Généralité sur le dualisme financier 

Les secteurs financiers des pays en développement sont caractérisés par un degré élevé de dualisme financier. Les causes de ce dualisme ont fait l’objet de deux thèses différentes : la premiere est celle des théoriciens de la libéralisation financière qui considèrent que la présence du secteur informel s’explique par l’existence d’une politique de répression financière .

Le dualisme financier selon les théoriciens de la libéralisation financière

Selon les théoriciens de ce courant, l’existence du secteur informel serait le résultat de l’inefficacité du secteur financier formel. Cette inefficacité est due essentiellement à la rigidité du secteur formel et l’omniprésence des pouvoirs publics, particulièrement en matière de fixation des taux d’intérêt sur les institutions du secteur formel, ce qui restreint le secteur de s’adapter aux conditions spécifiques de l’économie des pays en développement. La finance informelle est associée au sous-développement financier de ces pays.  Ainsi, le développement du secteur informel est expliqué par la répression financière qui repose sur les effets de la réglementation rigoureuses du système financier et sur les diverses formes de restrictions imposées par le gouvernement à l’activité des institutions financières: fixation administrative des taux d’intérêt, endettement du Trésor, lourdeur administrative, le coefficient des réserves obligatoires, la régulation de la concurrence, le contrôle des changes… etc. En effet, La structure des taux d’intérêts, l’endettement du trésor auprès de la banque centrale, la lourdeur administrative, les couts de gestion et les délais de décaissement, ce sont ces mesures qui sont à l’ origine de segmentation des marchés financiers. Donc le secteur informel se développe et joue un rôle de régulateur en remplaçant les défaillances des institutions du secteur formel. Pour les théoriciens de la libéralisation financière dont les plus connu sont : Mac-Kinon et Shaw, considèrent que la répression financière doit être éliminée pour que le secteur financier informel disparaisse, cela en centralisant l’épargne entre les mains des intermédiaires financiers officiels, ce qui permettra l’unification du marché financier, ainsi la suppression du secteur informel.

L’apport de théorie de la répression financière 

Selon Mac-Kinon(1973) et Shaw(1973) la répression financière correspond à la fixation des taux d’intérêts réels en dessous de leurs niveaux d’équilibre de marché. C.-à-d. leµ plafonnement des taux d’intérêts, augmentation des montants des réserves obligatoires, niveau d’inflation élevé, la théorie de la répression repose sur la théorie de la croissance de la préférence pour la liquidité (Keynes 1936), il propose un taux d’intérêt d’équilibre inférieur à celui de préférence pour la liquidité.Pour Keynes le maintien d’un niveau faible de taux d’intérêt permettra d’éviter la baisse des revenus. Ainsi, L’étouffement financier engendre de l’inflation et le ralentissement de la croissance économique selon Mac-Kinon et Shaw. Malgré que les deux auteurs (Mac-Kinon et Shaw) avancent le même argument concernant le taux d’intérêt, il est important de noter que ces deniers ont des point de divergences dans leurs visions. Effectivement, Mac-Kinon considère que la faiblesse des taux d’intérêts décourage l’épargne et donc l’investissement des ménages qui ont une préférence pour la liquidité, l’auteur ne prend plus en considération le marché du crédit bancaire, mais il s’intéresse au marché des dépôts bancaire. Contrairement, à Shaw qui néglige dans son mode d’intermédiation le marché des crédits. Shaw considère que la demande de monnaie à l’équilibre entre l’épargne et l’investissement permet de déterminer le taux d’intérêt, donc une adoption d’un fiable niveau des taux d’intérêts par les banques décourage l’épargne, baisse des crédits, ce qui pénalisent l’investissement et la croissance économique. Dans le model de Mac-Kinon le marché financier organiser est absent, c.-à-d. les agents économiques s’autofinancent, une augmentation des taux d’intérêts permettra l’accroissement de la capacité de financement des agents économiques, dans la formulation de Mac Kinon le rendement liée à l’épargne est le taux moyen sur les dépôts, ce taux motive les agents économiques à épargner, ce qui augmente à son tour la capacité d’octroi des crédits par les banques. Hypothèses du modèle :
• L’investissement (I) est une fonction décroissante du taux d’intérêt réel (r) ;
• L’épargne (S) est une fonction croissante du taux de croissance du PIB(g) et du taux d’intérêt avec : g1<g2<g3 et r1<r2<r* ;
• r* représente le taux d’intérêt d’équilibre permettant l’égalisation de l’investissement et l’épargne (I* =S*) ;
• F : représente la contrainte financière.

