Flore et groupements vegetaux herbaces de la reserve naturelle de popenguine (senegal)

La réserve naturelle de Popenguine faisait partie de la foret classée du même nom dont le classement remonte à 1936. Sa création est une idée de Charles Rouchouse un chercheur de l’O.R.S.T.O.M (Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre-Mer) actuel IRD (Institut de Recherche pour le Développement) qui travaillait sur les oiseaux migrateurs du paléarctique sur la petite côte et effectuait ses observations au niveau du Cap de Naze entre 1982 et 1989 (Rapport final diagnostic pronostique, 2004). Ce chercheur a su convaincre les autorités de la Direction des Parcs Nationaux d’ériger la partie sud de la Forêt classée en réserve naturelle. La réserve naturelle de Popenguine fut finalement créée en 1986 par le décret 86-604 du 2 mai 1986. Elle est cogérée par la Direction des Parcs Nationaux et les populations locales. Deux ans après sa mise en place, une organisation féminine s’est constituée pour participer bénévolement à la restauration et à la conservation de la biodiversité de la réserve. Un protocole d’accord entre le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature et le Collectif des Groupements des femmes pour la Protection de la Nature de Popenguine (COPRONAT) a été signé en juin 1996. La réserve naturelle de Popenguine, capitalise ainsi de plus de deux décennies d’expériences de conservation des ressources et ses responsables souhaitent développer l’écotourisme. L’introduction d’antilope est envisagée. Cette introduction ne sera possible que si des ressources végétales notamment herbacées sont disponibles en qualité et en quantité. Il est donc important de connaitre les ressources végétales disponibles dans le milieu. Des études sur la végétation ligneuse ont été récemment réalisées (Diédhiou, 2010 ; Divine, 2012). Peu de données sont disponibles sur la strate herbacée de la réserve. Notre étude vise à combler cette lacune. Elle est une contribution à une meilleure connaissance de la flore herbacée et des groupements végétaux de la réserve.

Présentation de la réserve et de la zone d’étude 

La réserve de Popenguine a une superficie de 1009 ha. Elle est située dans la communauté rurale de Diass, département de Mbour et région de Thiès. Popenguine a été érigé en commune en juillet 2008. Il forme avec Ndayane et Popenguine Sérère la commune de Popenguine- Ndayane.

La réserve est bordée par la nouvelle commune Popenguine Ndayane (composée antérieurement des villages de Popenguine Escale, Ndayane et Popenguine Sérère) des villages de Sorokhassap, Thiafoura, Kiniabour I et Kiniabour II (PG RNP 2010-2014). La partie continentale occupe le sud de la forêt classée et est constituée par des dunes entretaillées de ravinements, zone de drainage des eaux de pluies et des collines dont la plus importante est le cap de Naze qui s’élève à 74 m d’altitude environ. Il y’a dans la réserve, une lagune saisonnière qui sert de reposoir et d’abreuvoir pour diverses espèces aviaires autochtones ou allochtones. La partie maritime constituée essentiellement de milieu rocheux est une zone de nurserie et reproduction pour les poissons (PG RNP 2010-2014). La réserve a été créée dans le but de restaurer un habitat dégradé, réinstaller la faune pour développer le tourisme, améliorer les revenus des populations locales et promouvoir des activités d’éducation environnementales pour mieux sensibiliser et éduquer le public.

La Direction des Parcs gère la réserve avec un statut paramilitaire. Sa mission est de veiller à la conservation des ressources naturelles, de lutter contre les braconnages, sensibiliser et impliquer les populations locales dans la gestion de l’aire protégée. Les populations sont représentées par le regroupement des femmes de Popenguine pour la protection de la nature (RFPPN), le collectif des Groupements d’Intérêt Economique (G.I.E) de Femmes pour la Protection de la Nature (COPRONAT) et le corps des volontaires. Le regroupement des femmes pour la protection de la nature (RFPPN) est un G.I.E qui comptait au janvier 1989, 119 femmes. Cette organisation a bénéficié de sessions de formation dans plusieurs domaines de la conservation et de la restauration : mise en place et conduite de pépinière, techniques de reboisement, pare-feux, greffage des arbres fruitiers, réalisations de gabions et de cordons pierreux pour lutter contre l’érosion. Pour un bon fonctionnement et une implication de tous, des commissions ont été créées au sein du regroupement. Il s’agit de la commission pépinière, aménagement, maraichage, assainissement, hygiène et santé, promotion touristique, économique, éducation à l’environnement et formation, éducation et alphabétisation.

Le collectif des G.I.E de Femmes pour la protection de la nature (COPRONAT), regroupe les G.I.E des villages, de Ndayane, Popenguine Sérère, Kiniabour I et II, Sorokhassap, Thiafoura, Guérèo et Somone. Il comprend 1173 membres et permet surtout à l’ensemble des populations de disposer d’un cadre commun d’action. Naguère, les activités du COPRONAT étaient principalement axées sur la réserve mais actuellement elles sont étendues à l’ensemble des huit terroirs villageois qui forment aujourd’hui l’espace naturel communautaire « Keur cupaam » qui comprend les sites de conservation : la réserve naturelle de Popenguine, la réserve communautaire de la Somone et la forêt classée de Popenguine. Le collectif participe à la surveillance de la réserve et exerce certaines fonctions de valorisation économique comme l’exploitation touristique et la perception des droits d’entrée.

