Evaluation qualitative de la qualite des articles selon la checklist CONSORT

Biomecanique de la course

Lors de l’analyse des cycles de la marche et de la course, il est d’usage de les fractionner en plusieurs phases : une phase d’appui et une phase oscillante. Le cycle de course comporte plusieurs differences notables avec le cycle de marche, souvent pris comme reference. La marche se caracterise par des periodes de double appui (les deux pieds sont au sol) separant des periodes de simple appui (un seul pied est en contact avec le sol). La course elle, comporte une phase de simple appui et une phase d’envol, ou les pieds n’ont plus de contact avec le sol. Elle n’a jamais de periode de double appui. Lors de la marche, la phase d’appui represente 60% de la duree totale du cycle et la phase oscillante 40 %. Pour la course, c’est le contraire : la phase d’appui correspond a 40 % de la duree totale du cycle et la phase d’envol 60% (Grimshaw & Burden, 2010). De plus, la phase d’appui du cycle de course peut encore etre scindee en trois etapes : l’amortissement, le soutien et la propulsion.

L’amortissement commence lorsque le pied prend contact avec le sol et dure tant que le centre de gravite du coureur est en avant de celui-ci (Brigaud, 2013). La phase de soutien est le moment ou le centre de gravite est a l’aplomb de l’appui au sol. Enfin, s’ensuit la propulsion qui se termine lorsque le pied quitte le sol (Gindre, 2013). Les variations principales observables dans un cycle de course a pied sont l’allongement de la foulee, appele aussi amplitude, et la cadence, nommee egalement frequence. L’amplitude est definie comme la distance entre deux poses d’appui. La frequence, quant a elle, est le nombre de poses d’appui par minute. Ces deux elements sont interrelies et ont un impact direct sur la vitesse de course. En effet, si un coureur veut diminuer la longueur de sa foulee mais sans ralentir, il devra augmenter la cadence de sa foulee. En pratique, s’il desire augmenter sa vitesse de course, le coureur allonge en premier sa foulee, puis lorsqu’il aura atteint une vitesse de 7 m/s environ, l’accroissement de sa vitesse se fait par l’augmentation de la cadence (Grimshaw et Burden, 2010).

Le type de pose de pied

L’etape d’amortissement du pied peut etre effectuee par le talon ou par l’avant du pied. Certains auteurs ajoutent une troisieme categorie, l’attaque avec le medio-pied ou ≪ midfootstrike ≫ en anglais, c’est-a-dire que le coureur pose le pied a plat au sol. L’attaque par le talon, ≪ rearfootstrike ≫, est la plus repandue : elle represente environ 75 a 80% des coureurs habituellement chausses avec des chaussures standard, alors que la course pieds nus favorise une attaque par l’avant du pied, ≪ forefoot ≫ (Grimshaw et Burden, 2010 ; Perl, Daoud & Lieberman, 2012 ; Hamill, Gruber & Miller, 2013; Larson et al., 2011). Une etude de Lieberman, D. E. (2015) sur 48 kenyans conclut pareillement que moins les personnes ont porte de chaussures, plus elles attaquent avec l’avant du pied. Elle ajoute un autre facteur qui est l’historique de course : plus celui-ci est important, plus le coureur attaque avec l’avant-pied. Pour finir, les coureurs les plus rapides ont eux aussi tendance a poser le pied a plat au sol et non avec le talon (Hasegawa, Yamauchi & Kraemer, 2007).

Lors du passage de la course en chaussures standard a une course pieds nus, la transition vers l’attaque sur l’avant-pied est facilitee : le taux d’attaque sur le talon est significativement plus faible, meme si cette transition n’est automatique uniquement chez 20 sur 30 participants de l’etude de Cheung & Rainbow (2014, p. 123). Au niveau musculaire, la difference d’attaque s’exprime principalement au niveau des flechisseurs dorsaux et plantaires de cheville. Chez les coureurs attaquant avec l’avantpied compares a ceux presentant une attaque par le talon, le tibial anterieur travaille moins en fin de phase oscillante, alors que les jumeaux (gastrocnemiens) se contractent de maniere plus importante lors de la fin de la phase d’appui (Yong, Silder & Delp, 2014). Lors de l’attaque du talon, le tibial anterieur, lui, est fortement sollicite en contraction excentrique, afin de retenir la chute de l’avant-pied. La course est souvent plus bruyante et, lors du contact du pied avec le sol, une onde de choc se propage dans la jambe. A l’inverse, lors d’une attaque par l’avant-pied, l’amortissement est gere par les flechisseurs plantaires de cheville qui permettent, grace au bras de levier que forme le pied, de diminuer voir annuler cette onde de choc (Brigaud, 2015). Les flechisseurs et la voute plantaires sont charges d’emmagasiner de l’energie lors de l’amortissement et d’en restituer une partie lors de la poussee (Brigaud, 2013).

