Soutenance mémoire
Pratiquer une activité physique est bénéfique pour la santé. L’activité physique ou sportive permet en effet de lutter contre certaines maladies comme les maladies cardio-vasculaires ou encore le diabète et l’obésité. Face au développement de ces maladies, il est important de mettre en place des thérapies non médicamenteuses. Valérie Fourneyron, ministre française des Sports, de la Jeunesse, de l’Education Populaire et de la Vie Associative prône « le sport plutôt qu’une longue liste de médicaments ». L’activité physique, si elle apporte des avantages certains pour l’entretien du corps, est aussi bénéfique pour la santé mentale des individus. Le sport peut en effet être pratiqué seul mais aussi en groupe et permettre ainsi de s’épanouir socialement. Notre mode de vie actuel accentue le phénomène de sédentarité. Davantage amenés à prendre les transports en commun ou la voiture, à avoir des activités passives comme regarder la télévision ou être devant l’ordinateur, notre temps d’activité physique diminue. Les Plans Nationaux se multiplient pour faire face à ces tendances qui peuvent poser problème sur le long terme. Dans la Manche, en Basse-Normandie, de plus en plus d’associations reliant santé et sport se développent. Ces activités diverses comptent un nombre d’adhérents important et proposent une offre adaptée à tous, seniors ou plus jeunes, malades ou « bien portants ». L’aménageur a un rôle clé dans l’organisation du territoire. La favorisation de l’activité physique et sportive dépend en effet de l’accessibilité des équipements mais aussi du type d’équipement proposé. Nous verrons que la commune de Saint Georges-Montcocq a un projet de réaménagement du centre-bourg qui l’amènerait à remplacer les équipements sportifs actuels par de nouveaux logements, ayant dans l’idée de relocaliser ces équipements sur des parcelles qu’elle projette d’acquérir. L’enjeu n’est pas simplement de relocaliser les équipements sportifs de la commune, mais de développer un projet innovant et répondant à la demande actuelle, en cohérence avec la politique sport-santé. Dans un premier temps, un diagnostic de la commune présentera d’une manière générale le territoire étudié. Dans un deuxième temps, un diagnostic plus ciblé sur le sport à différentes échelles territoriales soulignera les éléments nécessaires à la construction de la troisième phase, les propositions d’aménagement.
Présentation et diagnostic de la commune
Situation géographique
Saint-Georges-Montcocq est une petite commune urbaine située dans le département de la Manche (50) en Basse-Normandie. Elle est marquée par la proximité de Saint-Lô, pôle urbain de 18 874 habitants (recensement de l’INSEE 2011) qui se situe à cinq minutes en voiture du centre-bourg de Saint-Georges Montcocq. Cette commune appartient à la Communauté de Communes de l’Agglomération SaintLoise et fait partie du Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) de la région Saint-Loise. La commune est un « village-rue » traversé par la départementale 974 et qui compte 894 hectares et 92.2 Habitants au km².
Contexte démographique
De 1968 à 1999, le nombre d’habitants de la commune a augmenté de 46.4% alors qu’à partir de 1999 on observe une baisse jusqu’en 2011 de 8%. Malgré une hausse de la population dans l’aire urbaine entre 1999 et 2011, la population de Saint Georges Montcocq diminue pour atteindre 824 habitants en 2011. Cependant nous verrons que les orientations d’aménagements de la commune incitent à une augmentation de la population avec un objectif en 2030 fixé à 1150 habitants, soit une hausse de 40% entre 2011 et 2030. De plus, grâce à l’élaboration de la pyramide des âges, on s’aperçoit que la commune subit un vieillissement de sa population. Pour établir la pyramide des âges (méthode tirée de l’ouvrage de X.BROWAEYS et P.CHATELAIN « Etudier une commune », p.184) j’ai calculé la part de chaque tranche d’âge pour les hommes et pour les femmes dans la population totale. Les pourcentages obtenus ont été divisés par trois pour les 0-14 ans ; 15-29 ans ; 30-44 ans ; 45-59 ans ; 60-74 ans et par 4 pour les 75 à 89 ans auxquels j’ai ajouté les 90 ans et plus au préalable. J’ai ensuite effectué la même démarche pour une comparaison avec l’espace d’appartenance soit l’aire urbaine de Saint-Lô.
