FONDEMENTS ET CONTEXTE DE LA REFORME EN MATIERE DE GOUVERNANCE

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La nature du mouvement d’indépendance

Un mouvement séquestré

La nature du mouvement pour l’indépendance contribue énormément à façonner la forme et le caractère de l’État indépendant. Sa nature squelettique et poreuse reflète dans un sens la forme et le contenu de l’État post -colonial. Depuis sa création, le mouvement pour l’indépendance était miné par des luttes entre factions d’élites et était affaibli par la politique coloniale de divide and rule et le rythme du processus de décolonisation. Il est clair que le pouvoir colonial britannique n’a jamais favorisé l’émergence d’une force politique solide, pour des raisons évidentes. Les britanniques voulaient décider et dicter l’évolution du régime colonial et, de ce fait, ont œuvré contre toute tentative contraire. L’apparition d’un quelconque mouvement de masse jouant un rôle significatif aurait affaibli les alliances hégémoniques qui avaient garanti la légitimité et la stabilité politiques. La contestation politique locale et les revendications avaient été institutionnalisées selon des lignes ethno-régionales. Comme nous l’avons souligné, la politique coloniale était basée sur la division Colonie/Provinces, entre les Krios et les natives. C’est cette division qui façonna les contours de la lutte politique qui conduisit à l’indépendance. De ce fait, la mobilisation politique s’effectuait selon les mêmes lignes. La formation et le développement des partis politiques étaient marqués par cette réalité. Les partis politiques se constituaient suivant des clivages ethno-régionaux. Le National Council for the colony of Sierra Leone (NCSL) fondé en 1950, et le Sierra Leone People’s Party en 1951 étaient destinés à défendre respectivement les intérêts des Krios et des Provinces. Cette tendance à la division, déclenchée par le régime colonial, allait être plus tard institutionnalisée par les élites elles-mêmes. Cartwright note que la relation difficile qui s’est développée entre les Krios et les intelligentsias du Protectorat a faussé tout projet de coopération entre les Krios et les élites des provinces 154.
Le mouvement d’indépendance en Sierra Leone, contrairement à la plupart des cas de l’Afrique sub-saharienne, ne fut pas conduit par un mouvement nationaliste contre les colonialistes occidentaux. L’indépendance a résulté d’une négociation et peut se rattacher au concept de Fanon de « décolonisation dictée »155. Cette décolonisation à l’amiable peut également s’expliquer par l’appartenance du pays au National Congress of British West Africa (NCBWA), une alliance régionale établie pour défendre l’idée d’une participation accrue des Africains dans la gestion des colonies. Ce contexte régional eut une influence. Les autres pays membres du NCBWA ayant commencé à revendiquer leur indépendance, il était clair que la Sierra Leone suivrait. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’observateurs politiques ont affirmé que l’ind épendance avait été imposée au SLPP156. Ceci montre également que la formation des partis politiques était largement destinée à réagir aux changements institutionnels plutôt qu’à lutter pour l’indépendance. Ils n’ont jamais été capables de mobiliser la population, ce qui explique pourquoi, même avant 1951, aucun de ces partis n’avait acquis un soutien au-delà des limites étroites de ses militants. Ces partis se sont fondamentalement développés comme des formations politiques destinées à lutter pour les avantages politiques liés aux formes d’identités ethniques, culturelles et régionales. En ce sens, les clivages ethno -régionaux étaient plus significatifs que les autres marqueurs d’identité. Il est apparu que les élites nationalistes n’avaient jamais constitué une classe homogène, à la différence d’autres colonies où les élites émergeantes partageaient un lien ethnique et culturel avec leurs homologues provinciaux. Comme le note Wyse, en Sierra Leone, de tels contacts n’existaient pas entre la Colonie et le Protectorat157. En tant que tel, le caractère de l’État post-colonial était déjà modelé selon des lignes ethno-régionales : entre les Krios, descendants des pionniers de la Colonie et les peuples indigènes des Provinces, entre les Mendes dominant le Sud et les Temnes dominant le Nord. E. Conteh-Morgan et M. Dixon Fyle mettent en évidence cette tendance quand ils affirment que l’État qui s’est développé à partir du régime colonial, l’État post-indépendant, était plus symbolique que substantiel 158. Les auteurs attribuent ceci à l’absence d’un mouvement nationaliste indépendant qui aurait permis d’unifier les diverses classes sociales et ethniques pour former un front homogène. Ceci dit, le mouvement n’a jamais été ancré dans la société. Sa popularité est basée sur sa capacité à mobiliser des chefs traditionnels.