En effet, les muscles sont capables d’emmagasiner de l’energie potentielle elastique lorsqu’ils effectuent un travail excentrique, et de restituer cette energie aussitot apres pour se raccourcir lors de leur contraction concentrique. Lors de la course, ce phenomene permet de reduire l’energie chimique necessaire pour la machinerie contractile (Thys, 2001). Le tendon d’Achille emmagasine a lui seul environ 35% de l’energie mecanique absorbee a chaque phase d’amortissement et la restitue lors de la poussee. Ce phenomene est bien sur fortement diminue lorsque l’attaque est effectuee sur le talon, car l’etirement du triceps ne se fait pas a l’impact mais uniquement lorsque le tibia depasse le pied. Les arches longitudinale et transversale du pied, quant a elles, restituent environ 17 % de l’energie mecanique generee a chaque pas. De plus, courir pieds nus ou en chaussures minimalistes favorise cet emmagasinement d’energie, car les chaussures avec un support plantaire rigide limitent l’affaissement de la voute plantaire et donc son etirement (Perl, Daoud & Lieberman, 2012, pp. 1336-1337).

Entre l’attaque par l’avant-pied et par le talon, une autre difference biomecanique se situe au niveau du genou. Lors d’une attaque talon, le pied est pose en avant du genou, avec ce dernier en position d’extension; puis lors de la phase d’appui, le coureur effectuera ensuite une flexion plus importante de son articulation. A l’inverse, le coureur attaquant avec l’avant va poser son pied plutot sous son genou legerement flechi. De plus, la compliance du genou dans cette position a l’impact va engendrer une flexion plus importante a ce moment-la, mais plus faible lors de la suite de la phase d’appui (Perl, Daoud & Lieberman, 2012, p. 1336). Au niveau cinematique, le temps de contact du pied sur le sol diminue lors d’une attaque sur l’avant-pied (Hasegawa, Yamauchi & Kraemer, 2007).

FREQUENCE DE FOULEE

La frequence de foulee recommandee pour la diminution des blessures est de 180 pas par minute (+/- 10) (Dubois, 2010, p. 4). Deux facteurs influencent la cadence de la foulee, le premier etant le niveau des coureurs. En effet, cette cadence va de 170 pas3 par minute chez les coureurs confirmes (Heiderscheit, Chumanov, Michalski, Wille & Ryan, 2011 ; Lenhart, Thelen, Wille, Chumanov and Heiderscheit, 2014 ; Richardson, 2013) a 155 pas par minute pour les coureurs recreatifs (Dubois, 2015). Le second facteur est le type de chaussure. Selon Dubois (2015), si ces memes coureurs en baskets standard (155 pas par minute), se dechaussent pour courir, leur cadence va augmenter en moyenne de 10 a 15 pas par minute. Plusieurs etudes ont demontre que la cadence de la foulee avait un impact important sur le risque de blessures en course a pied. Plus la frequence est haute, moins le coureur a de probabilite de subir une lesion (Heiderscheit, Chumanov, Michalski, Wille & Ryan, 2011, p. 296). Cette etude explique qu’augmenter de 10% la frequence de la foulee permet de diminuer les traumatismes lors de l’impact au sol, grace a une amplitude verticale moins importante du centre de gravite. Nous avons vu plus haut que la maniere d’augmenter le nombre de pas par minute sans diminuer sa vitesse de course etait de raccourcir sa foulee. Edwards, Taylor, Rudolphi, Gilette & Derrick (2009, p. 7) montre que pour une vitesse stable, une reduction de 10% de la longueur de pas diminue significativement la probabilite d’une fracture de stress tibiale. Le fait de raccourcir la longueur de la foulee engendre un travail excentrique moins important au niveau des articulations des membres inferieurs et surtout des genoux.

