Evolution des précipitations annuelles par rapport à la normale 1961-1990

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Présentation physique du milieu

Le relief et la géologie

Le relief de la Commune de Koussy dans son ensemble est caractérisé par sa platitude avec des altitudes comprises entre 40 et 50 mètres. II est circonscrit dans le bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien caractérisé par des épisodes géologiques entre le Jurassique et le Quaternaire. Cette longue histoire sédimentaire a favorisé la mise en place des unités géomorphologiques notamment la série détritique du continental terminal modelé en un glacis incisé par les vallées du Soungrougrou et de multiples dépressions allongées à fond plat et des axes de drainage saisonnier. Le relief est essentiellement composé de plateaux, de vallées et de bas-fonds.
L’ensemble des études faites sur la géologie et sur le modelé du Sénégal montrent qu’il existe de grands ensembles géologiques : le bassin sédimentaire du secondaire qui couvre la grande partie du pays et les formations paléozoïques du Sud-Est.
La trame géologique de la Commune de Koussy est couverte par les formations du Quaternaire. Cette ère est caractérisée par des changements climatiques qui se sont traduits par des variations du niveau marin.
Au Quaternaire moyen et ancien survient un mouvement de subsidence qui a entraîné un affaissement du fond du bassin sédimentaire. Pendant cette période on note une importance formation de cuirasse et de grès ferrugineux qui recouvrent d’immenses plateaux tabulaires. Sur ces plateaux constitués par la série argilo-sableuse du Continental Terminal, s’est incisé un réseau de fleuves et de marigots.
Le Quaternaire récent est marquée par une transgression marine. L’avancée de la mer vers les zones basses a entraîné ainsi un dépôt de sédiments. Cette transgression, suite à une péjoration climatique, est suivie par une régression du niveau marin : c’est la période Ogolienne.
Une nouvelle transgression intervient au Nouachottien (10000 ans BP). Cette période est une humidité. Néanmoins, le niveau marin était encore très bas durant cette époque. C’est par la suite que la régression marine s’est poursuivie jusqu’à son niveau actuel.
Les unités géomorphologiques géologiques sont constituées de dépôts alluviaux et colluviaux avec des terrasses colluvio-alluviales. Ces formations sont rencontrées le long des axes de drainage des cours d’eau. Cependant, il faut noter que ces formations ne sont pas spécifiques à la zone d’étude. En effet, elles sont rencontrées en Basse Casamance, mais aussi au Sine-Saloum et sur la partie du fleuve Gambie en territoire sénégalais dans la région de Tambacounda.
Se distinguent ainsi dans les formations géologiques de la Commune de Koussy deux faciès du Cénozoïque comme le montre la figure ci-dessous :
– Les formations de l’Holocène (Quaternaire), constituées également par les formations deltaïques (vases et sables coquilliers des slikkes et lagunes inter distributaires).
– Les formations du Paléogène-Terminal-Néogène (Quaternaire), dans lesquelles se trouvent celles de l’Oligocène et du Miocène inférieur. Elles sont caractérisées par les formations de Ziguinchor : argiles à foraminifères planctoniques et calcaires et marnes à amphistégines et hétérostégines. Ainsi, la coupe pédologique de la Commune de Koussy laisse apparaître dans sa typologie trois principales catégories de sols : les sols ferrugineux (les sols ferrugineux subdivisés en deux sous-groupes) ; les sols ferralitiques et les sols hydro morphes.

Les sols

La pédogénèse est un des aspects importants de la morphologie ; la connaître est très utile dans l’étude du milieu biophysique. L’évolution géomorphologique oriente d’ailleurs la pédogénèse d’une région donnée et la répartition de ses différents types de sols Niang. A. (1999) cité par T. Sané. (2003). En Moyenne Casamance bien que la roche mère soit partout formée par les grès argileux du Mio-pliocène, les sols sont très variés dans le détail. Cependant, on peut les grouper en quelques grandes catégories bien caractéristiques.

