Evolution de la pluviométrie de 1984 à 2014 à Mbour par rapport à la normale 1961- 1990

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La recherche documentaire

La recherche documentaire a constitué la première étape de notre recherche. La recherche avait pour objectif de collecter des informations ayant un rapport avec notre thème de recherche.
Nous avons visité divers centres de documentation, notamment la Bibliothèque Universitaire (BU) de l’UCAD où nous nous sommes intéressées aux ouvrages généraux ainsi qu’à des thèses et mémoires de maîtrise. Nous avons visité aussi les bibliothèques de l’IFAN et d’ENDA Tiers-Monde. Nous nous sommes rendues à la Commune de Sessène et à la Sous-préfecture qui se trouve à Thiadiaye où nous avons eu certaines informations sur la population. Nous avons aussi exploité des ouvrages et rapports de l’ANSD, du CSE et de l’ISRA.

La collecte des données

Les données qui ont servi de base à ce travail de recherche sont de deux types : les données climatiques et les données sur les activités agricoles.

Les données climatiques

Les données climatiques sont obtenues à l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM). Il s’agit de données pluviométriques mensuelles et journalières de l’hivernage 2014 de la station de Mbour. Cette station se trouve au sud de la région de Thiès (carte 2). Ces données ont été complétées par les données des autres paramètres de la même année 2014. Nous avons aussi recueilli des mesures de la pluviométrie des années précédentes (1961-2013) pour mieux apprécier la variabilité pluviométrique. Pour se faire nous avons utilisé 12 stations afin de suivre la trace au sol de l’Equateur Météorologique (carte 3).
L’analyse de l’installation de la mousson a pu se réaliser grâce à l’observation des cartes de surface à l’ASECNA. Cela nous a permis de faire des relevés tri-horaires des manifestations de la mousson pour les 6 mois de mai à octobre. Le nombre de manifestations de la mousson pour chaque mois nous a permis de tracer la position de l’Equateur Météorologique.

Les données sur les activités agricoles

Pour les données socio-économiques, nous avons confectionné un questionnaire et des guides d’entretien.

Le questionnaire

Le questionnaire nous a permis d’avoir trois types d’informations. Après l’identification du paysan, un certain nombre de questions ont été posées pour connaître la perception des paysans sur l’hivernage 2014. Ensuite, des indications sur l’impact des pluies ont été recueillies. Enfin, la dernière rubrique du questionnaire est consacrée aux stratégies des agriculteurs.

Echantillonnage

La Commune de Sessène est une localité où presque toute la population pratique l’agriculture. C’est pourquoi il nous était très difficile de faire notre échantillonnage en nous basant sur l’importance de la production agricole. C’est ainsi que nous avons décidé de mener l’enquête en fonction des nombres de ménages par villages. Nous avons enquêté les villages ayant plus de 100 ménages. Cette démarche permet d’optimiser les déplacements entre les villages et d’obtenir plus d’informations en un laps de temps. C’est ce qui explique le choix porté sur les villages ayant plus de 100 ménages. Ils sont au nombre de 13 (carte 4).
Les données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie sur le recensement de 2013 n’étaient pas encore disponibles lorsque nous faisions notre échantillonnage. En plus, nous n’avons pu obtenir de cette structure que la population de la Commune et l’effectif des hommes et des femmes. Avec de telles données, il nous était impossible de choisir un échantillonnage à partir du nombre de ménages ou de concessions. Ainsi, nous avons utilisé des données de 2012 de la Commune de Sessène. Ces données ont été obtenues au niveau de la Commune en août 2014.
En général, pour avoir la taille de l’échantillon, on utilise la formule suivante : n= 385 1+385N
n = taille de l’échantillon ;
N= population mère.
La marge d’erreur dans ce calcul est de 5 % avec un seuil de confiance de 95 %. Sur la base de notre population mère (1938 individus), on obtient un échantillon de 311 ménages. Il représente 16 % de la population totale. En appliquant ce pourcentage à chaque village, on obtient la répartition ci-dessous.

