mère (sédiments continentaux gréseux, sédiments marins et alluvions) génèrent une grande variété de sols Ainsi les sédiments continentaux gréseux s’altèrent et constituent :
· Les sols ferrugineux tropicaux (sols beiges) qui sont de médiocre fertilité et portent habituellement une végétation dégradée qui se présente sous forme de savane.
· Les sols ferralitiques (sols rouges) qui se développent sur les grands épandages sableux et qui forment une grande partie des fameux sables roux de la région. Sur les plateaux calcaires, ils sont très susceptibles à l’érosion et sont associés à une savane arbustive. Ils portent rarement des cultures.
Les roches mères d’origine marine s’altèrent et engendrent :
· Des vertisols qui sont des sols noirs, argileux à argilo-sableux dont la présence est liée à des secteurs mal drainés (cuvette de RANOZAZA et ANTSEVA) et à des roches-mères riches en basaltes (plateaux de VINETA et du MIKOBAKA)
· Des sols calcimagnésiques ou calcimorphes qui renferment des argiles gonflantes et sont facilement sujet à la dessiccation et décapés par l’érosion. Ils sont peu aérés et délaissés par les cultures.
Enfin, les matériaux alluviaux engendrent :
· Des sols minéraux bruts ou peu évolués d’apport fluvial, qui se forment sur les alluvions actuelles, déposées dans les vallées au moment des crues (Baiboho). Très recherchés par la population locale, ils sont traditionnellement voués à la culture du pois du cap. Ils portent de belles forêts-galeries, s’ils ne sont pas encore mis en culture.
· Des sols hydromorphes gorgés d’eau en permanence (mauvais drainage). Ils sont fréquents dans les deltas, le long des cours d’eau. Les textures argilo-sableux y dominent. Ces sols se révèlent aussi favorables aux cultures du pois du cap en décrue ou aptes à la riziculture irriguée (cuvette marécageuse de RANOZAZA).

Matériels de récolte d’échantillon

Afin de garder la fraîcheur des échantillons des fèces prélevés au près des tueries, nous avons utilisé des petits sachets refermés hermétiquement avec la flamme d’une bougie.
Ces échantillons sont ensuite mis dans une glacière pour éviter l’évolution des œufs vers le stade larvaire avant l’analyse au laboratoire.

Matériels de laboratoire

Une fois arrivée au laboratoire, les prélèvements sont mis dans un réfrigérateur afin de stopper l’évolution des œufs de parasite au cas où ils existent.
Pour l’analyse proprement dite on a utilisé les matériels cités ci-dessous :
– Microscope muni des objectifs : x4, x10, x40.
– Lames porte objet et lamelles couvre objet.
– Eau de robinet.
– Pipettes et verrerie graduées.
– Ehrlenmeier en verre.
– Spatules.
– Passoire à thé (maille d’environ 0.5 mm de diamètre).
– Pilon et mortier.
– Une balance de précision.

Calcul des nombres d’œufs par gramme (o.p.g)

Pour cela, on a appliqué la formule de la méthode de Brumpt pour trouver le nombre d’œufs par gramme de fèces : N = n × a × (X/5).
N : nombre d’œufs par gramme de fèces.
n : nombre des œufs comptés.
a : nombre de goutte nécessaire pour obtenir 1ml (a = 25) (TRONCY P., 1981)
X : poids du culot.

Helminthoses caprines dans le Sud de Madgascar

D’après le tableau suivant l’espèce caprine ne bénéficie pas souvent d’intervention antiparasitaire par rapport aux autres espèces à cause de leur rusticité. Alors qu’une action de déparasitage implique un gain sur la production en évitant la perte de poids.

Limites des résultats du point de vue méthodologiques

Etant donné la courte période pour la réalisation (Décembre 2007 à Mars 2008) de ce travail et l’insuffisance des matériels nous avons été contraints d’utiliser des méthodes simples et rapides pour analyser le maximum d’échantillon analysé. En effet, d’autres méthodes plus fiables qui nécessitent du temps, des matériels sophistiqués et des substances chimiques auraient fournis des résultats plus précis et donc plus fiables, à savoir la méthode de Mac Master et la méthode par flottaison.
La coprologie parasitaire est en plus un domaine très difficile où il est impossible d’obtenir des chiffres exacts et exhaustifs.

Limites des résultats du point de vue Statistique

Le nombre d’échantillons analysés est insuffisant du point de vue statistique. Effectivement, les 72 échantillons ne sont pas représentatifs par rapport au cheptel de la région étudiée. De plus, les animaux pourraient provenir des mêmes éleveurs qui sont spécialisés dans la vente aux bouchers. Mis à part ces limites, les helminthes identifiés sont caractéristiques des animaux venant du Sud-Ouest de Madagascar destinés à la vente pour la consommation de viande car touts les animaux examinés y proviennent. Ces animaux ont alors des importances majeures sur l’approvisionnement en viande et l’économie du pays.
Des études sur les pertes économiques causées par ces parasites mèneraient alors au bon développement de cette filière.

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Table des matières

Première partie: RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES ET GENERALITES
A- Généralité sur l’élevage des petits ruminants dans le sud de Madagascar
1. Importance et effectif
2. Races exploitées
3. Mode d’élevage
4. Problèmes
a. Problème de pacage
b. Soins aux animaux
c. Négligence
d. Prédateurs
e. Parasitisme
B- Généralité sur les helminthes et helminthoses
I- Les helminthes
1 – Classification : systematique
2 – Classe des Trématodes
a. Caractères morphologiques
b. Caractères biologiques
3 – Classe des cestodes
a. Caractères morphologiques
b. Caractères biologiques
4 – Classe des nématodes
a. Caractères morphologiques
b. Caractères biologiques
II- Les helminthoses
1- Rôles pathogènes
2- Epidémiologie
3- Diagnostic
a. Le diagnostic clinique
b. Le diagnostic nécropsique
c. Le diagnostic expérimental
III- Les principales hélminthoses caprines rencontrées à Madagascar
a. La moniéziose
b. La strongylose gastro-intestinale (S.G.I)
c. La fasciolose
d. Srongyloses pulmonaires
e. Traitement des parasitoses internes
Deuxième partie : TRAVAUX DE TERRAIN ET DE LABORATOIRE
I – Présentation de la zone d’étude
1- Délimitation géographique
2- Critères écologiques
a- Géomorphologie et relief
b- Les sols
3 Climatologie
II – Matériels et méthodes
1- Matériels
a. Animaux de boucherie
b. Matériels de récolte d’échantillon
c. Matériels de laboratoire
2- Méthodes
a. Documentations
b. Enquêtes et prélèvement auprès des tueries
c. Analyse parasitologique
d. Calcul des nombres d’oeufs par gramme (o.p.g)
e. Enquête et descente sur terrain
III – Résultats
1- Résultats de l’enquête
2- Résultats des examens coproscopiques
a- Aspect qualitatif
b- Aspect quantitatif
3- Analyse statistique
a. Répartition géographique
b. Répartitions des parasites
c. Comparaison des moyennes entre les trois localités
d. Comparaison des moyennes entre les deux principaux parasites
IV – Discussions et recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
REFERENCES WEBIOGRAPHIQUE

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