Les sols tropicaux lessivés

Ils se rencontrent dans les zones dotées d’une bonne pluviométrie. Ces sols se caractérisent par la présence de concrétions de cuirasses fréquemment affleurentes. Ils sont meubles et perméables et propices aux cultures de mil, maïs, sorgho et du fonio. Leurs propriétés chimiques sont médiocres. A cet effet, ils ont un stock faible en base qui varie entre 2 et 5 méq/100g, une teneur très faible en matière organique qui est de 1% pour l’horizon de superficie et le potassium est très faible (Diatta. S. 1972) repris par Diédhiou. M. 2008). En plus de la faiblesse des propriétés chimiques, l’horizon B rend difficile l’enracinement des plantes. Les ph varient de 6 à 6,5 en surface et entre 5,5 et 6 en profondeur. Ce type de sol subit les effets de l’érosion qui emporte tout leur potentiel en éléments fertilisants impactant du coup les rendements agricoles.

Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés

Ils présentent une texture fine et une teneur importante en limons et en argile. Du fait de leur structure compacte, ces sols s’échappent à l’érosion. On les rencontre dans les bas-fonds. Ces sols sont riches en matière organique et en éléments chimiques.
Dans la Commune de Koussy, les sols ferrugineux tropicaux dominent largement la composante pédologique et sont localisés à Alabatou, Bari, Boussoura, Koussy I et II, Madina, Missira, Nimaya, Nimzat, Sankouya et Takoum.

Les sols hydro morphes

Ces sols sont dominés par la présence dans leur profil d’un excès d’eau, au moins à certaines périodes. Cette hydro orphie est selon Michel. P., (1977) due soit à l’existence d’une nappe phréatique, soit à un engorgement temporaire ou permanant de l’eau d’un horizon ou dans l’ensemble du profil. Leur grande profondeur, leur texture équilibrée, leur grande capacité de rétention d’eau associée à leur fertilité naturelle font de ces sols d’une bonne aptitude agricole. Ils seraient, selon Diatta. S., (1972), les plus riches avec des portions de 3% en matière organique, de 1,4% en azote, de 10 à 17 méq/100g en base et 0,92 à 1,6 méq/100g en calcium. Cependant, la salinisation constitue un facteur de destruction de ces sols. Dans notre zone d’étude, ces sols se localisent à l’Ouest de Dassilamé Boudhié, de Keur Habib, de Sayan, à l’Est de Dassilame, de Sankouya et au Sud-Est de Koussy II.

Le climat

Les caractères généraux

Du point de vue climatique, la région de Sédhiou appartient au domaine sud-soudanien continental. Le rythme de la pluviométrie divise l’année en deux saisons bien distinctes. Une saison sèche qui débute généralement au mois de Novembre et qui se prolonge jusqu’au mois de Juin. C’est à cette période de l’année que les températures les plus élevées sont enregistrées plus précisément aux mois d’Avril et Mai avec respectivement 40,4 et 39,9°C. Une saison pluvieuse ou hivernage qui s’étale de Mai- Juin à Octobre avec des températures soutenues du fait de l’humidité apportée par la mousson. L’évolution pluviométrique est fluctuante d’une année à l’autre. Les relevés pluviométriques placent cette zone entre les isohyètes 800 et 1 200 mm. Les grands traits climatiques résultent d’une conjonction de facteurs géographiques et aérologiques dont les premiers confèrent à notre zone d’étude des caractères tropicaux. Ainsi, elle fait partie la zone intertropicale où la circulation part des Hautes Pressions Tropicales vers les Basses Pressions Intertropicales. Deux flux dominent principalement la circulation atmosphérique dans la région de Sédhiou. II s’agit de l’alizé continental aussi appelé « harmattan » qui souffle en saison sèche et la mousson qui s’installe avec le début de l’hivernage.

Les vents

Les caractères aérologiques moyens dépendent des différents types de circulation. Ceux-ci connaissent des directions et des vitesses différentes suivant la prédominance des flux en surface et cela en rapport avec les deux principales saisons climatiques qui prévalent dans la zone étudiée, Sané, 2003.
Le Sénégal dans sa globalité est balayé par trois flux. II s’agit de l’alizé maritime, de l’alizé continental encore appelé harmattan et de la mousson. Du fait de sa continentalité, seuls les deux derniers flux intéressent la région Sédhiou et qui retiendront notre attention dans cette étude.
L’alizé continental ou harmattan est issu de la cellule saharo-libyenne et a une direction NE. II se manifeste pendant l’hiver boréal et reste le flux dominant à Koussy pendant la saison sèche. C’est un flux très chaud pendant le jour et frais pendant la nuit ce qui accentue l’amplitude thermique journalière. Du fait de son caractère continental, ce flux n’est pas en mesure d’apporter un potentiel précipitable. Par contre, il peut être à l’origine des nuages de poussières et de brunes observées dans cette zone pendant la saison sèche.
La mousson de direction S-SW, issue de l’anticyclone de Sainte Hélène, est attirée par la dépression thermique du Sahara et son parcours maritime lui confère sa forte hygrométrie favorable aux précipitations. La mousson est marquée par une faible amplitude thermique contrairement à l’alizé continental. Elle est observée en été boréal au Sénégal de même qu’à Sédhiou. Elle amorce son entrée dans la zone à partir de Mai-Juin et commence son retrait lentement en Septembre-Octobre puis brutalement en Novembre, période pendant laquelle s’annonce la fin des pluies.