Un autre aspect du mouvement pour l’indépendance qui eut également des implications sur le projet de construction d’un État indépendant est le fait qui manquait à ce mouvement un caractère de masse. Ainsi que nous l’avons déjà affirmé, la politique de l’État colonial n’avait jamais favorisé l’émergence d’un mouvement politique radical. D’un côté, il encourageait la consolidation des éléments les plus conservateurs de la comprador bourgeoisie class en augmentant systématiquement leur représentation dans les diverses structures participatives, telles que les assemblées législative et exécutive. Par exemple, le Freetown City Council qui constituait l’enceinte adéquate pour l’articulation des intérêts des résidents de la Colonie fut dissout par le gouvernement colonial, en raison de son attitude d’opposition. « L’indépendance du Freetown City Council était intolérable l’administration coloniale et fut remplacé en 1926 » regrette Wyse159. Cette action mis un terme, dans une large mesure, au développement d’une institution participative qui constituait un terrain autonome d’apprentissage politique. Comme le souligne Wyse, « L’expérience krio de cent ans d’apprentissage n’a pas servi à grand chose, puisqu’il ne fut jamais accordé l’opportunité pour qu’un tel apprentissage puisse être appliqué »160. Un autre cas à souligner est celui du West African Youth League fondé par I.T.A. Wallace Johnson en 1954. Il s’agissait d’un mouvement syndical qui attirait les masses car il militait pour des changements sociaux161. Il était le premier mouvement de masse qui tentait de mettre un terme au fossé social et ethno-régional qui caractérisait le mouvement pour l’indépendance. La league était devenu le champion de la cause de l’unité entr e la Colonie et le Protectorat, en adoptant une approche plus militante. Elle appelait au suffrage universel pour les adultes et à l’émergence d’une conscience nationale radicale. Ceci amena le gouvernement colonial à nuire à la légitimité de la league de plusieurs manières. Il interdit ses mouvements de masse et la neutralisa en cooptant et en poussant à la compromission ses personnalités les plus revendicatives, qui finirent par critiquer la league. L’interdiction de cette organisation mit un terme à toute tentative de construction d’une structure de masse et peut être liée à l’analyse de Conteh-Morgan et Dixon-Fyle selon laquelle l’attitude du gouvernement colonial visait à vider le mouvement pour l’indépendance de ses composantes de masse. Cette attitude est une indication du mépris que le gouvernement colonial éprouvait envers un mouvement politique réellement national. Même la légitimité du SLPP était davantage basée sur son caractère nationaliste que sur son rôle d’intégration. Puisque le mouvement pou r l’indépendance ne bénéficiait pas d’une base large ou d’une légitimité de masse, les régimes d’après l’indépendance eurent à chercher une légitimité, ce qui devint une difficulté importante dans un processus de construction et de consolidation de l’État.
Une autre critique qui a été adressée au régime colonial et qui a eu une incidence significative sur la politique post-indépendance est la précipitation avec laquelle le pouvoir fut transféré aux Africains. Beaucoup d’observateurs politiques ont affirmé que le caractère hâtif du processus de décolonisation eut des conséquences à long terme sur la formation de l’État post -colonial et les politiques menées par celui-ci162. L’idée sous-jacente était que les Africains n’étaient pas suffisamment préparés pour pouvoir assumer le pouvoir. Ce manque de préparation explique ainsi l’incapacité des élites des pays nouvellement indépendants à aux attentes des populations, en termes de légitimité et de développement. Chabal et Daloz expliquent que « la manière précipitée selon laquelle la décolonisation s’est déroulée n’était pas de bonne augure pour l’enracinement du modèle occidental dans le contexte local »163. À cet égard, le cas de la Sierra Leone illustre un paradoxe. D’un coté, la Colonie avait établi des institutions participatives et des infrastructures, elle générait des revenus stables et avait développé des pratiques démocratiques ainsi que l’atteste l’existence de nombreux journaux. D’un autre coté, cette tendance fut prématurément mise à mal, dans la mesure où aucune tentative ne fut faite par le gouvernement colonial pour permettre la diffusion de ce modèle dans les Provinces. Ceci a été un problème fondamental auquel les projets de construction étatique se sont confrontés en Afrique164. Dans son étude sur les défis de la construction étatique en Afrique, Herbst note que « Les Européens, après avoir officiellement colonisé l’Afrique à la fin du XIXeme siècle, ont créé beaucoup de zones urbaines. Cependant, ces villes ne servaient pas de base pour la création d’un État de la même manière que cela s’était déroulé en Europe car les colonisateurs ne voulaient pas reproduire la structure de pouvoir qui lie la ville à l’hinterland dans leurs propres pays. Les villes étaient principalement destinées à assouvir les besoins des colonisateurs »165. De même, « le développement réussi de l’État en Europe était caractérisé par de profonds liens entre les villes – les zones politiques essentielles – et les territoires environnants. En effet, la croissance des États était étroitement liée au développement de zones urbaines significatives »166. Tilly insiste aussi sur cet aspect en affirmant que « l’impact des villes a constitué une élément significatif
sur la formation de l’État… »167.

