Facteurs qui nuisent au développement de la passion

Profil des entraineurs

Caractéristiques objectives

Une présentation des participants choisis pour ladite étude exploratoire doit être faite. Dix entraineurs universitaires ont pris part à cette étude exploratoire. Quelques statistiques intéressantes peuvent donner un aperçu rapide des principales caractéristiques de ce groupe de participants. En premier lieu, un élément prioritaire consiste au niveau de passion de chacun de ces entraineurs. À ce propos, tous les entraineurs se considèrent comme étant passionnés. Par la suite, parmi ces mêmes dix entraineurs, neuf sont des hommes. En ce qui a trait aux disciplines sportives de ces entraineurs, un entraine le badminton, trois entrainent le volleyball, trois entrainent le soccer, deux entrainent le cheerleading et un entraine l’athlétisme. Comme il en a été mention dans le chapitre portant sur le cadre théorique, la passion peut être générée par rapport à de nombreuses disciplines ainsi que par rapport à de multiples domaines. Parmi eux se retrouvent la peinture (Lafrenière, St-Louis, Vallerand et Donahue, 2012), l’enseignement (Rampa, 2012), la musique et le cinéma (Vallerand, 2008). Il est donc acceptable de pouvoir considérer qu’une passion peut être développée par rapport à plusieurs disciplines sportives. Les personnes passionnées ont tendance à consacrer plusieurs heures par semaine à leur passion (Vallerand, 2008). Pour ce qui est de l’âge, sept de ces entraineurs sont âgés entre 20 et 30 ans et trois entraineurs sont âgés entre 35 et 55 ans. La moyenne d’âge est de 31,1 ans. L’écart-type est de 9,19 ans. Cela signifie que la majorité des participants sont âgés entre 22 et 40 ans. L’âge des participants a tendance à beaucoup varier ce qui contribue à la représentativité de l’échantillon.
En ce qui a trait à l’expérience des entraineurs, huit des dix entraineurs pratiquent encore leur sport. Quatre entraineurs ont pratiqué leur sport de cinq à dix ans. Quatre autres ont pratiqué leur sport entre 11 et 20 ans. Pour ce qui est des deux derniers, ces entraineurs ont pratiqué leur sport durant plus de 20 ans. Par la suite, six des dix participants ont atteint un niveau de participation universitaire en tant qu’athlètes. Parmi les autres, deux ont été des athlètes de niveau international, un autre a performé au niveau canadien et un dernier a atteint le niveau provincial. En moyenne, en tant qu’athlètes, les participants ont consacré 15,6 années à la pratique de leur sport.
Par la suite, six des dix entraineurs enseignent leur discipline depuis dix ans ou moins. Les autres enseignent leur pratique sportive depuis 11 à 20 ans. Les participants ont une moyenne de 7,7 ans d’expérience en tant qu’entraineurs. L’écart-type est de 5,64 ans. La majorité des participants possèdent donc entre 2 et 13 ans d’expérience. La grande variance de l’expérience des participants permet d’améliorer la représentativité de l’échantillon. L’ensemble de l’échantillon représente une somme de 77 années d’expérience dans le milieu de l’entrainement sportif. Finalement, en tant qu’entraineurs, les dix participants ont contribué à la performance sportive de niveau universitaire. Cependant, un de ces mêmes entraineurs a atteint le niveau canadien et un autre a atteint le niveau international. En moyenne, c’est 19,15 heures par semaine que les entraineurs consacrent à leur métier. Selon l’étude de Vallerand (2008), c’est, en moyenne, 8.5 heures par semaine qu’une personne passionnée consacrerait à sa passion (Vallerand, 2008). Dans le cas présent, si on compare les deux résultats, il semble que les entraineurs en consacrent davantage que la moyenne des personnes passionnées. Ceci pourrait être dû au fait que cette passion soit également un travail rémunéré. Ceci pourrait faciliter le fait de consacrer du temps à cette même passion. Le tableau 1 expose un résumé des données sociodémographiques pour chacun des entraineurs ayant participé à l’étude. Les données sociodémographiques peuvent aider à avoir un meilleur aperçu des caractéristiques de base des participants de l’étude. Cependant, d’autres questions sont nécessaires afin de comprendre un peu plus en profondeur le concept de la passion sportive. C’est ce dont il sera question dans le chapitre portant simultanément sur les résultats et la discussion.

