Frontières mouvantes entre firme, marché, externalisation

Frontières mouvantes entre firme, marché, externalisation

Marché et firme : parmi différentes formes de coordination

Force est de dire que la société depuis plusieurs siècles encastre plusieurs formes de coordination selon lesquelles les individus se comportent différemment. Ces formes de coordination et leurs classifications constituent un objet d’étude largement appréhendé par les chercheurs. Débutant par la classification proposée par Knight (1947), l’auteur distingue trois mécanismes de coordination que sont: la coutume3, l’autorité, et le consensus. Le premier correspond aux règles traditionnelles ou au cadre religieux définissant les devoirs et les obligations des individus selon un ordre divin. Le deuxième confère le droit de décision à un dictateur ou à un groupe d’élite comme c’est le cas dans les pays où la dictature militaire ou l’absolutisme règnent. Cependant, le troisième décrit le régime du choix libre dans une société libérale (Vahabi, 1997)4.

Une autre classification est celle menée par Lindblom (1977) en proposant une catégorisation très proche de celle décrite par Knight (1947). L’auteur distingue encore trois systèmes: système de l’autorité, système du marché, et système de conviction (perceptorial) (Vahabi, 1997)5. D’autre part, Arrow (1963), en se référant à Knight (1947), ajoute le consensus en tant que quatrième forme de coordination conçue sous deux angles. Le premier renvoi au système du suffrage universel ou à l’élection politique qui échappe à la procédure d’optimisation, tandis que le deuxième fait référence au mécanisme du marché pouvant être soumis au critère d’optimisation (cité par Vahabi, 1997)6. L’auteur considère ainsi que le marché étant une forme de consensus est vu non pas seulement comme un mode d’allocation de ressources, mais aussi un mode de coordination entre les différents choix individuels. De sa part, Kornai (1984)7 dans son article “Bureaucratic and Market Coordination”, distingue quatre modes de coordination que sont : la coordination bureaucratique, la coordination par le marché, la coordination éthique et la coordination agressive. Pour la première forme, l’auteur voit que celle-ci se caractérise par une hiérarchie de relations verticales et de transactions pas forcément monétisées. Cependant, la coordination par le marché se fonde selon l’auteur sur les liens horizontaux, non-hiérarchiques (ou égaux) et des transactions forcément monétisées. Cette dernière se définit par deux formes : la forme non-régulée faisant référence au capitalisme libéral avant l’intervention de l’Etat et la forme régulée où l’Etat contrôle les agrégats macroéconomiques.

De surcroit, la troisième forme de coordination proposée par Kornai (1984)8 revient à la coordination éthique marquée par les liens horizontaux qui se fondent soit sur la réciprocité (don contre don), soit sur des motifs altruistes en principe non-monétisés. Enfin, la quatrième et la dernière forme est la coordination agressive. Celle-ci figure comme les rapports verticaux et hiérarchiques bâtis sur la coercition délibérée, c’est-à-dire non reconnue par la moralité. L’exemple emblématique donné par l’auteur est le pillage. Dans son travail, l’auteur voit que la coordination éthique et la coordination agressive ne jouent qu’un rôle secondaire dans les sociétés modernes, car selon lui la première (coordination éthique) n’a pas un rôle dominant dans n’importe quelle société et la deuxième (coordination agressive) n’est pas durable car son composant essentiel qui est la coercition délibérée n’est pas institutionnalisé.

Pour souligner la durabilité et persistance de la firme et du marché, l’auteur considère que le système socioéconomique moderne ne se base que sur les premiers modes de coordination que sont : la coordination bureaucratique et la coordination par le marché qui constituent depuis longtemps les principales formes de coordination formant la société. Dans ce contexte, l’auteur indique que la réforme du nouveau mécanisme économique (NME) n’a pas pu supprimer la régulation bureaucratique pour la firme hongroise qui après la mise en place de la réforme économique restait sous une condition de double dépendance, elle dépendait verticalement de la bureaucratie et horizontalement de ses fournisseurs et de ses clients.

Une comparaison avant Coasienne de la firme et du marché Littéralement, le mot firme vient du mot Latin firmus qui signifie selon Hodgson (2000)11 toute chose robuste, grande, durable et persistante dans un sens général. Machlup (1967)12 cite plusieurs concepts de la firme employés dans la littérature économique. La firme est considérée comme une organisation, comme un système de prise de décision, comme une collection d’actifs et de responsabilités, comme une personne juridique, et comme une unité économique soumise à un seul système managérial.