Mauvaise gestion économique

Le cas de la Sierra Leone prouve qu’il est simpliste d’attribuer spontanément l’effondrement de l’Etat à la seule faillite des gouvernants. Plusieurs analystes politiques ont identifié comme cause première de la crise politique en économique est également un facteur clé dans l’explication de l’effondrement de l’Etat en Sierra Leone. Les premières années d’indépendance ont généré une croissance économique relativement impressionnante du pays. Le PIB croît jusqu’à près de 5% par an200. Les ressources extérieures et les revenus internes sont équilibrés, alors que les prix à la consommation sont stables et que la dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure demeure relativement faible.
Vers le milieu des années 1980, le pays tombe dans la tranche des vingt -huit nations les moins développées d’Afrique et, en 1990, il devient l’Etat le moins développé dans le monde en raison d’un bas niveau de revenu par habitant, d’un faible taux d’alphabétisation et de la contribution dérisoire de ses industries au PNB. Un déclin aussi drastique est lié à des faiblesses structurelles relatives à la capacité de gestion, aux déficiences des mécanismes institutionnels qui impulsent la gouvernance économique et le développement. Ces faiblesses ont érodé la viabilité des institutions étatiques et leur aptitude à assurer des services. La mauvaise gouvernance économique peut s’expliquer à la lumière de trois facteurs corrélés. Le premier est la nature des rapports entre ressources internes et élites politiques. Le second facteur est le type d’économie, qui a conduit le pays vers une économie de rente permettant au pouvoir de se passer de toute forme de fiscalité sur le revenu et donc de fonctionner sans recours au prélèvement de l’impôt. Le troisième facteur concerne la capacité de gestion interne et les politiques des institutions financières internationales.
Les crises des économies africaines s’avèrent le plus souvent liées aux problèmes de gouvernance sur le continent. Les régimes patrimoniaux en Afrique ont manifestement échoué à promouvoir la bonne gestion économique. Ce problème est directement lié à la stratégie de gouvernance poursuivie par la plupart des chefs d’Etat africains, la Sierra Leone ne faisant pas exception. À cet égard, le concept de régime néo patrimonial livre des enseignements sur l’économie politique sierra léonaise, en montrant qu’il y a un lien clair entre la nature de la gouvernance politique et les sphères économiques du pays. Les effets du régime néo patrimonial peuvent être observés dans le domaine de l’économie politique, de la gestion fiscale et des réponses institutionnelles.
Au niveau politique, les dirigeants étendent leur mainmise à travers la régulation politique des ressources et des marchés. Le contrôle administratif accru sur l’économie favorise des attitudes de recherche de rentes, puisque les acteurs privés cherchent à accroître leurs profits sur des marchés potentiellement régulés, comme l’exemple des hommes d’affaires libanais l’a montré. De telles économies sont largement orientées en fonction des exigences du clientélisme. Hayward le signale à propos de la Sierra Leone : le pouvoir politique est adossé à l’économie du pays. Par exemple, le contrôle par l’État des permis d’importation, de l’accès aux devises étrangères, des garanties de prêt, et des exonérations fiscales sont devenus des outils politiques. Même les prétendus processus de privatisation inclus dans le programme de relance économique ont bénéficié à des hommes d’affaires, en particulier aux libanais, ayant de solides connexions politiques. Les politiciens ont également tiré profit de la régulation étatique de l’économie, au gré de leurs propres relations patrimoniales.
Dans le domaine fiscal, le caractère patrimonial du régime se révèle dans la distinction floue entre fonds publics et privés et l’utilisation arbitraire des ressources d’État pour des profits personnels ou politiques. Corruption individuelle et budgétisation opaque ont souvent conduit à une crise fiscale chronique. Des ressources publiques sont généralement détournées vers la consommation privée et s’évaporent via la fuite de capitaux, au lieu d’être canalisées vers l’accumulation productive. Par exemple, Stevens a accueilli un sommet de l’OUA qui a englouti l’équivalent des dépenses annuelles du gouvernement ; il a également accumulé une fortune personnelle estimée à environ 500 millions de dollars US selon Africa Confidential.201 Dans le même sens, l’essentiel des revenus collectés par l’Etat augmentait les avoirs des politiciens et de leurs associés. Un tel volume de ressources a alimenté les réseaux de patronage que chaque président s’ est efforcé à accentuer.
Les effets institutionnels du régime néo patrimonial ont été particulièrement préjudiciables pour l’activité économique. La corruption et le pouvoir personnel perturbent le développement d’institutions étatiques chargées de la régu lation de l’économie du pays. En Afrique, les ordres judiciaires, les bureaucraties, les banques centrales et les parlements sont fréquemment politisés et manipulés par certains dirigeants. Par conséquent, les Etats africains se sont trouvés incapables de fournir les biens essentiels collectifs nécessaires à la croissance économique. Ainsi que Zach Williams le remarque, aussi bien dans le cas de la Sierra Leone que de la plupart des pays du continent, la corruption est un trait prédominant de la vie publique et elle a des implications profondes sur la nature de la gouvernance 202.
L’auteur relève comment l’absence de discipline économique et financière régit la vie de la bourgeoisie et tend à pénétrer l’ensemble de la société. Reno a lui mentionné la façon dont les revenus des diamants et les bénéfices des entreprises publiques ont été détournés vers un usage informel. Ce faisant, “ils ont détruit l’efficacité de la plupart des institutions étatiques, en les privant de leurs sources formelles de revenus et en en faisant des extensions de leur réseaux privés d’influence”203.
De plus, l’absence de mécanisme de surveillance interne explique également l’échec retentissant des efforts institutionnels de lutte contre la corruption. Kpundeh a bien souligné comment, après l’avènement du parti unique, toutes les institutions qui auraient pu constituer des instances de contrôle sur les actions de l’Etat ont été systématiquement éliminées204.