Intérêt envers le coaching

Pour ce qui est de l’intérêt des entraineurs, plusieurs informations ont été mentionnées par ceux-ci. Pour un grand nombre de questions posées aux participants, plus d’une réponse par entraineur est possible. Dans un premier temps, les entraineurs-participants sont devenus entraineurs pour diverses raisons. Pour débuter, cinq des dix entraineurs ont commencé à exercer leur métier parce que ce domaine les intéressait vraiment. Par ailleurs, quatre entraineurs ont débuté à entrainer pour donner aux autres ce que le sport leur a donné. De plus, trois participants ont débuté à entrainer parce qu’ils croyaient être bons et aptes à développer les athlètes mieux que les autres entraineurs. Finalement, deux entraineurs ont commencé à entrainer parce qu’une opportunité s’est présentée à eux. Les motifs varient donc quelque peu à ce niveau. Voici trois citations qui appuient certaines de ces affirmations :
Dans un deuxième temps, il semble que ce soit pour des raisons semblables que les entraineurs exercent encore leur métier aujourd’hui. Huit entraineurs sur dix mentionnent que c’est grâce à l’intérêt qu’ils portent à leur sport. De ces huit entraineurs, cinq disent que c’est parce qu’ils aiment ça, parce qu’ils ont encore la passion et trois mentionnent que c’est pour en apprendre davantage sur le sport. Toujours à partir de ces mêmes huit entraineurs, trois précisent que c’est pour rester dans ce milieu et deux disent qu’ils le font pour pouvoir se perfectionner.
Ensuite, cinq des dix participants rapportent qu’ils sont encore entraineurs aujourd’hui pour pouvoir redonner au sport ce que le sport leur a donné. Trois de ces cinq mêmes entraineurs disent que c’est en faisant profiter les autres personnes de leur expérience qu’ils pourront y arriver. Trois de ces cinq entraineurs ajoutent que c’est en contribuant au développement de leur sport dans leur région qu’ils peuvent aussi parvenir à redonner au sport. À cet effet, les citations qui suivent appuient cette information :

