Fossilisation des erreurs de prononciation : quels liens avec le contexte d’apprentissage ? 

Qu’est-ce qu’un système phonologique ?

Le fonctionnement de l’appareil phonatoire a permis, en anglais comme en français, d’effectuer une sélection parmi l’éventail de sons qu’il est possible de produire et de les organiser au sein d’un système phonologique en opposant notamment certains sons entre eux.
Il convient, avant de procéder à la définition de ce qu’est réellement un système phonologique et des règles d’organisation qu’il implique, de bien opérer une distinction essentielle entre phonétique et phonologie. En effet, comment parler de système phonologique avant même d’avoir une idée claire du sens que recouvre le mot « phonologique » ?
Même si tant la phonétique que la phonologie ont chacune leur place dans l’étude de la prononciation d’une langue, ces deux domaines s’intéressent à des aspects différents de la partie orale d’une langue donnée. Tandis que la phonétique se concentre sur l’étude de la variété des sons productibles par l’être humain, la phonologie concerne quant à elle la façon dont les différents sons retenus par une langue s’organisent entre eux.
Une fois cette distinction faite, il convient de se pencher sur le fonctionnement général d’un système phonologique. Dans le système phonologique d’une langue donnée, des unités sont liées par un système de contrastes et d’oppositions. Ces unités sont segmentales et suprasegmentales, c’est-à-dire les segments sonores qui composent les mots de la langue en question que l’on peut segmenter dans la chaîne parlée, autrement appelés phonèmes, mais aussi des unités qui se superposent à ces phonèmes comme l’accentuation et le tonème. Les phonèmes constituent quant à eux des unités distinctives et leur existence et leur fonctionnement ne peut prendre sens que parce que les utilisateurs de la langue en question opèrent des distinctions entre certains sons en les organisant par systèmes d’oppositions tandis qu’ils ne font pas ces distinctions pour d’autres sons. Le phonème peut ainsi être décrit en deux mots : « mere otherness » . Ainsi, puisqu’il est question des distinctions que les utilisateurs d’une langue ont été entraînés à opérer, il convient de rappeler que cela signifie également que différents sons peuvent tout à fait se raccrocher à un seul phonème dans le cas où les locuteurs ne seraient pas conditionnés à distinguer les différences entre ces sons comme majeures mais au contraire, à les négliger. En anglais, /p/ en position initiale est aspiré mais il ne l’est pas après /s/. Deux sons sont donc englobés dans un seul phonème. De cette réflexion émerge l’une des sources importantes des difficultés rencontrées par les élèves dans leur travail sur la prononciation de l’anglais : leur langue maternelle les a conditionnés à négliger des différences qui sont centrales dans la langue cible. Voilà donc pourquoi certains élèves ont parfois tant de mal à distinguer par exemple une voyelle tendue d’une voyelle relâchée et par conséquent pourquoi il leur est si difficile de bien réaliser cette distinction dans leurs productions orales : cette distinction n’existe tout simplement pas en français. Il existe alors un lien entre les différences que l’élève n’entend pas et celles qu’il ne parvient pas à produire.
Il convient par conséquent de sensibiliser les élèves aux régularités du système phonologique anglais en s’assurant par une phase d’exposition et d’observation qu’ils puissent dans un premier temps acquérir les compétences nécessaires pour discriminer différentes unités entre elles pour ensuite les produire de façon correcte. C’est donc un réel conditionnement qui doit avoir lieu.

Effectuer des liens entre les systèmes phonologiques du français et de l’anglais

C’est en partant de cette réflexion au sujet de ce qui constitue un systèmephonologique et du conditionnement qui doit avoir lieu afin d’apprendre à discriminer des unités qui ne sont pas perçues comme différentes dans la langue maternelle que naît l’idée que c’est sur les différences et similitudes entre le système phonologique de la langue maternelle (le français) et celui de la langue cible (l’anglais) qu’il faut se baser pour tendre vers une prononciation plus authentique. Nous suivrons cette ligne directrice dans cette étude, nous amenant ainsi à étudier plus en détails les systèmes phonologiques des deux langues et les oppositions et contrastes que chacun d’entre eux comporte.

