FORMATION UNIVERSITAIRE ET EMPLOI

Le champ de l`analyse/délimitation

        Dans un travail de recherche il est toujours nécessaire de délimiter l`espace géographique dans lequel l`enquête va se dérouler. En ce qui concerne cette étude, il faut préciser d`abord que dans ce pays il n`ya pas qu`une seule université. C`est pourquoi déjà dans la formulation du sujet il a été précisé qu`il s`agit de l`université de Niamey, la plus ancienne université publique et la plus connue du Niger. Voilà donc qui délimite l`étude à cette université qui elle- même se trouve dans la capitale du pays c`est- à dire Niamey. Mais comme l`objectif général visé est de faire un parallèle entre la formation universitaire et l`emploi, une autre préoccupation s`ajoute. Il s`agit de la localisation du marché de l`emploi. Ainsi, comme on le verra plus tard Niamey reflète toutes les caractéristiques du marché de l’emploi nigérien car la majorité des activités de production se concentrent dans cette ville comme les usines les banques, les entreprises de services ou de commercialisation, etc. ; seules quelques unes se retrouvent dans quelques régions du pays. Alors les enquêtes sont focalisées sur le marché de l`emploi au niveau de la capitale elle- même. D`ailleurs, comme le précisera plus tard la présentation de cette capitale, le marché de l`emploi de Niamey reflète toutes les caractéristiques de celui du Niger. En résumé le champ de l`analyse de cette étude se situe essentiellement dans la capitale nigérienne. Mais pour permettre à tous nos lecteurs de comprendre l`ensemble des enjeux qu`il y a autour de cette recherche, il est prévu de faire une présentation sommaire de la république du Niger suivie de celle de sa capitale et ensuite celle de l`université de Niamey.

Les activités dans la CUN

      Selon l’enquête emploi réalisée en 2002, sur une population potentiellement active (individus de 10ans et plus) de 480821 personnes, la communauté urbaine de Niamey compte une population active de 230206 personne soit un taux d’activité de 47,9 %. Ce taux cache cependant de très fortes disparités d’une part selon le sexe et d’autre part selon l’âge. Mais ces écarts sont plus importants dans les groupes d’âge de 20 à 34 ans au niveau desquels le taux d’activité des hommes est plus élevé et deux fois plus important que celui des femmes. Quant à la disparité au niveau du sexe elle s’explique beaucoup plus par le rôle social joué par les hommes spécialement dans la prise en charge des besoins quotidiens des ménages, les activités ménagères étant réservées à la femme. Dans tous les cas on remarque que les taux d’activité d’une manière générale s’accroissent rapidement à la faveur surtout des sorties massives des jeunes diplômés du système éducatif qui viennent intégrer le marché du travail. On constate selon la même enquête que 83% des actifs occupés exercent un emploi dans des activités informelles (dont 47,1% comme indépendants et 36% comme salariés). Dans le secteur formel, 16,2% d’actifs sont employés en tant que salariés et seulement 0,7% d’actifs y exercent en qualité d’indépendants. Lorsque l’on examine cette même classification par rapport aux groupes d’âges, des tendances plus nettes se dégagent : on constate qu’environ 72% des actifs occupés qui exercent en tant que salariés du secteur moderne ont un âge compris entre 30 et 50 ans et un âge moyen de 39 ans. La plupart (52%) des indépendants du secteur informel ont un âge compris entre 25 et 35 ans et un âge moyen de 38 ans mais on dénombre aussi dans cette catégorie d’actifs 14,5% dont l’âge est supérieur ou égal à 55 ans. Quant aux dépendants du secteur informel, 61% ont un âge compris entre 15 et 35 ans avec un âge moyen de 27 ans. Les indépendants du secteur informel semble relativement les plus jeunes avec des âges très concentrés entre 15 35 ans mais la classe d’âge modale (20-24 ans) accueille presque le tiers des actifs. Leur âge a été estimé à environ à 25 ans. On note également que les actifs occupés ayant au plus 25 ans représentent seulement 4,2% des actifs occupés employés comme salariés du secteur informel alors que dans le groupe des indépendants du secteur informel, cette catégorie d’actifs représente presque 17% des actifs, contre 50,4% dans celui des indépendants du secteur informel. La faible proportion des moins de 25 ans dans le groupe des salariés du secteur formel s’explique principalement par le fait qu’en général l’âge moyen minimal d’entrée dans les secteurs formels tourne autour de 25 ans. Mais dans une moindre mesure, l’arrêt des recrutements directs (principalement dans l’administration et les entreprises publiques d’une part, mais aussi par son ralentissement dans les entreprises privées) pourrait aussi rendre difficile l’accès de ces jeunes aux emplois publics mais aussi privés. En effet depuis 1995 le système de recrutement à la fonction publique a subi d’énormes réformes parmi lesquelles l’instauration du service civique national pour les jeunes diplômés et l’arrêt du système de programmation.