Capacité limitée de gestion économique et d’extraction des ressources

Depuis l’indépendance, le pays a été confronté à l’important défi de produire des ressources pour le développement économique à long terme. Cela illustre notamment son incapacité à générer de la richesse imposable et à gérer les problèmes combinés de la dette et de la diminution de l’aide. Les données empiriques relatives aux performances économiques montrent comment ces défis sont devenus un trait permanent de l’économie politique du pays. Il existe une corrélation directe entre la croissance économique du pays et les performances des secteurs miniers et agricoles ; puisque ceux-ci représentent une large proportion du produit intérieur brut (PIB) et plus de 90% des recettes d’exportation. L’économie de la Sierra Leone est principalement agricole. C’est le plus grand secteur économique en termes de contribution au PIB et l’agriculture occupe 65% de la population active205. Bien qu’il y ait plusieurs productions agricoles, seules quelques unes dont le cacao, le café et le riz sont exportées. Mais les performances dans ce secteur ont été dictées par le niveau des cours internationaux ainsi que par des facteurs internes. En 1949, l’office de commercialisation des produits de Sierra Leone (Sierra Leone Produce Marketing Board, SLPMB) a été institué comme seule autorité de régulation des exportations des matières primaires agricoles. Si le SLPMB a été créé avec comme objectif de renforcer la gestion et la exportation des produits de l’agriculture, cette structure devint un handicap pour le secteur. Corrompue, elle est vite devenue une extension du réseau patrimonial de l’Etat, ce qui a rendu impossible toute tentative de faire du secteur agricole d’exportation une entreprise économique viable.
En dehors des produits agricoles, les ressources minérales ont constitué le second produit d’exportation. Elles comprennent le diamant, le fer, le titane, et la bauxite. La Sierra Leone a été parmi les plus importants producteurs mondiaux de diamants et ses pierres étaient très estimées sur le marché. Les diamants ont été découverts dans les années 1930, la compagnie SLST (Sierra Leone Selection Trust) en avait la concession et jusqu’en 1953 monopolisait l’industrie diamantifère. En 1970, le gouvernement acquérait 50% de la compagnie avant de la renommer National Diamond Mining Company.206 La Sierra Rutile, une filiale d’exploitation de titane issue de la Pittsburgh Paints and Glass était établie en 1974. La prédominance des diamants dans l’économie allait avoir un impact considérable sur la performance globale du secteur économique. Premièrement, elle créait une extrême dépendance à l’égard des exportations de diamants qui, à son tour, pénalisait le secteur agricole. En outre, l’autre problème résidait dans la gestion de l’économie diamantifère, qui constituait de loin la source la plus importante de richesses immédiatement disponibles. Pendant les premières décennies de l’indépendance, quelques 60-70% des recettes d’exportation du pays provenaient des diamants, ce qui représentait évidemment la majeure partie des recettes du gouvernement en dépassent le secteur agricole.207 En ce qui concerne le secteur industriel et manufacturier, le gouvernement comptait sur les mécanismes du marché pour la répartition des ressources. Il s’est d’abord concentré sur les importations avant de s’intéresser aux industries d’exportation. Diverses incitations relatives à la fiscalité ou aux infrastructures étaient offertes aux entrepreneurs locaux et aux entreprises étrangères pour installer des usines.
Au début des années 1980, la Sierra Léone comme la plupart des pays africains était frappée par une crise économique importante caractérisée par le déclin de ses revenus, l’augmentation de l’endettement extérieur et la baisse de la production agricole et, encore plus, par un déclin corrélatif de la valeur des exportations minérales. Suivant l’observation de Hagreaves, le régime de Stevens était alors caractérisé par une dégradation rapide de l’économie nationale 208. Le déclin économique accentuait les déficiences du gouvernement, l’escalade de la corruption et l’incapacité de l’Etat à générer suffisamment de ressources pour faire face à l’augmentation rapide des exigences budgétaires et des besoins des réseaux de patronage. La croissance économique connue au milieu des années 1970 n’allait pas tarder à s’inverser. En premier lieu, le secteur industriel était grandement touché par l’absence de devises permettant d’acheter les pièces de rechange et les matières premières essentielles à la production. Ceci a même abouti à la fermeture de quelques usines, à l’exemple de l’arrêt de la compagnie Marampa Iron, autrefois prospère.
Vers le milieu des années 1970, la Sierra Leone avait cessé d’exporter du riz pour devenir un pays importateur de cette denrée. Par exemple, la seule importation de riz a augmenté de 608.000 tonnes en 1980/81 à 1.136.000 tonnes en 1985/86209. Les subventions gouvernementales sur le riz importé, destinées à amortir l’effet des prix élevés sur cet aliment principal, devaient avoir un impact corrélatif sur la production locale. Cela dit, vers le milieu des années 1970 presque 210.000 tonnes d’aide alimentaire étaient importées dans le pays 210. En même temps, les cours du cacao et du pétrole croissaient davantage, créant des chocs supplémentaires pour une économie nationale déjà en peine. A partir de ce moment, l’implication gouvernementale dans l’industrie du diamant, la production et l’exportation officielles ont clairement diminué. Dans les années 1980 le secteur officiel du diamant périclitait clairement aux dépens d’un réseau commercial informel grandissant. Les données établissent que les exportations de diamant ont chuté de 2 millions de carats en 1970 à 595.000 carats en 1980 et à 48.000 de 1986211. Ce déclin vertigineux était en partie lié au piteux entretien dans ce secteur et à la contrebande grandissante.
L’économie d’exportation fondée sur le diamant, la contrebande et l’exploitation illicite, ajoutés à l’interférence du gouvernement ont eu profond impact sur le secteur. Aussi, pour Hirsh : “le diamant est devenu la clé de voûte du système généralisé de corruption et de bénéfices privés, qui est resté en-dehors de la capacité institutionnelle des gouvernements successifs ”212