Éléments suprasegmentaux

L’accentuation et le rythme en français et en anglais : comparaison

Il existe en anglais deux types d’accentuation. Les anglophones parlent de word stress pour désigner l’accent tonique à l’échelle du mot tel que lorsqu’il est prononcé seul et de sentence stress pour se référer aux syllabes accentuées dans une phrase. Dans ce dernier cas, des mots sont accentués tandis que d’autres non.
En anglais, l’accent tonique consiste en un supplément de force expiratoire. Maîtriser l’accentuation des mots permet d’être beaucoup plus facilement compris et c’est donc un élément qu’il ne faut surtout pas négliger dans la création d’activités pour les élèves puisqu’une accentuation chaotique a des effets néfastes sur l’intelligibilité : « A. Martinet, dans ses Éléments de linguistique générale (op. cit.) a très clairement exposé la fonction de l’accent: « Un mot mal accentué n’est pas compris même si les phonèmes qui le composent sont prononcés à la perfection ». Ce qui explique que l’accent soit ainsi perçu en priorité, c’est essentiellement le fait qu’on identifie la syllabe accentuée par contraste avec les syllabes non accentuées voisines. »
Il convient donc d’apprendre à nos élèves à situer correctement les syllabes accentuées dans les mots et ce non pas au fur et à mesure que l’on rencontre différents mots, mais en leur fournissant des règles à suivre. Il existe deux types de règles qui régissent la place de l’accent dans le polysyllabes. Il y a tout d’abord les règles statiques qui déterminent la place de l’accent tonique en fonction de la présence de tel ou tel suffixe. Les suffixes -ee, -eer, -ese, -oo, -oon, -ette, -esque, -ade entraîneront l’accentuation de la syllabe finale tandis que ces suffixes sont caractérisés par l’accentuation de la pénultième : -ic(s), -ion. Les dérivés de ces suffixes tels que -ical ou -ional gardent l’accentuation de la syllabe précédent lessuffixes comme -ic(s) et -ion. La présence des suffixes -ity (-ety), -itive (-utive), -itant, -itude,-logy, -logist, -logism, -logize, -graphy, -grapher entraîne, quant à elle, l’accentuation de l’antépénultième. Les verbes et adjectifs se terminant en -ate sont accentués sur la syllabe finale si ils sont constitués de deux syllabes et sur l’antépénultième si il y a plus de deux syllabes. Seule la prononciation du suffixe diffère. Il en va de même pour l’accentuation des verbes en -ise/-ize. Il existe aussi des règles dites dynamiques car ce sont des règles de transformation. Ces règles se divisent en deux sous-catégories. En premier lieu il y a les transformations accentuelles prévisibles dues à des suffixes forts. L’ajout des suffixes -al et-ial pour transformer des noms en adjectifs cause par exemple l’accentuation de la pénultième. Ensuite, se démarquent les changements accentuels d’une part prévisibles et d’autre moins prévisibles. Dans cette catégorie, on retrouve les changements d’accentuation dans les familles de mots. On n’oubliera pas de noter que certains préfixes peuvent également être accentués: « certains préfixes à valeur sémantique particulièrement forte reçoivent l’accent (anti-, arch-, dis-, ex-, half-, joint-, in-, (il- im- ir-), inter-, mal-, mis-, non-, over-, pre-, re-, sub-, ultra-, un-, under-, vice-) ». De plus, même si la majorité des mots composés n’ont qu’un accent, « un certain nombre de mots reçoivent deux accents lorsqu’on les prononce isolément. Généralement, l’un des deux accents disparaît dans la chaîne parlée » . Ces ensembles de règles doivent être apprises pour gagner en intelligibilité comme le rappelle de façon très ingénieuse Earl W. Stevick : « In any case, native speakers of English who are trying to follow what a non-native is saying will be more easily confused by someone who consisTENTly puts the emPHASis on the wrong sylLABle than by someone who conSEEStently treats the two very frequent vowel phonemes of feetand fitas though they were one. »
Un travail sur cet aspect de la langue constitue même une réelle priorité selon Gimson : « for all learners,accentuation must provide the foundation on which any pronunciation course is based. »
Parlons maintenant de ce que les anglophones appellent le sentence stress. Il s’agit d’accentuer les mots porteurs de sens aussi appelés content-words. Ces mots à sémantismeplein peuvent être des noms, adjectifs, adverbes, verbes et démonstratifs. Cependant, les content words ne sont pas les seuls à pouvoir être accentués. En effet, il est possible d’accentuer des mots grammaticaux lorsqu’on veut les mettre en emphase. Mis à part dans ce dernier cas, ces form-wordssont inaccentués et sont réduits à leurs formes faibles. Ainsi leurs voyelles sont réduites à leur forme la plus simple qui est le phonème vocalique le plus courant en anglais : la voyelle centrale /ə/. « Since they are more frequently unstressed than stressed (e.g., the form-words) the weak form is their normal pronunciation, but unfortunately in the artificial speech which is to be heard in many class-rooms the weak forms occur far too seldom. »
Puisque ces mots sont la plupart du temps inaccentués et sous leurs formes faibles, il convient d’apprendre ces formes pour fluidifier les interventions et tendre vers une plusgrande authenticité. « The use of weak forms is an integral part of our language and failure to use them gives a foreigner away when otherwise his pronunciation is perfect. »

