Formation du capitalisme

FORMATION DU CAPITALISME

L’homme primitif dépendait dans une très large mesure de la nature environnante. Longtemps la chasse resta la principale source de moyens d’existence. Celle-ci fournissait en quantités accrues les moyens d’existence indispensables. Les progrès de la chasse donnèrent naissance à l’élevage primitif. L’agriculture primitive constitua un nouveau progrès considérable dans le développement des forces productives de la société. La loi économique fondamentale du régime de la communauté primitive consiste à assurer aux hommes les moyens d’existence nécessaires à l’aide d’instruments de production primitifs, sur la base de la propriété communautaire des moyens de production, par le travail collectif et par la répartition égalitaire des produits. Avec le passage à l’élevage et à la culture du sol apparut la division sociale du travail. La formation de tribus de pasteurs a marqué la première grande division sociale du travail. À côté de l’agriculture et de l’élevage, d’autres activités productrices prenaient leur essor1. Le perfectionnement des instruments de production, l’élévation de la productivité du travail permit donc de passer à l’exploitation individuelle. La nécessité du travail en commun, de l’économie communautaire se faisait de moins en moins sentir. Si le travail en commun entraînait nécessairement la propriété commune des moyens de production, le travail individuel requérait la propriété privée2.

L’apparition de la propriété privée se fit au début par l’entremise des chefs des communautés gentilices (anciens, patriarches) au nom de la communauté qu’ils représentaient. Mais avec le développement de la division sociale du travail et l’extension des échanges, les chefs de la communauté en vinrent peu à peu à considérer le bien de la communauté comme leur propriété. L’apparition de la propriété privée et de l’échange marqua le début d’un bouleversement profond de toute la structure de la société primitive3. Grâce à l’essor des forces productives, le travail de l’homme, dans l’élevage et l’agriculture, lui procura plus de moyens d’existence qu’il n’en fallait pour son entretien. Il devint possible de s’approprier le travail supplémentaire. Il était donc profitable de ne pas mettre à mort les prisonniers de guerre, comme auparavant, mais de les faire travailler, d’en faire des esclaves. Les esclaves étaient accaparés par les familles les plus puissantes et les plus riches. Avec les progrès de l’inégalité des fortunes, les riches se mirent à réduire en esclavage non seulement les prisonniers de guerre, mais aussi les membres de leur propre tribu appauvris et endettés. Ainsi naquit la première division de la société en classes : la division en maîtres et en esclaves. Ce fut le début de l’appropriation sans contre-partie par certains individus des produits du travail d’autres individus.

Sous le régime de l’esclavage, la population se divisait en hommes libres et en esclaves. Les hommes libres, à leur tour, se divisaient en deux classes : les grands propriétaires fonciers, qui étaient en même temps de grands propriétaires d’esclaves, et les petits producteurs (paysans, artisans2) dont les plus aisés utilisaient également le travail servile et possédaient des esclaves. L’État esclavagiste a joué un rôle considérable dans le développement et la consolidation des rapports de production de la société fondée sur l’esclavage. L’histoire des sociétés fondées sur l’esclavage dans l’Orient ancien, en Grèce et à Rome montre qu’avec le développement de l’économie esclavagiste la lutte de classe des masses asservies contre leurs oppresseurs s’intensifiait. Les révoltes d’esclaves se combinaient avec la lutte des petits paysans exploités contre la couche privilégiée des grands propriétaires d’esclaves et de terres. Au cours des siècles, les soulèvements d’esclaves furent fréquents ; les paysans ruinés se joignaient à eux. Les plus importants éclatèrent aux 2ème et 1er siècles avant notre ère et du 3e au 5e siècle de notre ère3. Les propriétaires d’esclaves réprimèrent ces révoltes avec la dernière cruauté. Les soulèvements des masses exploitées, et surtout des esclaves, minèrent la puissance de Rome. La chute de l’Empire romain marqua aussi la fin du régime de l’esclavage dans son ensemble à ce régime succéda la féodalité.

