“Garrett’s 5 S” et son application

“Garrett’s 5 S” et son application

État de l’art

Afin de mener à bien le développement du premier “S” définit par Garrett, c’est-à-dire la “Strategy” de la plateforme, il est nécessaire de cataloguer et d’analyser l’existant. En l’occurrence, nous nous intéressons aux réseaux sociaux classiques, qui se sont imposés comme références en la matière au cours de la dernière décennie. Le géant incontesté Facebook est évidemment le principal social network depuis des années, bien que des concurrents sérieux, tel que Twitter, progressent à grands pas. O-Point n’étant pas qu’un simple réseau social, il convient d’également se pencher sur les applications dédiées aux rencontres, comme Tinder ou Badoo. Malgré leur essor et leur efficacité à établir un premier contact, il est de notoriété publique que les applications de rencontre constituent un milieu particulièrement hostile pour les utilisateurs ne remplissant pas certains critères esthétiques, par exemple. Il apparait aussi qu’elles interviennent dans le façonnement de la perception de soi de leurs utilisateurs (Ellison, Steinfield, & Lampe, 2007).

La troisième grande famille de médias sociaux est largement représentée par LinkedIn, il s’agit des réseaux professionnels. En effet, O-Point pourrait également servir de marché de l’emploi. Il n’est pas rare que les personnes souffrant d’un handicap éprouvent des difficultés à trouver du travail, situation qui peut engendrer un standard de vie précaire. Cependant, O-Point pourrait servir de passerelle entre employeurs et personnes en situation de handicap cherchant du travail, car il a été observé que ces deux groupes ont souvent du mal à établir un lien (Margot-Cattin, 2017).

Solutions communautaires

Les premiers réseaux sociaux ayant émergés dès le début des années 2000, l’idée d’une plateforme dédiée à un public spécifique n’est pas nouvelle. En effet, malgré l’omniprésence de géants comme Facebook ou LinkedIn, certaines communautés – LGBT, par exemple – ont exprimé le besoin de se regrouper, de s’isoler pour diverses raisons. La soif de liberté d’expression ou le non-jugement sont souvent les principales motivations des utilisateurs pour avoir recours à de telles plateformes. Elles constituent un “safe space”, où chacun peut échanger sans éprouver la crainte d’être jugé ou de devenir la cible de personnes malveillantes, tout en conversant sur des sujets sensibles, avec des interlocuteurs qui partagent des expériences similaires. Il existe toutefois un revers à cette médaille : l’isolement social et la communautarisation. Les gains de sécurité et de confort impliquent une perte d’ouverture sur le monde et soulèvent la question de l’inclusion sociale. Dans le cas de personnes souffrant d’un handicap, l’isolement social est un problème récurrent et difficile à pallier (Crisp, Gelder, Rix, Meltzer, & Rowlands, 2000). L’analyse de solutions communautaires vise précisément à cerner les avantages, les inconvénients et les conséquences de l’utilisation de plateformes alternatives aux réseaux généralistes.

Public souffrant d’un handicap

Il existe en libre accès une multitude de plateformes dédiées à des personnes souffrant de handicap divers. Réseaux sociaux, sites de rencontres ou bourse à l’emploi : ces solutions couvrent un large panel de besoins et de handicaps. Cependant, à contrario de Facebook pour les réseaux traditionnels, aucune plateforme ne semble faire l’unanimité. Toutefois, il faut souligner qu’à une échelle plus locale, cantonale ou nationale, aucun site web équivalent n’existe – ou du moins n’a de visibilité directe sur les moteurs de recherche. Les rares sites visibles sont souvent payants ou semblent dater d’un autre âge. Sachant qu’un réseau social se doit d’être attractif pour survivre – d’autant plus en considérant les besoins spécifiques à l’audience cible – il est peu probable que la communauté y soit très développée. Malheureusement, il est impossible de connaître précisément la situation actuelle sans souscrire un abonnement payant. Jaccede.com Le site a pour but de documenter l’accessibilité de lieux – hôtels, restaurants, magasins, bureaux d’assurance, etc. – sur un modèle collaboratif.

Les utilisateurs s’inscrivent et ajoutent des fiches de lieu, avec les critères d’accessibilité respectés ou non, des photos et des commentaires, permettant aux autres utilisateurs de consulter cette fiche pour leurs futurs trajets ou sorties et éviter ainsi de mauvaises surprises. La page de recherche est principalement composée d’une carte, avec des points représentants les lieux répertoriés, qu’il est possible de filtrer selon des critères de recherche. Il est possible de s’inscrire et se connecter via Facebook, facilitant ainsi ces processus. Toutefois, le design du site est relativement précaire et aucun plugin ne permet de modifier les contrastes ou encore d’utiliser la voix pour écrire ou naviguer sur le site. Rencontres L’objectif du site n’est clairement pas de faire des rencontres. Il existe une option de chat instantané, un peu à l’image du chat Facebook, mais il est plutôt destiné à poser des questions au créateur d’une fiche. De plus, les profils des utilisateurs contiennent extrêmement peu d’informations et ne poussent pas à démarrer une conversation selon des intérêts communs, par exemple.