L’histoire de l’émergence de la firme en tant qu’une structure économique revient selon plusieurs chercheurs aux périodes médiévales quand il était possible pour un entrepreneur de réunir les actifs humains, matériaux et financiers, d’encastrer un certain nombre d’employés dans une seule structure et puis vendre les produits. De sa part, Greif (1994)13 souligne que la compagnie se développait particulièrement en Italie dans la période médiévale où un ensemble d’individus collectent leurs capitaux en établissent des relations permanentes basées sur un partage volontaire de responsabilités et d’utilités. Ces relations entrepreneuriales se limitaient primitivement sur les relations familiales pour s’étendre ultérieurement à des relations plus générales.

Dès lors, la firme se représente comme une entité administrative, formée par une ou plusieurs personnes qui investissent en vue de transformer les inputs en créant un produit échangeable dans un marché dont le but est de générer des flux financiers positifs. Quand au marché, ce dernier recouvre toutes les situations où le prix reste le mécanisme principal de coordination entre les agents, et où les liens formels sont inexistants ou ténus. Le marché s’applique parfaitement aux transactions mettant en jeu des produits standards et interchangeables. Adam Smith (1776)14 avec sa célèbre thèse libérale: le marché est la conséquence de la nature humaine, considère que le marché est un ordre naturel c.-à-d. que les hommes ont un penchant à échanger et à troquer en tant qu’une nature instinctuelle depuis le début de l’humanité.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre1 : firme, marché, externalisation et la question du Make-or-Buy
Introduction au chapitre
Section 1 : De la firme/marché à la firme/marché/coopération
Marché et firme : parmi différentes formes de coordination
Une comparaison avant Coasienne de la firme et du marché
L’approche néoclassique en tant que premier courant théorique
La firme en tant qu’une boite noire et le marché en tant que principal acteur
The nature of the firm et le premier apport Coasien
The nature of the firm et le deuxième apport Coasien
L’émergence d’une hybridation entre firme et marché
Les formes hybrides, vers une nouvelle forme organisationnelle
Section2 : L’analyse post Coasienne de la firme, marché, externalisation
Critique de la théorie néoclassique
Incertitude, rationalité limitée, et contrat, les nouvelles particularités de la littérature postcoasienne
L’homo economicus est devenu un homo contractor
La naissance de théories de la firme
La nature de la firme après la nature de la firme
La nature du marché après la nature de la firme
L’externalisation en tant que forme hybride
Les fonctions de la firme et la question de l’externalisation
Section3 : Frontières mouvantes entre firme, marché, externalisation
Une comparaison néo-institutionnelle de formes organisationnelles
Le contrat classique et la structure de gouvernance du marché
Le contrat néoclassique et la structure de gouvernance hybride
Le contrat de subordination et la structure de gouvernance hiérarchique
Origine et nature de la défaillance de la firme
Origine et nature de la défaillance du marché
Origine et nature de la défaillance de l’externalisation
L’émergence de la question de faire et de faire-faire
Section4 : TCT, TBR et frontières mouvantes de la firme
Les apports de la TCT (couts de transactions vs couts de production)
Les couts de transactions comme unité d’analyse
La source des couts de transactions
La décision d’internaliser, d’externaliser ou d’acheter une transaction selon la TCT
Les ressources comme unité de base d’analyse de la TBR
Ressources, compétences, et capacités : vers une ramification de la TBR
Les apports de la TBR (ressources stratégiques vs ressources génériques)
La théorie des ressources et frontières de la firme
Conclusion du chapitre
Chapitre2 : Les logiciels, entre internalisation, externalisation, achat ou téléchargement
Introduction au chapitre
Section1 : L’investissement en logiciels
La DSI au sein de la firme
Les dépenses de la DSI
Ressources et compétences de la DSI
SI, informatique et logiciels : trois concepts emboités
Les logiciels en tant qu’objet d’analyse
Une diversité d’utilisateurs vs une diversité de producteurs
Un développement basé sur quatre mondes de production
Le choix de sourcing pour acquérir des logiciels
Section2 : L’internalisation d’un projet logiciel
Un projet du développement logiciel
Succès vs échec du projet du développement logiciel
Facteurs de succès d’un projet logiciel
Les phases du développement logiciel
Les modèles du développement logiciels
Après sa livraison, la maintenance du logiciel voit le jour
Couts de développement vs couts de maintenance
Origines et nature de la défaillance de l’internalisation des logiciels
Section3 : L’externalisation d’un projet logiciel
Une relecture historique de l’externalisation des SI
L’externalisation des logiciels fait partie de l’externalisation des SI
Le processus de l’externalisation des logiciels
L’externalisation Offshore
Externalisation sous forme de Saas
La relation contractuelle : une clef de voûte de la réussite de l’externalisation