Structure géologique et géomorphologie

La présentation de la géologie de la Commune de Sessène est faite à partir des travaux de R. Sarr (1982) portant sur la géologie et l’hydrogéologie de la région de Joal-Fadiouth. Les régions de Thiès et de Dakar forment l’extrémité occidentale du bassin sédimentaire du Sénégal. La géologie est connue grâce aux affleurements et surtout aux données des puits et forages. Les couches géologiques qui affleurent dans cette commune datent du Tertiaire et du Quaternaire. Les terrains du Crétacé, du Paléocène, de l’Eocène, du Pliocène et du Quaternaire ont été recoupés dans le forage hydraulique de Sessène.

Le Crétacé

Les strates du Crétacé sont constituées de grés et d’argiles datées du Campanien terminal et du Maestrichtien dans le massif de Diass au Nord-Ouest de Mbour. Le Maestrichtien était recoupé dans le forage de Sessène sous forme de grés, de sables à passages d’argiles. Ces roches sont perméables et constituent une importante nappe d’eau souterraine dans la plus grande partie du Sénégal.

Le Paléocène

Le Paléocène affleure à l’Ouest de la Commune de Sandiara et autour de Mbour. Il a été recoupé dans le forage de Sessène sous forme de calcaires coquilliers. Ces calcaires renferment également une importante nappe d’eau souterraine exploitée par les forages et les puits profonds dans la zone. Cette nappe est alimentée par les pluies à partir de la région de Mbour et contient souvent de fortes teneurs en sels et des concentrations en fluor très élevées qui rendent son eau impropre à la consommation humaine (risques de fluorose dentaire et osseuse notamment).

L’Eocène inférieur

L’Eocène inférieur est constitué d’argiles, de marnes et d’alternances de marnes et calcaires à niveaux de silex. Les argiles et marnes imperméables empêchent l’eau des bas-fonds de s’infiltrer. Ces terrains affleurent à l’Ouest de la Commune de Sessène et sont recoupés par les forages et les puits.

Le Pliocène

Dans le Plateau de Thiès, le Pliocène est représenté par des cuirasses latéritiques ferrugineuses. Le démantèlement des cuirasses par l’érosion au début du Quaternaire a produit des gravillons latéritiques accumulés dans les zones de basse altitude qui peuvent former des buttes-témoins. Ces gravillons ferrugineux, à matrice argilo-sableuse, affleurent au sommet des buttes-témoins au Sud de Sessène entre Ndioudiouf et Diolofira.

Le Quaternaire

Il comprend des sables dunaires plus ou moins argileux, d’épaisseur variable et croissante à l’Est de Sessène. Ces sables dunaires se sont mis en place au Pléistocène récent qui correspond à l’Ogolien, période aride du Quaternaire récent entre 20 000 et 15 000 ans B.P. Les sables renferment une nappe d’eau superficielle alimentée par les pluies. Compte tenu de la faible épaisseur des sables, les déficits pluviométriques annuels provoquent son assèchement en fin de saison sèche.
Le relief est relativement homogène et plat. La Commune de Sessène se trouve en bordure nord d’une butte-témoin centrée au Sud entre Ndioudiouf et Diolofira où l’altitude dépasse 20 m. Cette surélévation correspond au glacis de la cuirasse ferrugineuse formée de gravillons latéritiques recoupés dans les puits. Au Nord-Est et à l’Est de Sessène s’étend une faible dépression masquant une vallée fossile qui draine les eaux pluviales du marigot passant par Thiadiaye et Ndiosmone pour se jeter dans le delta du Saloum (Sarr, 1982).

Les sols

Dans notre étude nous analyserons seulement les sols arables puisqu’ils constituent le support où s’effectuent les activités agricoles. Ils sont de quatre types dans la Commune de Sessène : les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés ou sols « dior », les sols hydromorphes, les sols calcimorphes ou sols bruns hydromorphes et les sols peu évolués d’apports.

Les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés ou sol « dior »

Les sols ferrugineux tropicaux sont non ou peu lessivés. On les appelle aussi sols « dior ». Ils couvrent la quasi-totalité de la Commune étudiée, notamment entre Sessène et Ndiadiane. « Ils se forment sous climat tropical semi-humide à longue saison sèche, sous savane plus ou moins arbustive ou arborée sur des roches très diverses, sables, grès, granite, gneiss, parfois basalte »13.
Ces sols ferrugineux sont perméables et bien drainés. Leur profil présente une surface bien meuble très favorable à la culture de l’arachide, du petit mil et d’arbres fruitiers comme les manguiers. Actuellement, ces sols se dégradent progressivement par suite du déboisement, de pratiques agricoles inadaptées et de l’élevage extensif. Les particules fines et meubles sont emportées par le vent en saison sèche et par le ruissellement en début de saison des pluies. Ces sols nécessitent des apports d’engrais minéral pour donner de bons rendements.

