Evolution spatiale et démographique de l’espace dakarois

Au cours des quatre dernières décennies, le phénomène d’explosion urbaine enregistré dans les grandes villes d’Afrique au sud du Sahara et, dû en grande partie par l’accélération de la croissance démographique (croît naturel de la population et migration) a eu pour corollaire une extension spatiale démesurée. L’urbanisation et ses effets sur le plan spatial ont entrainé partout des bouleversements importants dans la morphologie et l’occupation des aires urbaines métropolitaines.

La région de Dakar, successivement comptoir commercial de l’empire français, capitale de l’Afrique occidentale française (AOF) de 1902 à 1957 e t de la république du Sénégal indépendante avait en 1981 une population estimée à plus d’un million d’habitants, soit un sénégalais sur cinq . Deux décennies plus tard, c’est-à-dire en l’an 2002 sa population est estimée à 2 167 793 habitants soit un taux d’accroissement de 2.5% entre 1998/2002 . L’importance de l’effectif de la population dakaroise, en outre confinée dans un e space ne couvrant que 550km2 de superficie fait que la densité d’occupation du sol dépasse les 4000 habitants au km2 . Cela à l’évidence pause avec acuité des contraintes liées à la gestion, à l’aménagement et aux respects des règles d’urbanisme par les populations vivant dans un tel espace. La preuve concrète de cette pression démographique est que l’action politique tendant à la contenir éprouve du mal à être bien menée dans la ville. Cela malgré les différents plans d’aménagement urbain mis sur pied dés la période coloniale avec le premier plan directeur d’urbanisme de 1862 ( plan Pinet Laprade) et les autres qui s’en sont suivis pour le bon fonctionnement de la ville.

Ainsi, devant la rapidité des changements constatés et qui sont l’œuvre pour la plupart du temps des populations, sans cesse demandeurs d’espace à u rbaniser, la ville-capitale s’auto-structure en fonction du dynamisme des activités économiques notamment les activités informelles qui occupent une place importante dans l’économie urbaine. En outre, l’action organisatrice des pouvoirs publics se f ait néanmoins remarquer avec la mise sur pied d’infrastructures structurantes telles que les routes à plusieurs voies et le renouvellement des parcs automobiles de transport en commun pour permettre une meilleure articulation des différents secteurs urbains. Cependant, force est de constater et à quelques exceptions prés que l’organisation de la ville de Dakar est plus l’œuvre des acteurs économiques et sociaux ayant des intérêts sur cet espace. Ces derniers, aujourd’hui structurent à un rythme effréné et continuel l’espace urbain selon les besoins de leurs activités et de la disponibilité de l’espace nécessaire pour leur croissance.

D’ailleurs, depuis le début des années 90 jusque dans cette première décennie du troisième millénaire un net redéploiement des activités est noté au niveau de la capitale. Ces mutations sont d’abord encouragées par les pouvoirs publics avec l’aménagement d’espaces favorables à l’éclosion et au développement d’activités économiques (zone franche industrielle, SODIDA, CICES) ou par le réaménagement d’espace en les rendant plus attractifs et en leur permettant d’accueillir des activités de commerce ou de services (avenue Centenaire, VDN). Par contre, d’autres secteurs de la ville sont devenus par l’effet de leur situation géographique (accessibilité) ou bien par le contexte de libéralisation de l’économie mondiale avec la mondialisation des échanges, des espaces propices au développement des activités économiques.

Le quartier des Almadies est un exemple parmi d’autres de zone située dans la proche banlieue et dont l’occupation en tant que zone d’habitat résidentiel est non seulement récente mais n’en constitue pas moins un des espaces prisés par les différents acteurs économiques de Dakar et même internationaux pour l’implantation et le développement de leurs affaires.

Par ailleurs, la logique d’éclatement du noya u central urbain observée au niveau de Dakar a donc pour conséquence majeure l’éclosion de nouveaux centres économiquement dynamiques et permettant le redéploiement de certaines fonctions urbaines. Les zones d’accueil de ces f onctions se s ituent la plupart du temps à d es endroits accessibles, soit le long de grandes artères urbaines ou au bord d’infrastructure de liaison importante (aéroport, gare, etc.). Ces espaces favorisent ainsi le recentrage des activités commerciales et de services de l’intérieur de la ville vers la périphérie. La ville qui, pendant longtemps était organisée autour d’un noyau principal ; le plateau où était regroupé l’ensemble des fonctions de direction et de décision (pouvoirs politique, administratif, économique, financier, militaire, etc.) de la capitale en particulier et du pays en général. Le noyau central de la ville, aujourd’hui, maintient certes un niveau soutenu de croissance de ses diverses activités mais est relayé voire même concurrencé par de nouveaux centres qui accueillent les activités les plus nouvelles et de niveau supérieur.

Ce phénomène nouveau qu’est l’émergence de nouvelles centralités dans l’armature urbaine de la capitale a donné à la ville un caractère polycentrique. Ainsi, la fonctionnalité de l’aire urbaine dakaroise ne repose plus totalement sur l’hégémonie de son centre ville, Dakarplateau. Le rôle de ce dernier demeure toujours prépondérant, néanmoins il est de plus en plus pondéré et partagé à travers les divers endroits qui émergent en tant que centre d’affaires.

Problématique

Contexte et justification

Au Sénégal, la centralisation administrative et politique a engendré dans son action une extrême concentration autour de la capitale Dakar et plus particulièrement au niveau de son centre-ville l’ensemble des activités économiques (banques et organismes de crédits, grands magasins, organes de décisions des entreprises), sociales (centrales syndicales, mutuelles), culturelles (principaux théâtres), éducatives (grandes écoles, centres de recherche) et sportives (complexes sportifs) . Cependant, les profondes mutations démographiques et socio-économiques qui font suite aux crises économiques des années soixante dix à nos jours rendent plus complexes le développement de la ville de Dakar. Le plateau (noyau originel de la ville de Dakar), de par sa fonction de centre d’activités et de bassin d’emplois le plus important de la ville enregistre aujourd’hui des mutations importantes du fait des difficultés de plus en plus accrues de croissance de l’ensemble de ses fonctions centrales. Ces transformations du centre-ville de Dakar avec surtout l’importance du secteur informel font apparaître un phénomène nouveau et en pleine expansion de « démultiplication du centre au profit de la création de centres-relais qui attirent les fonctions centrales les plus nouvelles » (P. George, 1974, p.66 -67). Ainsi, le polycentrisme urbain ou l ’émergence de nouvelles centralités urbaines est en pleine expansion dans la ville de Dakar.

Au plan historique, plusieurs facteurs ont joué un r ôle majeur dans le processus d’urbanisation et d’organisation spatiale de cette ville. La situation géographique à l’extrémité la plus occidentale de l’Afrique en bordure de l’océan Atlantique; « c’est le plus occidental des finistères de l’ancien monde avec 170 32 ouest aux Almadies » (A. Dubresson, 1983, p. 46) a fait de Dakar une porte d’entrée des explorateurs européens (portugais, hollandais, anglais, français,…) venus à l a découverte du continent africain à p artir du 1 5e siècle. En outre, le passé colonial de la ville de Dakar avec surtout sa « promotion comme capitale fédérale de l’Afrique occidentale française (AOF) en 1902 » (A. Dubresson, 1983, p.46) et les choix politiques des dirigeants coloniaux d’en faire « la métropole de l’AOF » (A. Seck, 1970) en y édifiant et en y concentrant des équipements et des infrastructures structurants (port maritime, routes, aéroport, rails, hôpitaux, écoles,…) à la faveur de l’économie de traite et de la gestion administrative de la colonie lui permettent de polariser l’ensemble de son arrière pays. En plus de son érection ou plutôt de sa confirmation en tant que capitale de la république du Sénégal au lendemain des indépendances en 1960, D akar continue d’être un pôle d’attraction et de refuge pour les populations de l’intérieur (A. Dubresson, 1983, p.46).

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Table des matières

Introduction générale
Ι- Problématique
ΙΙ- Méthodologie
Première partie : Evolution spatiale et démographique de l’espace dakarois
Chapitre 1: Croissance démographique et expansion spatiale de la ville de Dakar
Chapitre 2: De la formation du noyau ancien de la ville à la naissance du polycentrisme
Deuxième partie : Problématique de la centralité des Almadies
Chapitre 1 : Essor de nouvelles fonctions autres que résidentielle aux Almadies
Chapitre 2: Dynamique spatiale et processus d’appropriation du sol aux Almadies
Troisième partie : Avantages et limites de la centralité des Almadies
Chapitre 1: Impacts socio-économique et environnemental de la centralité des Almadies
Chapitre 2: Perspectives d’aménagement urbain : Avantages et limites de la centralité des Almadies
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

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