Les caractéristiques des emplois

       Au Niger, la majorité des emplois sont concentrés dans la capitale. En effet, c’est là que sont situées presque toutes les unités industrielles du pays et la plupart des investisseurs privés préfèrent se baser à Niamey. C’est pourquoi, selon l’enquête emploi réalisée en 2002, le marché de l’emploi de la capitale reflète les caractéristiques fondamentales du marché de l’emploi du Niger. Donc pour comprendre ce dernier il apparaît nécessaire de connaître les caractéristiques du marché de l’emploi dans la capitale. De plus la présente étude est essentiellement axée sur les diplômés formés par l’Université de Niamey et qui sont actuellement actifs sur le marché de l’emploi de la communauté urbaine de Niamey. D’où, il devient plus que nécessaire de rappeler les différents secteurs institutionnels à travers les différentes activités de production. Ainsi, l’enquête emploi distingue cinq (5) secteurs d’emploi principaux à savoir : l’administration publique le secteur parapublic, le secteur privé formel, le secteur informel et enfin le secteur social. Les résultats de la même enquête montrent que le secteur informel se positionne en tête du marché de l’emploi car il accueille environ 83% des actifs occupés (personnels exerçant effectivement un emploi). En deuxième position se retrouve le secteur de l’administration publique mais avec taux relativement faible (seulement 13,5% des actifs occupés). Enfin les entreprises associatives occupent ensembles à peine 2% des actifs.

Dynamique de la création des emplois

        A l’instar de la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne, le climat économique du Niger fut marqué vers les années 1980 – 1990 par la mise en œuvre des programmes d’ajustement structurel. Cette situation a eu des répercussions très importantes sur la dynamique de la création des emplois. En effet, le retrait de l’Etat des secteurs de la production en vue de réduire les dépenses publiques et la restructuration du secteur parapublic (limitation des recrutements, compressions du personnel des entreprises et société privées, etc.) ont entraîné une baisse sensible des emplois dans ces secteurs. Ainsi le manque d’un secteur privé formel et dynamique capable d’absorber une quantité importante de main d’œuvre contribue à accroître les tensions sur le marché de l’emploi local et facilite du coup l’émergence des activités informelles. Selon l’enquête emploi 2002, au cours des vingt dernières années, le secteur formel (public et privé) a enregistré des taux de création d’emploi les plus faibles, seulement 17,3% des emplois totaux crées contre environ 82,8% pour le secteur informel. Il faut ajouter que ce secteur d’activités s’est développé au Niger à partir des années 1970. C’est pourquoi vers le début des années 1980, un peu moins de deux actifs sur cinq exerçaient dans ce secteur soit un taux de 38%. Dans les années 1990, ce secteur accueillait presque trois actifs sur quatre. Et en 2002, le secteur informel a contribué à créer 93% des emplois crées par l’ensemble des secteurs. Somme toute, on peut dire que la faible création des emplois dans les autres secteurs (entreprises publiques et secteur privé formel) et la baisse tendancielle des recrutements par l’administration publique, semblant réduire les perspectives d’embauche et contribue à l’émergence d’activités informelles.

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Table des matières

Introduction générale
1ére Partie : Cadre général et méthodologique de la recherche
Chapitre 1: Cadre général
1.1 Problématique de la recherche
1.2 Revue critique de la littérature
1.3 Contexte et justification du choix du thème
1.4 Objectifs
1.5 Hypothèses de travail
1.6 Définition Opérationnelle des concepts fondamentaux
1.7 Modèles théoriques appliqués à l’étude
Chapitre 2 : Cadre méthodologique
2.1 Caractéristiques de la population mère et construction de l’échantillon
2.2 Outils de collecte d’informations
2.3 Techniques d’analyse
2.4 Le champ d’analyse/Délimitation
2.5 Le déroulement de l’enquête et les difficultés rencontrées
2eme Partie : Le cadre de l’étude et ses potentialités
Chapitre 3: Présentation sommaire du Niger et de la Communauté Urbaine de Niamey
3.1 Présentation sommaire du Niger
3.2 La Communauté Urbaine de Niamey
Chapitre 4 : Le problème de l’emploi au Niger
4.1 La Politique Nationale de l’Emploi
4.2 Les caractéristiques du marché de l’emploi nigérien
4.3 Caractéristiques et structure des emplois dans la CUN
4.4 Dynamique de la création des emplois
4.5 Jeunes diplômés et insertion professionnelle
Chapitre 5 : Présentation de l’enseignement supérieur du Niger
5.1 Rappel historique d’implantation de l’enseignement supérieur
5.2 Définition
5.3 La Politique Nationale d’Enseignement Supérieur
5.4 Présentation de l’université Abdou Moumouni de Niamey
3 eme Partie : Des cadres supérieurs formés pour quelles possibilités d’emploi : potentialités humaines et réalités d’embauche
Chapitre 6: Problématique des out put de l’UAM et de l’insertion dans les secteurs de l’emploi
6.1Efficacité interne et externe de la formation à l’UAM
6.1.1 Analyse des entretiens semi-directifs avec les responsables des établissements
6.1.2 Analyse des entretiens directifs avec les enseignants chercheurs
6.1. 3 Analyse des entretiens directifs avec les étudiants
6.2 Analyse des entretiens avec les employeurs
6.3 La situation des sortants de l`UAM
6.3.1 Analyse des entretiens directifs avec les out put (sortants)
6.3.2L’itinéraire professionnel d’un échantillon de diplômés de l’UA
Chapitre 7:De la formation universitaire à l’emploi au Niger
7.1 La formation à l’UAM : stagflation scolaire
7.2 Le caractère imparfait du marché de l’emploi du Niger
7.3 Analyse des rapports entre formation et emploi
7.4 Quelques conséquences
Chapitre 8:Vers une meilleure adéquation entre formation universitaire et emploi au Niger
8.1 Du dialogue entre l’UAM et le marché de l’emploi
8.2 De la professionnalisation des filières de formation
8.3 De l’amélioration des conditions de vie et de travail à l’UAM : université comme outil de développement
8.4 Propositions pratiques en vue de l’amélioration des conditions d’employabilité des sortants de l’UAM
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

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