L’instabilité politique

Le problème de légitimité qui minait le régime APC engendra un cycle d’instabilité politique, couronné par l’éclatement du conflit en 1991 et le renversement du régime en 1992. La destruction systématique de toutes formes d’opposition et de relais institutionnel permettant une participation à la gouvernance provoqua de violentes réactions de la part d’une section de la société. L’incapacité de l’Etat à garantir la sécurité ou la participation populaire a conduit certains groups tels que le RUF à questionner l’existence même de l’Etat. La violence s’érigea comme forme de participation à la gouvernance. Face à la rébellion, l’attitude de l’APC suscita et renforça l’impopularité du régime, en particulier lorsqu’il apparut qu’il se servait de la guerre comme prétexte pour retarder la transition vers le système démocratique multipartite. Cette situation accrut encore davantage le doute de l’opinion publique sur la capacité du régime à mettre un terme à la guerre et à conduire des élections multipartites. L’éclatement du conflit alimenta la crise de légitimité du régime, suscitant des revendications populaires en faveur du changement. Ainsi, le conflit symbolisa le paroxysme de la crise de légitimité du régime et puis l’Etat. La réponse du gouvernement à cette guerre et le traitement réservé aux soldats qui combattaient posèrent les jalons du coup d’Etat militaire qui renversa finalement le régime APC en mars 1992.
Les coups d’Etat militaires devinrent un mode largement reconnu de changement de régime, en particulier dans les pays où la représentation populaire restait difficile. La première génération de coups d’Etat en Sierra Leone remonte au milieu des années 1960, cependant les coups d’Etat des années 1990 se démarquent sensiblement de ceux des années 1960, en grande partie en raison de leurs implications profondes pour la gouvernance du pays. Mais tous ces coups d’Etat partagent des points communs. En Sierra Leone, les coups d’Etat – à l’exception du coup de 1997 – peuvent être analysés comme une réponse à la crise de légitimité de l’Etat. Le premier coup, en 1967, était une tentative d’empêcher l’APC de prendre les rênes du pouvoir à la suite de leur succès électoral. Cependant les coups d’Etat qui ont succédé étaient en grande partie menés en réaction à d’immenses problèmes de légitimité générés par Albert Margai au temps du SLPP. Le coup d’Etat du National Provisional Ruling Council [Conseil National Provisoire de Gouvernement] (NPRC) en 1992 se déroula au plus fort des revendications en faveur du changement et fut précipité par des remous sociaux. Les contestations de la population des années 1980 et 1990 se focalisaient sur les problèmes de baisse du niveau de vie, de corruption des dirigeants et de nécessité d’une libéralisation du système politique ainsi que sur la fin du conflit.
Ce coup d’Etat modifia complètement le système de gouvernance et mit fin près de trois décennies de règne du parti unique. En mettant un terme au régime APC, il remit en cause l’ordre socio-économique et politique qui régissait la vie politique et sociale du pays depuis des années. Ce coup d’Etat fut conduit par des officiers subalternes et des sous-officiers, qui constituent un groupe connu sous le terme de « Militariat »281. Selon Kandeh, cette catégorie de militaires se recrutait dans la classe inférieure de l’armée qui était plus encline à l’instabilité. Peu après, le régime NPRC fit à son tour face à une crise de légitimité, qui ne trouva d’issue que dans une intervention militaire. Pendant leurs quatre années de pouvoir, ils ne purent remédier à la crise de légitimité dont souffrait l’Etat. En dépit du soutien populaire dont bénéficiait initialement le nouveau régime militaire, qui découlait largement de l’impopularité du régime précédent, le NPRC ne tarda pas à faire face des pressions en faveur du retour du pays à un régime civil. Cette situation se rapporte à l’analyse de Liebenow282 sur la légitimité des coups d’Etat, dans laquelle il soutient que l’acceptabilité et la popularité de la plupart des régimes militaires ne dépendent pas nécessairement de la dynamique ou du motif du coup d’Etat, mais de la popularité du précédent régime.