Les directions dominantes

Les données recueillies à la station de Ziguinchor de 1982 à 2012 sont utilisées pour l’analyse de ce paramètre. Nous avons choisi ces données parce que Sédhiou est un poste pluviométrique, donc ne disposant pas de données de vents, celles de la station de Kolda devant servir pour la présente analyse sont très lacunaires, pour ne pas biaiser notre analyse, nous avons pris les données recueillies à la Station de Ziguinchor, qui après Kolda, est la station la plus proche de notre zone d’études environ 150 km séparent ces deux localités (Koussy et Ziguinchor).
La figure 1 montre l’évolution moyenne de la direction des vents. En fonction des directions observées, trois quadrants marqués par des phases de transition se constatent.
Le quadrant N-E qui intéresse les mois de Novembre, Décembre, Janvier et Février. Durant cette période, les vents du N-NE dominent la circulation avec des vitesses moyennes comprises entre 1,6 à 1,8m/s.
Le quadrant N-W répertorié pendant de Mars à Juin, époque où les flux de composante N-NW les plus fortes fréquences. Leur vitesse oscille entre 1,8 à 2,1m/s.
Le quadrant S-W qui couvre la période allant la période de Juillet à Octobre. II est composé de vents de S-SW et W. A ce moment de l’année on note une diminution continue de la vitesse des vents se fait constater passant de 1,6 à 1,1m/s.
Les phases de transition correspondent à Février, Juin et Octobre. Le mois de février marque la rupture entre le secteur N-E et celui de N-W. Ce secteur prend le relais jusqu’à Juin, mois qui marque la phase transitoire entre quadrant N-W au secteur à S-W. Le mois d’Octobre quant à lui constitue la limite entre la composante S-W au secteur N-E.
L’analyse des directions des vents permet de dégager ainsi deux types de vents : les vents d’Est et les vents d’Ouest.
 Les vents d’Est
Ils intéressent le secteur N à E et dominent la circulation aérologique pendant 4 mois (Novembre-Février). Les vents de direction N-NE soufflé durant toute cette période. Ce quadrant a totalisé plus de 75% des fréquences en Janvier, 81% en Février ,67% en Novembre et 70% en Décembre. La composante N à E représente 47% des fréquences en Janvier, 50% en Février, 67% en Novembre et 63% en Décembre. C’est pendant cette période que la zone est sous l’influence des vents d’alizé issu de l’Anticyclone des Açores. A partir du mois Mars les vents transitent vers le secteur N-W.
 Les vents d’Ouest
Leur présence dans la zone dure 7 mois (Mars-Octobre). Cette période est marquée par la prédominance des vents du secteur N-W. Ce quadrant totalise 87% des fréquences en Mars, 90% en Avril et Juillet, 94% en Mai et Juin, 50% en Août, 57% en Septembre et enfin 81% en Octobre. Quant à la direction SE, elle n’est apparue qu’aux mois de Juin et Septembre avec de très faibles fréquences qui sont de partout de 3%. C’est à ce moment de l’année que la commune de Koussy est soumise sous l’influence de la mousson dont le retrait définitif marque la fin de la saison pluvieuse. Cette fin coïncide à la phase de transition entre le secteur S-W et celui de du N-E. Par ailleurs, une faible variation mensuelle de la vitesse du vent est notée au cours de l’année. Cependant, les vitesses les plus élevées sont enregistrées en saison sèche. La vitesse maximale est survenue en Mai avec 2,1m/s, alors que la plus faible se situe à la fin de l’hivernage (Octobre) avec 1,1m/s. Cette période humide connaît les plus faibles vitesses mensuelles des vents.