Les sols hydromorphes

Les sols hydromorphes sont des sols argileux et imperméables. Ils sont caractérisés par la présence temporaire ou permanente d’eau. Leur évolution est dominée par l’action d’un excès d’eau. La teneur en matière organique est faible. Ces sols se prêtent bien à la culture maraîchère. On les trouve surtout au Centre autour de Yabo-Yabo et rarement ailleurs.

Les sols calcimorphes ou sols bruns hydromorphes

Nous retrouvons les sols calcimorphes dans la zone centre dans les villages de Niomar, Saokom I et Tattaguine Sérère et dans la zone sud à Ndioudiouf, Keur El Hadji, et Gohé. « Ces Sols se forment par l’altération des calcaires et marnes de l’Eocène inférieur. Ils sont marqués par l’abondance d’ions bivalents sous forme de carbonates et leur formation est plutôt favorisée par les climats secs »14. Ils sont fertiles mais ils nécessitent beaucoup d’eau pour les cultures.

Les sols peu évolués d’apport

Les sols peu évolués d’apport sont des sols jeunes, composés de sédiments sablo-argileux. Ils sont peu hydromorphes et sont majoritaires dans le centre et un peu au Sud (carte 5).
En somme, nous retiendrons quatre types de sols : les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés, les sols hydromorphes, les sols calcimorphes ou sols bruns hydromorphes et les sols peu évolués d’apport. Chaque type de sol a des caractéristiques particulières. Ils sont dans l’ensemble fragiles et pauvres.

Climat

La Commune de Sessène se trouve dans le domaine Nord-soudanien côtier. Ce domaine est caractérisé par la prédominance de l’alizé maritime issu de l’anticyclone des Açores dans l’Atlantique Nord et par une présence moyenne de la mousson. La mousson provient de l’Alizé issu de l’anticyclone de Sainte-Hélène dans l’Atlantique Sud. Les précipitations sont moyennes. La pluviométrie est comprise entre 500 et 1000 mm. Les températures sont faibles.
Le climat est caractérisé par une saison sèche qui dure 7 à 9 mois au cours de laquelle la zone est soumise, d’une part, à l’alizé maritime continentalisé issu de l’anticyclone des Açores et, d’autre part, à l’harmattan sec venant de l’Est. La saison des pluies s’étend de mai à octobre. Elle se divise en deux périodes. Une première période de mai à juillet, pendant laquelle quelques pluies humidifient le sol et une seconde période avec une prédominance de mousson de juillet à septembre. Les mois d’août et septembre sont les plus pluvieux.

Les facteurs généraux du climat

Le climat résulte de l’action combinée des facteurs atmosphérique (facteurs météorologiques ou aérologiques) et des facteurs géographiques.
« Les facteurs géographiques s’expriment par la latitude qui confère au pays les caractères tropicaux et sa position de Finistère ouest Africain qui détermine des conditions climatiques différentes dans la région littorale et dans l’intérieur du pays. Les facteurs météorologiques s’expriment par l’alternance de trois flux dont le déplacement est facilité par le caractère plat du relief » (P. Sagna, 2000, p 16)15. Leur direction et leurs caractéristiques thermiques sont différentes en fonction de la latitude, de la trajectoire mais aussi selon la forme et la position des cellules anticycloniques qui les engendrent. Nous distinguons ainsi, en fonction de leur parcours continental ou maritime, trois flux : l’alizé maritime, l’alizé continental ou harmattan et la mousson.
« L’alizé est un vent issu d’une cellule anticyclonique qui circule à l’intérieur de la zone tropicale sans traverser l’équateur géographique »16.
L’alizé maritime de direction nord, est issu de l’anticyclone des Açores dans l’atlantique nord. Il est constamment humide, frais voire froid pendant la période hivernale et n’engendre pas de précipitations. Son humidité se manifeste par des brouillards et de la rosée. Lorsqu’il empiète sur le continent il devient l’alizé maritime continentalisé.
« L’harmattan est un alizé typiquement continental de composant nord-est. Il ne se manifeste que pendant la saison sèche et doit son origine soit à la cellule Saharo-libyenne soit à la conjonction entre celle-ci et l’anticyclone des Açores »17. C’est un vent chaud et sec qui est inapte à déverser des précipitations. Sa sécheresse par contre s’accompagne d’une très forte capacité d’évaporation.
La mousson provient de l’alizé qui traverse l’équateur géographique. Elle est issue de l’anticyclone de Sainte-Hélène dans l’Atlantique Sud. Son long trajet maritime qui la rend particulièrement humide et pénètre dans le territoire en période estivale selon une direction Sud-Ouest et s’assèche relativement en fonction de sa pénétration dans l’intérieur. Elle a des températures élevées mais avec une faible amplitude thermique.