Les jeunes officiers ne parvinrent pas à répondre aux attentes populaires qui avaient accompagné la prise du pouvoir par l’armée. Comme le relève Jimmy Kandeh, le pouvoir NPRC se caractérisa par la « violence et l’instabilité ; la corruption et les violations des droits de l’homme étaient devenues courantes. Le régime n’avait pas réussi à renforcer les capacités de l’Etat, à restaurer la
discipline militaire ou à créer de nouvelles institutions sociales et politiques »283. Les efforts de lutte contre la corruption, au cœur de leur mission, restèrent limités, ce qui les rendit très impopulaires. Les commissions d’enquête destinées à s’attaquer à la corruption créées sous l’ancien régime ne parvinrent pas à empêcher l’implication du NPRC dans des actes de corruption. La corruption devint également un mode d’accumulation de biens pour les jeunes officiers. Les violations des droits de l’homme devinrent également très courantes sous leur régime, le gouvernement se livrant systématiquement aux exécutions arbitraires de membres de l’ancien régime. En outre, l’insurrection du RUF lancée sous le régime APC s’intensifia sous le NPRC, la rébellion se généralisa et devint encore plus menaçante au cours de cette période.
Avant l’arrivée au pouvoir du NPRC, la démocratisation figurait déjà sur l’agenda politique du pays. Les objectifs affichés du NPRC étaient de mettre un terme à la guerre et d’instaurer dans le pays un régime multipartite. Les revendications internes en faveur de la démocratie, couplées à la pression internationale, forcèrent le NPRC à organiser à contrecœur des élections et à rendre en 1996 le pouvoir à un gouvernement démocratiquement élu. Par ailleurs, la performance de ce régime en termes de changement institutionel resta très faible et on assista à un effondrement accéléré des institutions, dont l’armée, conduisant un nouveau coup d’Etat qui évinça le chef de l’Etat en 1995. Une des conséquences les plus profondes fut que le NPRC instaura une nouvelle dynamique dans la politique du pays : la menace la plus importante que le NPRC fit peser sur la société sierra léonaise ne porta ni sur les violations des droits de l’homme ni sur la désinstitutionalisation de la politique, mais l’introduction du militarisme dans le paysage politique du pays. Il est intéressant de noter qu’entre 1992 et 1998, la violence a remplacé toute forme de revendication politique, et les coups d’Etat sont devenus un moyen acceptable, voire populaire de prise du pouvoir.
Il est évident qu’après l’indépendance, le système de gouvernance dépendait de la cooptation et de la coercition qui étaient des instruments clés de la consolidation du pouvoir. C’est ainsi que la légitimité du régime et de l’Etat eut pour socle le néo-patrimonialisme et que très peu d’efforts furent réalisés en faveur de la consolidation de la légitimité populaire à travers des élections et la mise en œuvre de biens et services publics. La crise de légitimité découlant de cette situation engendra l’instabilité politique qui eut de profondes implications sur la gouvernance de l’Etat. Le cas de la Sierra Leone illustre le lien complexe qui existe entre légitimité du régime et stabilité politique. L’incapacité de l’Etat à s’approprier les diverses sources de légitimité qui lui permettraient de gouverner efficacement était une indication claire de l’effondrement de l’Etat. L’autorité limitée de l’Etat dérivait en grande partie de sa faible capacité – un signe de la fragilité de l’Etat.

La désintégration institutionnelle

La politisation excessive et l’absence de bonne gouvernance apparaissent de manière significative dans la détérioration progressive des performances des institutions étatiques telles que la fonction publique, la justice, les syndicats, l’armée et la police. Les atteintes délibérées à l’intégrité et à l’efficacité des institutions débutèrent sous le régime d’Albert Margai en 1966, avant de s’intensifier pour atteindre leur apogée au milieu des années 1980. Le déclin des institutions s’appréhende encore mieux dans le contexte de consolidation des pouvoirs post-coloniaux, immédiatement après la période qui suivit l’indépendance. La constitution de 1971 jeta les bases du déclin systématique des institutions étatiques nécessaires au développement politique et institutionnel du pays.

