Financement informel

En l’espace de quelques années, l’approche du financement de l’investissement privé a beaucoup évolué chez les bailleurs de fonds internationaux : confrontés à la nécessité de combler l’insuffisance des banques de développement, et constatant la grande frilosité des banques commerciales dans ce domaine. Ils ont essayé de mettre en place de nouveaux mécanismes de financements plus adaptés aux besoins des entreprises, qui ont consisté à faire se rapprocher les financiers aux entrepreneurs. On peut citer comme exemple la mise en place de la PROPARCO (société de PROmotion de PARticipation pour la COopération) en Afrique et de l’AFD (Agence Française de Développement) à Madagascar . Mais on remarque que l’évolution étant lente et les besoins étant croissants, notamment dans le secteur des petites entreprises, leurs interventions s’avèrent encore insuffisantes et l’on assiste au développement de multiples initiatives qui, en marge des systèmes traditionnels, n’aboutissent pas encore au résultat efficient.

En se référant à Madagascar, on sait que durant la dernière décennie, la promotion des institutions de micro-finance a constitué une grande préoccupation aussi bien pour le gouvernement que pour les secteurs institutionnels parce qu’en finançant des activités économiques , les institutions de micro-finance contribuent ainsi à la création d’emploi, à l’accroissement des revenus des ménages et donc à la réduction de la pauvreté. D’où la remise en cause de ce sujet dans le cadre de la conception et de la réalisation des DSRP ( Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté) .

En outre, cet événement est marqué aussi par une apparition massive des micro, petites et moyennes entreprises sur le marché. Ces phénomènes sont dus essentiellement à la politique de libéralisme adopté par l’Etat. Maintenant, on se pose la question de savoir si le micro-crédit répond d’une façon adéquate aux besoins des micro, petites et moyennes entreprises.

HISTORIQUE 

Système traditionnel

Généralement, on peut classer en deux catégories bien distinctes ce système traditionnel de financement, à savoir :
– le financement informel
– le financement formel

Financement informel
On qualifie d’informelle toute activité tacite ou illégale c’est à dire qui n’est ni accordée ni autorisée par l’Etat. Dans le cas d’espèce, toute opération financière hors de l’influence directe du système régulier est considérée comme financement informel. Fréquemment, il peut se présenter sous forme de dons ou de prêts qui sont octroyés souvent par des prêteurs privés (particuliers) ou des prêteurs sur gages et tontines (usuriers). En plus il a comme caractère à court terme. Comme cette activité est fondée essentiellement sur le mode relationnel, il est difficile de connaître la forme du contrat qui décrit l’ensemble des engagements réciproques entre le prêteur et l’emprunteur, dans ce cas il y a un risque de comportement opportuniste entre les deux parties contractantes. Cette situation se manifeste surtout en matière de financement externe.

Pour pousser plus loin notre analyse, on va voir le financement interne et le financement externe.

Financement interne
– L’autofinancement qui correspond au surplus de ressources allouées par l’entreprise pendant une période d’exploitation. Il constitue une épargne qui lui permet de financer une partie ou une totalité de ses besoins futurs.
– L’apport qui est le fruit de la participation au capital social d’une société nouvellement créée ou celle dans la phase de son extension. Cet apport peut se présenter sous trois formes à savoir l’apport en numéraire, l’apport en nature et l’apport en travail.

Financement externe
Il peut prendre plusieurs formes :
– Les prêts auprès des amis ou des proches sans perception d’intérêts.
– Le crédit fournisseur qui est le plus pratiqué par l’entreprise pour mieux gérer sa trésorerie ou sa disponibilité.
– Le « vary maitso » qui consiste à prêter de l’argent aux cultivateurs de riz et que ces derniers doivent livrer une certaine quantité de riz au prêteur à titre de remboursement qui aura lieu lors de la moisson. Il est à remarquer que la quantité de riz doit être au moins proportionnelle au montant emprunté. Dans une autre vision, la pratique du « vary maitso » prend une forme d’acte de vente. Les cultivateurs de riz vendent à un prix sacrifiés aux acheteurs leurs produits (riz) qui sont encore dans la rizière. Le paiement se fait au comptant dans ce cas tandis que la livraison aura lieu lors de la moisson. En termes de comptabilité générale, on est en présence de ce que l’on appelle « charges constatées d’avance » chez les acheteurs et réciproquement « produits constatés d’avance » chez les cultivateurs vendeurs.
– L’usure qui consiste à emprunter de l’argent auprès d’un particulier appeler l’usurier en pratiquant un taux d’intérêt et moyennant une garantie ou un gage. Sous cet angle, il est préférable que le contrat soit conclu entre les parties qui se connaissent bien et dans ce cas le climat de confiance existe. Dans le cas contraire, on peut admettre que le financement informel externe est devenu un acte risqué à cause de l’incomplétude du contrat (il pourrait même devenir nul à cause de l’illégalité de l’acte surtout en matière de « vary maitso ») et de l’asymétrie des informations qui incitent à l’opportunisme des parties.