Les éléments du climat

Le climat est déterminé à l’aide de moyennes établies à partir de mesures statistiques annuelles et mensuelles sur les données atmosphériques et locales de ses éléments que sont : la température, les précipitations, l’insolation, l’humidité, la vitesse du vent, l’évaporation, la pression, la nébulosité et la visibilité. Dans ce document seront étudiés uniquement la température et les précipitations.

La température

La température est mesurée à l’aide d’un thermomètre et est exprimée en degré Celsius (°C). L’analyse des températures moyennes mensuelles de 1984à 2014 à Mbour nous montre qu’elles sont faibles dans l’ensemble. Le mois d’octobre enregistre la température moyenne mensuelle la plus élevée (29,1 °C). Il correspond au mois où les pluies s’estompent et à la fin de l’hivernage (figure 1).
Les mois les plus frais sont décembre, janvier, février, mars et le mois de janvier est le plus frais. A partir du mois d’avril, la moyenne mensuelle commence à s’élever progressivement jusqu’en août. Durant les mois d’août et de septembre la moyenne baisse grâce à la pluviométrie vue que ce sont les deux mois les plus pluvieux.
Les températures moyennes mensuelles sont faibles durant la période 1984-2014. Cependant, le mois d’octobre enregistre la température moyenne mensuelle la plus élevée. Le mois de janvier est le mois le plus frais. Il enregistre la température la plus faible (24,9°C). La température est aussi faible aux mois de juin, juillet, août et septembre.

Les précipitations

Les précipitations représentent l’un des facteurs les plus importants du climat tant pour les paysans et que pour leurs activités agricoles. Depuis quelques années, nous observons un déficit récurent de la pluviométrie. Cela affecte toutes les activés humaines et en particulier les activités agricoles et plus exactement l’agriculture qui est pluviale et dont la dépendance vis-à-vis des pluies est énorme. Dans notre étude nous analyserons les pluies de mousson.

Evolution de la pluie mensuelle à Mbour de 1984 à 2014

La répartition de la pluie mensuelle à Mbour de 1984 à 2014 a montré la présence de deux saisons : une saison des pluies allant de juin à octobre et une saison sèche de novembre à mai. Durant la saison des pluies les mois de juillet, août et septembre sont les plus pluvieux (figure 2).
Le mois de juin qui correspond au début de l’hivernage et le mois d’octobre qui constitue sa fin ont enregistré de faibles précipitations avec respectivement 12 mm et 33 mm. Les mois de novembre, mai, janvier et février ont aussi enregistré quelques pluies. Ce sont les pluies hivernales ou pluies de « heug ».
Un mois sec est celui pour lequel le total des précipitations reçues, exprimé en millimètres, est inférieur ou égal au double de la température moyenne, exprimée en degrés Celsius. Au cours de la série 1984-2014 à Mbour, 3 mois sont humides : juillet, août et septembre.

Evolution de la pluviométrie de 1984 à 2014 à Mbour par rapport à la normale 1961-1990

La série pluviométrique de 1984 à 2014 par rapport à la normale 1961-1990 est marquée par une prédominance d’années déficitaires. Au niveau de la série nous pouvons distinguer deux périodes.
1984-2007 : cette période comprend sept années excédentaires et quinze années déficitaires. Les années excédentaires sont :1988, 1989, 1999, 2000, 2001, 2005, 2006. Parmi les années excédentaires, 2000 est la plus pluvieuse avec 45,7 % ,1988 faiblement excédentaire ( 23,8 %) et 1989 très faiblement excédentaire (18,8 %). Les années 2002 (-44,7 %) , 2007 (-39,2 % 2004 (-36,7 %) et 2003 (-30,8 %) sont les plus défficitaires. Les années 1996 et 1987 sont les moins déficitaires avec respectivement (-1 % ) et (-2 % ) (figure 3).
2008-2014 est une période comprennant 7 années et est globalement excédentaire. Seule 2014 est déficitaire avec (-22,6 %). Les années 2009, 2010 et 2013 sont les plus pluvieuses avec respectivement 50,5 % , 50, 2 %, et 49,6 %. Donc 2009 a été l’année la plus pluvieuse de 1984 à 2014 suivie de 2010 et enfin 2013.