Intonation en français et en anglais : comparaison

Le tonème correspond à la plus grande unité phonologique. L’intonation permet à la langue d’ employer différentes notes pour former une mélodie porteuse de sens. Les tonèmes s’organisent eux aussi en un système d’oppositions et il ne s’agit donc pas d’une quelconque fioriture. Il semblerait également que ce système d’oppositions soit intégré très tôt et cela explique en partie les difficultés rencontrées par nos élèves dans ce domaine. »Il est fort possible que l’intonation soit le premier système linguistique auquel réagit l’enfant. Il n’est donc pas étonnant que le système intonatif de notre langue maternelle soit si solidement installé, au point qu’il nous empêche d’acquérir le système intonatif d’une langue seconde.
L’intonation est une seconde nature. »
Commençons par analyser les caractéristiques de l’intonation française pour ensuite les mettre en relation avec celles de l’anglais. En français, l’intonation tend plus à monter. C’est d’autant plus le cas dans les énoncés non-achevés et dans les questions formulées à l’affirmative tandis que la finalité et les questions commençant par un mot interrogatif ont une intonation descendante. En anglais, la tendance est au contraire à l’intonation descendante. Celle-ci est employée dans les questions ouvertes en wh-, les déclaratives, à la forme impérative, et dans les tags lorsque la réponse paraît évidente ou que le locuteur n’attend pas de réelle réponse. Dans cette configuration, la note la plus haute correspond à la première syllabe accentuée. Les syllabes accentuées suivantes correspondent alors à des notes de plus en plus graves. L’intonation montante est quant à elle employée dans les yes/no questions,les énoncés non-achevés, les question tags lorsque le locuteur pose une vraie question et dans les demandes polies. Ce type d’intonation se caractérise par une montée sur la dernière syllabe accentuée ou les syllabes inaccentuées finales.
Le fall-risepermet de marquer une divergence de point de vue, une réponse évasive ou une réticence par exemple.
Il convient de noter que les difficultés des élèves francophones émanent également du fait que l’anglais leur demande d’effectuer de plus grands écarts entre la note la plus haute et la plus basse que le français. Voici ce que Stevick dit au sujet du rôle de l’intonation comme véritable outil de communication porteur de sens : « so with one pitch pattern the words ‘it’s raining’ will be understood as a simple statement of fact; with a second pitch pattern it comes out as an exclamation of surprise or dismay; with a third it’s a question that calls for an answer of yes or no; with a fourth it is followed immediately by something additional, such as ‘harderthan before’ or ‘cats and dogs' ».

Facteurs liés au profil des élèves de lycée pouvant expliquer leurs difficultés

L’âge des élèves : quelles conséquences ?