Le corps des volontaires est un mouvement des jeunes qui est né de l’initiative de la DPN, le RFPPN et avec l’appui du BIOSEN (Alliance sénégalaise des volontaires pour la conservation de la biodiversité). Au départ il comptait 74 jeunes venant des huit villages périphériques et contribuaient à aider les femmes dans le processus de restauration du milieu naturel. Ils intervenaient dans la construction de diguettes anti érosives, la réalisation et l’entretien de pare-feux, l’ouverture et la création des pistes dans la réserve. La population de Popenguine est composée de plusieurs ethnies :

● les sérères safènes (agriculteurs),
● les peuhls éleveurs,
● les lébous (pécheurs) et les Bambaras.

Popenguine est un site religieux des chrétiens. Chaque année de nombreux pèlerins s’y rendent. Les principales activités exercées par les populations sont la pêche, l’élevage, l’agriculture, le tourisme, l’artisanat et le commerce. La réserve naturelle à une façade maritime, riche en phytoplancton qui est un lieu de reproduction et de refuge aux poissons (Diedhiou, 2011). Seule la pêche artisanale destinée à l’autoconsommation y est autorisée. Les jeunes et les hommes adultes pratiquent la pêche tandis que les femmes s’adonnent à la transformation et à la vente des poissons et d’autres produits de mer. La pêche est surtout pratiquée à Ndayane et à Guérèo qui sont des zones de débarquement du poisson. La zone a également une vocation pastorale. L’élevage concerne les bovins, ovins, caprins, volailles et les porcins. L’agriculture est tributaire des précipitations. Les Sérères Safènes pratiquent une agriculture pluviale. Les principales cultures sont le mil (souna, sorgho), le niébé et l’arachide. Les cultures de contre saison sont surtout le maraichage (tomates, oignons, haricots verts, piments gombo), elles ne mobilisent pas beaucoup de personnes. La zone a un fort potentiel touristique. La réserve avec ses belles vues panoramiques, ses plages, et située à proximité de Dakar, avec aussi de nombreuses infrastructures d’accueils (hôtels, campements touristiques), cabanons et résidences secondaires,… favorise le développement du tourisme. L’activité touristique contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations locales ; elle offre de petits emplois comme le gardiennage, les travaux domestiques, le jardinage, le guidage, la vente des légumes aux hôtels, etc. L’artisanat est très lié au tourisme. Les femmes du RFPPN fabriquent des colliers avec des coquillages ou des perles, ou bien même à partir des papiers d’emballages qu’elles revendent aux touristes. La mission catholique gère des boutiques de vente d’objets d’arts pour les pèlerins qui viennent périodiquement se recueillir. C’est surtout les femmes qui font le commerce, elles vendent divers produits (légumes, produits de mer, produits forestiers non ligneux). Par exemple en période de production des mangues, elles achètent ces fruits dans les champs et les vendent dans les villages, sur la route nationale, et se déplacent jusque dans les centres urbains proches.

Situation géographique

Situé à environ 50 km de Dakar, Popenguine est un petit village. Il est limité au nord par Toubab Dialaw un village se situant à 7 km avec une belle plage et une petite lagune attirante, au sud par l’océan atlantique, à l’est par Guéréo, un village de pêcheurs et de cultivateurs, à l’ouest par le Raffo, village de cultivateurs (http://www.sipsenegal.org).

Le climat 

La réserve de Popenguine se situe en zone sahélo-soudanienne. Le climat est chaud et sec avec une influence maritime sur la côte. Il y’a deux saisons : une saison humide (juin à octobre) et une saison sèche (novembre à mai).

La température
Les températures varient selon le lieu ; grâce aux alizés et à l’harmattan, il fait plus chaud à l’intérieur que sur la côte. La mer joue le rôle de régulateur thermique sur la frange côtière. Pendant la saison sèche les températures moyennes mensuelles varient entre 36,5°C (moyennes des températures maximales) et 18,9 °C (moyennes des températures minimales). En revanche les températures moyennes minimales pendant la saison humide varient entre 34,5 °C (moyennes des températures maximales) et 24,4 °C (moyenne des températures minimales) .

Les pluies
Les données pluviométriques de la station de Mbour recueillies par l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (A.NA.CI.M) donnent une idée de la pluviométrie dans la zone. L’histogramme des précipitations à Mbour (Figure 3), station la plus proche, indique une inégale répartition des pluies dans le temps et dans l’espace. La saison des pluies est très courte. Le maximum de pluies tombe en août et septembre. La moyenne pluviométrique annuelle sur les 27 ans a été de 541 mm .

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Table des matières

INTRODUCTION
1. PRESENTATION DE LA RESERVE ET DE LA ZONE D’ETUDE
1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
1.2. LE CLIMAT
1.2.1. La température
1.2.2. Les pluies
1.2.3. L’humidité relative
1.3. GEOLOGIE ET GEOMORPHOLOGIE
1.4. PEDOLOGIE
1.5. HYDROGEOLOGIE
1.6. HYDROGRAPHIE
2. ETUDE DE LA FLORE
2.1. MATERIELS ET METHODE
2.2. RESULTATS ET DISCUSSION
2.2.1. Composition spécifique
2.2.2. Spectre biologique
2.2.3. Spectre chorologique
3. LES GROUPEMENTS VEGETAUX
3.1. MATERIELS ET METHODE
3.2. RESULTATS ET DISCUSSION
3.2.1. Les groupements reconnus
3.2.1.1. Dans la vallée
3.2.1.2. Sur les pentes
3.2.1.3. Sur les plateaux
3.2.2. Discussion générale
3.2.3. Conclusion
ANNEXE
COORDONNEES GEOGRAPHIQUES DES QUADRATS
Les Vallées
Les pentes
Les plateaux

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