Facteurs explicatifs des confusions dans l’emploi des prépositions du français chez des apprenants en classe de 4eme au Collège

La capacité combinatoire de la préposition

   Comme les autres classes de mots, les diverses prépositions ne disposent pas de la même capacité combinatoire. Certaines d’entre elles limitent leur combinaison au syntagme nominal. En effet, il suffit d’opposer à la large gamme de distribution qu’admet la préposition pour à la combinatoire de chez restreinte uniquement aux groupes nominaux dans leurs trois variantes : déterminant et nom commun, nom propre et pronom. En plus, il ne suffit pas seulement d’enregistrer les combinaisons de catégorie mais il faudrait préciser le mode de construction. Ainsi, pour les prépositions dont la complémentation est une sous phrase il convient de déterminer la distribution de ce que (sur ce que, à ce que, en ce que) et de que (avant que, depuis que, après que). Par ailleurs il convient de signaler également la présence de la préposition de devant l’infinitif complément ou son absence dans les autres cas. Pour les noms, il faudrait opposer la distribution des groupes nominaux déterminés à celle des noms dépourvus de déterminant (noms nus). La combinatoire ne peut être établie ni pour la classe des prépositions ni pour chaque préposition particulière mais qu’elle doit être décrite séparément pour les divers emplois. Ainsi, comme le remarque Ludo Mélis la valence ne se détermine ni au niveau de la classe ni au niveau des lexèmes mais en relation avec les emplois

La solidarité entre la préposition et son régime

   Les linguistes tels que Michel Arrivé, Françoise Gadet, Michel Galmiche,dans leur ouvrage intitulé La grammaire d’aujourd’hui, définissent les prépositions comme des mots invariables, présentés sans fonction. C’est des outils de relation, de liens ou de pivots entre deux termes. Du point de vue syntaxique, cette approche cache le fait que la préposition et le mot introduit manifestent une certaine solidarité. En cas d’effacement ou de substitution c’est le groupe en entier qui est affecté comme nous pouvons le montrer dans cet exemple : La fille de la voisine. En supprimant la préposition de on tend à effacer la voisine. En français, la cohésion de la préposition et de son complément est forte. Cette vision semble être celle de Pierre Cadiot, dans son étude sur Les prépositions abstraites en français. Pour ce linguiste l’association préposition+ régime est fortement soudée. Ce point conduit à des critères distributionnels qui induisent une différenciation interne à la classe des prépositions. En effet, les prépositions dites incolores ou vides surtout à, de, en, imposent des contraintes fortes à leurs régimes notamment sur le déterminant. Les prépositions les plus tenues ou incolores s’opposent en général aux autres par les contraintes fortes sur l’intercalation d’un syntagme prépositionnel d’éléments lexicaux venant de la phrase matrice. Il existe une connexité plus forte entre les prépositions incolores et leur régime qu’entre celles sémantiques et leur régime. En général, la cohésion du groupe est telle qu’aucun élément ne peut être en relation avec le complément par-dessus la barrière que constitue la préposition, qui donne au groupe le statut d’une ile. En principe, rien ne s’intercale entre la préposition et le mot qu’elle introduit. Il existe toutefois, quelques cas où cette cohésion semble être brisée. Il faut signaler un exemple avancé par Damourette et Pinchon 16 dans leur Essai de la langue française. Combien comptez-vous sur des personnes ? Cet exemple peu probant est considéré comme inacceptable car l’antéposition étonnante de combien semble lier au positionnement de l’interrogatif à l’initiale absolue. Un autre cas où cette cohésion semble ne pas être respectée est celui de l’emploi de dont en rapport avec le complément d’une préposition. Ces types de constructions sont admis par le français soutenu.

Mode de sélection syntaxico-sémantique

   Le mode de sélection syntaxico-sémantique est généralement lié aux emplois libres des prépositions c’est-à-dire à ceux comme tête d’un complément accessoire dit circonstanciel ou d’un adjoint du nom. Le locatif est contraint par des propriétés phrastiques car il doit être interprété en fonction du temps verbal. Le facteur qui permet de faire la sélection peut être l’aspect, le temps ou la modalité. Ainsi, pour qu’une préposition puisse intégrer le groupe nominal dont elle est la tête matrice, il faut qu’elle soit compatible avec les contraintes que celle-ci impose et qui se réfèrent à sa structure et à ses propriétés sémantiques.