La composition de la population

Il y a une diversité d’ethnies dans cette commune. Les Sérères plus nombreux, représentent les 83% de cette population. Ils constituent la population autochtone et sont majoritairement implantés dans le Sud et au Centre. Les Wolofs, 10,9 % de la population, sont venus à la recherche de nouvelles terres. Les Bambaras (4,2 %) originaires du Sud-Est du Sénégal se dispersent sur le territoire. Les autres minorités ne représentent que 1,9 %. Ce sont les Peulhs venus du Nord du pays par le biais de la transhumance. Les Socés et les Diolas sont dispersés au Centre et au Sud de la Commune.
Malgré cette diversité ethnique, il y’a une bonne cohabitation. A cette composition ethnique s’ajoute la prédominance de la religion musulmane qui regroupe plus de 95% de la population d’après le PLD de 2010 de la Commune. Le christianisme n’est présent que dans les villages sérères de Tattaguine Sérère, Diokhar, Sessène, Yabo-Yabo, Sao, Niomar, Guédiane. Il y a aussi une bonne cohabitation religieuse à l’intérieur des familles, des concessions ou des villages.

Structure de la population

La population est inégalement structurée sur le plan socio-professionnel.

Structuration par sexe

La population masculine est plus importante que la population féminine. En 2009, sur 2 402 ménages on trouve 14 120 hommes soit 51, 2 % et 13 459 femmes soit 48, 8 % de la population. Nous constatons que le nombre de ménages est faible par rapport à la population totale. Cela pose certainement des problèmes liés à la promiscuité mais aussi à la gestion des besoins familiaux. Le nombre de personnes par ménage s’élève à 9 en moyenne.

Structuration par âge

Le tableau 3 donne les effectifs de la population par tranches d’âge. En 2009, 51,4 % avaient moins de 15 ans. Cette jeunesse de la population s’explique par l’augmentation du taux de fécondité dû à l’amélioration des conditions sanitaires et le suivi des femmes en état de grossesse. Les autres tranches d’âge comprennent les adultes âgées entre 15 et 59 ans (45,9 %) et les personnes âgées de plus de 60 ans (2,69 %).

Structuration socio-professionnelle

L’agriculture est très importante car elle est la principale source de revenus des ménages. L’élevage vient deuxième position. Cependant, il est important de savoir qu’il n’y a pas de spécialisation ; les cultivateurs sont aussi les éleveurs. L’agriculture, ni l’élevage n’est intensif. Les commerçants et les artisans sont moins nombreux.

Les activités socio-économiques

Les activités socio-économiques sont l’éducation, la santé, l’assainissement, les activités culturelles, les sports, les loisirs, l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et le commerce. Les activités économiques sont l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et le commerce. Nous abordons d’abord les activités sociales. Ensuite les activités économiques seront présentées.

L’éducation

D’après le PLD de 2010, la Commune a un taux de scolarisation de 40,09 % et compte 22 écoles avec 119 classes élémentaires. Elle comptabilise aussi une case foyer et un centre de formation. Aujourd’hui, 2 CEM sont ouverts. Mais les autorités locales, dans leurs stratégies de développement, n’accordent pas beaucoup d’importance à l’éducation. La faiblesse du budget de l’éducation ne leur permet pas d’augmenter les infrastructures scolaires adéquates. Les interventions dans la Commune ont particularisé la construction de nouvelles classes. Elle compte aussi 5 écoles arabes, « daaras » mal organisées et très difficiles à gérer.
La petite enfance compte 2 cases : une case d’éveil et une case des tout-petits. Cependant, elles sont souvent non fonctionnelles par manque de motivation du personnel mais aussi à cause du désengagement de certains parents. Dans l’ensemble nous constatons que les populations perçoivent encore mal l’importance de l’enseignement du préscolaire.
Nous constatons un assoupissement de l’alphabétisation en langues nationales. Celles des adultes n’existante presque pas. Cela constitue un handicap et contribue à la faiblesse de son taux.