Collecte des données

Technique d’entrevue

Dans le cadre de la présente étude, la collecte des données s’est faite au moyen de la technique d’entrevue. L’un des avantages de l’entrevue consiste au fait qu’elle permet d’en savoir un peu plus sur la signification qu’attribuent les participants au phénomène étudié (Savoie-Zajc, 2009). Dans les faits, cet avantage concorde entièrement avec le but recherché par l’approche de type qualitative/interprétative qui fut choisie initialement (Akman, 2011; Savoie-Zajc, 2004). De plus, les données recherchées, correspondant à la signification que les participants de l’étude donnent au concept de la passion, ont pour particularité d’être très abstraites et donc, par la même occasion, d’être plutôt difficiles à capter via l’aide d’une technique d’observation. À cet effet, contrairement à l’observation, l’entrevue permet la captation de ce type de données ce qui rend le choix méthodologique tout à fait logique et pertinent (Mayer et Saint-Jacques, 2000).
De façon plus spécifique, l’auteur a eu recours à une entrevue de type semi-structuré. Comme soutiennent Mayer et Saint-Jacques (2000), il existe plusieurs types d’entrevue. Les principaux en sont les suivants : non structuré, semi-structuré, structuré (Mayer et Saint-Jacques, 2000). Dans le premier cas, l’entrevue non-structurée se base sur un objectif principal qui en vient à guider le déroulement de l’entrevue. De ce fait, le chercheur n’a pas à utiliser un guide d’entrevue afin d’atteindre l’objectif poursuivi par le type d’entrevue dont il est question. De plus, le niveau de contrôle que l’intervieweur possède par rapport aux réponses fournies par l’interviewé n’est que faible (Cohen et Crabtree, 2008). À l’inverse, pour la présente étude, il s’agit là de trouver réponses aux questions de recherche bien précises qui ont été préalablement établies. Donc, si l’entrevue n’est pas minimalement structurée et contrôlée, il risque d’être difficile d’arriver à trouver les réponses souhaitées. Ainsi, ce type d’entrevue s’avère être trop ouvert pour la présente étude.
Dans le cas d’une entrevue structurée, la quantité de questions ouvertes étant posées par l’intervieweur s’avère être restreinte, voire nulle. Dans un même sens, la possibilité de variation des réponses est aussi faible (Cohen et Crabtree, 2008). Donc, ce genre d’entrevue étant plutôt fermée, le fait de n’avoir accès qu’à ce type de réponses ne permettrait pas d’aller chercher une quantité suffisante d’informations. Il est possible de tirer cette conclusion en considérant le fait que l’auteur souhaite obtenir des informations explicites et développées sur la signification que les entraineurs donnent au concept de la passion sportive, et ce, toujours en fonction de l’approche qualitative/interprétative.
Finalement, l’entrevue semi-structurée ou semi-dirigée semble être la plus adaptée pour la recherche actuelle en fonction des avantages qu’elle procure. Un premier avantage correspond au fait que ce type d’entrevue rend possible l’exploration des expériences vécues par les individus interviewés tout en fournissant des données riches en termes de descriptions et de détails. Ensuite, le fait d’établir une relation interpersonnelle entre ces deux individus en vient à permettre au chercheur de mieux comprendre la perspective que possède la personne interviewée (Savoie-Zajc, 2009).
De plus, le fait de recourir à une entrevue de type semi-dirigé pour la collecte des données oblige l’utilisation d’un guide d’entretien. En effet, il est primordial de mettre sur pied un guide d’entrevue qui se doit d’être construit à partir du sujet global de la recherche et des buts visés par l’entretien (Mayer et Saint-Jacques, 2000). Ce guide d’entrevue est habituellement constitué d’environ 10 questions découlant des catégories ayant été créées à partir de l’élaboration du cadre théorique. Il est possible d’adapter ce même guide d’entrevue afin d’améliorer la compréhension de la perspective de l’autre par rapport au phénomène étudié. Ainsi, l’utilisation d’un guide d’entrevue de type semi-structuré peut donc être perçue comme étant un avantage supplémentaire (Savoie-Zajc, 2009).
