Evolution du concept de citoyenneté à travers l’histoire et les civilisations

GENERALITES

La notion de citoyenneté trouve ses origines dans l’Antiquité grécoromaine. La citoyenneté, c’est le statut de citoyen octroyé par l’Etat. On peut ainsi naître citoyen ou le devenir. Le citoyen actif affiche un comportement éthique et respectueux. Il participe activement aux travaux de communautés de son entourage et respecte les organisations et les lois de celles-ci. Un citoyen apporte sa contribution au développement de sa communauté ou de son pays.

L’engagement civique, auquel les jeunes nous semblent parfois tentés de se dérober, est devenu particulièrement difficile aujourd’hui : parce que le développement de nos sociétés a évolué de manière complexe, et parce que la réflexion politique suit de plus en plus mal cette évolution, et semble être occupée ailleurs.Ici nous nous alignons dans le sens d’Ortega Y Gasset quand il affirme dans « La Révolte des masses » : « la condition première pour arriver à une amélioration de la situation présente consiste à se rendre compte de son énorme difficulté ».

DEFINITIONS

CITOYEN, CITOYENNETE ET CIVISME

La citoyenneté est le fait pour une personne, pour une famille ou pour un groupe, d’être reconnu comme membre d’une cité (aujourd’hui d’un État) nourrissant un projet commun auquel ils souhaitent prendre une part active. La citoyenneté comporte des droits civils et politiques et des devoirs civiques définissant le rôle du citoyen dans la cité et face aux institutions. La citoyenneté est aussi une composante du lien social. C’est, en particulier, l’égalité de droits, associée à la citoyenneté qui fonde le lien social dans la sociétédémocratiquemoderne. Les citoyens d’une même nation forment une communautépolitique. Au sens juridique, c’est un principe de légitimité : un citoyen est un sujet de droit et il est lié juridiquement à l’Etat par la nationalité. Le mot nationalité – pris au sens politique du terme – est par ailleurs utilisé pour désigner la citoyenneté. De manière générale, un citoyen est une personne qui relève de l’autorité et de la protection d’un État et par suite jouit de droits politiques et a des devoirs envers cet État. Chaque citoyen exerce à sa façon la citoyenneté telle qu’elle est établie par les lois et intégrée dans l’ensemble des mœurs de la société à laquelle il appartient. Le citoyen moderne est le sujet de droits et de devoirs : droits de l’homme – droits civils – droits politiques – droits sociaux. Les devoirs sont accomplis par les citoyens pour le bien de la collectivité (impôts, service militaire, etc.) et définis par les lois des pays dans lesquels ils vivent.

« Le citoyen est un être éminemment politique (la cité) qui exprime non pas son intérêt individuel, mais l’intérêt général. Cet intérêt général ne se résume pas à la somme des volontés particulières mais la dépasse. » (Jean-Jacques Rousseau). A Madagascar, un citoyen est défini comme suit : « Homme ou femme âgé(e) de plus de 18 ans, né(e) de parents malgaches ou étrangers naturalisés » La communauté des citoyens forme la nation. Il y aurait trois aspects de la citoyenneté :

• la citoyenneté civile correspondant aux libertés fondamentales tels la liberté d’expression, l’égalité devant la justice, le droit de propriété ;
• la citoyenneté politique fondée sur la participation politique tels le droit de vote, le droit d’éligibilité, le droit d’accéder à certaines fonctions publiques, le droit d’être protégé par l’Etat à l’étranger ;
• la citoyenneté sociale résultant de la création de droits socio-économiques comme le droit à la santé, le droit à la protection contre le chômage, les droits syndicaux.

S. Hasquenoph souligne que « la citoyenneté est vécue collectivement avec et pour les autres, dans une dimension extensive qui fait sa force et sa richesse. Le citoyen est « co-souverain » dans une cité libre ». T.H. Marshall, politologue américain dans les années 1950, lorsqu’il donneune définition de la citoyenneté contemporaine, devenue classique à ce jour, souligneque « la citoyenneté est le statut dont jouissent les membres à part entière d’unesociété donnée, auquel sont associés des droits et des devoirs».