L’hydraulique

Les populations ont un accès à l’eau potable très difficile. Elles se ravitaillent en général dans des puits et dans des « séannes ». Ces puits non protégés sont ouverts aux vents et à tout autre objet à jeter. L’hydraulique villageoise de la Commune de Sessène ne compte que six forages et deux châteaux d’eau fonctionnels. Ces deux derniers se trouvent à Gorou et à Sessène. La plupart de ces ouvrages captent la nappe paléocène. L’eau des forages est très salée, ce qui empêche la pratique de certaines activités agricoles. Cependant, leur importance se perçoit dans les activités ménagères et pastorales qui gagnent du terrain.

Hygiène et assainissement

Dans la Commune de Sessène, le sous-secteur de l’hygiène et de l’assainissement constitue un énorme problème pour la santé des populations. Conscientes de cela, les autorités locales l’ont pris en compte. De ce fait des efforts ont été approuvés dans l’ensemble de la commune pour la construction de latrines. Toutefois, les populations n’ont pas toutes accès à ces lieux. Les faibles moyens dont elles disposent ne leur permettent pas d’avoir toujours des Water-closets (WC), d’où l’utilisation constante des latrines traditionnelles autrement dit la nature.
Le système de collecte des ordures ménagères et d’évacuation des eaux usées n’est pas communautaire car l’habitat est dispersé. Chaque village à son propre système d’assainissement. En milieu rural, ces pratiques urbaines, d’hygiène et d’assainissement sont spontanées et individuelles. Chaque famille se charge de la propreté de sa maison.
Ainsi, nous constatons une faible organisation en comité de salubrité. Dans les villages le système de canalisation n’est pas utilisé et chaque maison dispose de son matériel de collecte d’ordures. Mais en fin de saison des pluies les jeunes s’organisent en groupe d’âges « mal en sérère » pour débroussailler les rues d’un village et les pistes qui les relient.

La culture, les sports et les loisirs

Les activités culturelles traditionnelles sont toujours pratiquées à Sessène. Il s’agit surtout des cérémonies rituelles comme la circoncision (le « ndoutt »), le « book » (une cérémonie d’initiation pour la nouvelle mariée), la battue ou « miis » (la chasse collective). Cette battue est souvent suivie du « hooy » (une cérémonie de prédiction). Il y a aussi le « bawane » (une cérémonie pour demander la pluie) qui est souvent pratiqué lorsque les paysans commencent à se désespérer du retard des pluies ou de leur arrêt provisoire. Les cérémonies funéraires regroupent aussi beaucoup de personnes et, comme ces activités ci-dessus, permettent de nouer des relations entre familles. Le mariage, particulièrement, élargit la famille et fait découvrir des parents que l’on ne connaissait pas.
« La Communauté rurale de Sessène a une population très jeune. Ainsi, cette dernière qui constitue plus de 55 % de la population n’est pas en marge du développement de la Communauté rurale »21. Cette jeunesse s’épanouit dans le sport et les loisirs. Les jeunes se sont organisés en ASC (Associations sportives et culturelles) et en autres groupements associatifs. Les principales activités sportives dominantes restent la lutte et le football.
La pauvreté qui sévit dans la localité affecte en grande partie cette tranche de la population. En effet, le milieu n’offre pas les possibilités d’emploi aux jeunes. Il n’existe quasiment pas d’infrastructures de productions industrielles. C’est pourquoi le taux de chômage y est très élevé, favorisant ainsi l’exode rural. Cependant, des partenaires et les ONG interviennent et recrutent un petit nombre de ces jeunes.