Ainsi, on observe que la tranche d’âge des 45 à 59 ans reste la plus représentative dans l’Aire urbaine comme sur la commune de Saint-Georges-Montcocq. Toutefois, on peut constater une différence de répartition entre les classes d’âge les plus âgées et les plus jeunes. Dans l’aire urbaine de Saint-Lô, les 0 à 14 ans et les 30 à 44 ans sont plus importants que les 60 ans et plus tandis que la tendance s’inverse si l’on observe la pyramide des âges de Saint-Georges-Montcocq avec une représentation importante des 45 à 59 ans et des 60 à 74 ans. Ce « creux » chez les jeunes de 15 à 29 ans dans la commune s’explique par le phénomène de « desserrement familial » lorsque les jeunes quittent le domicile familial mais aussi par la proximité de Saint-Lô qui dispose d’une offre en logements locatifs de petite taille et qui attire ces populations (d’où le solde migratoire négatif que nous verrons ci-après). De plus, la diminution de la taille des ménages observée au niveau national et la présence moins marquée des jeunes couples âgés de 30 à 44 ans dans la commune a pour conséquence la baisse des tranches d’âges de 0 à 14 ans.
Emploi
Saint-Georges-Montcocq est ce que l’on appelle une commune-dortoir car comme on peut le constater sur ce diagramme en secteur, 90.1% de la population travaille ailleurs que dans la commune.
Saint-Lô, commune limitrophe à Saint-Georges-Montcocq, est un pôle d’emploi important puisque selon l’INSEE en 2011, 5045 personnes travaillent dans la commune de Saint-Lô. En 2011, sur 375 actifs ayant un emploi et résidant dans la commune de Saint-GeorgesMontcocq, 152 personnes ont un emploi dans la commune. Saint-Georges-Montcocq présente un indicateur de concentration d’emploi de 40.6, ce qui signifie qu’il y a 40 emplois se situant dans la zone pour 100 habitants actifs résidant dans la zone. Cet indicateur est en diminution par rapport à 2006 (de 33 %). Ceci s’explique notamment par un nombre plus important d’emplois dans la zone en 2006. Il apparaît que 74% de la population de Saint-Georges Montcocq est active dont 4% est au chômage. Par conséquent, 28% de la population est inactive dont 12% de retraités, 10% d’étudiants et 4% d’autres actifs.
Par ailleurs, d’après l’INSEE en 2011, 95.1% des ménages avaient au moins une voiture dont 51% 2 voitures ou plus. La population est par conséquent fortement motorisée.
Le Projet de Centre-Bourg
La commune de Saint-Georges-Montcocq est un village-rue (construction des maisons le long de la route départementale RD974, commerces en bord de route). Pour cette raison, un projet de nouveau centre-bourg est né ; il se situerait à l’Ouest de la départementale RD974. L’objectif de ce projet est d’augmenter le nombre d’habitants et d’affirmer la centralité du bourg avec ce développement urbain. Les enjeux de ce projet, prévu pour 2030, sont d’aller à l’encontre du vieillissement de la population afin d’équilibrer la pyramide des âges, d’augmenter le nombre d’habitants en augmentant le parc locatif et en créant des logements sociaux pour des personnes seules ou de jeunes familles et enfin de maintenir les équipements publics (l’école notamment) et des commerces de proximité. C’est un projet qui comprend la construction de logements, dont :
-40 à 50% en accession, soit 90 à 115 logements
-de 50 à 60% de locatif, soit 115 à 135 logements (dont 65 logements en locatif social). Trois enjeux peuvent être discernés dans ce projet ; la création d’un cœur de bourg qui comprend : une place, ses services, ses commerces ; la construction de logements (proches de l’école) avec des jardins collectifs et un terrain multisports entre les résidences. Enfin le projet prévoit la construction de hameaux autour de ce centre .