Au lycée, les professeurs de langues attrapent les élèves en bout de course alors qu’ils s’apprêtent à atteindre l’âge adulte. Le facteur de l’âge et ses effets sur l’apprentissage des langues a fait l’objet de nombreuses recherches dont une partie non négligeable montre qu’en prenant de l’âge, les individus rencontrent de plus en plus de difficultés. Il est question d’une période critique au-delà de laquelle on observe une diminution de la plasticité et une influence trop marquante de la langue maternelle. Celce Murcia et al. citent les résultats obtenus par Penfield et Roberts (1959), montrant que la fin de cette période critique pendant laquelle l’apprentissage d’une langue est facilité coïncide avec la puberté, ce qui expliquerait les difficultés rencontrées par les lycéens : « this research posits a period (occuring around puberty) after which brain lateralization, or the assigning of certain functions to the different hemispheres of the brain, is completed. »
La puberté marque donc la fin de la période durant laquelle les conditions maximales d’apprentissage d’une langue sont réunies car c’est à la puberté que chaque hémisphère du cerveau termine de se spécialiser dans diverses fonctions.
Scovel (1969) et Krashen (1973) s’accordent à dire qu’il existe une perte de plasticité cérébrale à cette période et qu’elle a pour conséquence de rendre inatteignable une prononciationauthentique dans une langue étrangère après la puberté.
Cependant, tous n’adhèrent pas à l’hypothèse de l’existence d’une période critique, insistant sur le maintien d’un degré de plasticité ne permettant pas de parler d’atrophie ou de rigidité et soulignant que les différences d’apprentissage entre les très jeunes apprenants (L1) et les adultes (L2) seraient plutôt dues à leurs environnements respectifs, à la durée d’exposition à la langue et à leurs types de motivation. Il est donc nécessaire de ne pas assimiler complètement les processus et environnements d’apprentissage de la langue maternelle et d’une langue étrangère mais plutôtde s’inspirer des connaissances sur ces premiers pour améliorer les performances des élèves.

Fossilisation des erreurs de prononciation : quels liens avec le contexte d’apprentissage ?

Une des différences majeures entre l’ apprentissage de la langue maternelle et celui d’une langue étrangère réside donc dans l’environnement ou la situation d’apprentissage. Dansle second cas, en contexte d’apprentissage de l’anglais en tant que langue étrangère, les élèves ne sont pas immergés dans un milieu utilisant régulièrement l’anglais et la durée d’exposition est donc moindre. Au lycée, trois heures hebdomadaires sont dédiées à l’anglais en seconde contre deux heures seulement en cycle terminal. En dehors de ce temps, les élèves sont très peu exposés à la langue. Or, selon Postovsky (1974), Asher (1977), et Krashen (1982) , l’apprentissage d’une langue n’est permis que par une phase de réception et les apprenants ont besoin d’entendre beaucoup de contenu dans cette langue avant d’arriver à une phase de production. La durée d’exposition à la langue se détache donc comme un facteur déterminant pour atteindre une prononciation plus authentique.
Un autre facteur ayant une influence sur la qualité de la prononciation des élèves de lycée réside dans les apprentissages qui ont été faits en prononciation tout au long de leurs carrières d’élèves. Enseigner la prononciation au lycée signifie en effet que les élèves auront déjà eu le temps de voir des erreurs se fixer et s’ancrer profondément dans leurs esprits jusqu’à apparaître systématiquement. Afin de faire progresser les élèves, il convient donc de définir quels aspects doivent être travaillés en priorité pour répondre à leurs besoins.

Outils, méthodes et activités

Nous avons pu constater que les différentes méthodes privilégiées au cours des siècles pouvaient être catégorisées en deux grandes approches en ce qui concerne leur manière d’aborder la prononciation : la première basée sur l’écoute, l’imitation d’un modèle et la répétition et la seconde sur l’enseignement explicite des règles qui sous-tendent le système phonologique de la langue cible. Ces méthodes ont apporté plusieurs outils et types d’activités permettant de faire progresser les élèves sur leur prononciation qui correspondent eux aussi àl’une ou l’autre de ces deux grandes approches. Cependant, avant de faire le tour de ces outils classés par approche, il convient de fixer les premières étapes de la création d’activités de prononciation pour un groupe d’élèves. Il s’agit de définir des priorités, c’est-à-dire identifier quels aspects doivent être le plus travaillés. Afin de dresser la liste de ces éléments, il faut s’appuyer sur deux types de besoins : les éléments dont la maîtrise a été identifiée comme nécessaire par différentes études pour assurer l’intelligibilité du locuteur et les besoins particuliers d’un groupe d’élèves donné. Le croisement de ces deux données permet de définir les objectifs principaux de progression. Zielinski (2008) a isolé l’accentuation des bonnes syllabes et la réalisation correcte des phonèmes de ces syllabes comme étant fondamentales pour assurer l’intelligibilité. Afin de déterminer les besoins des élèves, une évaluation diagnostique peut être envisagée.
Les points de friction entre le français et l’anglais doivent également constituer un point d’appui important dans la création et la mise en œuvrede ces activités d’ autant plus que l’apprentissage de notre langue maternelle nous conditionne à sur-entendre certaines différences et à en négliger d’autres. Face à des élèves, il faut donc leur apprendre à faire ces distinctions : « much of your work as a teacher of pronunciation will come from the fact that your students, in their experience with their native language(s), have acquired the skill of overlooking differences which they must pay attention to in the language you are teaching them » . En plus de travailler à faire émerger la capacité des élèves à faire ces nouvelles distinctions, le professeur doit aussi être capable d’anticiper les difficultés que pourrait poser le système phonologique de la L1. « Il faut avoir comparé préalablement les deux langues et, une fois faite l’analyse de la langue seconde, dégager les points de divergences où lesdifficultés sont prévisibles. »