De ce fait, le phénomène d’antisélection peut survenir au prêteur ou au fournisseur, indubitablement, ex ante, il souffre d’une asymétrie informationnelle par rapport au client ou à l’emprunteur car il ne connaît pas la capacité de remboursement ou la moralité de ce dernier. Par contre, le risque moral surgit chez le client ou l’emprunteur, ex post lorsque l’utilisation du financement ne fonctionne pas bien comme il le pensait auparavant (par exemple : il y a une augmentation du prix des matières premières et une augmentation de salaire). A ce moment, un risque de non remboursement se manifeste.

Financement formel 

On entend par financement formel toute activité d’octroi de crédit exercée par les banques, elle est considérée comme un système classique. On remarque que ce système varie suivant des différents contextes conjoncturels. Dans l’antiquité, les temples étaient les premiers centres bancaires connus ( Déilphes-Ephise). Dès le IV avant Jésus Christ, on trouvait cependant de banquiers laïcs en Grèce (les trapézistes). A Rome, l’apparition des banques était assez tardive (IIè siècle avant Jésus Christ). Sous la République, l’activité bancaire était le monopole de catégories de citoyens, les chevaliers ou publicains, tenant des livres de caisse et établissant des relevés de compte. Au moyen âge, après une période de stagnation ( invasions barbares, disparition du grand commerce, prohibition du prêt à intérêt), l’activité bancaire reprenait au XIè siècle avec la renaissance du commerce. Les grandes opérations financières étaient pratiquées par les juifs, par les templiers (créateurs des arbitrages de change et de la comptabilité à partie double) et par les Lombards. Les grandes foires (Champagne-Lion) développaient les mouvements de fonds, mais l’insécurité du transport donnait naissance à la « lettre de paiement » qui a permis le transfert effectif de numéraire. De la renaissance au XVIIIè siècle , le développement des échanges à la renaissance donnait une impulsion considérable à la banque. C’était l’époque des grands banquiers (MedicisFugger) . On voyait apparaître la lettre de change et la technique de l’escompte ; Ils s’étaient créés de véritables établissements bancaires à Milan, Venise et Gênes notamment. Une profonde transformation commençait en Angleterre au XVIIè siècle ; en effet, les orfèvres et les banquiers de Londres acceptaient le dépôt à vue, ce qui a entraîné l’usage du chèque (vers 1670). Au XIXè siècle, les structures bancaires connaissaient une double évolution :
– d’une part, les développement industriel et commercial et l’apparition de grandes sociétés rendaient nécessaire la création de banques puissantes : en Angleterre, les « BIG FIVE » (les cinq plus grandes banques anglaises) ; en France, le Comptoir d’Escompte de Paris (1848), le Crédit Lyonnais (1863) et la Société Générale.
– D’autre part, le privilège de l’émission du billet de banque, remplaçant petit à petit la monnaie métallique, était retiré aux banques privées au profit des banques d’émission. Les banques contemporaines, la profession est réglementée par les lois de 1941, complétées par celles de 1945. « Nul n’est autorisé à pratiquer le commerce de banque s’il n’est inscrit sur une liste dressée par le Conseil National du Crédit (CNC) ».Ce dernier, avec la Commission de Contrôle des Banques (CCB) et l’Association Professionnelle des Banques (APB) constituaient les trois organismes de contrôle du système bancaire. D’une manière générale, les banques contemporaines sont classées en trois grandes catégories : les banques de dépôts, les banques d’affaires et les banques de développement.

● Les banques de dépôts assurent un certain nombre de services et consentent diverses catégories de crédits. Parmi ces services figurent :
– le paiement des chèques
– la domiciliation des quittances
– l’exécution de transferts de fonds (virements)
– l’encaissement de chèques et d’effets de commerce
– la domiciliation des effets de commerces
– la garde des titres et l’encaissement des coupons correspondants
– les placements des emprunts publics
– la participation aux modifications des capitaux des sociétés
– le paiement des coupons au guichet
– la délivrance de devises
– la location de coffres
– l’exécution de toutes les opérations avec l’étranger dans le cadre de la réglementation des changes.