Cependant, même si le type d’entrevue utilisé est celui qui s’avère être le plus approprié dans le cadre de la présente étude exploratoire, l’entrevue semi-structurée possède tout de même certaines limites. Dans un premier temps, l’expérience vécue par un individu ne peut pas être représentée de façon parfaite et intégrale à partir du discours de la personne qui l’a vécue (Savoie-Zajc, 2009). Parallèlement, une autre limite correspond à la crédibilité des propos apportés par l’individu. En voulant bien faire ou être bien perçu auprès du chercheur, l’individu pourrait avoir tendance à modifier ses propos ce qui viendrait nuire à la crédibilité des discours portés. Pour terminer, une dernière limite consiste au fait que la présence de blocages communicatifs ou de sujets s’avérant tabous pourrait en venir à nuire à la qualité du dialogue liant les deux individus et, ainsi, nuire aux données découlant de ce même dialogue (Savoie-Zajc, 2009). Il s’agit donc là des principales limites qui accompagnent l’utilisation de l’entrevue semi-structurée.

Guide d’entrevue et autres outils

Dans le cas présent, l’objectif du guide d’entrevue consiste à analyser les différentes caractéristiques de l’entraineur qui pourraient avoir un lien avec le concept de la passion sportive afin de mieux comprendre cette même passion. Le guide d’entrevue construit pour la présente recherche est présenté à l’annexe A. Ce guide s’inspire des travaux de Vallerand et al. (2003). De manière plus concrète, ce guide est composé de 15 questions ouvertes, c’est-à-dire à développement, qui ont pour objectif bien précis de trouver réponses aux questions de recherche précédemment élaborées. Le guide d’entrevue suit un ordre logique à travers lequel les questions de recherche sont précédées par des questions permettant d’introduire les participants au sujet à venir. De plus, des questions permettant de creuser plus en profondeur les réponses données aux questions de recherche suivent ces dernières. Ensuite, le vocabulaire utilisé est adapté à la population étudiée afin d’assurer la bonne compréhension des questions chez les participants. Pour ajout, une étude pilote a été menée auprès de quatre entraineurs afin de s’assurer de la pertinence des questions en lien avec l’étude.
Bien que l’entrevue de type semi-structuré soit le principal outil permettant la collecte des données, deux autres outils ont permis d’appuyer les données qui ont été récoltées. Dans un premier temps, il peut être là question des notes de terrain. Dans le domaine de l’anthropologie, les chercheurs ont tendance à avoir recours de façon importante aux notes de terrain. Les notes de terrain ont pour principal objectif d’aider les chercheurs à se rappeler les événements et de leur permettre de noter leurs observations (Baribeau, 2005). Il existe de nombreux types de notes de terrain. Dans la présente étude, puisque l’auteur a eu recours à la technique d’entrevue, celui-ci dut prendre des notes de terrain à l’aide d’une feuille de commentaires une fois l’entrevue terminée. Sur cette feuille, les difficultés, les réflexions personnelles, les intuitions, les émotions ainsi que les réactions de l’intervieweur ont été notées (Baribeau, 2005). C’est donc ce en quoi consistait le second outil de collecte des données.
Dans un deuxième temps, en plus de l’entrevue et des notes de terrain, un questionnaire sociodémographique a été distribué afin d’obtenir certaines informations spécifiques à chacun des participants (Direction de l’information légale et administrative, 2011). L’âge, le sexe et le nombre d’années d’expérience sont des exemples d’informations qu’il est possible de soutirer à l’aide du questionnaire sociodémographique. Ce questionnaire est présenté dans l’annexe B.