La fonction publique

La fonction publique est emblématique de la crise de gouvernance qui a caractérisé l’administration publique en Afrique. Au moment de l’indépendance en 1960, la fonction publique était réputée pour son professionnalisme et son efficacité. Après près d’un siècle d’apprentissage sous l’administration coloniale britannique, le pays héritait en effet d’une bureaucratie relativement développée fournissant de manière efficiente des services publics tels que la sécurité, en particulier au cours des premières années qui suivirent l’indépendance. Cependant, vers les années 1980 et 1990, il était évident que la bureaucratie en tant qu’institution viable et professionnelle était remise en question. Cet état de fait était accentué par une politisation excessive du service public et une corruption qui se traduisait par l’incompétence et l’incapacité à fournir des services. Conteh – Morgan et Dixon-Fyle observent que, juste après l’indépendance, les relations entre la bureaucratie expatriée et les élites politiques se caractérisaient par le conflit et l’animosité284. Mais, à la faveur de l’établissement de la constitution républicaine, la fonction publique tomba sous le contrôle du Président Stevens, ce qui lui donna un pouvoir immense. Cette situation exposa alors la fonction publique aux ingérences politiques. Les nominations aux postes clés reposaient désormais sur des considérations partisanes, la Commission chargée du recrutement et de la promotion au sein de la fonction publique devint superflue, les nominations se faisant dorénavant sous les directives du Président.
De manière générale, les conséquences de cette victoire du politique sur l’efficacité bureaucratique conduisirent à l’échec de ce qui était censé constituer une fonction publique impartiale et transparente. La politisation des institutions influença les actions des fonctionnaires, tenus d’adopter des positions partisanes et d’adhérer au parti au pouvoir. Avec l’avènement du régime de parti unique, les fonctionnaires devinrent davantage impliqués dans la politique partisane. A titre d’illustration, les dispositions de l’article (3) de la constitution du parti unique de 1978 stipulaient que personne ne pouvait être nommé ou continuer à occuper les fonctions de chef de cabinet « s’il (si elle) n’est membre du parti officiel »285.  politisation de l’administration conduisit à des effectifs pléthoriques et incompétents. La majorité des nominations étant influencée par des affinités politiques plutôt que par la compétence technique, la fonction publique s’en trouva fortement affaiblie et la productivité affectée. Cette tendance a non seulement créé un vide au profile de mangue de capacité mais elle a aussi rendu la fonction publique moins compétitive par rapport au secteur privé. La situation économique décadente du pays associée au manque de contrôle interne amena les fonctionnaires à offrir leurs services au secteur privé contre des compensations financières. Ils consacrèrent donc leur énergie à travailler pour le secteur privé tout en conservant leurs postes et leurs salaires dans la fonction publique. Au sein même de la fonction publique, les bureaucrates véreux monnayaient leurs services aux citoyens. C’est ainsi que Kpundeh observe que « le professionnalisme a cédé la place au profit et à l’avidité »286. En outre, ce secteur souffrait d’un manque criant de moyens nécessaires à l’accomplissement de ses nombreuses fonctions.
Kpundeh relève notamment que vers les années 1990, la direction des impôts sur le revenu, deuxième organe de recouvrement des recettes la plus importante du pays, ne disposait que de trois véhicules de service pour effectuer le contrôle fiscal et le recouvrement des impôts, aucun ordinateur ne permettait de sauver ses données et le calcul d’impôt se fait à la main287. En dépit du fait que cette direction existait depuis 1943, elle ne disposait pas de locaux adéquats. Ce manque de moyens, qui s’accompagnait d’un manque de motivation, rendit la fonction publique moins performante mais aussi moins attractive pour les jeunes cadres qualifiés. Dans les années 1980/1990, il était clair que la fonction publique n’arrivait plus à fournir les services de base – le peu des services fournis étaient destinés aux riches et aux élites politiques. Les services tell que l’eau portable, électricité et sécurité étaient réservés aux quartiers aisés.
Au delà de la politisation, la fonction publique était minée par la corruption. Par ailleurs, « en échange de leur loyauté, les fonctionnaires étaient souvent protégés et choyés, autorisés à renforcer leur pouvoir et à se livrer à des actes d’enrichissement personnel ».288 Cette situation a conduit au détournement massif d’argent public et à un véritable manque de transparence au sein de la fonction publique. Cette tendance a encouragé la corruption et le népotisme au sein de la fonction publique, entamant ainsi son efficacité et sa neutralité. La fonction publique s’est transformée alors en un rouage central du système néo -patrimonial et est devenue encore plus imbriquée dans la société. Les institutions en sont venues à incarner la décadence et la corruption et sont alors devenues largement dépréciées par les Sierra-Léonais. Ainsi, à l’image de nombreuses bureaucraties en Afrique, la fonction publique souffrait d’immenses problèmes institutionnels et structurels liés à la privatisation de l’Etat et l’absence de capacité de l’administration.
Ces facteurs conjugués sapèrent amplement l’efficacité et les perspectives professionnelles dans ce secteur. L’échec relatif en matière de fourniture de services poussa tant le gouvernement que les bailleurs de fonds à déléguer la mise en œuvre de certains services publics à des institutions privées comme le Special Services International et le Maritime Protection Services Sierra Leone à qui revinrent la gestion des recouvrements de recettes. Les services de supervision de l’exploitation et des ventes de diamants furent concédés à des entreprises privées comme le SCIPA et le LIAT, et le Government Gold and Diamond Office (Office national de l’or et du diamant) devint de fait un organe superflu. 289 Dans le même ordre d’idées, le gouvernement se mit à compter sur des entreprises, notamment libanaises, pour reprendre la gestion des principales sociétés publiques et parapubliques comme la Sierra Leone Fishing Company (Compagnie de pêches) et la National Diamond Mining Company (Société nationale d’exploitation de diamants)290. Ces hommes d’affaires rendaient également d’autres services en s’impliquant par exemple dans la négociation de prêts privés au nom du gouvernement. C’est cette impuissance croissante de l’Etat et l’ampleur du caractère informel de son fonctionnement par en ce qui concerne les services publics qui conduire William Reno à présenter l’Etat sierra léonais comme un « Etat fantôme »291.