La disparition des équipements sportifs et de la salle polyvalente peut-être constatée sur le plan après-projet. Pour faire un grand parking et pour permettre la circulation à pied entre les différents quartiers, les terrains de tennis et la salle polyvalente sont remplacés par un parking. Le terrain de foot est occupé par des logements. La commune de Saint-Georges-Montcocq est donc une commune-dortoir vieillissante mais dont le projet de centre-bourg devrait améliorer l’offre du parc de logements en l’adaptant davantage à la population de l’aire urbaine de Saint-Lô, afin d’accueillir de nouveaux habitants. Toutefois, les équipements sportifs devront être relocalisés. La commune a par conséquent prévu un emplacement à cet effet. Cependant favoriser l’activité physique et sportive sur la commune ne doit pas se réduire à la relocalisation d’équipements sportifs. Nous verrons que la politique actuelle en matière de sport est davantage tournée vers la santé et que les projets qui allient sport et santé sont en plein développement.
Analyse de l’offre et de la demande en sport sur l’agglomération
Les équipements sportifs sur l’agglomération de Saint-Lô
Afin d’étudier l’offre d’équipements sportifs, j’ai consulté le site du recensement des équipements sportifs du gouvernement. D’après ce site, 70% des équipements sportifs de l’agglomération (avant le 1er janvier 2014, le site n’ayant pas été mis à jour après la constitution de la nouvelle Communauté d’Agglomération de Saint-Lô, au 1er janvier 2014) sont situés sur la commune de Saint-Lô. Après une sélection de la famille d’équipements, il est possible de les localiser sur une carte interactive. J’ai ainsi sélectionné les équipements sportifs actuellement présents sur la commune de Saint-Georges-Montcocq afin de pouvoir observer le nombre et la proximité d’équipements semblables. De plus, en raison de la politique actuelle en matière de sport-santé expliquée ci-après, j’ai sélectionné la famille d’ « équipements d’activité de forme et santé », comprenant les bassins d’exercices aquatiques, les salles de cours collectifs et les salles de musculation et de cardiotraining. On peut ainsi observer sur la carte ci-dessous un grand nombre de terrains de football (30 terrains) et de courts de tennis (10 équipements) sachant qu’un équipement peut contenir plusieurs équipements. Ce résultat n’est donc pas tout à fait exact mais permet d’avoir un aperçu des équipements disponibles. On observe par ailleurs peu d’équipements de boulodrome (6 équipements) et d’activité de formes et santé (3 équipements) (cf détail dans l’annexe 3). Plus on se rapproche du centreville de Saint-Lô, plus l’accès à un nombre plus important d’équipements sportifs se fait en peu de temps (de 0 à 5 minutes en voiture).
Le profil des sportifs dans l’agglomération de Saint-Lô
Afin d’étudier la demande en activités sportives, j’ai contacté le service des sports de l’agglomération de Saint-Lô, qui m’a procuré la liste des clubs et associations par nombre d’adhérents. Il y a dans l’agglomération de Saint-Lô 12 880 adhérents à un club ou à une association sportive dont 10 896 communautaires et 1 984 extra-communautaires. J’ai pu constater qu’il y avait un nombre plus important d’adhérents dans certains sports. Après avoir sélectionné les sports les plus représentés, j’ai comptabilisé le nombre d’adhérents, ce nombre n’étant pas exact car certains clubs ou associations n’ont pas renseigné leur nombre d’adhérents ou restent général quant à l’intitulé de leur structure ce qui ne m’a pas permis d’identifier un sport en particulier. La gymnastique avec 1973 adhérents, le football avec 927 adhérents et le tennis avec 884 adhérents sont les sports les plus pratiqués dans l’agglomération de Saint-Lô et d’après le nombre d’adhérents .
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Table des matières
INTRODUCTION
1. Présentation et diagnostic de la commune
1.1 Situation géographique
1.2 Contexte démographique
1.3 Emploi
1.4 Logements
1.5 Principaux domaines d’activité
1.6 Le Projet de Centre-Bourg
2. Diagnostic ciblé
2.1 Analyse de l’offre et de la demande en sport sur l’agglomération
2.2 Analyse de l’offre et de la demande en sport sur la commune étudiée
2.3 Le Plan régional « Sport Santé Bien-Être »
2.4 Etude de l’offre en sport et santé
2.5 Etude de la demande et des besoins en équipements sports et santé
2.6 L’offre et les besoins en formation sport et santé
3. Présentation de la zone d’étude et propositions d’aménagement
3.1 Présentation de la zone d’étude
3.2 Propositions d’aménagement
CONCLUSION
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