Partie méthodologique

Présentation des participants

Les élèves participant à l’étude sont scolarisés au lycée Louis Lachenal à Argonay (74). Le lycée est situé au milieu d’une zone industrielle au Nord d’Annecy et accueille plus de 1800 élèves encadrés par plus de 180 professeurs. Ces élèves proviennent de différents collèges et profitent dans cet établissement d’un large choix de formation en commençant par les secondes générales et professionnelles et en allant vers la préparation du baccalauréat général, STI2D, et professionnel (de nombreuses spécialisations sont disponibles) sans oublier les classes préparatoires aux grandes écoles.
Le groupe sur lequel cette étude se base est constitué d’élèves de seconde générale suivant trois heures de cours d’anglais par semaine et dont l’effectif est passé de vingt-sept à vingt-cinq élèves en cours d’année (neuf filles et seize garçons). Les profils dans cette classe sont variés et il y a une grande hétérogénéité des niveaux : ce groupe est caractérisé par un grand écart entre la tête de classe dynamique constituée d’élèves très investis et moteurs des activités en cours et les élèves les plus en difficulté qui sont également, pour la plupart, peu motivés.

Présentation du matériel utilisé

Aider les élèves à améliorer leur prononciation constitue un travail sur le long terme et ce d’autant plus lorsque l’on intervient au lycée alors que de nombreuses erreurs ont pu être fixées au fil des années. C’est pour cette raison que cette étude a été amorcée dès le début de l’année scolaire et s’étend donc sur plusieurs séances et séquences. L’année scolaire s’ étant en partie déroulée en distanciel, les outils utilisés depuis le début de l’année en classe ont pu être utilisés, remplacés ou complémentés par d’autres outils pendant la période d’enseignement à distance.
Les premiers outils utilisés afin d’établir un diagnostique des acquis et besoins des élèves en début d’année ont été un questionnaire suivant une discussion en classe sur le travail de la prononciation qui avait pu être effectué par les élèves jusqu’au début de l’année ainsi qu’un test diagnostique de prononciation effectué à l’aide d’une fiche et d’ordinateurs équipés de casques et micros en laboratoire de langues.
Les différents équipements technologiques disponibles au lycée ont également été utilisés tout au long de l’étude : les ordinateurs et projecteurs présents dans les salles de classe ont servi à la mise en place d’activités, le laboratoire de langues a permis aux élèves de s’enregistrer et de s’écouter, et le cahier de texte Pronote a servi de plate-forme pour déposer des documents contenant des indications sur la prononciation du vocabulaire par exemple.
Ce dernier outil s’est révélé d’autant plus utile lors de la période d’enseignement en distanciel, servant alors de plate-forme principale sur laquelle les élèves pouvaient retrouver l’intégralité des documents utilisés et des consignes. L’utilisation d’une plate-forme en ligne permettant à la fois des appels vocaux ainsi que des espaces de messagerie de groupe a permis d’assurer la continuité du travail de la prononciation malgré le confinement afin d’entretenir les acquis des élèves et de continuer à leur donner la possibilité d’entendre un modèle, de s’essayer à la prononciation d’énoncés et d’être corrigés aussitôt. Durant cette période d’enseignement à distance, les élèves ont également rempli un formulaire en ligne afin de faire le bilan sur leurs acquis et pouvoir donner leur retour critique sur l’efficacité des méthodes et outils employés durant l’année.
L’usage d’équipements informatiques, bien que très utile, a également été accompagné de l’utilisation de supports plus classiques. Le tableau a régulièrement été utilisé afin d’aider les élèves à visualiser et catégoriser les différents sons retenus par le système phonologique del’anglais. Des fiches d’activités et des fiches outils ont aussi été distribuées aux élèves (enversion papier en présentiel et sous forme de documents en ligne en distanciel).