L’insolation

C’est un paramètre climatique qui détermine la durée de l’ensoleillement journalière d’un lieu donné. Elle est exprimée en heures. L’insolation influe la température, commande l’humidité relative ainsi que l’évaporation.
L’analyse des valeurs interannuelles de la durée du rayonnement solaire montre que l’ensoleillement ne subit pas de fortes variations. Les plus fortes valeurs sont enregistrées entre 1970 et 1976. L’année 1973 est la plus ensoleillée de la série avec un cumul annuel de 1072 heures. Celle la moins à connaître l’ensoleillement est 2010 qui totalise 777 heures de présence solaire.
A l’instar de l’évaporation, l’insolation augmente en saison sèche pendant laquelle le ciel est dégagé. Elle diminue en saison pluvieuse du fait de la couverture nuageuse qui réduit la durée du rayonnement solaire.
L’insolation est définie comme étant la durée exprimée en heure au cours de laquelle, le soleil a été visible. Les moyennes mensuelles de la durée d’insolation sont variables en fonction des saisons.

L’évaporation

L’évaporation est le processus de modification de l’eau de l’état liquide à l’état gazeux. Ce processus se manifeste généralement sous des conditions climatiques notamment les rayons solaires qui favorisent le réchauffement des surfaces terrestres et aquatiques.
L’évolution de l’évaporation moyenne annuelle à Kolda connait une forte variation, et est caractérisée par un régime bimodal. Elle est faible durant la saison pluvieuse du fait de l’influence de la couverture nuageuse qui réduit la durée l’ensoleillement et forte en saison sèche qui correspond à la période des fortes chaleurs.
L’étude de la figure 4 montre une évolution interannuelle de l’évaporation en dents de scie. Entre 1951 et 1970 cette évolution est dans l’ensemble décroissante. On y retrouve le minimum principal enregistré en 1964 (502 mm). De 1971 jusqu’en 1986 intervient une légère augmentation. Période à laquelle intervient le maximum principal 1980 avec 751mm. Mais la tendance s’inverse à partir de 1987 se prolonge jusqu’en 2006, malgré les fortes valeurs registrées en 2002 (1243 mm) et 2003 (1440 mm). La période 2007-2011 est marquée par une très évaporation. Les valeurs sont partout supérieures à 1000mm. Le maximum secondaire est mesurée en 2007 (1653 mm) qui est d’ailleurs la valeur la plus élevée de toute la série. Le minimum secondaire est intervenu en 1994 avec 510mm.
Les plus faibles valeurs de l’évaporation surviennent en saison des pluies. Les minima sont généralement enregistrés au cœur de cette même saison, notamment Août et Septembre. Cette réduction sensible de l’évaporation résulte de la forte humidité, la faible insolation et à la fréquence de la couverture nuageuse. A partir du mois d’Octobre, on observe une augmentation progressive des valeurs de l’évaporation et ce, jusqu’en fin de saison sèche.
Les baisses les plus significatives de l’évaporation interviennent généralement pendant les années pluvieuses. Elle se caractérise de façon globale par une tendance à la hausse.

L’humidité relative

L’évolution de l’humidité relative est identique à celle des pluies annuelles. Sa variation est largement liée à celle des précipitations. Les fortes valeurs sont mesurées au cœur de l’hivernage avec plus de (80%). Sur la figure 5 deux phases distinctes sont observables dans l’évolution interannuelle du degré hygrométrique :
La première phase va de 1951 à 1975. Elle est marquée par une augmentation de l’humidité relative. Cette hausse est liée à l’abondance des pluies survenues durant cette époque. Les années 1966, 1970, 1971 et 1975 sont les plus humides de toute la série avec une valeur annuelle de (95%).
La seconde phase est la plus longue. Elle s’étire sur plus d’une trentaine d’années. C’est une phase qui a connu une diminution des précipitations. L’humidité est également marquée dans l’ensemble par une baisse malgré l’apparition d’une courte période intermédiaire traversée par une hausse. L’année 1985 avec 82% a enregistré la plus forte valeur de l’humidité relative.

