Evolution des Investissements Directs Étrangers dans le Monde

Evolution des Investissements Directs Étrangers dans le Monde

Cadre Théorique et Conceptuel de l’Etude

L’investissement direct étranger (IDE) est l’un des attributs les plus marquants de la mondialisation, l’un des enjeux majeurs pour les pays développés comme pour les pays en développement, il occupe une place de choix dans la plupart des pays du monde du fait de la convergence de deux préoccupations : celle des entreprises cherchant à s‟internationaliser et celle des gouvernements qui cherchent à attirer de plus en plus les capitaux étrangers. En effet, les investissements directs étrangers sont maintenant de plus en plus sollicités aussi bien par les pays développés que par les pays en développement et ne sont plus considérés comme un facteur de dominance, mais plutôt comme un canal majeur de transfert de technologie et d’innovation. Ainsi que l’économie mondiale s’est complètement métamorphosée ces dernières années.

Elle évolue dans un environnement de plus en plus enchevêtré où le libre-échange, la libre circulation des capitaux et des biens deviennent des maîtres mots et où les investissements directs étrangers sont de plus en plus qualifiés comme une nouvelle voie de financement de la croissance économique. L‟objet de ce premier chapitre est d‟alimenter en concepts fondamentaux notre recherche sur l‟investissement direct étranger. Celui-ci s‟articulera autour de trois sections. La première section sera consacrée à donner un aperçu sur les investissements directs étrangers et les firmes multinationales. Ensuite, nous traiterons, dans la seconde section, les principales tendances marquant les flux des investissements directs étrangers. Il s‟agit de monter l‟importance évolutive de ces flux à travers le temps et sous l‟influence des différents changements et bouleversements qu‟a connus le monde. Enfin, la troisième section présente les principaux travaux portant sur l‟ensemble des effets que peuvent engendrer ces investissements sur les pays d‟accueil.

Autres types des investissements directs étrangers Markusen (1995)1, introduit une typologie des IDE basée sur la logique qui sous-tend la décision de créer des filiales à l‟étranger. Il distingue deux types d‟IDE : horizontaux et verticaux. Le premier type vise le marché locale et correspond à une recherche de marché (maket-seeking); tandis que le second tourné vers l‟exportation et corresponds à une recherche d‟efficacité (efficiency-seeking).Quatre principales définitions ont été utilisées dans la littérature économique. La première définition est fondée sur la motivation de la délocalisation. Un investissement à l‟étranger est qualifié de vertical si l‟objectif est de bénéficier des différences dans les coûts de facteurs de production, (Hansen et al., 2003). La deuxième définition est avancée par Brainard (1993), qui utilise la proportion de facteurs pour distinguer un investissement horizontal d‟un investissement vertical. Cette méthodologie est basée sur les estimations de flux du commerce international. La troisième définition est basée sur la distribution géographique des ventes des filiales étrangères [Brainard (1993), (1997)] ; [Lankes et Venables (1997)]. Enfin Markusen (1995) parle d‟un IDE vertical lorsqu‟il y a une séparation ou une segmentation géographique du processus de production.

L’IDE horizontal 

Il s‟agit des IDE dont l‟objectif est de produire des biens pour le compte du marché local d‟implantation. Ce sont des implantations à l‟étranger qui reproduisent le processus de production de la maison mère. En général, ce type d‟investissement s‟effectue dans des pays d‟implantation ayant un niveau de développement équivalent au pays d‟origine. Le choix du pays d‟accueil de l‟IDE horizontal est lié à la taille du marché d‟implantation, aux conditions d‟accès des entreprises étrangères (barrières tarifaires), au coût de transport (particulièrement pour les produits pondéreux comme le ciment),…etc. Le but de ce type d‟investissements directs est de pénétrer les marchés étrangers par le déplacement de la totalité du processus de production qui se substitue ainsi aux exportations. Dans ce cas de figure, il existe une relation de substitution entre l‟IDE et le commerce international. L‟IDE horizontal concerne généralement les pays développés où la spécialisation est de nature intra branche.