Les prépositions vides

   La problématique du sens des prépositions a fait l’objet de beaucoup d’études, ces dernières années. Les linguistes dans leurs travaux ont accordé une grande importance à ces morphèmes en tant qu’unités lexicales dotées chacune de caractéristiques propres. En effet, la plupart d’entre eux soulèvent le problème de leur sens. Cet engouement est à mettre en rapport avec le développement d’une nouvelle sémantique dite sémantique cognitive. Beaucoup de questions ont été ainsi soulevées. Mais celle qui nous préoccupe le plus ici est de savoir si les prépositions sont toutes porteuses de sens ? Il est évident que certaines ont un contenu sémantique jugé stable et facilement identifiable. D’autres, par contre, sont qualifiées de vides selon le terme de Vendryes, en raison du fait qu’elles ont un éventail d’interprétation tellement vaste qu’il devient difficile de leur accorder un statut autonome. Ces prépositions, les plus fréquentes notamment de, à, en, sont de simples chevilles syntaxiques comme l’indique Le petit Grevisse de Grammaire française de Maurice Grevisse. Dans ce même ordre d’idées Pierre Cadiot définit ces prépositions abstraites, incolores, comme des goulots d’étranglement destinés à faciliter la transmission des images référentielles véhiculées par les lexèmes environnants. Vu ainsi, elles ne marquent aucun rapport comme dans ces exemples :
Rien de nouveau.
J’aime à lire.
Je le traite en frère.
Dans ces exemples, elles sont vides de sens, seule demeure pertinente la relation de dépendance des constituants. C’est l’usage qui requiert l’emploi de telle ou telle préposition, mais leur présence n’est pas ou plus explicable sémantiquement. Les prépositions les moins chargées sémantiquement sont dites vides. C’est une façon de montrer le caractère absolu ou relatif de la distinction entre prépositions vides et prépositions pleines. Les études révèlent que cette opposition est graduelle du fait que de est plus incolore que à, qui précèderait sur l’échelle en, suivie à son tour des prépositions semi -vides telles que pour ou sur, alors que chez, malgré, occupent l’autre bout de l’échelle. Est donc vide, selon Melis, la préposition qui remplit ces conditions : elle est conditionnée par la syntaxe et uniquement par celle-ci, elle est vide si son interprétation peut être entièrement déduite des données contextuelles, elle est vide si son sens est très abstrait ou général. L’avion de Madrid peut être interprété comme l’avion qui va à Madrid ou l’avion qui vient de Madrid. C’est seulement le contexte de l’énonciation qui permet de dégager le sens. Cette préposition ayant une polysémie large, ce qui revient à remettre en cause sa vacuité sémantique. Dès lors ces prépositions vides sont des marqueurs sémantiques qui établissent divers rapports dans la phrase. Comme toutes les prépositions, la préposition de sert à établir une relation de subordination entre les mots ou les syntagmes.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. CHAPITRE I : ELEMENTS THEORIQUES SUR LA PREPOSITION 
1.1 La préposition
1.1.1 Définition
1.1.2 Propriétés syntaxiques
1.1.2.1 La préposition comme classe de mot
1.1.2.2 La préposition comme tête du groupe prépositionnel
1.1.2.3 La capacité combinatoire de la préposition
1.1.2.4 La solidarité entre la préposition et son régime
1.1.2.5 La nécessité ou non du complément
1.1.2.6 Préposition et grammaticalisation
1.2 Modes de sélection des prépositions
1.2.1 Mode de sélection syntaxico-sémantique
1.2.2 Mode de sélection lexical
1.2.3 Mode de sélection structural
1.3 Les prépositions simples
1.3.1 Les prépositions à sens précis
1.3.2 Les prépositions orphelines
1.3.3 Les prépositions abstraites
1.3.3.1 La préposition de
1.3.3.2 La préposition à
1.3.3.3 La préposition en
2. CHAPITRE II : METHODOLOGIE
2.1 Outils de travail
2.2 L’échantillon
2.3 Description du corpus
2.4. Collecte de données
2.5 L’administration des tests
2.6 Les contraintes
2.7 Présentation des résultats
3. CHAPITREIII : PROBLEMES SEMANTIQUES DES PREPOSITIONS
3.1 Questions et sens des prépositions
3.1.1 Domaines d’emploi des prépositions
3.1.2 Description des emplois spatiaux
3.1.3 Les emplois non locatifs
3.1.5 La préposition sur et les autres prépositions
3.2 Le sens des prépositions locatives
3.2.1 La cible
3.2.2 Le site
3.2.3 La relation de localisation
3.3 Les propriétés spatiales
3.3.1 Les limites des emplois spatiaux
3.3.2 Emplois statiques et directionnels
3.4 Unicité sémantique
3.4.1 La polysémie horizontale
3.4.2 La polysémie verticale
4. CHAPITRE IV LES PREPOSITIONS ET LA PRONOMINALISATION
5. CHAPITRE V PHASE PRATIQUE
5.1 Présentation et analyse des résultats du test 1
5.3 Les types de confusions
5.4 Facteurs explicatifs
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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