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Table des matières

INTRODUCTION
1: LA NATURE DU PROBLÈME
2: HYPOTHÈSES
3: CADRE ANALYTIQUE
4 : MÉTHODOLOGIE
5 : APERÇU DE LA LITTÉRATURE
PREMIERE PARTIE : EFFONDREMENT DE L’ÉTAT
CHAPITRE I LA TRAJECTOIRE DE L’ETAT EN SIERRA LEONE
1. LA NATURE DE LA SOCIÉTÉ
2 : LE CARACTÈRE DE L’ETAT COLONIAL
3 : LA NATURE DU MOUVEMENT D’INDÉPENDANCE
4 : IDENTITÉ POLITIQUE
5 : CONCLUSION
CHAPITRE II LES FONDEMENTS DE LA CRISE POLITIQUE
1 UN PARADOXE SIERRA LEONAIS
2 : PERSONNALISATION DU POUVOIR DANS LA SIERRA LEONE POSTINDÉPENDANCE
3: MAUVAISE GESTION ÉCONOMIQUE
4 : COUPURE ETAT-SOCIÉTÉ
5 : FACTEURS EXTERNES
6 : L’INSTABILITÉ POLITIQUE RÉGIONALE
CHAPITRE III LES MANIFESTATIONS DE LA CRISE
1 : CRISE DE LÉGITIMITÉ
2 L’INSTABILITÉ POLITIQUE
3 : La désintégration institutionnelle
4 : RAPPORT ETAT-SOCIÉTÉ
CHAPITRE IV : LE CONFLIT ET SES EFFETS
1 : LA NATURE DU CONFLIT
2 : L’ÉCONOMIE POLITIQUE DE LA GUERRE
3 : IMPLICATIONS INTERNATIONALES ET RÔLE DES MILICES ET MERCENAIRES PRIVÉS
4 : LES EFFETS DU CONFLIT
Conclusion de la Première Partie
DEUXIEME PARTIE DYNAMIQUE DE LA RECONSTRUCTION DE L’ÉTAT 
CHAPITRE V LA STABILISATION:
1 : La paix : unique option pour les belligérants
2: La sécurisation du pays pendant les négociations de paix
3. Les missions des nations unies.
4. Le processus de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR)
5 . La diffusion du nouvel ordre étatique.
6. La réforme du Secteur de la Sécurité (SSR).
7. Conclusion
CHAPITRE VI : LA RECOMPOSITION POLITIQUE
1. Renouveau de la gouvernance électorale
2. Renforcement et développement de la Société Civile
3. Le redéploiement d‘Institutions étatiques et non-étatiques complémentaires
4. Le processus de justice transitoire
5. Conclusion : le rétablissement d’un ordre légitime ?
CHAPITRE VII : FONDEMENTS ET CONTEXTE DE LA REFORME EN MATIERE DE GOUVERNANCE
1. Les fondements du processus de réforme
1.1 La dépendance envers l’extérieur
2. Négocier les réformes
2.1 Les mécanismes de Négociation
3. Les acteurs majeurs des réformes
CHAPITRE VIII LA REFORME DE LA GOUVERNANCE : ANALYSES SECTORIELLES
1. La lutte contre la corruption
2. Les réformes macro-économiques
3. La réforme du secteur de la justice
4. La décentralisation
5. La réforme de la fonction publique
6. Conclusion : Les succès et les défis des réformes en matière de gouvernance
CONCLUSION GÉNÉRALE
Bibliographie

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