Origine de la féodalité

La féodalité au sens strict du terme, apparait dans les pays nés de la décomposition de la dynastie carolingienne – la France, l’Allemagne, le royaume de Bourgogne-Provence, l’Italie de l’époque – et aux pays ayant subi l’influence de ces États comme l’Angleterre, certains royaumes chrétiens d’Espagne, les États latins du Proche-Orient. Ce type de société, que l’on nomme aussi parfois « le régime féodal ». On peut concevoir la féodalité comme un ensemble d’institutions créant et régissant des obligations d’obéissance et de service de la part d’un homme libre dit « vassal », envers un homme libre dit « seigneur » et des obligations de protection et d’entretien de la part du « seigneur » à l’égard du « vassal » ; l’obligation d’entretien ayant le plus souvent pour effet la concession par le seigneur au vassal d’un bien dit « fief ».Les origines des institutions féodo-vassaliques doivent être cherchées dans la monarchie franque à l’époque mérovingienne et tout particulièrement dans les pays d’entre Loire et Rhin qui en ont constitué le coeur. Au VIe et au VIIe siècle, l’État franc connaît une situation très fréquemment instable, trop souvent anarchique. Des gens avaient besoin de protection et venaient la demander à quelque personnage puissant la protection contre une forme quelconque de service. Ce qu’il convient de retenir, c’est que de nombreux hommes libres se sont mis sous la protection et au service d’autres hommes libres, en conservant leur statut de liberté ; les textes contemporains les nomment ingenui in obsequio, les hommes libres en dépendance. Au nombre des personnes libres qui s’étaient placées sous la protection particulière et au service propre du roi, figuraient les « antrustions » ou membres de la trustis, mot francique affublé d’une terminaison latine, qui paraît correspondre à comitatus, c’est-à-dire à la suite de compagnons armés.

Naissance de la vassalité

La vassalité est née au haut Moyen Âge, d’un besoin de protection que l’État et la famille n’assuraient plus. En ce sens, la clientèle romaine et le compagnonnage militaire germanique apparaissent comme des antécédents de la vassalité. À l’époque franque, de nombreuses personnes, « libres en dépendance » et de condition sociale variée, sont entretenues et nourries par un maître (dont le roi). Une distinction d’ordre économique et social s’opère progressivement parmi eux : ceux qui font le métier des armes se hissent à leur tête ; les autres vont redescendre dans l’échelle sociale, voire entrer dans le servage. Au VIIIe siècle, le mot vassal ne désigne plus que les dépendants de rang supérieur1. Charlemagne et ses successeurs utilisent la vassalité pour consolider l’armature administrative de l’Empire carolingien : des groupes de vassaux royaux vivent dans l’entourage de l’empereur, nourris par lui, ou bien ils sont installés sur des bénéfices qu’ils ont reçus en concession viagère, dans les régions mal assimilées ; mais les agents du souverain, et en particulier les comtes (les plus puissants), doivent aussi entrer dans la vassalité de l’empereur. La vassalité se diffuse ainsi largement dans l’Empire carolingien.2

Ainsi, le seigneur demande et enferme dans les siennes les mains de celui qui est désormais son homme et qui lui engage sa foi. Mais, en même temps, le vassal agit librement : c’est par volonté qu’il devient l’homme de son seigneur, mais cela ne veut nullement dire son esclave, son serf. De plus, les deux hommes s’embrassent, s’étreignent. On a pu parler à ce propos d’un véritable rapport charnel, familial, qui les remet à égalité3 : cet hommage est réservé aux membres de l’aristocratie, ou plutôt il exclut le paysan. Le tout, enfin, par l’intermédiaire du serment prêté sur les reliques, est sacralisé par l’Église, qui se voit ainsi reconnaître une position éminente de légitimatrice du rapport social ainsi créé.

Le Bénéfice

L’une des origines du système féodal est à chercher dans la coutume des rois germaniques qui, dès l’époque mérovingienne, octroient à leurs guerriers fidèles ce que les textes latins appellent un « bienfait », en général une terre. Le bienfait (qui deviendra le « bénéfice ») correspond à un service ; il est personnel. Les textes sont rares, mais il y a quelques cas d’emploi du terme germanique feo (ancêtre de fief) dans le sens de bienfait. Le procédé devient fréquent à l’époque carolingienne, et Charlemagne en fera un outil de gouvernement.3 A l’époque où l’agriculture représentait l’activité économique par excellence, la source de richesse l’emportant sur toutes les autres, il pouvait paraitre utile de céder au recommandé une terre destinée à assurer son entretien. Cette terre, le seigneur pouvait en faire donation en plein propriété (propriétas) au recommandé. Le seigneur concédait cette terre en tenure. On qualifie de « tenure » (allemand Leihe), une terre dont le propriétaire concède à une autre personne, dite « tenancier », l’usage et la jouissance pour une durée prolongée,