L’Hydrologie

Les eaux de surface

Le réseau hydrographique régional est formé par le fleuve Casamance et ses affluents. Le fleuve Casamance est né près Saré Baïdo Mali dans la zone de Fafacourou à environ 50 m d’altitude grâce à la jonction de plusieurs petits marigots. Sa permanence commence dans cette même localité à une cinquantaine de kilomètres au NE de Kolda où se réunissent de nombreux petits marigots intermittents. En pleine saison sèche, ces marigots sont à sec dans leurs parties supérieures de leurs cours et simplement humides dans les parties basses (Seck-1954). Tout au long de son parcours jusqu’à Diogué en Basse Casamance, il reçoit d’importants apport émanant de ses affluents. L’installation du réseau hydrographique de la Casamance serait selon Niang 1991, antérieure à la transgression Nouakchotienne.
Par ailleurs, dans la région Sédhiou, le tracé hydrographique reste dominé par deux rivières, la Casamance et son affluent du Nord le Soungrougrou qui ont de l’eau toute l’année. Ce dernier couvre une superficie de 4 700 km2 et est compris entre les méridiens 14° 18’ et 16° 10’ ouest et les parallèles 12° 50’ 13° 20’ nord. II prend sa source à Fafacourou (Haute-Casamance) et s’étend sur 150 km. II est formé par la réunion de plusieurs marigots (Badion, Ngolon, Dialaba et Sonkodou) qui prennent naissance dans la forêt de Pata et de Guimara à une altitude maximale de 50m. II représente 33% de la superficie totale du fleuve Casamance. La profondeur du chenal diminue progressivement de l’aval vers l’amont de 20 m à 15 m. A ses deux rivières s’ajoutent les grandes mares de Bassaf et Salikégné.

Présentation humaine du milieu d’étude

Ce chapitre va porter sur l’étude de la population de Koussy. La présente analyse permettra de ressortir les différentes composantes démographiques à travers l’étude de l’historique du peuplement, sa composition, son évolution, sa répartition spatiale et la proportion ethnique.

Historique du peuplement

Selon les études antérieures, l’origine du peuplement remonte à l’époque du déclin de l’empire du Mali. Trois principales vagues migratoires ont constitué le peuplement de la région de Sédhiou. Une première vague en provenance de l’empire du Gabou essentiellement composée, de Mandings, Diolas, Balantes… arrivèrent dans la région à la suite du déclin de l’empire du Mali. Une seconde en provenance du Mali constituée de Sarakolés, de Chérifs… fit son apparition, dont certains venaient en qualité de travailleurs saisonniers dès la moitié du XIXème, époque qui coïncide avec l’introduction de la culture arachidière par les français. Cette activité agricole fut un élément déterminant dans le processus du peuplement. Celle-ci attira un bon nombre de saisonniers qui finirent par s’installer de façon définitive dans les zones d’accueil. L’accroissement démographique étant important, les besoins en terres agricoles devenaient de plus en plus une préoccupation. Ceci entraîna un élargissement de la zone d’accueil par la création des villages annexes pour répondre aux attentes des populations. A ces mouvements s’ajoutent d’autres vagues migratoires provenant du Nord plus précisément de la vallée du fleuve Sénégal. Ces vagues étaient constituées de Peuls. En effet, la détérioration des conditions pédoclimatiques dans cette zone n’offrait pas à ces agro-pasteurs les possibilités à la pratique de leurs activités. Ces derniers (les Peuls) à la recherche des zones plus propices à la pratique de leurs activités se dirigèrent vers les régions du Sénégal, notamment en Moyenne Casamance où les conditions naturelles offraient des possibilités de développement de l’agriculture et de l’élevage. Ces migrants finissent par se sédentariser et fonder leur foyer dont une bonne partie se trouve aujourd’hui dans notre milieu d’étude. II faut cependant, noter que la zone ne cesse d’accueillir de petits mouvements de personnes originaires du bassin arachidier composés essentiellement d’agriculteurs et de petits commerçants connus sous vocable « Baol- Baol ».

Les caractéristiques démographiques

L’évolution de la population

La commune de Koussy compte selon les projections de l’agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD, 2013), une population totale de 13915 habitants avec 6925 femmes et 6990 hommes avec respectivement 49,8% contre 50,2%. C’est une population très jeune qui évolue de manière relativement lente car elle est passée de 12091 en 2008 à 13547 habitants en 2012, soit une augmentation de 1483 personnes à l’intervalle de 4ans. Cette faible croissance démographique peut s’expliquer par plusieurs faits. Parmi ceux-ci, la faible fécondité naturelle, l’absence d’infrastructures industrielles, le faible niveau des échanges commerciaux. Par ailleurs, il convient d’ajouter la fermeture de certains projets de développement tel que la SODAICA et la rébellion casamançaise qui ont entraîné des départs et en même temps découragé l’immigration dans cette zone.