Parmi les crédits octroyés figurent :
– l’escompte des effets de commerce et des bons du trésor
– les facilités de caisse et les découverts
– les avances sur marchés publics
– les avances sur marchandises et les escomptes de warrant
– les cautions de toutes sortes
– les crédits documentaires
– les crédits à court, moyen et long terme
– les avances sur titres
– les prêts personnels aux particuliers.

● Les banques d’affaires exécutent en général toutes les opérations des banques de dépôts, mais ne peuvent engager, dans les entreprises, des fonds à moins de deux ans. Par ailleurs, elles créent des sociétés pour l’exploitation des ressources naturelles, le développement de l’industrie de transformation et/ou la mise en valeur d’une région déterminée. De plus, elles animent les marchés financiers.
● Les banques de développement travaillent avec les ressources de l’Etat et pour son compte dans le financement des opérations de développement, inscrites généralement dans un plan et dans l’exécution desquelles la rentabilité financière est faible, sinon nulle, et les « risques » sont plus ou moins élevés.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE1. SYSTEME DE MICRO-FINANCE
CHAPITRE 1. HISTORIQUE
Section 1. Système traditionnel
1.1. Financement informel
1.1.1. Financement interne
1.1.2. Financement externe
1.2. Financement formel
1.3. Etude comparative de l’informel et du formel
Section2. Evolution du système de financement
2.1. Problèmes du système traditionnel
2.1.1. Au niveau de l’informel
2.1.2. Au niveau du formel
2.2. Naissance du système de micro-finance
2.2.1. Historique et règles de gestion
2.2.2. Contexte historique
2.2.3. Etat des lieux
2.3. Analyse comparative du système classique et du système de micro-finance
2.3.1. Pourquoi le système bancaire classique ne touche-t-il pas les pauvres?
2.3.2. La micro-finance touche-t-elle les plus pauvres et peut-on faire supporter à des emprunteurs pauvres des taux d’intérêt élevés?
Section 3 : Présentation de la micro-finance à Madagascar
3.1. Genèse du système de micro-finance
3.1.1. Avant 1990 : l’origine
3.1.2. 1990-1995 : phase d’émergence des institutions de micro-finance
3.1.3. 1996-2003 : phase de développement et de croissance
3.2. Typologie des institutions de micro-finance
3.2.1. Institutions de micro-finance mutualistes
3.2.2. Institutions de micro-finance non mutualistes
3.2.3. Pré-institutions de micro-finance
3.3. Contexte actuel
3.3.1. Environnement de la micro-finance à Madagascar
CHAPITRE2 . APPROCHE THEORIQUE
Section1 : Définition
Section2 : Rôles et objectifs
2.1. Rôles
2.1.1. Intermédiation financière
2.1.2. Intermédiation sociale
2.2. Objectifs
Section 3 : Différentes formes de micro-finance
3.1. Institutions financières mutualistes
3.2. Institutions de micro-finance non mutualistes
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE 2 . ETUDE DES IMPACTS DE LA MICRO-FINANCE SUR LES MPME
CHAPITRE 1 . EVOLUTION DE LA CREATION DES ENTREPRISES
CHAPITRE2 . ETUDE DE CAS DE L’ADEFI ET DE LA SIPEM
Section 1 : Présentation de l’ADEFI et de la SIPEM
1.1. ADEFI
1.2. SIPEM
Section 2. Pérennité et viabilité financière
2.1. ADEFI
2.2. SIPEM
CHAPITRE 3 . CAS DES MPME PROMOTRICES DE L’ADEFI
Section 1 : Entreprise de fabrication de marmites
1.1.Présentation de l’entreprise
1.2.Création, développement et pérennité
Section 2 . Entreprise artisanale
1.1.Présentation de l’entreprise
1.2.Création, développement et pérennité
Section 3. Entreprise de secteur élevage
3.1. Présentation de l’entreprise
3.2. Création, développement et pérennité
CHAPITRE 4 . CAS DES MICRO-ENTREPRISES FINANCEES PAR LA SIPEM
Section 1. Entreprises « agroalimentaires »
1.1.Présentation de l’entreprise
1.2.Création, développement et pérennité
Section 2. Entreprise « magasin de PPN »
2.1. Présentation du magasin
2.2. Création, développement et pérennité
Section 3. Entreprise « salon de coiffure »
3.1. Présentation du salon
3.2. Création, développement et pérennité
Analyse du choix de financement des promoteurs
CHAPITRE 5. PROBLEMES ET SOLUTIONS PROPOSEES
Section 1. Problèmes rencontrés par les MPME
1.1.Au niveau des entreprises bénéficiaires du micro-crédit
1.2.Au niveau des entreprises exclues du système de micro-finance
Section 2. Problèmes rencontrés par les institutions de micro-finance
Section 3. Solutions proposées
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE

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