L’agriculture

Il existe différentes formes d’agricultures dans la zone d’étude : 1. l’agriculture sous pluie, 2. l’agriculture en saison sèche.
• L’agriculture sous pluie
L’agriculture sous pluie est de loin la plus importante. Elle occupe 97 % de la population. Elle souffre, de l’insuffisance des terres cultivables, des semences certifiées et intrants pour améliorer les sols pauvres, la quasi-monotone de la culture de l’arachide et du mil. Cette faiblesse de la diversification des cultures handicape les productions. Les méthodes culturales traditionnelles ne permettent pas l’emblavement de grandes superficies. Aujourd’hui la traction animale est largement partagée. Chaque famille a un cheval ou un âne mais son matériel agricole est le plus souvent vétuste. De plus en plus les paysans utilisent des tracteurs particulièrement pour le labour. Le problème le plus important est le retard de la distribution des semences et des engrais. L’agriculture sous pluie est dépendante de la pluviométrie qui est souvent très irrégulière.
• Agriculture en saison sèche
Le maraîchage a un potentiel important dans la Commune de Sessène. Dès la fin de la récolte de l’arachide et de mil, les paysans entament le maraîchage. Mais les surfaces exploitées ne peuvent pas être très grandes par manque de matériels et d’organisation efficace. Ils cultivent du bissap, des aubergines douces et amères, du piment, des choux, du gombo, de la laitue. Ce sont en quelque sorte, des cultures de case (culture de soudure). La culture de saison sèche aux maraîchers des moyens financiers rudimentaires et leur permettant de satisfaire leurs besoins quotidiens. Cette activité rencontre des difficultés liées au mauvais fonctionnement de certains comités de gestion de forages, et à la qualité de l’eau de puits.

L’élevage

L’élevage sédentaire occupe une place importante. Les atouts sont importants avec la possibilité d’améliorer les races bovines, de réaliser des projets d’embauche ou d’aviculture. La dégradation de l’environnement naturel et la priorité accordée aux cultures vivrières sur les terres exploitables sont un frein pour le développement de l’élevage. Les ressources financières faibles, obligent les producteurs à s’orienter généralement vers la consommation et la vente de leurs productions. L’insuffisance des zones de pâturage entraîne la transhumance du bétail vers d’autres régions pendant l’hivernage. Les éleveurs sont confrontés au vol du bétail, à l’accès difficile à l’alimentation et à la protection sanitaire du bétail. Les méthodes traditionnelles n’ont pas permis de pratiquer un élevage intensif. Les animaux sont souvent sacrifiés lors des cérémonies familiales. Le troupeau appartient toujours au patriarche de la famille maternelle. Il n’existe pas d’entreprises de transformation des produits animaux.

Les principales cultures

Les cultures sont nombreuses et variées, mais nous en retenons deux principales cultures : les cultures vivrières et les cultures industrielles.
Les cultures les plus pratiquées sont les cultures céréalières (mil, sorgho), les cultures industrielles (l’arachide, le niébé et le bissap ou oseille de guinée). Les paysans ont introduit la culture du riz à la faveur de l’abondance des pluies de l’hivernage 2013. Ils cultivent parfois le maïs.

Les céréales

Dans la Commune de Sessène le mil est la principale céréale cultivée. Le sorgho est une variété de mil que nous étudierons à part.

