Expérience métaphysique du doute comme intuition de la vérité.

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La possibilité de connaître une double réalité du corps et de l’âme

A l’issue de sa déception à l’endroit de l’enseignement des scolastiques, DESCARTES prend en considération la liberté de pensée. Par cette dernière, nous pouvons, non seulement affirmer notre existence, mais aussi distinguer le vrai d’avec le faux. En ce sens, nous constatons que la pensée et l’existence sont indissociables et cette cohésion est extrêmement importante dans l a vision cartésienne. Car notre existence et notre pensée reposent sur l’union du corps et de l’esprit. C’est pourquoi il affirme dans la Méditation VI: « Je crois facilement que, si quelque corps existe auquel mon esprit soit tellement conjoint et uni qu’il se puisse appliquer à le considérer quand il lui plait […] ; mais en imaginant, il se tourne vers le corps, et considère en lui quelque chose de conforme à l’idée qu’il a lui-mêmeformé, ou qu’il a reçue par le sens. ».
De ce texte, nous voyons que la pensée se rattache à une âme, mais elle veut connaître l’existence du corps. L’auteur constate ueq la nature humaine est composée du corps et de l’âme, mais c’est cette dernière qui fait la grandeur de l’homme. Parce qu’elle est identique à l’acte de tout connaître, à l’acte de tout vouloir et à l’acte de tout aimer. En ce sens, nous sommes certains que l’âme est une substance métaphysique dans la mesure où quand elle réalise son acte spécifique, elle est complètement séparable du corps. C’est pourquoi, aux yeux de notre auteur, ces deux entités à savoir le corps et l’âme sont to talement différentes et cette différence est due à leur nature respective. C’est de cette manière qu’il déclare : « Il y a une grande différence entre l’esprit et lecorps, ce que le corps, de sa nature, est toujours divisible, et que l’esprit est entièrement indivisible. ».
De ce fait, DESCARTES conçoit le corps comme fiction de l’âme. Il est le siège de tout ce qui est sensible, lequel peut nous induire en erreur. Ce qui fait que, tout ce qui est sensible réside sur l’aspect extérieur des choses. A la différence de l’âme qui est une substance pure, le corps est une chose étendue. C’est-à-dire qu’il est né, se développe et meurt. Cela s’exprime par le fait que le corps est une matière divisible. Mais son existence est liée à celle de l’âme qui co nstitue son principe d’existence. De cette manière, nous constatons que c’est l’âme qui fait l’homme et c’est celle qui fait que l’homme soit homme et non plus son corps. C’est l’âme qui fait la marque de l’individualité de la personne humaine. C’est pourquoi l’auteur des Méditations s’exprime en ces termes: « Il est certain que moi, c’est-à-dire, mon âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement et véritablement distincte de mon corps et qu’elle ne peut être ou exister sans lui. » Cela nous montre que le corps est composé de plusieurs éléments, lesquels sont perçus par nos sens. Car tout ce qui est sensible réside sur l’aspect extérieur des choses. Pour DESCARTES, l’âme est une substance pure, elle est immuable, immortelle : elle est en quelque sorte un être néce ssaire. C’est pourquoi elle n’est conditionnée ni par le temps ni par l’espace. De cette manière, elle est essentiellement libre, car elle est une substance intelligible, c’est-à-dire qu’elle a une nature divine. C’est pourquoi elle a la capacité de découvrir la vérité indubitable qui est cachée en Dieu grâce à la réflexion.
Il a été affirmé que l’âme est la détermination de l’homme, car elle nous diffère des animaux. Toutefois, cette âme est liée à l’espr it ou à la raison. En ce sens, la raison est une faculté discursive, c’est-à-dire une faculté d’organiser des expériences, des épreuves et des démonstrations. C’est dans et par la démonstration faite par la raison que naît la réflexion. En ce sens, en tant u’acteq spécifiquement humain, la raison est une détermination humaine. Elle est universellement considérée comme propre de l’homme, elle nous distingue des animaux et nous rend supérieur à eux. Toutefois, l’âme seule ne fait pas l’homme. Ce dern ier est composé de ces deux entités opposées qui forment l’homme. En ce sens, un être humain est nécessairement composé du corps et de l’âme. C’est cette dernière qui est capable de donner sens au corps dans la mesure où elle a de s fonctions vitales. C’est pourquoi nous la considérons comme la lumière naturelle. C’est ce qui pousse DESCARTES à dire ceci : « Nous n’avons, pour le corps en particulier, que la notion de l’extension, de laquelle suivent celles de la figure et du mouvement et pour l’âme seule, nous n’avons que celle de la pensée, en laquelle sont comprises les perceptions de l’entendement et les inclinations de la volonté ; […], pour l’âme et le corps ensemble, nous n’avons que celle de leur union, de laquelle dépend celle de la force qu’a l’âme de mouvoir le corps, et le corps d’agir sur l’âme, en causant ses sentiments et ses passions. ».

Le doute méthodique

Le doute méthodique est un procédé qui consiste à éliminer tout jugement qui n’est pas vrai en face de l’existence de toute réalité connue vraie. C’est la raison pour laquelle DESCARTES nous conseille cette voie rigoureuse en soulignant que ce doute établit une vérité certaine, basée sur des principes bien déterminés. En effet, notre philosophe remet en question toutes les idées reçues quelles que soient leurs origines. Il rejette toutes les opinions incertaines pour appréhender le fondement scientifique de la connaissance. DESCARTES estime néanmoins que ce doute est la voie, ou un cheminement sûr, suivie pour accéder à la vérité. En ce sens, le doute méthodique prend son origine dans la mise en doute de tout ce qui se présente à l’esprit sans exception de la première certitude. En d’autre manière, la vérité par laquelle se constitue la réalité de la pensée. C’est de cette manière que l’auteur affirme dans le Discours de la méthode que : « je doute de tout donc je pense et si je pense, c’est que j’existe. »31 Cela nous montre que, pour l’auteur, le doute a un caractère indispensable de « je pense » cartésien, lequel conçoit son existence avant d’accéder à la vérité certaine. Par ailleurs, le doute méthodique demande le refus des vérités non vérifiées et duquel constitue notre esprit. Il faut noter que, pour notre auteur, toutes recherches et toutes interrogations débutent par un doute méthodique. Ce doute est la liberté de l’esprit qui prend l’élan de toutes ces activités. Pour y accéder, l’esprit a besoin d’une méthode qui lui permet de penser toutes les opinions douteuses pour découvrir la vérité. Ainsi donc : « La méthode a donc pour objet d’enseigner le bon usage de la Raison. Ce n’est pas un appareil mécanique à penser. Elle n’est rien sans le dynamisme de l’esprit, l’effort de l’attention et la lumière de l’évidence. […] la fécondité qui les caractérisent, permettent enfi de distinguer le vrai du faux en toutes choses. ».
Cette affirmation nous montre la nécessité de la méthode, car elle permet à la raison de bien conduire son raisonnement à la recherche de la vérité. Pour DESCARTES, la «raison est la chose du monde la mieu x partagée » pour tous les hommes. Mais, ces derniers n’en usent pas correctement. D’où la nécessité de la méthode. Cette dernière nous permet et nous facilite la recherche de la vérité. C’est pourquoi DESCARTES écrit : « Quand à la méthode, j’entends par là des règles c ertaines et faciles dont l’exacte observation fera que n’importe qui ne prendra jamais rien de faux par vrai et que, sans dépenser inutilement aucun efort d’intelligence ; il parviendra par un accroissement graduel et continu de science, à la véritable connaissance de tout ce qu’il sera capable de connaître. ».
Cette affirmation nous montre que DESCARTES utilise cette méthode pour parvenir à la vérité. Cette méthode rigoureuse indique un état d’esprit qui, terriblement, demande un travail d’un esprit pénétrant et persistant, par conséquent, la Raison. Par la même voie, elle récuse les préoccupations utilitaires du quotidien qui prennent souvent le premier pas en empêchant l’ esprit d’aller plus loin et d’atteindre la réalité ultime de l’être, bref, la vérité proprement dite. Par ce doute méthodique, l’auteur arrive à la conclusion que toute recherche objective de la vérité doit commencer par un doute universel de tout ce que l’esprit tient pour vrai au moment où il s’inquiète d’asseoir sur l’évidence certaine et sûre. En ce sens, toute réflexion philosophique doit commencer, pour DESCARTES, par le doute volontaire et conscient de tout l’acquis reçu. On ne peut se fier à aucune des certitudes que nous n’avons pas passées au crible de la raison.

Le problème du malin génie qui menace la pensée cartésienne d’atteindre la vérité

D’une manière générale, le malin génie est une hypothèse utilisée par DESCARTES dans ses Méditations métaphysiques pour pouvoir mener son doute méthodique jusqu’au bout. Pour ne rien croire et accepter et tant qu’il n’est pas absolument assuré, l’auteur utilise l’esprit trompeur, lequel cherche à tromper. C’est pour cette raison qu’il affirme : « Je supposerai donc, non pas que Dieu, qui est très bon et qui est la souveraine source de vérité, mais qu’un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant, a employé toute son industrie à me tromper. ».
A travers ce texte, le malin génie se constitue comme une hypothèse intellectuelle qui permet à DESCARTES de tester son esprit et de mener son doute méthodique jusqu’au dernier moment de son raisonnement. Car ce dernier, à savoir bien évidemment le doute méthodique, aurait anéantiles certitudes sensibles, puis le sens du réel, enfin la certitude même des raisonnem ents mathématiques. De ce fait, cette force maléfique désigne les pressions extérieures qui menacent notre intelligence. Ces pressions, bien évidemment, relèvent des sensations, de la mémoire, de l’imagination dont il suspecte l’objectivité dans la recherche de la vérité. C’est pourquoi notre auteur suspend tous ses jugements de ne pas prendre le vrai comme faux. En ce sens, il affirme : « Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses ; je me persuade que rien n’a jamais été de tout ce que mamémoire remplie de mensonges me présente ; je pense n’avoir aucun sens ; je crois que le corps, la figure, l’étendue, le mouvement et le lien ne sont que des fictions de mon esprit. ».
En observant cette affirmation, nous voyons que la mémoire de DESCARTES est pleine de mensonges et des opinions douteuses capables d’induire en erreur toute vérité claire et distincte. Pour lui, le malin génie peut nous tromper tant qu’il voudra. Toutefois, pour être trompé, aux yeux du ph ilosophe, il faut penser et pour penser il faut être ; un être trompé est. Malgré to utes les tentatives de tromperie qui empêchent notre auteur, il est certain qu’il est un être qui pense, qui existe. Mais l’esprit trompeur menace sa pensée de telle sorte qu’il peut l’induire en erreur, de ne plus distinguer le vrai du faux. Et c’est dans et par la sensibilité que l’on n’arrive pas à détecter la vérité visée. Car les sens nous trompen. C’est pourquoi notre auteur nous dit qu’il ne faut pas se fier aux sens. Sur ce point il affirme dans la Méditation première que « il est de prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés ». De ce fait, ce sont nos sens qui nous donnent de mauvaises images, de la tromperie, de fausse illusion. Parfois, ils nous donnent même de mauvais jugement. On peut bien comparer le sens au malin génie, car ce dernier perturbe notre imagination. Il nous permet même de ne pas at teindre la vérité visée. Or, nous savons très bien que le but du philosophe est d’atteindre la vérité. Et pour l’atteindre, notre auteur a procédé de différents processus dont le malin génie et qu’il faut l’expulser de notre champ d’investigation. C’est à partir de son expulsion que découle la seule certitude, avec cependant celle des idées claires et distinctes, fondements de mathématiques. Car aux yeux de DESCARTES, la connaissance mathématique est le modèle de toute connaissance vraie. Il est préférable de le pratiquer pour accoutumer notre esprit à se repaître de vérité età ne se contenter point de fausse raison. Car étant conçue la vérité du type mathématique, le probable se trouve éliminer dans la conscience.
Toutefois, il se pourrait même que l’idée du malin génie qui est dans la pensée cartésienne véhicule la nature d’un Dieu créateur qui peut aussi garantir la vérité certaine. Comme l’a montré HAMELIN « admettre Dieu, pour DESCARTES, c’est admettre que le fond du réel est raisonnable » vraie, qui est l’idée d’un être parfait, vérifie l’idée que le malin génie est un être qui perturbe notre imagination. Cela conduit notre auteur à dire ceci : « c’est pourquoi je prendrai garde soigneusement de ne point recevoir en ma croyance aucune fausseté et préparai si bien monesprit à toutes les ruses de ce grand trompeur, que, pour puissant et rusé qu’il soit, il ne me pourra jamais rien imposer. ».

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : LE CHEMINEMENT DE LA PENSEE CARTESIENNE.
Chapitre I : Genèse de la pensée cartésienne
I. 1. 1. La critique de l’enseignement dogmatique des scolastiques
I. 1. 2. Table rase à l’usage du ″Bon sens″
I. 1. 3. La possibilité de connaître une double réalité du corps et de l’âme
I. 1. 4. La liberté comme principe fondamental de la pensée
Chapitre II. Expérience métaphysique du doute comme intuition de la vérité.
I. 2. 1. Le doute sceptique.
I. 2. 2. Le doute méthodique
I. 2. 3. Le doute métaphysique
I. 2. 4. Le problème du malin génie qui menace la pensée cartésienne d’atteindre la vérité
I. 2. 5. A la découverte du sujet pensant comme première certitude
DEUXIEME PARTIE : DU COGITO A LA VERACITE DIVINE
Chapitre I : Le « cogito » à la recherche de la certitude.
II. 1. 1. La fonction logique du « cogito » dans la philosophie cartésienne
II. 2. 2. Les incertitudes régissant la connaissance scientifique
II. 2. 3. La réalité objective de la pensée divine
II. 1. 4. La connaissance de soi comme intuition de celle de l’existence de Dieu
II. 1. 5. Dieu comme fondement de la connaissance certaine
Chapitre II. Les preuves cartésiennes de l’existence de Dieu et leur critique
II. 2. 1. la preuve par effets de l’existence de Dieu
II. 2. 2. La preuve par causalité de l’existence de Dieu
II. 2. 3. La pensée ontologique ou preuve a priori de l’existence de Dieu
CONCLUSION.
BIBLIOGRAPHIE.

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