Interviews de potentiels utilisateurs

Au-delà des fonctionnalités nécessaires, la pertinence du projet elle-même doit être confirmée ; bien qu’une demande existe, est-elle suffisante pour justifier le développement d’O-Point ? Est-elle propre à une communauté en particulier ? Quelles limites géographiques poser pour que la solution soit attrayante ? Afin de s’assurer qu’une plateforme réponde aux besoins supposés de personnes en situation de handicap, il est nécessaire d’interviewer des utilisateurs potentiels. Appréhender leurs habitudes sur les réseaux sociaux, comprendre les obstacles rencontrés – tant sur les plans relationnels qu’ergonomiques – et apprendre de leurs expériences constituent des étapes essentielles dans les plans “Strategy” et “Scope” de Garrett. L’approche ethnographique permet de délimiter les attentes de l’audience cible, en procédant à des entretiens guidés, mais relativement libres, dont peuvent être extraites des données qualitatives sur les spécifications du projet (Pankonien, 2017). C’est sur cette base que les interviews préliminaires ont été menées, permettant ainsi de tirer des conclusions quant aux spécifications du site, à sa stratégie de modération ou à la façon de gérer les inscriptions par les professionnels. Il convient de souligner que les entretiens ont été menés conjointement avec Benjamin Nanchen du LLH, institution mandante d’O-Point. En effet, la nature particulière du public cible a nécessité un encadrement de convenance.

Guide d’entretien

Un guide d’entretien a été rédigé et utilisé dans la phase d’analyse d’O-Point (voir annexes) ; il a servi de fil conducteur des entretiens, tant avec des personnes en situation de handicap qu’avec des professionnels de différents horizons. Les problématiques évoquées sont en effet similaires ou relativement proches et n’ont pas nécessité de guides distincts. Pour les personnes en situation de handicap, le guide permet principalement de comprendre leurs habitudes actuelles sur les réseaux sociaux, les difficultés rencontrées et les points forts des plateformes existantes, ainsi que d’apprécier leur relation aux autres utilisateurs, valides ou non. Il est également question d’évaluer sommairement l’isolement social des sujets interviewés, et d’ainsi observer leurs premières impressions quant à la mise en ligne d’un réseau tel qu’O-Point.

Les entretiens menés avec des professionnels visent à consolider les conclusions tirées avec les principaux intéressés, en récoltant leurs sentiments sur la situation de leurs bénéficiaires. Il permet aussi de déterminer l’engagement potentiel des professionnels dans la future plateforme, tant sur l’activation des comptes que sur la participation aux sujets de discussion, à la modération ou à d’autres activités liées au site. Enfin, pour le pôle professionnel, une interview a été conduite avec une coordinatrice RH pour comprendre ses tâches quotidiennes et les démarches entreprises lors d’un processus de recrutement. Ces observations étoffent notre vision sur les éventuelles fonctionnalités à développer pour les entreprises souhaitant s’investir sur O-Point.

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Table des matières

1. Introduction
1.1. Contexte du travail
1.2. Living Lab Handicap
1.3. Besoins et solution envisagée
1.4. Structure de travail
2. Méthodologies
2.1. Phase de recherche
2.1.1. “Garrett’s 5 S” et son application
2.1.2. Questions de recherche
2.2. Développement de la solution
2.2.1. Application et adaptation de SCRUM
2.2.2. Contact avec les utilisateurs
3. État de l’art  
3.1. Mise en garde
3.2. Introduction des thèmes
3.2.1. Types de relation
3.2.2. Besoins spécifiques
3.3. Solutions généralistes
3.3.1. Médias sociaux
3.3.2. Relations amoureuses
3.3.3. Réseaux professionnels
3.4. Solutions communautaires
3.4.1. Benchmark
3.4.2. Public souffrant d’un handicap
4. Analyse et définition des besoins  
4.1. Interviews de potentiels utilisateurs
4.1.1. Guide d’entretien
4.1.2. Échantillon d’utilisateurs
4.1.3. Synthèse des entretiens
4.2. Besoins spécifiques
4.2.1. Ouverture vers le monde externe au handicap
4.2.2. Modération et inscription
4.2.3. Contenus spécifiques au handicap
4.3. Définition des utilisateurs
4.3.1. Utilisateurs non-validés
4.3.2. Membres
4.3.3. Entreprises
4.3.4. Modérateurs
4.3.5. Administrateurs
4.4. Value Proposition Canvas
4.5. Personas
4.5.1. Persona primaire
4.5.2. Proto personas secondaires
5. User Experience 
5.1. Web Accessibility Initiative
5.2. Use cases
5.2.1. Inscription à deux niveaux
5.2.2. Modération
5.2.3. Emploi
5.2.4. Bons plans
5.3. Design initial des interfaces
5.3.1. Mockups de l’inscription en deux étapes
5.3.2. Mockups emploi
6. Architecture informatique
6.1. Données conservées
6.1.1. Considérations éthiques et RGPD
6.1.2. Base de données
6.2. Choix technologique
6.2.1. Solution existante et Humhub
6.2.2. Critères de choix et notation
6.2.3. Tableau comparatif
6.2.4. Décision
7. Développement  
7.1. Environnement de développement
7.2. Développement backend
7.2.1. Préparation de la base de données
7.2.2. Logique métier
7.3. Développement frontend
7.4. Obstacles rencontrés
8. Tests utilisateur
8.1. Validation des mockups
8.2. Compte-rendu des discussions
8.2.1. Demande de validation
8.2.2. Processus emploi
9. Vérification de l’hypothèse
10. Recommandations pour la suite
11. Conclusion
12. Déclaration sur l’honneur
13. Références
14. Références des illustrations
15. Annexes
15.1. Cahier des charges initial (14.05.2019)
15.2. Entretiens utilisateurs
15.2.1. Guide d’entretien
15.2.2. Retranscriptions
15.2.3. Codage des entretiens
15.3. Présentation du Professeur Pierre Margot-Cattin
15.4. Product backlog post-bachelor

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