L’IDE vertical 

Il s‟agit des IDE qui répondent à l‟objectif de minimisation des coûts de production, par l‟implantation de filiales spécialisée dans un maillon de la chaîne de valeur, dans plusieurs pays selon leurs dotations factorielles. Le choix du pays d‟accueil de l‟IDE vertical est guidé par le critère de rentabilité de l‟investissement (productivité espérée et coûts anticipés). L‟intégration verticale des filiales permet une plus grande efficacité du processus de production par l‟exploitation des avantages compétitifs de chaque site. Cependant, des coûts commerciaux élevés (coût de transport, distance géographique, barrières tarifaires,…etc.) désavantagent l‟IDE vertical dans la mesure où ils alourdissent le coût de l‟échange de composants entre les filiales intégrées verticalement. Des IDE de type vertical apparaissent généralement entre pays différents en taille et en dotations factorielles, ils s‟intègrent dans une logique de division internationale de la chaîne de production. Les entreprises multinationales répartissent les maillons de cette chaîne en fonction des avantages comparatifs des pays, les maillons les plus intensifs en travail sont localisés dans les pays où le coût de la main d‟oeuvre est peu élevé. Le développement des IDE verticaux génère plus de flux commerciaux, il y a donc une relation de complémentarité entre l‟IDE vertical et le commerce international.

Toutefois, la distinction entre IDE horizontal et vertical n‟est pas aussi claire dans les faits1 : Les FMN s‟engagent souvent dans des stratégies d’intégration complexe, qui englobent à la fois des formes d‟intégration verticale dans certains pays et horizontale dans d‟autres pays (Yeaple, 2003)2. Les stratégies d‟intégration complexe sont préférées aux seules stratégies d‟expansion à l‟étranger horizontale ou verticale lorsque les coûts de transport descendent en dessous d‟un certain seuil. Des coûts de transport faibles encouragent l‟IDE vertical car ils rendent accessible l‟usage d‟une main d‟oeuvre peu chère. Des coûts de transport élevés favorisent au contraire l‟IDE horizontal puisqu‟ils rendent les échanges commerciaux plus chers. Entre les deux bornes, aucun motif d‟expansion à l‟étranger pris isolément ne suffit à rendre attractif l‟IDE. Il faut en outre que les firmes trouvent un autre avantage qui réside dans la complémentarité entre les deux formes d‟intégration.

Définitions de la firme multinationale

La firme multinationale est qualifiée entre autres de : transnationale, internationale, supranationale, plurinationale, mondiale, globale,…etc.2 Le préfixe « multi » invite à penser que ces entreprises auraient plusieurs nationalités, perdant toute attache spécifique avec leur nation originelle. Pour pallier à cette ambiguïté certains auteurs préfèrent la dénomination d‟entreprises transnationales. C‟est à partir des années 1950, avec l‟instauration d‟un cadre économique et politique international favorable aux activités économique à l‟étranger3, que les chercheurs ne sont penchés sur l‟étude de la firme multinationale. Le français Maurice BYE définit en 1953 « Les Grandes Unités Interterritoriales » comme « Un ensemble intégré des organisations de production contrôlées en divers territoires, par un centre unique de décision ».

Cette définition a ensuite été enrichie en 1960 par Stephen HYMER qui s‟appuie sur l‟importance du contrôle dans la définition de la firme étrangère à partir de deux principes pouvant inciter un investisseur à vouloir prendre le contrôle. En premier lieu, l‟investisseur doit assurer la sécurité de son investissement et contrôle l‟ensemble du rendement des capitaux investis, en second lieu, les structures de compétition entre firmes seront modifiées, les firmes doivent donc organiser une connivence avec ses filiales étrangères. Ce qui implique une organisation interne entre filiale en réseau d‟échange international fondé sur une volonté de modifier à son avantage les conditions de la concurrence internationale au sein des grands oligopoles.1 Certains auteurs ont donné des définitions plus restrictives.