La transition de la chaussure standard a la chaussure minimaliste

Comme nous l’avons vu plus haut, la biomecanique de course change lors du passage de chaussures standard a des chaussures minimalistes. Ce changement implique egalement une modification des groupes musculaires sollicites. Lors de l’utilisation de chaussures standard, la charge de travail musculaire et tendineuse se concentre sur les muscles du bas du dos, les fessiers, le psoas, le tibial anterieur et les genoux. Les chaussures minimalistes, elles, augmentent la charge sur les pieds, les stabilisateurs de cheville, le tendon d’Achille et les gastrocnemiens (Bergeron, S.d.). Ce changement engendre un stress mecanique sur des structures qui d’ordinaire ne travaillent pas ou peu; c’est pourquoi une periode de transition est requise. Dans l’ouvrage de Cyrille Gindre (2013), une recommandation de Blaise Dubois preconise une transition progressive et douce.

Les premieres sorties de course avec des chaussures minimalistes sont effectuees seulement pendant une minute en alternance avec des periodes de marche. L’evolution est d’une minute supplementaire par entrainement, et l’augmentation du volume total d’entrainement ne doit pas depasser 10% par semaine. En outre, Blaise Dubois suggere de s’entrainer peu mais souvent, car cela permet aux structures nouvellement sollicitees de mieux s’adapter. Bergeron (S.d.) affirme que le corps s’adapte a tous nouveaux changements tant que le stress applique n’est pas plus grand que sa capacite d’adaptation. En effet, les blessures sont souvent dues a une surcharge exercee sur une partie du corps. Il propose pour eviter tout risque de lesion, une periode de transition d’un mois par tranche de 10 a 20% d’indice minimaliste gagne pour les coureurs desireux de passer d’une chaussure standard a une chaussure minimaliste.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
2. CADRE THEORIQUE
2.1. Biomecanique de la course
2.1.1. Le cycle de course
2.1.2. Le type de pose de pied
2.1.3. Facteurs influencant le risque de blessures
2.1.3.1. Frequence de foulee
2.1.3.2. Loading rate
2.2. Blessures liees a la course a pied
2.3. Douleur
2.4. Les chaussures minimalistes
2.4.1. Principe de la chaussure minimaliste
2.4.2. Indice minimaliste
2.4.3. La transition de la chaussure standard a la chaussure minimaliste
3. PROBLEMATIQUE
4. METHODOLOGIE
4.1. Strategie de recherche
4.2. Selection des articles
4.3. Extraction des donnees
4.4. Evaluation de la qualite des articles
5. RESULTATS
5.1. Resultats de la recherche d’articles
5.2. Resultats de l’evaluation de la qualite
5.2.1. Evaluation quantitative de la qualite des articles selon l’echelle PEDro
5.2.2. Evaluation qualitative de la qualite des articles selon la checklist CONSORT
5.3. Description des articles retenus
5.3.1. Description des populations avant la transition
5.3.2. Description des interventions
5.3.3. Description des outcomes utilises
5.3.3.1. Blessures
5.3.3.2. Douleur
5.4. Resultats des outcomes
5.4.1. Blessures
5.4.2. Douleur
6. DISCUSSION
6.1. Interpretation de l’evaluation de la qualite des articles
6.2. Biais et limites
6.2.1. Biais et limites intra-etudes
6.2.2. Biais et limites inter-etudes
6.2.3. Limites de notre revue
6.3. Interpretation des resultats
6.3.1. Blessures
6.3.2. Douleur
6.4. Pistes futures
6.5. Recommandations pour la pratique
7. CONCLUSION
8. LISTE DE REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
9. BIBLIOGRAPHIE
10. ANNEXES
Annexe I : Equations de recherche
Annexe II : Tableau d’extraction
Annexe III : Evaluation de la qualite des articles
Annexe IV : Description des entrainements
Annexe V : Description des modeles de chaussures utilisees
Annexe VI : Resultats
Annexe VII : Lexique

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