Démarche

C’est en entrant en contact avec M. Luc Thériault, responsable des Inuk, que l’auteur a pu obtenir les coordonnées des entraineurs. Au total, dix entraineurs de l’organisation ont été contactés et informés par téléphone. Tous ont accepté de participer à l’étude. Les entrevues ont eu lieu dans un environnement calme, soit au local H4-1500 à l’Université du Québec à Chicoutimi. La totalité des entrevues se sont déroulées sur la période allant du 31 janvier 2014 au 10 février 2014. Pour le reste, la captation des propos mentionnés par la personne interviewée a été rendue possible grâce à la captation audio de l’intégralité des entrevues. La durée moyenne des entrevues a été 40,23 minutes. Après six entrevues, la saturation empirique a été atteinte. L’auteur a tout de même effectué les dix entrevues afin de s’en assurer.
Bien que des détails aient été donnés concernant les méthodes de collecte de données, il ne faut pas faire abstraction de la structure qui gère ces méthodes. En effet, il s’agit du protocole de recherche. Ce protocole permet au chercheur d’effectuer de façon adéquate l’introduction ainsi que le reste de l’entrevue dans son ensemble quand il est temps d’interroger les participants (Gaudreau, 2011). Le protocole utilisé dans le cas de la présente étude exploratoire est présenté dans l’annexe C.

Considérations éthiques

Finalement, afin d’élaborer une méthodologie adéquate, les considérations éthiques doivent être prises en compte. L’éthique de la recherche a pour objectif d’inculquer au chercheur l’adoption d’une conduite étant aussi objective que possible ainsi que d’assurer le respect des sujets participants à l’étude via les discours et actes posés par le chercheur (Martineau, 2007). Certains éléments doivent être vérifiés afin de parvenir à l’atteinte de ces objectifs. Dans un premier temps, le consentement considéré comme étant éclairé et libre des participants se doit d’être obtenu. Un exemplaire du formulaire de consentement qui a été distribué aux participants de la présente étude est disponible à l’annexe D. Par la suite, le chercheur se doit d’assurer le respect des éléments concernant la confidentialité, vie privée et dignité de ces mêmes participants (Martineau, 2007). C’est plus précisément en se basant sur «l’Énoncé de politique des trois conseils : Éthique de la recherche avec des êtres humains» que l’auteur parviendra à assurer l’aspect éthique de la présente recherche (Groupe consultatif interagences en éthique de la recherche, 2010). Le certificat éthique attribué à l’étude actuelle est présenté en annexe E.
De ce fait, l’auteur de l’étude actuelle a fait lire et signer à chacun des participants le formulaire de consentement en s’assurant qu’ils ont bien saisi tout ce que la participation à cette étude implique, et ce, juste avant de débuter l’entrevue. Dans un même sens, afin de conserver l’anonymat des participants, les noms de ces derniers ont été remplacés par des codes. Les données seront gardées dans un milieu sécuritaire durant sept ans et seront détruites par la suite. Même s’il y aura diffusion des résultats, il ne sera en aucune circonstance possible d’identifier l’un des sujets de l’étude. Pour terminer, une attestation de certification éthique vient appuyer l’aspect éthique de l’étude actuelle. Ce sont donc là les éléments qui caractérisent l’aspect éthique de la présente recherche et qui résument les éléments en lien avec la collecte des données. Il est maintenant temps d’aborder les concepts portant sur l’analyse de la recherche.