Présentation de la procédure

Avant de mettre en place différentes activités et méthodes afin d’aider mes élèves à améliorer leur prononciation, j’ai pris le temps en début d’année d’écouter les élèves lors de nos premiers contacts, que ce soit lors de prises de parole ou lors de phases de répétition du vocabulaire rencontré pendant un cours. Ces premières observations m’ont permis de constater rapidement qu’un grand écart séparait mes élèves les plus performants de ceux rencontrant le plus de difficultés.
Suite à ces premiers contacts, nous avons eu une discussion en classe sur le sujet qui a été suivie d’une questionnaire permettant de mettre en évidence leur perception de leur niveau et de leurs besoins ainsi que de faire le point sur les habitudes de travail qu’ils avaient pu prendre durant les années précédentes. Les résultats de ce questionnaire associés à un test diagnostique m’ont permis de déterminer ce qu’il me semblait pertinent de mettre en place avec mes élèves.
Afin d’établir un bilan des méthodes et outils auxquels mes élèves avaient pu se familiariser ou non au cours des années précédentes, il convenait tout d’abord de leur demander leur ressenti quant à la fréquence à laquelle ils estimaient avoir travaillé la prononciation en cours d’anglais afin d’établir si ce serait pour eux une découverte cette année ou bien la continuité logique de ce qu’ils avaient déjà pu faire. Le graphique 1 démontre que tandis que seule une minorité d’élèves indique avoir très peu ou pas du tout travaillé la prononciation au cours des dernières années, il convient de noter que le nombre d’élèves estimant avoir régulièrement travaillé la prononciation reste très proche de ce premier groupe.
Il apparaît donc qu’en Septembre 2019, les élèves estimaient pour la plupart s’être exercé à prononcer correctement seulement de façon sporadique.

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Table des matières
Introduction
Partie 1 – Partie théorique
1. Comprendre l’origine des difficultés rencontrées par les élèves
1.1 Langage, appareil phonatoire et système phonologique : nature et fonctionnement
1.1.1 Caractère fondamentalement oral du langage et lien entre graphie et phonie
1.1.2 L’appareil phonatoire : description et fonctionnement
1.1.3 Qu’est-ce qu’un système phonologique ?
1.1.4 Effectuer des liens entre les systèmes phonologiques du français et de l’anglais
1.2 Caractéristiques des systèmes phonologiques du français et de l’anglais
1.2.1 Éléments segmentaux
1.2.1.1 Les systèmes consonantiques du français et de l’anglais
1.2.1.1.a Le système consonantique du français
1.2.1.1.b Le système consonantique de l’anglais
1.2.1.2 Les systèmes vocaliques du français et de l’anglais
1.2.1.2.a Le système vocalique du français
1.2.1.2.b Le système vocalique de l’anglais
1.2.2 Éléments suprasegmentaux
1.2.2.1 L’accentuation et le rythme en français et en anglais : comparaison
1.2.2.2 Intonation en français et en anglais : comparaison
1.3 Facteurs liés au profil des élèves de lycée pouvant expliquer leurs difficultés
1.3.1 L’âge des élèves : quelles conséquences ?
1.3.2 Fossilisation des erreurs de prononciation : quels liens avec le contexte d’apprentissage ?
2. Pistes de remédiations
2.1 Différentes approches : Histoire de l’enseignement de la prononciation
2.2 Outils, méthodes et activités
Partie 2 – Partie méthodologique
1. Présentation des participants
2. Présentation du matériel utilisé
3. Présentation de la procédure
Partie 3 – Résultats et discussion
1. Hypothèse 1 : l’utilisation de transcriptions phonétiques
1.1 Mise en œuvre
1.2 Résultats et discussion
2. Hypothèse 2 : regrouper des mots en fonction des phonèmes qu’ils contiennent
2.1 Mise en œuvre
2.2 Résultats et discussion
3. Hypothèse 3 : passer par la poésie pour assurer la compréhension des schémas accentuels, rythmiques et intonatifs de l’anglais
3.1 Mise en œuvre
3.2 Résultats et discussion
4. Autres actions mises en œuvre
5. Limites et perspectives
Conclusion
Bibliographie
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4a
Annexe 4b
Annexe 5a
Annexe 5b
Annexe 6

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