En 1973, Vernon propose une définition selon laquelle « la firme multinationale doit avoir une unité de production dans au moins 6 pays et que le chiffre d‟affaire annuel doit être supérieur ou égal à 100 millions de dollars », mais cette définition a été largement critiquée, pour cause, le nombre d‟implantation est limité à 6 pays 2 en effet, le choix du nombre de pays qu‟exige Vernon n‟explique pas les raison du choix d‟un nombre de six pays étrangers comme minimum à la multinationalisation. Muchielli (1985), considère comme multinationale « toute entreprise possédant au moins une unité de production à l‟étranger »3 cette unité de production est sa filiale par conséquent, la logique de productivité prime sur une logique dimensionnelle. Michallet (1985), propose une définition plus englobant et dynamique selon laquelle, « la FMN et une entreprise ou un groupe le plus souvent de grande taille, qui à partir d‟une base nationale, a implanté à l‟étranger plusieurs filiales dans un plusieurs pays, avec une stratégie et une organisation conçue à l‟échelle mondiale ».

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des annexes
Liste des abréviations
Introduction Générale
Chapitre I: Cadre Théorique et Conceptuel de l’Etude
Introduction du chapitre
Section1: Aperçu sur les investissements Directs Etrangers et les Firmes Multinationales
1.1. Caractéristiques des Investissement Directs Etrangers
1.1.1. Définition des Investissements Directs Etrangers
1.1.2. Distinction avec les autres formes d‟investissement
1.1.3. Formes et enjeux des Investissements Directs Etrangers
1.1.3.1. Les formes des investissements directs étrangers
1.1.3.2. Les enjeux des investissements directs étrangers
1.2. Firme Multinationale : « vecteur de l‟investissement direct étranger »
1.2.1. Définitions de la firme multinationale
1.2.2. Stratégies d‟entrées des firmes multinationales
1.2.2.1. La stratégie d‟approvisionnement
1.2.2.2. La stratégie de marché
1.2.2.3. La stratégie de rationalisation de minimisation des coûts
1.2.2.4. La stratégie techno-financière
1.2.2.5. La stratégie de partenariat ou l‟intégration de type « hub and spokes»
Section 2 : Evolution des Investissements Directs Étrangers dans le Monde
2.1. L‟explosion des investissements directs étrangers à partir des années 1980
2.2. Les évolutions récentes des investissements directs étrangers dans le monde
2.3. Répartition sectorielle des investissements directs étrangers
2.4. Evolution des flux d‟investissement direct étranger par région en développement
2.4.1. Afrique
2.4.2. L‟Asie du Sud, de l‟Est et du Sud-Est
2.4.3. L‟Asie occidentale
2.4.4. Amérique Latine et Caraïbes
2.4.5. Europe du Sud-Est et CEI
Section 3 : Les retombées des investissements directs étrangers sur les pays d’accueil
3.1. L‟IDE et la croissance économique des pays d‟accueil
3.2. L‟IDE et le commerce extérieure
3.3. L‟IDE et l‟amélioration de la productivité
3.4. L‟IDE et les transferts de technologie
3.5. L‟ IDE et la création d‟un environnement concurrentiel
3.6. L‟IDE et l‟amélioration du capital humain
3.7. L‟IDE et la réduction des contraintes de financement des entreprises
3.8. L‟effet de l‟IDE sur la balance des paiements
3.9. L‟effet de l‟IDE sur l‟emploi
Conclusion du chapitre
Chapitre II : Approche Théorique et Empirique (Revue de la Littérature
Introduction du chapitre
Section 1 : Revue générale des théories des investissements directs étrangers
1.1. La théorie de l‟imperfection du marché et de l‟oligopole
1.2. La théorie de cycle de vie