Le mil

Le mil est la céréale la plus répandue dans la Commune de Sessène (photo 1). C’est une culture vivrière. Le mil (Pennisetum glaucum), de la famille des Poaceaes (graminées) serait d’origine asiatique. Il est semé avant la première pluie à la mi-mai ou début juin. Il s’adapte plus facilement aux variations de la pluviométrie. La plante résiste aux effets de la sécheresse. Ses tiges sont utilisées comme matériau de construction des habitations. Deux variétés mis à part le sorgho sont cultivées dans la Commune de Sessène.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1. Problématique
1. 1. Contexte
1.2. Justification
2. Définition des concepts
2. 1. Précipitations
2.2. Hivernage
2.3. Production agricole
2.4. Impact
3. Synthèse bibliographique
4. Question de recherche
4.1. Objectifs
4. 2. Hypothèses
5. Méthodologie
5.1. La recherche documentaire
5. 2. La collecte des données
5.2.1. Les données climatiques
5.2.2. Les données sur les activités agricoles
5.2.2.1. Le questionnaire
5.2.2.2. Echantillonnage
5.2.2.3. L’enquête
5.2.2.4. Les entretiens
5.3. Le traitement et l’analyse des données
PREMIERE PATIE : LA COMMUNE DE SESSENE ET SA POPULATION
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
1. Structure géologique et géomorphologie
1.1. Le Crétacé
1.2. Le Paléocène
1.3. L’Eocène inférieur
1.4. Le Pliocène
1.5. Le Quaternaire
2. Les sols
2 .1. Les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés ou sol « dior »
2.3. Les sols hydromorphes
2.4. Les sols calcimorphes ou sols bruns hydromorphes
2.5. Les sols peu évolués d’apport
3. Climat
3.1 . Les facteurs généraux du climat
3.2 . Les éléments du climat
3.2.1 . La température
3.2.2 . Les précipitations
3.2.2.1. Evolution de la pluie mensuelle à Mbour de 1984 à 2014
3.2.2.2. Evolution de la pluviométrie de 1984 à 2014 à Mbour par rapport à la normale 1961- 1990
4. Hydrologie et hydrogéologie
4.1 . Les eaux de surface
4.2. Les eaux souterraines
5. La végétation
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
1. La population
1.1. Historique du peuplement
1.2. Les caractéristiques démographiques
1.2.1. L’évolution de la population
1.2.2. La composition de la population
1.2.3. Structure de la population
1.2.3.1. Structuration par sexe
1.2.3.2. Structuration par âge
1.2.3.3. Structuration socio-professionnelle
2. Les activités socio-économiques
2.1. L’éducation
2.2. L’hydraulique
2.3. Hygiène et assainissement
2.4. La culture, les sports et les loisirs
2.5. L’agriculture
2.6. L’élevage
3. Les principales cultures
3.1. Les céréales
3.1.1. Le mil
3.1.2. Le sorgho
3.2. L’arachide
3.3. Le niébé
3.4. Le bissap
3.5. Les autres cultures
3.5.1. Le maïs
3.5.2. Le riz
CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE : DYNAMISME DE L’HIVERNAGE 2014
CHAPITRE I : ANALYSE DE LA MOUSSON EN 2014
1. Dynamique mensuelle de la mousson en 2014
1.1. Situation en mai
1.2. Situation en juin
1. 3. Situation en juillet
1.4. Situation en août
1.5. Situation en septembre
1.6. Situation en octobre
2. Bilan de l’Analyse de la mousson en 2014 au Sénégal
CHAPITRE II : DEROULEMENT DE L’HIVERNAGE 2014 DANS LA COMMUNE DE SESSENE
1. Analyse mensuelle de la pluviométrie en 2014 à Mbour
2. Analyse décadaire de la pluviométrie à Mbour
3. Nombre de jours de pluie, début et durée de l’hivernage
4. Variation interannuelle mensuelle de la pluviométrie par rapport à la normale 1961- 1990
4.1. Variation de la pluviométrie en juillet
4.2. Variation de la pluviométrie en août
4.3. Variation de la pluviométrie en septembre
4.4. Variation de la pluviométrie en octobre
5. Les pluies journalières
6. Analyse des pauses
CONCLUSION
TROISIEME PARTIE :IMPACTS DE LA PLUVIOMETRIE SUR LES CULTURES ET STRATEGIES D’ADAPTATION
CHAPITREI : LES IMPACTS DE LA PLUVIOMETRIE
1. L’impact de l’installation des pluies sur la période de semis
2. Impact de la pluviométrie sur la période de récolte
2.1. Impact sur la période de récolte du mil
2.2. Impact sur la période de récolte du sorgho
2.4. Période de récolte du Niébé
2.5. Période de récolte du bissap
3. Impacts des précipitations sur la production agricole
3.1. Impacts sur les céréales
3.1.1. Impact sur le mil
3.1.2. Impact sur le sorgho
3.2. Impact sur l’arachide
3.3. Impact sur le niébé
3.4. Impact sur l’oseille
3.5. Impact sur le riz et sur le maïs
4. Les autres facteurs qui impactent la production agricole
4.1. Les répercussions de l’hivernage 2013
4.2. Le manque de formation des cultivateurs
4.3. La pauvreté des sols et le manque d’engrais
4.4. Manque de terres cultivables et de semences de qualité
4.5. Vétusté du matériel agricole
4.6. L’empiétement du bétail dans les zones de cultures
CHAPITRE II : STRATEGIES D’ADAPTATION DES POPULATIONS
1. Les réactions des paysans face au retard et pauses pluviométriques
2. La reconversion des activités
3. Les changements dans les activités agricoles
3.1. Variétés de semences utilisées par les paysans
3.2. Pratique de la culture maraîchère
3.3. Pratique de l’irrigation
3. 4. Utilisation d’engrais organiques
3.4.1. Le fumier
3.4.2. L’engrais vert
3.5. Utilisation d’engrais chimique
4. L’intervention des partenaires
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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