Répartition spatiale de la population

La population de la Commune de Koussy est inégalement répartie. Ainsi, l’analyse du tableau ci-dessous, révèle que 25% des villages ont une population inférieure à 100 habitants et 32,1% des villages ont une population qui va de 100 à moins de 200 habitants. Les villages dont la taille démographique est comprise entre 200 et moins de 300 habitants représentent 17,9%. La classe 400 à moins de 500 habitants concerne seulement 3,6%, alors que celui des villages dont la population est supérieure ou égale à 500 habitants représentent 14,3%. Cette répartition fait apparaître une forte proportion de petits villages, qui illustrent le mode d’habitat en milieu rural.
Tableau N° 2 : Répartition spatiale de la population
La répartition de la population par sexe montre, selon les projections de l’agence nationale de la statistique et de la démographie que la population masculine était prépondérante. Elle s’élevait à 12091 habitants et représentait 50,2% du total en 2008. La population féminine comptait pour la même période 6016 habitants, soit 49,8%. Selon les mêmes sources, on observe un maintien de la tendance en faveur des hommes qui sont toujours majoritaires. L’effectif des hommes est, en effet, passé à 6238 habitants contre 6180 pour les femmes en 2009 ; et respectivement de 6438 contre 6379 habitants en 2010 ; de 6607 contre 6550, puis de 6802 contre 6745 pour les femmes en 2012. Cette situation est probablement liée au déplacement des femmes en qualité de ménagère de la campagne vers les grandes villes à la recherche de travail.

Composition ethnique

La population est caractérisée par une composition cosmopolite, du fait de sa diversité ethnique. Les Mandings constituent la principale ethnie dominante (50,91% de la population totale). Ainsi, viennent les Peuls et les Manjack avec respectivement 15,8 et 15,01% de l’effectif total. Ils sont suivis par les Diolas (10,01%). Les autres ethnies sont faiblement représentées et composées de Mancagne, de Kognadji, de Wolofs, de Sérères. Cette domination des Mandings est le résultat d’une conquête d’islamisation des Baïnounks menée par le marabout Fodé Kaba.
Le peuplement de la Commune de Koussy est issu du déclin de l’empire du Gabou. C’est une population cosmopolite caractérisée par une croissance relativement lente. La diversité ethnique fait de cet espace géographique un carrefour culturel riche et varié. Les mandings composent l’ethnie la plus représentative (50%).

Les activités socio-économiques

Les principales activités économiques de la Commune sont : l’agriculture, l’élevage, et l’exploitation forestière. A côté de ces activités nous avons le commerce, la pêche et l’artisanat mais qui sont peu développés.

L’agriculture

Elle vient au premier rang des activités économiques. Elle occupe l’essentiel de la population active (90%) et génère plus de 70% des revenus de la population à Koussy. C’est une activité participe largement à la satisfaction des besoins alimentaires ainsi aux autres besoins familiaux de la population.
L’agriculture pratiquée dans cette zone est une agriculture extensive sous pluies avec différentes cultures :

Les cultures vivrières

Elles demeurent les principales spéculations cultivées par les paysans. Elles occupent une part importante dans la production agricole et assurent l’alimentation de la population. Ces cultures concernent essentiellement le riz (Oryza sativa), le maïs (Zea mays), le mil, le sorgho (Sorghum vulgare), le niébé. II faut noter cependant, que le surplus de la production est dès fois vendu pour satisfaire d’autres problèmes familiaux tels que les frais scolaires, sanitaires.

Les cultures de rente

Celles-ci concernent essentiellement l’arachide (Arachis hypogea), le coton et le sésame. Parmi ces spéculations, la production arachidière est la plus importante dans la zone. La culture de l’arachidière y est introduite par la Compagnie Générale des Oléagineux Tropicale, mais l’intervention de la Société de Développement Agricole de la Casamance a fortement contribué à son développement. Elle est pratiquée le plus souvent par les grands cultivateurs wolofs et sérères venus du vieux bassin arachidier.
Par ailleurs, il faut cependant, signaler que l’arboriculture constitue une activité en pleine expansion avec la production de bananes, d’anacarde, d’orange.
Ce secteur d’activité souffre encore de beaucoup de difficultés dont certaines sont liées aux facteurs naturels. En effet, la péjoration climatique de ces dernières années a fortement impacté les rendements agricoles. Les productions agricoles ont connu une diminution qui devient de plus en plus importante suite à l’appauvrissement des sols. A cela s’ajoute le manque ou la vétusté du matériel agricole, les difficultés d’approvisionnement en intrants, le surpâturage, la non qualification des paysans.