Analyse des données

Pour la phase d’analyse des données, une approche spécifique a été utilisée. Dans le cas présent, il est question de l’«approche générale d’analyse inductive» (Blais et Martineau, 2006, p.7). Cette approche est considérée comme étant un regroupement de démarches méthodiques. Ce même regroupement de démarches rend possible le traitement de données qualitatives (Blais et Martineau, 2006). Cette même approche a pour principal objectif de déterminer quelles sont les significations essentielles et évidentes engendrées par les données collectées. C’est en générant des catégories révélatrices étant en lien avec les objectifs de l’étude que ladite approche d’analyse y parvient (Blais et Martineau, 2006). L’utilisation de cette approche d’analyse s’avère donc être pertinente quand son objectif est comparé à l’objectif poursuivi par l’approche qualitative/interprétative dont il fut question antérieurement (Savoie-Zajc, 2004).
À des fins de précision, une catégorie consiste en une construction textuelle ayant la forme d’une courte formulation qui permet de désigner un phénomène via la lecture conceptuelle de verbatim dans le cas présent. Contrairement aux concepts de rubrique ou de thème, la catégorie surpasse les mots présents au sein du contenu afin d’en arriver à tirer le sens propre découlant de ladite formulation (Blais et Martineau, 2006). L’auteur a donc utilisé une analyse par catégorie pour la présente recherche en fonction des degrés d’abstraction et de complexité du concept de la passion. À des fins de clarification, les aspects d’abstraction et de complexité du concept étudié font en sorte qu’il peut être difficile ou peu probable que les participants s’expriment avec les termes exacts étant directement en lien avec le concept de la passion. Ainsi, il peut être pertinent d’utiliser un type d’analyse qui permet au chercheur d’avoir un certain degré d’inférence quand vient le temps d’analyser les verbatim ce que permet l’analyse par catégorie. Contrairement, l’analyse par thématique ne rend pas possible ce degré d’inférence puisqu’elle reste beaucoup plus proche du contenu collecté (Blais et Martineau, 2006).
À des fins de précisions concernant l’analyse par catégorie, le type utilisé pour ladite étude est mixte. L’analyse par catégorie mixte consiste à avoir recours simultanément à des catégories qui émergent des données brutes ainsi qu’à des catégories prédéterminées découlant du cadre conceptuel élaboré antérieurement (L’Écuyer, 1990). Le choix de ce type d’approche est en lien avec les objectifs de l’étude exploratoire. Dans un premier temps, la perception des entraineurs en lien avec la passion sportive doit être décrite. En considérant que la littérature n’a, à ce jour, pas encore beaucoup étudié les perceptions de la passion chez les entraineurs, il peut être favorable de laisser parler les données en faisant émerger les catégories de celles-ci. Cependant, à l’inverse, quand vient le temps de déterminer quels sont les facteurs qui influencent le développement et le maintien de la passion, il peut être préférable d’avoir recours à des catégories prédéfinies. Ceci est justifiable par le fait que la littérature a déjà fait état, dans le cadre de l’étude du modèle dualiste de la passion de Vallerand et al. (2003), d’une structure permettant de tenir compte de l’ensemble des possibilités ayant découlé des entrevues qui furent effectuées. Il est donc pertinent d’avoir recours à une analyse par catégorie mixte dans le cadre de la présente étude exploratoire.
Le modèle d’analyse inductive qui est utilisé est celui proposé par Blais et Martineau (2006). Ce modèle propose une démarche d’analyse s’effectuant en quatre étapes que sont les étapes de préparation des données, de lecture approfondie et attentive, d’identification et de description des catégories primaires et de révision et raffinement final des catégories (Blais et Martineau, 2006).
a) La première étape, correspondant à la préparation des données, consiste à organiser les données brutes d’une certaine façon (Blais et Martineau, 2006). Pour l’étude actuelle, la police d’écriture des données est le Times New Roman, la grosseur de la police est de 12, l’interligne est double, le format d’affichage utilisé est le format paysage, les énoncés mentionnés par le chercheur sont soulignés en bleu et possèdent un ton de couleur de gris et il n’y a qu’une seule entrevue par document. Dans les faits, il est possible d’avoir recours à des logiciels facilitant l’étape de la transcription des données (Miron et Dragon, 2007). Cependant, dans le cas présent, les entrevues sont retranscrites manuellement par le chercheur à l’ordinateur à l’aide du logiciel de traitement de texte Microsoft Word afin de mieux s’approprier le contenu.
La seconde étape correspond à la lecture approfondie et attentive des données. Cette lecture a permis au chercheur de se familiariser avec les textes générés suite aux entrevues (Blais et Martineau, 2006).
Pour la troisième étape qui consiste en la description et l’identification des catégories primaires, le chercheur tente de délimiter les segments textuels qui contiennent des significations uniques et spécifiques (unités de sens) et pour lesquels il donne un nom, une étiquette permettant de décrire chacune des catégories engendrées par l’ensemble de ces unités de sens. En d’autres termes, il s’agit de la codification des données (Blais et Martineau, 2006). Pour ce faire, l’auteur pourrait avoir recours à des logiciels informatiques (Miron et Dragon, 2007). Cependant, l’étape en question est faite de façon manuelle afin de s’assurer que l’auteur puisse mieux s’approprier les propos, réflexions, et idées soulevés par les participants (Savoie-Zajc, 2000).
d) La dernière étape consiste à la révision et au raffinement final des catégories. C’est à cette étape qu’il est possible de générer des sous catégories, de tenir compte des contradictions et des nouveaux points de vue, de mettre de l’avant les citations qui expriment la nature même des catégories formées (Blais et Martineau, 2006). Pour résumer, c’est cette étape qui permet de finaliser le processus initié dans le cadre de l’analyse à partir de l’approche inductive générale en fonction du modèle proposé par Blais et Martineau (2006). Suite à l’exécution des quatre étapes, il ne devrait pas y avoir plus de huit catégories permettant la description des significations importantes étant tirées des données brutes (Blais et Martineau, 2006).
Le modèle d’analyse inductive générale décrit par Blais et Martineau (2006) a été choisi, entre autres, pour les forces qu’il possède. Dans un premier temps, cette approche semble être appropriée pour les recherches ayant un objectif de type exploratoire, pour lesquelles peu d’études ont été effectuées sur le sujet antérieurement. Par la suite, elle s’avère être utile pour les chercheurs débutants en fonction de sa simplicité ainsi que pour son niveau de détails (Blais et Martineau, 2006). Un autre avantage consiste au fait que ce type d’analyse permet d’éclaircir les diverses étapes constituant la phase de codification de l’analyse. Un dernier point positif concerne le niveau de transparence et d’explicitation dont fait preuve l’analyse par rapport aux critères qui permettent de valider les résultats. Ceci a pour effet d’aider le chercheur à générer des connaissances étant à la fois signifiantes et crédibles (Blais et Martineau, 2006). Malgré tous ces avantages, la méthode d’analyse utilisée pour la présente étude possède tout de même une limite importante. Certains chercheurs considèrent cette approche qualitative comme étant un «piège de la technicisation» (Blais et Martineau, 2006, p.15). Selon ces mêmes chercheurs, ce type d’approche aurait pour effet de nuire à l’utilisation de la créativité et de l’esprit du chercheur en mettant l’emphase sur une série structurée d’opérations à effectuer de façon linéaire (Blais et Martineau, 2006). L’auteur de ce mémoire a donc été prudent afin de ne pas tomber dans le piège.