1.3. La théorie de l‟internalisation des coûts de transaction
1.4. La théorie éclectique
1.5. La théorie de l‟arbitrage entre les avantages de proximité et les avantages de concentration
Section 2 : Les déterminants de la localisation des investissements directs étrangers
2.1. Les déterminants économiques de la localisation des IDE
2.1.1. La stabilité macroéconomique
2.1.2. Taux d‟intérêt
2.1.3. Le taux de croissance
2.1.4. La taille du marché
2.1.5. Les déterminants en termes d‟offre
2.1.5.1. Coût et qualité de la main d‟oeuvre
2.1.5.2. Qualité des infrastructures
2.1.5.3. Disponibilité des ressources naturelles
2.1.6. Le degré d‟ouverture commerciale
2.2. Les déterminants politiques de la localisation des IDE
2.2.1. Les incitations fiscales
2.2.2. Les traités bilatéraux d‟investissement
2.2.3. La libéralisation financière
2.2.4. La stabilité politique et sociale
2.3. Les déterminants institutionnels de la localisation des IDE
2.3.1. La démocratie
2.3.2. La corruption
2.3.3. Le cadre judiciaire et administratif
Section 3 : Revue de littérature sur les déterminants de l’investissement direct étranger
Conclusion du chapitre
Chapitre III. Les déterminants des Investissements directs Etrangers : Investigation Empirique sur la Région MENA
Introduction du chapitre
Section 1 : Aperçu sur le profil de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA)
1.1. Description de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA)
1.2. Aperçu sur la croissance économique dans la région MENA
1.3. Les caractéristiques des IDE dans la région MENA
1.4. Les investissements directs étrangers dans la région MENA
1.4.1. L‟investissement direct étranger en Afrique du Nord
1.4.2. L‟investissement direct étranger au Moyen-Orient
Section 2 : Méthodologie de la recherche (Méthode empirique utilisée)
2.1. Tests de spécification ou tests d‟homogénéité
2.1.1. Les procédures de tests de spécification
2.1.2. Procédure générale
2.2. Test de présence des effets individuels
2.3. Modèle à effets fixes
2.4. Modèle à effets aléatoires
2.5. Le test d‟Hausman
2.6. Etude de la stationnarité et de la cointégration sur les données de panel
2.6.1. Les tests de racine unitaire en panel
2.6.2. Les tests de cointégration en panel
Section 3 : Investigation empirique sur les pays de la région MENA
3.1. Méthodologie de l‟étude et spécification du modèle économétrique
3.1.1. Méthodologie de l‟étude
3.1.2. Spécification du modèle économétrique
3.2. Description des données de l‟étude
3.3. Description des variables et signes attendus
3.3.1. La variable à expliquer (IDE
3.3.2. Les variables explicatives
3.3.2.1. Les dotations en infrastructures du pays d‟accueil (INFRA)
3.3.2.2. Le degré d‟ouverture économique du pays d‟accueil (OPEN)
3.3.2.3. La taille du marché du pays d‟accueil (PIBHAB)
3.3.2.4. Le crédit accordé au secteur privé rapporté au produit intérieur brut (CRED)
3.3.2.5. L‟inflation (INF)
3.3.2.6. La stabilité politique des pays d’accueil (STAB)
3.3.2.7. Liberté économique (FISCAL)
3.4. Statistiques descriptives
3.5. La corrélation entre les variables explicatives
3.6. Régressions, résultats et interprétations
3.6.1. Le test d‟homogénéité du processus générateur de données
3.6.2. Etude de la stationnarité et de la cointégration sur les données de panel
3.6.2.1. Résultats du test de stationnarité
3.6.2.2. Résultats du test de cointégration
3.6.3. Modèle à effets fixes ou modèle à effets aléatoires
Conclusion du chapitre
Conclusion Générale
Bibliographie
Annexes
Table des matières

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