L’élevage

L’élevage constitue, à l’instar des pays sahélo-soudaniens un atout important dans l’économie rurale. II constitue une activité importante et est majoritairement pratiquée par les Peulhs, pasteurs spécialisés.
Les potentialités naturelles que dispose la commune lui confèrent une vocation de zone d’élevage par excellence. Les bovins composés de race « ndama » et de quelques métisses issues de races locales au nord, les petits ruminants « ovins Djallonké » et caprins guinéens sont les principales espèces qui composent le cheptel.
Cependant l’élevage des bovins a presque disparu dans cette zone à cause des cas fréquents de vol de bétail par des bandes armées. Cette thèse est confirmée par 32% des personnes enquêtées. Comme le martèle une personne enquêtée je cite : « Tout mon troupeau de vaches a été enlevé en une seule nuit par une bande armée. II ne me reste qu’un seul âne qui assure la traction dans les travaux champêtres ». Même si, par ailleurs les épisodes de sécheresse de ces dernières années ont exercé un effet dévastateur sur le bétail, c’est la fréquence des vols qui décourage le plus les populations à pratiquer l’élevage bovin.
En plus de ces difficultés précitées, ce secteur souffre d’une faiblesse voire d’une absence ou de la non fonctionnalité des infrastructures agro-pastorales existantes, d’un manque de pâture, de fourrage, de point d’eau, des maladies.

La pêche

C’est une activité très peu développée dans la commune. De type artisanal, cette pêche est pratiquée sur le fleuve Casamance, son affluent le « Soungrougrou » mais aussi dans les bolongs et les marigots. Elle est caractérisée par la cueillette de poissons et de crustacés parmi lesquels : les Tilapia hendeloties, connus sous le nom Fouro en Manding ; les Etmalosa filmvriata ou Thialo en Manding ; liza falciupinnis ou Tambadjang ; et les carpes, les mulets, les harengs.
Le manque d’équipements, la remontée de la langue salée, la pollution et l’eutrophisation des eaux sont autant de contraintes qui ralentissent le développement de cette activité.