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Table des matières

INTROCDUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : FORMATION DU CAPITALISME
Introduction
Section 1. La Féodalité
1.Les origines du système féodal
2.Développement des liens féodo-vassalique
2.1 Naissance de la vassalité
2.2 Système de dépendance
2.3 Le Bénéfice
2.4 Le fief
3.Suzerains et vassaux dans leur rapport féodo-vassalique
4.Église et féodalité
4.1 La collaboration de l’Église
4.2 L’action des réformateurs
4.Monarchie et féodalité
5.Déclin de la féodalité
Section 2. L’apparition du capital marchand
1.La naissance des villes : bourgeoises marchandes, guildes et corporations
1.1 Le mercantilisme
1.2 Les forces de production : inventions et découvertes (XVe- XVIe siècle)
1.3 La naissance de la société bourgeoise
1.4 Les aspirations de la bourgeoisie
2.L’expansion monétaire et bancaire
2.1 Le rôle croissant des banques
2.2 Plus-value et profit
3.La révolution industrielle
3.1 Les modalités de la révolution industrielle
3.2 L’organisation générale de la production
3.3 Innovation et monopole
3.4 Le rôle des marchés financiers
3.5 L’inégalité des nations
3.6 Les causes du décollage industriel
4.Le capitalisme et le pouvoir
4.1 Les fonctions régaliennes
4.2 L’État de droit
4.3 Naissance des démocraties
4.4 Capitalisme et démocratie
4.5 La gouvernance d’entreprise
Section 3 : Le Capitalisme
1.Naissance du capitalisme
1.1 La production pour l’échange
1.2 Capital usurier et capital marchand
1.3 De l’origine à la prégnance du capitalisme
1.4 L’esprit du capitalisme
2.Renaissance et Réforme
2.1 L’éthique protestante
2.2 Les origines et les étapes du capitalisme selon Max Weber
2.3 Sources et développement du capitalisme selon Werner Sombart
2.4 Braudel et le capitalisme : L’économie-monde
Conclusion
CHAPITRE 2 : L’ACCUMULATION PRIMITIVE DU CAPITAL
Introduction
Section 1. Principe de la propriété dans l’Islam
1.Les différentes formes de la propriété
2.Le propriétaire et le droit de jouissance
3.L’Islam et l’État
3.1 Les ressources
3.1.1 Les services des impôts (Kharaj) et des biens publics (Fay’a)
3.1.2 Les services des donations
3.2 Les dépenses
3.3 Le service des finances publiques « Bait Al-Mal »
4.L’Islam et le féodalisme « Iqta’a »
Section 2. L’Algérie pendant la domination turque : Les institutions
1.Les régimes politiques avant les Deys (1518-1671)
1.1. Les beylerbeys
1.2. Les pachas triennaux
1.2.1. Odjak
1.2.2. Taifa des rais
1.2.3. Coloughlis
1.3. Les aghas
2.Les institutions sous les deys (1671-1830)
2.1. Les institutions centrales
2.1.1. Le Divan
2.1.2. Les puissances
2.1.3. Les agents de l’administration
2.2. Les institutions régionales
2.2.1. Les agents de l’administration régionale
Le Bey
Le Caïd
Les Hakems
Les Cheikhs
2.2.2.Les institutions locales
Les tribus intégrés
Les tribus indépendantes
3.Les régimes des libertés publiques
3.1. La pratiques religieuses
3.2. La liberté du travail
3.3. La diffusion de l’enseignement
Section 3 : L’accumulation primitive du capital
1.Mode d’exploitation des terres
1.1. Mode d’exploitation dans les terres Beylicales
1.1.1. Touiza
1.1.2. Zouidja
1.1.3. Azel
1.2. Le mode d’exploitation dans les terres Habous
1.3. Le mode d’exploitation dans les terres Arch
1.4. Le mode d’exploitation dans les terres Melk
1.5. Le mode d’exploitation dans les terres Maghzen
2.Les ressources fiscales de la Régence
2.1. Les impôts coraniques
2.1.1. Achour
2.1.2. Zakat
2.2. Les impôts non-coraniques
2.2.1. Les impôts financiers
A- Les Kharadj
B- Le hockor
2.2.2. Les taxes mobilières
2.3 Les modes de perceptions des impôts
2.3.1. Le système hiérarchique
2.3.2. Les systèmes autoritaires : Les méhallé
3.Le système économique dominant dans la formation sociale algérienne
3.1. L’administration, la fiscalité et la société algérienne
3.2. Lutte économique et systèmes sociaux
3.3. Mode économique coopératif
3.4. La domination de la classe politique Ottomane sur le système économique Corporatif
3.5. La formation sociale en Algérie comme lieu de réalisation du Capital
Conclusion

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