Critères méthodologiques et relationnels

À ce niveau, les critères méthodologiques et relationnels ont pour objectif principal de vérifier le niveau de rigueur de l’étude en cours. Les critères méthodologiques sont constitués de la crédibilité, de la transférabilité, de la fiabilité ainsi que de la confirmation (Savoie-Zajc, 2004). En ce qui a trait à la crédibilité, ce critère tente d’évaluer le niveau de plausibilité en lien avec l’interprétation de l’objet d’étude. La triangulation fait partie des moyens permettant d’assurer le respect de ce critère (Savoie-Zajc, 2004). Ainsi, l’auteur a effectué une triangulation par rapport à l’interprétation des résultats auprès d’au moins un autre chercheur suite à l’analyse des données afin de respecter le critère en question. De plus, le fait d’avoir recours à des notes de terrain a aussi amélioré la crédibilité de l’étude (Baribeau, 2005).
Le second critère est la transférabilité et correspond à la pertinence, à la possibilité d’arriver à appliquer les résultats découlant de l’étude en les adaptant à d’autres contextes. Une description plutôt détaillée du contexte, comme celle qui fut mentionnée plus tôt dans le cadre de ce chapitre, peut favoriser la transférabilité de l’étude (Savoie-Zajc, 2004). Pour ajout, le fait d’utiliser les notes de terrain semble aussi pouvoir contribuer au critère de transférabilité de la recherche (Baribeau, 2005).
Le troisième critère, étant la fiabilité, correspond à la cohérence liant les résultats au déroulement de la recherche. Comme il en fut question pour le critère de crédibilité, la triangulation au niveau du chercheur permet à l’auteur d’assurer la fiabilité de cette recherche (Savoie-Zajc, 2004). Le dernier critère méthodologique, consistant à la confirmation, rend compte de l’objectivité des données engendrées par l’étude. À cet effet, le fait d’expliquer de façon exhaustive l’approche analytique de la recherche, ce qui fut effectué dans les dernières pages, et d’appliquer de façon judicieuse le tout, ce qui a été fait, permet de combler le critère de confirmation de l’étude. Une vérification externe a aussi été effectuée auprès des participants de l’étude suite à l’analyse des données (Savoie-Zajc, 2004). Dans le cas présent, la vérification externe consistait en un contact téléphonique avec les participants de l’étude. Pour chacun de ces contacts téléphoniques, l’auteur a mentionné un résumé des résultats qui ont été obtenus suite à l’analyse des résultats. Par la suite, ce même auteur a demandé à chacun des participants si le résumé représentait bien leurs perceptions en lien avec leur propre passion sportive et s’ils avaient quelque chose à ajouter à ce sujet. Tous ont confirmé que le résumé représentait de façon adéquate leurs perceptions. Pour le reste, aucun ajout supplémentaire ne fut effectué. Le critère méthodologique de confirmation a donc été atteint.
En ce qui concerne les critères relationnels, les critères d’équilibre ainsi que les critères d’authenticité ontologique, éducative, catalytique et tactique y sont considérés (Savoie-Zajc, 2004). L’équilibre vise à assurer que les valeurs et constructions de l’ensemble des participants soient communiquées de manière équitable à travers les résultats de l’étude. La triangulation avec les participants, ayant été présélectionnée dans le cadre du critère de confirmation, permet le respect de ce critère pour la présente recherche (Savoie-Zajc, 2004).
Par la suite, le critère d’authenticité ontologique correspond à l’amélioration de la perception du phénomène étudié chez les participants. Le critère d’authenticité éducative, lui, consiste au fait de pouvoir comparer chaque point de vue pour en arriver à une généralisation de l’apprentissage à l’ensemble du groupe de participants (Savoie-Zajc, 2004). De son côté, le critère d’authenticité tactique consiste en la capacité des participants à passer en mode action. L’utilisation de témoignages dans le cadre de la présente recherche a permis d’affirmer que ces trois critères, soient les critères d’authenticités ontologique, éducative et tactique, ont été bel et bien atteints (Savoie-Zajc, 2004).

Facteurs qui favorisent le développement de la passion

De nombreux éléments semblent avoir la capacité de favoriser le développement de la passion. En effet, neuf entraineurs sur dix pensent que des éléments externes (liens sociaux, résultats sous forme de victoires et de défaites, support, etc.) peuvent contribuer au développement de la passion. Selon les participants, il y a tout d’abord les liens sociaux. Neuf entraineurs sur dix abordent cet aspect dans leur témoignage. Par liens sociaux, sept de ces neuf entraineurs font allusion au fait d’avoir un bon esprit d’équipe. Trois des neuf entraineurs ont approché le concept de bonne motivation de groupe. Pour eux, il est profitable pour la passion de l’entraineur d’avoir des athlètes qui sont motivés. De façon similaire, deux autres de ces neuf entraineurs participants disent que d’avoir des athlètes possédant une bonne attitude, c’est-à-dire être des athlètes présents, autonomes, positifs et qui ont du plaisir, favorise aussi le développement de la passion chez l’entraineur. Selon deux des neuf mêmes participants, le fait que les athlètes soient reconnaissants envers l’entraineur peut aider à l’augmentation du niveau de passion de l’entraineur concerné. Pour deux autres de ces neuf entraineurs, le fait de côtoyer d’autres passionnés peut aussi aider. Finalement, pour trois des neuf entraineurs-participants concernés, le fait d’avoir une bonne relation et une bonne communication entre l’athlète et l’entraineur pourrait également contribuer au développement de la passion de l’entraineur. Les phrases qui suivent soutiennent cette affirmation :
Cependant, pour deux de ces mêmes quatre entraineurs, les objectifs doivent être axés sur la progression, sur le processus, mais non pas sur la performance en elle-même. Par ailleurs, deux des huit participants ayant abordé le concept de résultat croient que l’atteinte d’objectifs est un autre facteur positif. Finalement, deux autres des huit entraineurs pensent que le fait de réaliser de belles choses avec l’équipe favorise le développement de la passion sportive de l’entraineur.
Un autre des aspects abordé par six des dix entraineurs concerne le soutien qui leur est offert. Cinq de ces six entraineurs ont souligné l’importance d’avoir une bonne structure organisationnelle. Deux de ces mêmes cinq entraineurs disent que le fait d’avoir la confiance de ladite organisation aide beaucoup. Dans cette même lignée, deux de ces mêmes cinq participants ajoutent que le soutien offert par l’organisation peut aussi contribuer à l’essor de la passion de l’entraineur. Toujours par rapport à l’aspect de soutien qui fut abordé par six entraineurs, quatre d’entre eux mentionnent que c’est en ayant eu un bon modèle durant leur passé d’athlète, en ayant eu un bon soutien de ce dernier que le développement de la passion de l’entraineur peut aussi être favorisé. Deux autres des six participants ajoutent que le fait d’avoir un certain soutien de ton entourage en général peut aussi contribuer à l’essor de cette même passion.
Par ailleurs, cinq des dix entraineurs interrogés soutiennent que le fait d’apprendre de nouvelles choses est un autre des facteurs pouvant contribuer au développement de la passion de l’entraineur. Trois de ces mêmes cinq entraineurs spécifient que c’est plus particulièrement en prenant part à des formations étant en lien direct avec leur passion d’entraineur qu’il est possible d’y parvenir. Les citations qui suivent soutiennent cet aspect :

 

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Table des matières

Résumé 
Table des matières 
Liste des figures 
Liste des tableaux 
Remerciements 
Introduction 
Chapitre 1 : La problématique 
1. But de l’étude
2. La passion
2.1 Modèle dualiste de la passion de Vallerand
2.2 Définition de la passion selon Vallerand
2.3 La passion sportive
3. Approche de la problématique
4. Objectifs et questions de recherche
Chapitre 2 : Le cadre théorique 
1. Historique de la passion
2. Modèle dualiste de la passion de Vallerand
2.1 Définition de la passion
2.2 Passion harmonieuse
2.3 Passion obsessive
2.4 La passion sportive
3. Synthèse du cadre théorique
Chapitre 3 : La méthodologie 
1. Approche qualitative
2. Participants
2.1 Échantillonnage
2.2 Profil des entraineurs
2.2.1 Caractéristiques objectives
2.2.2 Intérêt envers le coaching
3. Collecte des données
3.1 Technique d’entrevue
3.2 Guide d’entrevue et autres outils
3.3 Démarche
3.4 Considérations éthiques
4. Analyse des données
5. Critères méthodologiques et relationnels
Chapitre 4 : Présentation des résultats et discussion 
1. Présentation des résultats et discussion
1.1 Perceptions de la passion
1.1.1 Caractéristiques d’un entraineur passionné
1.1.2 Perceptions de la passion de l’entraineur
2.2 Développement de la passion
2.2.1 Comment se développe la passion
2.2.1.1 Processus du développement de la passion
2.2.2 Facteurs qui favorisent le développement de la passion
2.2.3 Facteurs qui nuisent au développement de la passion
2.3 Maintien de la passion
2.3.1 Comment se maintient la passion
2.3.2 Facteurs qui favorisent le maintien de la passion
2.3.3 Facteurs qui nuisent au maintien de la passion
2.4 Bienfaits et inconvénients de la passion
2.4.1 Bienfaits de la passion
2.4.2 Inconvénients de la passion
Conclusion 
Bibliographie 
Annexe A : Guide d’entrevue qualitative 
Annexe B : Questionnaire sociodémographique 
Annexe C : Entrevue avec les entraineurs 
Annexe D : Formulaire de consentement 
Annexe E : Certificat éthique 

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