L’exploitation forestière

L’exploitation forestière est pratiquée par une bonne partie des populations. L’essor de cette activité est favorisé par la disponibilité des ressources forestières. Elle concerne l’exploitation des produits non ligneux et des produits ligneux. Les principaux produits non ligneux sont constitués par le « maad », le pain de singe, le néré, le « tool », l’igname sauvage, l’huile de palme. L’huile de palme est le produit qui a une valeur commerciale plus importante. Les autres font le plus souvent l’objet d’une consommation familiale. Les produits forestiers ligneux regroupent le bois de chauffe, le bois d’œuvre et le bois de service. Le bois de chauffe qui demeure la principale source d’énergie des populations subi une pression considérable résultant de l’installation dans la commune des opérateurs économiques qui utilisent des tronçonneuses pour faire la coupe de ce bois. Le bois de service essentiellement utilisé par les menuisiers dans la fabrication d’armoires, de meubles, de lits, de chaises, est constitué par le vén :Ptérocarpus erinaceus, le « dimb » : Cordylia pinnata. Le bois de service est constitué par le bambou, les feuilles de palme, de Prosopis africana, utilisés pour les besoins de construction et clôture. La pharmacopée constitue également dans une moindre mesure un niveau d’exploitation forestière assez répandu à l’échelle régionale.
Cependant, l’exploitation incontrôlée de ces ressources forestières accentue fortement la déforestation et rend les sols plus vulnérables à la dégradation. A cette action anthropique se greffent les feux de brousses qui ravagent de milliers d’hectares de forêt par an.
L’agriculture et l’élevage constituent les principales activités socio-économiques dominantes. Elles sont dans une grande mesure pratiquée par les jeunes. Ces activités essentiellement dépendantes de la pluviométrie subissent des effets de la péjoration des conditions climatiques.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Synthèse bibliographique
Problématique
1-Contexte
2-Justification
3-Les objectifs de la recherche
3-1- Objectif général
3-2- Objectifs spécifiques
4-Les objectifs de recherche
5-Cadre conceptuel
6-La démarche méthodologie
6-1-La recherche documentaire
6-2-L’enquête de terrain
6-3- Le traitement et l’analyse des données
Premiere partie : Presentation générale du milieu
Chapitre I : Présentation physique du milieu
I-1/Le relief et la géologie
I-2/ Les sols
I-2-1/Les sols tropicaux lessivés
I-2-2/ Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés
I-2-3/ Les sols hydro morphes
II-Le climat
II-1/Les caractères généraux
II-2/Les vents
II-3/Les directions dominantes
II-4/ Les températures
II-5/ L’insolation
II-6/ L’évaporation
II-7/ L’humidité relative
III/L’Hydrologie
III-1/Les eaux de surface
III-2/ Les eaux souterraines
VI/ La végétation
Chapitre II : Présentation humaine du milieu d’étude
I/ Historique du peuplement
II-1/ Les caractéristiques démographiques
II-1-1/ L’évolution de la population
II-1-2/ Répartition spatiale de la population
II-1-3/Composition ethnique
Chapitre III : Les activités socio-économiques
I-1/ L’agriculture
I-1-1/ Les cultures vivrières
I-1-2/ Les cultures de rente
II/ L’élevage
III/ La pêche
IV/ L’exploitation forestière
Conclusion partielle
Deuxieme partie : Analyse de la variabilite pluviometrique
Chapitre IV : Evolution de la pluviométrie
I/Variation interannuelle des précipitations
II/Evolution des précipitations et du nombre de jours de pluies
III/ Evolution des précipitations annuelles par rapport à la normale 1961-1990
IV/ Evolution décennale de la pluviométrie
V/ Caractérisation pluviométrique annuel à partir de la méthode de Lamb
VI/ Indice pluviométrique standardisé
VII/ Evolution décadaire des précipitations
Chapitre V : Analyse du nombre de jours de pluies
I/Variation interannuelle du nombre de jours de pluies
II/Ecart du nombre de jours de pluies par rapport à la normale 1961-1990
III/ Evolution décadaire du nombre de jours de pluies
IV/ Hauteurs des pluies journalières
V/ Hauteurs décennales des pluies journalières
Chapitre VI : Caractérisation des saisons pluvieuses
I/ Début et Fin de l’hivernage
II-Durée de l’hivernage et les mois les plus pluvieux
III-Evolution interannuelle de la durée de l’hivernage
V/ Analyse mensuelle des séquences sèches
VI/ Analyse décennale des séquences sèches
Conclusion partielle
Troisieme : Les impacts de la variabilite pluviometrique sur les sols et sur les productions agricoles
Chapitre VII : Les impacts de la variabilité pluviométrique sur les sols
I/ Les facteurs naturels de la dégradation des sols
I-1/ L’érosion hydrique
I-1-1/ La battance
I-1-2/ Le ruissellement
I-1-2-3/L’érosion éolienne
I-3/ La salinisation
II/ Les facteurs anthropiques de la dégradation des sols
II-1/ La poussée démographique
II-2/ Les pratiques culturales
II-3/ L’usage des engrais chimiques et des pesticides
II-4/Le défrichement et les brûlis
II-5/ Le surpâturage
Chapitre VIII : Impacts de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles
I/ Evolution interannuelle des surfaces cultivées
I-2/ Les surfaces emblavées en mil
I-3/ Evolution des surfaces emblavées en maïs
I-4/ Evolution des surfaces emblavées en riz
II/ Impacts sur les cultures
II-1/ Impacts sur l’arachide
II-2/ Impacts sur le mil
II-3/ Impacts sur le maïs
II-4/ Impacts sur le riz
III/ Les impacts sur l’élevage
III-1/ La disponibilité en eau
III-2/ La disponibilité en fourrage
III-3/ Les productions animales
III-4/ La santé animale
Chapitre IX : Les stratégies développées par les populations
I/Les stratégies locales
I-1/L’utilisation du fumier
I-2/ L’utilisation de l’engrais chimique
I-3/ La pratique de la jachère
I-4/La pratique de l’assolement
I-5/ Le compostage
I-6/ La mise en place des haies vives
I-7/ Les résidus des cultures
II/ Les actions des autres partenaires
Conclusion partielle
Conclusion générale
Références Bibliographiques

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *