Extension urbaine et risques environnementaux

Au Sénégal, le processus d’urbanisation est très rapide. La population urbaine est passée de 21% en 1960, 33% en 1976 et 39% en 1988 (DPS, 1988), à plus de 50% depuis 2005 (ANSD, 2005). Ce dynamisme de l’urbanisation au Sénégal est fortement influencé par le phénomène des migrations (Touré et Fadayomi, 1993). Les flux migratoires sont davantage orientés vers les villes, surtout vers l’axe Dakar-Pikine. (Becker et Mbodj, 1994).

Actuellement, Dakar rassemble près de 25 % de la population nationale (2 500 000 habitants) et paradoxalement cette agglomération n’occupe que 0,28% du territoire national. La densité de la population y est très forte (4500 habitants / Km2) par rapport à la densité nationale (environ 52 habitants / Km2 ). En effet, Dakar abrite tous les organes de l’administration, la majorité des grands centres de formation (Ecoles professionnels et universités) et concentre plus de 80 % des infrastructures économiques sénégalaises (Industries, port, aéroport, …). Cela est dû au fait que depuis l’époque coloniale la capitale sénégalaise est un pôle administratif, économique et humain ; une ville macrocéphale et une véritable métropole Ouest africaine (Seck, 1970). Mais très vite, l’affluence sans cesse croissante de populations dans la capitale Sénégalaise s’est fortement répercutée sur le processus d’urbanisation de la région. L’urbanisation rapide a rendu très difficile la gestion de Dakar comme la plupart des villes des pays en développement. Ces dernières ont de sérieuses difficultés surtout en matière d’infrastructures, de santé, d’éducation, d’accès au logement (Mayor, 1996). Dès lors, la question du logement et des infrastructures de tout genre est devenu un problème crucial pour l’Etat sénégalais.

En plus, la presqu’île du Cap-vert qui abrite la ville de Dakar manque d’espace habitable. En effet, elle est caractérisée par une structure géologique et une géomorphologie complexe. La structure est assez particulière du fait d’un important réseau de failles (Lompo, 1987) et qui commande les grands traits de la géomorphologie de la région (Elouard, 1980). Cette dernière est caractérisée dans la partie Est (Pikine, Thiaroye, Yeumbeul, Malika, Keur Massar, Mbao) par des zones inondables qui sont des dépressions inter-dunaires appelées « niayes » et des lacs. Aussi, le long du littoral Nord-Est (Cambérène, Parcelles Assainies, Guédiawaye, Malika, Keur Massar) un fort apport éolien entraîne la formation de dunes hautes de 2 à 10 mètres et instables car se déplaçant sous l’action des vents. (Ndiaye, 1977). La zone Ouest (Dakar, Ouakam, Ngor, etc.) appelée « tête de la presqu’île » est occupée par des terrains volcaniques représentant les deux systèmes éruptifs dits de Dakar et des Mamelles (Gorodiski, 1952). Du point de vue lithologique, les basaltes qui sont les principaux dépôts volcaniques, en s’altérant donnent un sol argileux, difficile à aménager. Dans la partie Sud (Thiaroye, Mbao, Rufisque), la fracturation a provoqué le basculement du micro horst de Pikine (Hébrard, 1966) mettant à nu le substratum marneux. Ce dernier a été façonné au cours du temps avec un ravinement important ce qui a permis le développement d’une mangrove aujourd’hui disparue et la formation d’un sol fortement argileux (Lawson, 1970).. En somme, la région de Dakar a un faible potentiel d’espace habitable car les contraintes de terrains sont nombreuses et diverses sur toute son étendue. Ainsi, la demande sans cesse croissante en logements et la très forte contrainte d’espace favorisent la spéculation foncière.

PROBLEMATIQUE

La rareté des terrains dans la région de Dakar a davantage accentué la spéculation foncière et fait du secteur immobilier un domaine lucratif très attrayant. Aussi mus par la concurrence et l’appât du gain certains promoteurs n’hésitent pas à réaliser des projets d’habitation, sur des sites à risques (dépressions inondables, dunes non fixées, terrains argileux, etc.). L’occupation de ces sites est parfois précédée de certaines opérations de récupération de terrains. Il s’agit d’opérations de terrassement des dunes à Malika et Keur Massar (à l’exemple de celles réalisée par l’Etat aux parcelles assainies) ; de remblayage des dépressions humides (lacs, rivières et niayes : Cité Bellevue, HLM Maristes) et de décapage et remblayage du terrain par du sable, dans les zones argileuses (la cité SIPRES V à Mbao). Or ces aménagements sont souvent peu fiables du fait du contrôle quasi absent par des services techniques compétents. Dans ces différents cas de récupération de terrains, les risques aux quels les populations peuvent être exposées ne sont pas assez pris en compte. Ainsi, on assiste ces dernières années à des inondations, à la  dégradation rapide des habitations et pire encore à des effondrements de constructions qui occasionnent des morts d’hommes (Konté, 2003).

CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA ZONE D’ETUDE

La commune d’arrondissement de Mbao se trouve dans la presqu’île du cap vert. Cette dernière présente dans son ensemble des caractéristiques naturelles diverses. Sur le plan démographique, elle est aussi assez particulière par rapport aux autres régions du pays. La presqu’île du Cap-Vert tient ce nom du fait qu’elle est presque entourée par la mer et n’est reliée au continent que par une bande de terre plus ou moins large. Cette position avancée sur la mer lui donne des caractéristiques climatiques particulières par le fait que malgré sa situation en zone intertropicale, les températures y sont assez douces toute l’année grâce à l’influence de la mer. Le réseau Hydrographique de la région de Dakar est très faible. Il est surtout constitué de réseaux de niayes et de lacs. Il n’existe aucun cours d’eau permanent car le relief très bas, la morphologie assez plate et la forte perméabilité des sables ne favorisent pas un ruissellement important.

CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES

CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES

Localisation :
La commune d’arrondissement de Mbao se trouve dans la région de Dakar. Elle appartient au département de Pikine et fait partie de l’arrondissement de Thiaroye. Elle est née en 1996 du processus de décentralisation national, par le décret 96-745 portant création des communes d’arrondissements dans les villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye, et Rufisque. De ce fait, elle est l’une des 16 communes d’arrondissement de la ville de Pikine. La commune de Mbao est située à l’entrée de la ville de Pikine sur son extrémité Sud-Est. Elle s’étend de part et d’autre de la route nationale (RN1) sur une superficie d’environ vingt (20) kilomètres carrés soit plus exactement 1740 ha. Elle est limitée par la commune d’arrondissement de Keur Massar au Nord, par celle de Diamaguene Sicap Mbao à l’Ouest, à l’Est par les limites de la ville de Rufisque et au Sud par l’Océan. Le littoral de petit Mbao au Cap des biches s’étend sur cinq (5) Kilomètres environ .

Topographie :
Sur la carte topographique d’échelle 1/20000 de la presqu’île du Cap-vert, la morphologie générale de la zone allant de Mbao au Cap des biches se caractérise par deux principales zones :
– Une zone basse au Sud et à l’Ouest ; les altitudes varient entre trois (3) et six (6) mètres (avec un maximum de 6,8 m au nord de petit Mbao).
-Une zone élevée à l’Est et au Nord où les altitudes dépassent dix (10) mètres. Au Nord, la zone élevée est une ancienne zone dunaire interrompue par des zones dépressionnaires qui peuvent être ou non inondées toute l’année. Les dunes aplaties donnent au paysage une morphologie de collines surbaissées. A l’Est, la zone élevée est due au fait qu’en allant de Dakar à Rufisque, on grimpe sur le plateau de Mbao (20m d’altitude). Ce dernier présente l’aspect et les caractères d’un plateau même si ses falaises au niveau de la côte sont surtout des talus à faible pente (Elouard, 1980).

Au niveau du marigot qui traverse la commune du Nord au Sud, les altitudes sont inférieures à trois mètres (3m). Au niveau du littoral, l’action de la mer est spectaculaire. Les fluctuations du niveau de la mer, le ruissellement, le vent et la houle ont conduit au modelé actuel du terrain. De petit Mbao à grand Mbao et jusqu’au Cap des biches, la mer sape la plage. L’érosion du littoral est très forte d’ailleurs une ancienne mosquée du village située non loin de la mer a été emportée par les flots. De plus certaines habitations et le cimetière du village de Mbao sont actuellement menacées par ce phénomène qu’on appel communément par avancée de la Mer.

Climat :
Le climat observé dans la zone de Mbao est celui connu sur toute la presqu’île. Pascal Sagna (2005) montre dans son étude du climat de l’Afrique de l’Ouest, que le Cap-vert appartient au Domaine Sud- Sahélien Côtier ou Domaine Sahélien Côtier Sud. Ce domaine climatique est principalement défini à partir :
– de la circulation des vents ;
– des températures ;
– et des précipitations.

La circulation des vents

La circulation atmosphérique générale est régie dans cette zone par quatre vents : l’alizé maritime, l’alizé maritime continentalisée, l’alizé continentale ou harmattan et la mousson. La circulation de ces vents détermine deux périodes principales :
-d’octobre à juin : l’alizé maritime est nettement dominante ;
-de juillet à septembre : l’alizé maritime partage son influence avec la mousson.

Au mois de juin on remarque la transition entre la première et la seconde période. Toutefois, on note la présence permanente de l’alizé maritime. Donc l’océan a une forte influence sur le climat de la presqu’île et cela se traduit surtout au niveau des températures.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE 1 : CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES ET HUMAINES
I/ CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES
II/ CARACTERISTIQUES HUMAINES
CHAPITRE 2 : CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES
I/ NATURE DES TERRAINS DE LA ZONE DE MBAO
II/ ETUDES STRUCTURALE ET GEOMORPHOLOGIQUE
III/ ETUDE PEDOLOGIQUE
IV/ ETUDE HYDROGEOLOGIQUE
PARTIE 2 : URBANISATION ET ETAT DES HABITATIONS
CHAPITRE 1 : URBANISATION DE LA ZONE DE MBAO
I/ LE PROCESSUS D’URBANISATION
II/ EXTESION ET EVOLUTION DU BATI
CHAPITRE 2 : LES PROBLEMES LIES A L’URBANISATION
I/ PROBLEMES LIES AUX ENJEUX FONCIERS
II/ LES PROBLEMES AU NIVEAU DES ZONES D’HABITATION
PARTIE 3 : ANALYSE ET PERSPECTIVES
CHAPITRE 1 : ELEMENTS D’ANALYSE GEOTECHNIQUE DES PROBLEMES SUR LES HABITATIONS
I/ LES FACTEURS DE LA DEGRADATION DES BATIMENTS
II/ LES CAUSES DES DEGRADATIONS OBSERVES SUR LES HABITATIONS A MBAO
CHAPITRE 2 : INCIDENCES SUR LES POPULATIONS ET PERSPECTIVES
I/ LES INCIDENCES SUR LA POPULATION
II/ PERSPECTIVES DE L’URBANISATION
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES

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