Alors que nous désignerons sous le mot civisme l’attachement des citoyens à leur cité, un attachement non seulement affectif, mais conscient, volontaire, qui les engage, qui réclame une part souvent grande d’eux-mêmes, de leurs forces, de leurs activités, de leur argent et de leur temps. Par ailleurs, le concept « civisme » dérive respectivement du vocable latin «civis » qui veut dire citoyen et « civitas » qui se rapporte aux droits de la cité, c’est – àdire, ce que la cité ou la communauté attend de chaque membre.

Or, le concept « droits » ne peut être dissocié de celui de devoirs car, ils sont intimement liés l’un à l’autre. En effet, si la cité est en droit d’attendre quelque chose de ses membres, ceux –ci sont en droit d’exiger d’elle quelque chose. C’est le droit du citoyen et donc les devoirs de la cité envers ses membres. Le civisme indique au citoyen ce qu’il est en droit d’attendre de la cité et ce que celle –ci est en droit d’attendre de lui. En définitif, le civisme se définit par le respect des droits et obligations de la citoyenneté. Quant à l’incivisme, c’est tout simplement le manque de civisme que l’on peut classer sous différentes formes :
– l’incivisme de conviction selon lequel on ne peut être civique dans une société dont on conteste le bien fondé ;
– l’incivisme de la misère : le citoyen se demande comment peut-on se considérer comme citoyen à part entière d’une cité qui ne nous assure pas le droit au travail, au logement, aux soins, bref les besoins élémentaires. C’est la perversion de l’esprit par la pauvreté ambiante ;
– l’incivisme de comportement qui n’épargne pratiquement personne. Il est repérable dans les choses les plus quotidiennes (corruption, resquille, destruction de bien public, etc) traduisant l’échec du système éducatif, la perte des valeurs morales, la montée de l’individualisme mais également une pathologie des rapports entre l’Etat et la société.

EDUCATION

Selon E. Durkheim, « l’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale touchant les normes, les valeurs, les principes dans le milieu social dans lequel ils sont appelés à vivre. ». Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux, que réclament de lui la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné. Il en résulte que l’éducation consiste en une socialisation.

Karl Marx définit l’éducation comme étant « l’épanouissement de l’homme sur la base des mondes matériels révolutionnés de fond en comble pour socialiser et développer l’individu, l’homme en tout sens ». James Mill écrit que « l’éducation aurait pour objet de faire de l’individu un instrument de bonheur pour lui-même et ses semblables. « Le but de l’éducation est de développer dans chaque individu toute la perfection dont il est susceptible », disait Kant. Le champ de compréhension de l’éducation inclut alors tout autant la socialisation du jeune enfant par sa famille, la formation reçue dans des institutions ayant une visée éducative explicite (école, église…) ou dans le cadre de groupements divers (associations sportives, culturelles, etc.), sans oublier l’importance des mass média, etc. L’on peut distinguer éducation formelle et éducation informelle. La première étant la forme d’éducation dispensée parles maîtres en classe. La seconde, l’éducation informellequi, si l’on se réfère au point de vue contemporain, d’aprèsP.H.Coombs, « est le processus tout au long de la vie par lequel chaque personneacquiert et accumule connaissances, capacités, attitudes : expériences quotidiennes,exposition à l’environnement – au foyer, au travail, lors des loisirs ; exemples et attitudesde la famille et des amis ; voyages, journaux et livres, radio, films ou télévision». La présente étude va se pencher à plus forte raison sur cette seconde forme d’éducation, quand on abordera la notion d’éducation à la citoyenneté.

REPRESENTATION SOCIALE

Le concept de représentation naît avec E. Durkheim dans le champ de la sociologie. Dans un article intitulé « Représentations individuelles et représentationscollectives » (1898), il définit le terme de « représentation collective » comme l’un desmoyens par lequel s’affirme la primauté du social sur l’individuel,  même si elle ne seréduit pas non plus à l’agrégation des représentations des individus qui composent lasociété. De nombreuses définitions du concept de représentations sociales ont étédonnées, mais ces quelques traits caractéristiques communs que nous avons purelever dans l’ouvrage de A. BEITONE, pourraient nous donner plus de précisionquant à la compréhension de ce concept.
• « Ces représentations sont d’abord constituées d’idées, de croyances,de jugements, de visions du monde, d’opinions ou encore d’attitudes.
• Ces idées, croyances ou opinions, aboutissent à la constitution d’unevéritable connaissance, généralement qualifiée de spontanée, de connaissancede sens commun, de pensée naturelle ou encore de connaissancesimplicites correspondant au sens commun. Pour la majorité des auteurs, cesconnaissances naïves ne doivent pas pour autant être invalidées commefausses ou erronées. Elles sont, le plus souvent, distinctes de la connaissancescientifique, mais on ne doit pas en négliger l’importance.
• Cette connaissance est socialement élaborée et partagée. D. Jodelet préciseainsi que le social intervient de plusieurs manières : contexte concret danslequel se situent les personnes et les groupes, communication entre lesindividus, codes, valeurs et idéologies liés aux positions ou appartenances sociales spécifiques. »  .

Notons par ailleurs que la plupart des auteurs intéressés à l’étude desreprésentations sociales sont unanimes pour souligner leur caractère construit etstructuré. Les visions du monde sont des constructions mentales. A ce propos, G.Rocher fait allusion à la théorie de la carte « cognitive » (cognitive map ») élaboréepar Tolman pour décrire la représentation que le sujet se construit mentalement de sonmilieu et des objets du milieu qui l’affectent et agissent sur lui en tant que stimuli.

LA CITOYENNETE DANS LES CIVILISATIONS ANTIQUES

CITOYENNETE DANS L’ÉGYPTE ANTIQUE

Sous les Lagides, avec la création de grandes cités telles Alexandrie nommées par Alexandre le Grand ou Ptolémaïs, la notion de citoyenneté était réservée à l’élitemacédonienne, puis avec le temps s’élargit alors aux habitants de ces cités, bien que les Égyptiens du quartier de Rakhotis dans l’Alexandrie antique n’eurent jamais vraiment accès à ce statut, et la ville était constituée de quartiers bien délimités qui souvent entrèrent en conflit, démontrant ainsi l’aspect quelque peu relatif de la citoyenneté antique.

DANS LA GRECE ANTIQUE

La Grèce antique est à l’origine de la citoyenneté moderne grâce à l’invention de la cité grecque ou « polis ». La politique alors se développe comme domaine autonome de la vie collective. La polis est fondée sur l’égalité de tous les citoyens masculins, mais tout le monde ne peut devenir citoyen, la cité est fermée ethniquement. Dans les cités-États grecques, les citoyens étaient ceux qui participaient aux décisions de la cité (lois, guerres, justice, administration), aux débats à l’agora et étaient les seuls à pouvoir posséder la terre par opposition aux métèques et aux esclaves (les métèques et les esclaves étant des catégories qui n’existaient qu’à Athènes). Ces citoyens devaient toutefois respecter certains critères, comme être de sexemasculin, avoir plus de dix-huit ans, être libre, être né de père citoyen et aussi, sous Périclès, à partir de -451, être de mère fille de citoyen. Ils étaient également dans l’obligation de faire leur service militaire (l’éphébie), après quoi ils devenaient citoyens. La démocratie est alors directe, la hiérarchie entre les hommes est abolie (entre les citoyens seulement et uniquement sur le plan politique il n’y a pas d’égalité sociale, économique…) ; l’activité politique reste réservée aux membres les plus favorisés de la cité.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie : Le concept de citoyenneté et ses dérivées, parallélisme à la malgachéité
Chapitre 1 : Evolution du concept de citoyenneté à travers l’histoire et les civilisations
Chapitre 2 : Méthode d’approche et grille de lecture de la réalité sociale
Deuxième partie : une logique de perte de vitesse du civisme ou vers une prise de conscience de la jeune génération
Chapitre 3 : Situation des étudiants par rapport à leur statut de citoyen
Chapitre 4 : De la perception ou de la représentation de l’éducation à la citoyenneté et au civisme
Chapitre 5 : Le citoyen prisonnier dans une logique de manipulation
Troisième partie : Approche prospective
Chapitre 6 : Responsabilisation de la famille et renforcement de l’éducation formelle
Chapitre 7 : Des programmes d’éducation à la citoyenneté et au civisme à partir de ce que nous sommes
Conclusion générale
Bibliographie
Table des matières
Liste des tableaux
Annexes
Résumé

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