Le marché de prestation logicielle
Origines et nature de la défaillance de l’externalisation des logiciels
Section4 : Le marché des logiciels
Une séparation Hardware/Software pour une marchandisation des logiciels
Les progiciels : un produit marchand
Un rabais de prix dù à une forte productivité
Du logiciel propriétaire au logiciel libre
Vers une création d’une communauté de logiciels libres
Comparaison propriétaire/libre
Un marché qui est en élargissement qualitatif
Origines et nature de la défaillance du marché de logiciels
Conclusion du chapitre
Chapitre3 : facteurs ayant un impact sur le choix entre internaliser, externaliser ou recourir au marché: revue systématique de la littérature
Introduction au chapitre
Section1 : L’approche systmatique de la littérature
Concept et principes de la RSL
Le lancement de la revue systématique de la littérature
Premier résultat et critères de filtrage
Deuxième résultat et critère de filtrage
Résultat final et comparaison entre les trois sous-résultats
La question de sourcing à propos de logiciels selon la RSL
La question de sourcing d’SI/TI selon la RSL
La question de sourcing selon la RSL
Section2 : Les facteurs ayant un impact sur le choix de sourcing pour les logiciels et les SI
Considérations techniques influençant le software sourcing
Considération économiques influençant le software sourcing
Considération stratégiques influençant le software sourcing
Autres considération influençant le software sourcing
Considérations techniques influençant le sourcing d’IS et/ou d’IT
Considération économiques influençant le sourcing d’IS et/ou d’IT
Considération stratégiques influençant le sourcing d’IS et/ou d’IT
Autres considérations influençant le sourcing d’IS et/ou l’IT
Section3 : les facteurs ayant un impact sur le choix de sourcing
Considérations liés à la spécificité des actifs
Considérations liés à l’incertitude et à la fréquence
Autres considérations économiques
Considérations stratégiques
Autres considérations liées à la firme
Autres considérations liées au prestataire
Considérations liées à la relation entre firme et prestataire
Considérations liées à la complémentarité entre les facteurs
Section4 : Les études traitant les facteurs ayant un impact sur la décision de sourcing: carences et déficiences
Facteurs testés en décision de sourcing de logiciel/SI/TI : une trilogie organisationnelle souvent négligée
Facteurs testés en décision de sourcing de logiciel/SI/TI : une confirmation partielle
Facteurs testés en décision de sourcing de logiciel/SI/TI : une simple relation vs. Une relation causale
Facteurs testés en décision de sourcing de logiciel/SI/TI : universalisation de résultats vs. obstacles endogènes et exogènes
Facteurs testés en décision de sourcing: une trilogie organisationnelle souvent négligée
Facteurs testés en décision de sourcing: une confirmation partielle
Facteurs testés en décision de sourcing: une simple relation vs. une relation causale
Facteurs testés en décision de sourcing: universalisation de résultats vs. obstacles endogènes et exogènes
Conclusion du chapitre
Chapitre4 : L’approche empirique de l’étude
Introduction au chapitre
Section1 : Approche méthodologique de la recherche et élaboration des hypothèses
Positionnement épistémologique, mode de raisonnement et méthodologie de la recherche
Traitement de la problématique par des hypothèses formulées à partir de la RSI
Filtrage et interprétation de facteurs retirés de la RSL
Facteurs liés à la fonction : définition et clarification
Facteurs liés à la firme : définition et clarification
Facteurs liés au prestataire : définition et clarification
Section2 : Le questionnaire en tant qu’outil d’investigation
Prototypage, test du questionnaire, échantillonnage et mode d’administration du questionnaire
Les instruments de mesure : formulation et interprétation
Facteurs liés à la fonction : formulation, et validation
Facteurs liés à la firme: formulation et validation
Facteurs liés au prestataire: formulation et validation
Reconstruction statistique du modèle conceptuel de la recherche
Section3 : La description statistique des données recueillies
Calendrier et fragmentation géographique de l’étude
Caractéristiques de firmes appartenant à l’échantillon de l’étude
Les items de mesure de facteurs ayant un impact sur le choix de recourir à l’internalisation : une analyse descriptive
Les items de mesure de facteurs ayant un impact sur le choix de recourir à l’externalisation : une analyse descriptive
Les items de mesure de facteurs ayant un impact sur le choix de recourir au marché : une analyse descriptive
Section4 : Traitement statistique et test d’hypothèses
L’hypothèse de la recherche d’un point de vue statisticien
Reformulation statistique des hypothèses de la recherche et justification de la méthode choisie
Test de premières sous-hypothèses
Test de deuxièmes sous-hypothèses
Test de troisièmes sous-hypothèses
Validation des hypothèses principales et discussion des résultats
Conclusion du chapitre
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des graphiques
Liste des annexes
Table des matières

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