Interprétation du modèle de Mac Kinon et Shaw

Pour un taux de croissance g1 le niveau d’investissement est I1, et pour un plafonnement des taux d’intérêts sur les dépôts bancaires de r1, pour un niveau d’investissement (I1) le taux d’intérêts que se fixeraient les banques serait r3. Si le taux d’intérêt est fixé à r1 on constate que la demande d’investissement est représentée par le segment (AB). Cette demande apparait profitable mais, en réalité elle n’est pas satisfaite. Le plafonnement des taux d’intérêts peut amener les banques à adapter un comportement de prudence, c.-à-d., choisir les projets les moins risqués donc les moins rentables. En effet, le passage de la contrainte financière de F à F*, s’exprime par une croissance des taux d’intérêts (passage de r1 à r2), cette croissance engendre un rationnement des investissements les moins rentables. Une situation d’administration des taux d’intérêts correspond à r2, une hausse d r2 provoque une réduction de la demande d’investissement rationnée (passage du segment AB au segment CD). En outre, une stabilisation des taux d’intérêts à la valeur d’équilibre r*, provoque une disparition de la demande non satisfaite. En fin, l’analyse de Mac-Kinon et Shaw à pour objectif de démontrer les effets d’une répression financière conduit à une baisse de l’épargne et fixe l’investissement en dessous de son niveau optimal, et stipule le financement des projets à faibles qualités. La théorie de la répression financière ne se limite pas aux travaux de Mac-Kinon et Shaw, elle s’est prolongé par l’apparition de nouveaux acteurs (Kapure 1976, Vogel et Buser 1976, Galbis 1977). Ces auteurs ont construit des modèles macro-économiques dans lesquels la répression financière est entretenue par les autorités monétaires qui déterminent les taux d’intérêts sur les dépôts, qui doivent être en dessous de la valeur du taux d’intérêt d’équilibre sur le marché. Kapur (1976) propose une politique optimale de stabilisation qui à pour but l’accroissement, et la fixation des taux d’intérêts sur les dépôts. Ainsi, pour Kapur le taux de rémunération des dépôts doit être inférieur au taux de rendement du capital.Donc pour cet auteur le taux d’intérêt peut être considéré comme une politique de stabilisation. Tandis que, la vision de Mac-Kinon et Shaw estime que l’augmentation du taux d’intérêt engendre une augmentation de l’épargne. Contrairement aux visions de Mac-Kinon et Shaw, Kapur.Un autre auteur met le point sur la réallocation de l’épargne entre le secteur traditionnel et le secteur moderne il s’agit de Galbis, pour ce dernier la libéralisation financière provoque un déplacement de l’épargne du secteur traditionnel vers le secteur moderne. Par conséquent, une croissance de la productivité des investissements dans l’économie, est due à la hausse de la rentabilité des capitaux dans le secteur moderne. La conséquence positive de la libéralisation financière pour Galbis est la stabilisation des rendements, donc une stabilité macro-économique. Deux auteurs rejoignent Galbis dans cette idée, ce sont Vogel et Buser, considérant que la libéralisation financière ne se réalise pas uniquement par l’accroissement des rendements. Mais également, il s’agit de maintenir la stabilité de ces rendements, dans le but de réduire le risque liée à l’épargne. Les déférentes approches apporter par les auteurs citer au par avant, divergent dans les hypothèses et les méthodologies, en mettant en œuvre de multiples processus pour expliquer que l’accroissement du taux d’intérêt influence l’économie réelle. Mais, ces apports aboutissent tous à la même conclusion qui consiste au fait que la libéralisation financière accroit la productivité de l’économie et stimule la croissance. Ces conclusions ont fait l’objet d’étude de certains auteurs comme Fry en 1980, qui explique qu’une baisse de 1% du taux d’intérêt réel sur les dépôts en dessous du niveau d’équilibre du marché, engendrent un coût de répression financière équivalant à 0,5 point. Aussi, en s’appuyant sur les résultats obtenus après une étude faite sur 7 pays asiatiques pour examiner l’effet d’une hausse des taux d’intérêts sur l’épargne et la croissance économique, Fry abouté aux résultats suivants : la répression financière s’exprime par un secteur financier faiblement développé. En plus, une faible évolution du PIB et une répression inflationniste exorbitante au Seri Lanka. Ces conclusions ont étaient défendues par Athukorala qui a constaté que durant la période de1955 a 1995 en Inde le taux d’intérêt avait un effet positif sur toute les formes d’épargne. Tandis que, Thirlwale et Warman ont démontré que le taux d’intérêt a des répercutions sur l’épargne financière uniquement au Mexique pendant la période de 1960 a1990, comme pour De Melo et Tybout affirment l’existence d’une relation positive entre le taux d’intérêt et l’investissement en Uruguay après la libéralisation financière. Parallèlement, une augmentation consécutive aux réformes financières.

Les apports de la libéralisation financière ont étaient désapprouver par certains auteurs. Citons, l’analyse néo-structuraliste de Taylor et de Van Winjbergen. Ainsi, les postkeynésiens de Burkett et Dutt, les critiques liées aux asymétries d’informations avancées par Stiglitz et Weiss. En fin, les limites liées au financement du déficit budgétaire de l’Etat démontré par Bencivenga et Smith. Toutes ces analyses ce sont focalisés sur les critiques de la libéralisation financière.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : Généralité sur le dualisme financier 
Section 1 : Le dualisme financier selon les théoriciens de la libéralisation financière.
Section 2 : le dualisme financier selon les néo-structuralistes
Section 03 : Caractéristiques de la finance informelle et principaux intervenants
Chapitre II : Dualisme financier en Algérie quelle réalité ?
Section 01 : Les Caractéristiques et origine de secteur financier informel en Algérie
Section 2 : Les causes de la finance informelle en Algérie
Section 3 : l’évolution et impact de la finance informelle en Algérie
Chapitre 3 : Essai d’analyse des mesures de lutte contre la fiance informelle 
Section 1 : les méthodes d’évaluation de la finance informelle
Section 02 : Les mesures réglementaire de réduction du dualisme financier en Algérie
Section 3 : solutions et proposétions pour réduire le dualisme financier en Algérie
Conclusion Générale 

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