Evaluation du processus de mise en oeuvre du programme de sante communautaire de la croix-rouge senegalaise

Différents problèmes de santé se posent au Sénégal. Ils se traduisent en termes de morbidité et de mortalité élevées surtout au niveau des groupes vulnérables (femmes et enfants). Ces problèmes sont dus à des causes multifactorielles et exigent donc, des solutions multifactorielles. Ce qui pose le problème de l’équité en matière de santé. Ainsi, en 1978, tous les pays membres de l’OMS dont le Sénégal, ont adopté les Soins de Santé Primaires comme stratégie pour atteindre l’objectif «Santé Pour Tous en l’An 2000». Depuis sa mise en œuvre au Sénégal, des efforts louables ont été consentis. Malheureusement, persistent encore une forte morbidité et mortalité chez les enfants et chez les femmes surtout dans certaines zones défavorisées en particulier rurales. Ainsi la Croix-Rouge Sénégalaise, une organisation humanitaire qui s’occupait plus de secours et d’assistance, pour appuyer l’Etat dans sa politique de santé orientée vers les populations, a décidé de mettre en œuvre un programme de santé dans les régions de Dakar, Diourbel, Louga, Kolda et Tambacounda avec comme objectif principal d’améliorer de façon durable les conditions de vie et de santé des populations des régions ciblées. Ce programme s’est étalé de Novembre 1998 à Octobre 2001. Ainsi, il s’est avéré important après trois années de fonctionnement d’évaluer le processus de sa mise en œuvre. Cette étude nous permettra de mettre en exergue les points forts et les faiblesses de ce programme afin de reformuler des recommandations nécessaires pour le futur si la Croix- Rouge décidait de réaliser une deuxième phase.

LES MOYENS POUR UNE SANTE COMMUNAUTAIRE 

Les soins de santé primaires 

Historique

L’ampleur des problèmes de santé dans le monde, mais surtout dans les pays en voie de développement, mais également les insuffisances notées dans la distribution des services disponibles aux populations, ont amené l’OMS en 1977, à fixer l’objectif social de la santé pour tous en l’An 2000. La Conférence de Alma Ata en 1978 a adopté les Soins de Santé Primaires (SSP) comme stratégie pour l’atteinte de l’objectif social de santé pour tous (26). Comme approche des problèmes sanitaires, les soins de santé primaires sont une approche qui s’est élaborée au cours des années, en partie à la lumière de l’expérience acquise positive ou négative en matière de services de santé de base dans un certain nombre de pays. A ce sujet, l’OMS révèle que dans la plupart des pays du monde, les systèmes de santé sont mal organisés. A cet égard, l’OMS signale qu’il existe d’énormes différences entre les pays développés et les pays en voie de développement. Dans ces derniers, prés de deux tiers de la population n’ont pas aisément accès à une forme organisée et permanente de soins de santé. Particulièrement en ce qui concerne l’Afrique, les rapports d’un groupe d’experts de la région africaine (OMS Afrique) faisant remarquer déjà en 1976 que malgré les efforts entrepris par les pays africains en vue d’assurer la couverture sanitaire de leur population, les statistiques estimaient entre 70 et 80% la portion de la population africaine qui n’est pas couverte par la médecine moderne et qui a recours, pour conserver sa santé, aux prestations sanitaires de la médecine traditionnelle (1).

Définition

« Les soins de santé primaires sont des soins de santé essentiels fondés sur des méthodes et des techniques pratiques, scientifiquement valables et acceptables, rendus universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la communauté avec leur pleine participation et à un coût que la communauté et le pays puissent assurer à tous les stades de leur développement dans un esprit d’auto responsabilité et d’autodétermination. Ils font partie intégrante tant du système de santé national, dont ils sont la cheville ouvrière et le foyer principal que du développement économique et social d’ensemble de la communauté. Ils sont le premier niveau de contacts des individus, de la famille et de la communauté avec le système national de santé, rapprochant le plus possible les soins de santé des lieux où les gens vivent et travaillent, et ils constituent le premier élément d’un processus ininterrompu de protection sanitaire » (25).

Principes

Ces principes visent à gérer convenablement la santé et consiste-en :
– l’équité: la couverture sanitaire doit être universelle, accessible à tous, même pour les plus démunis, à tout moment, ce qui suppose une continuité et une permanence partout, sans que les barrières géographiques, linguistiques, culturelles ou autres puissent exister ;
– l’efficacité et l’efficience : nécessité d’une planification et d’une gestion rigoureuse des programmes, afin d’obtenir un coût supportable par les collectivités ;
– la participation responsable de la communauté : favoriser la participation effective de la population dans la prise en charge de sa santé à partir des ressources disponibles ;
– la collaboration intersectorielle : le secteur sanitaire doit entretenir une relation de collaboration franche et sincère avec les autres secteurs du dynamisme national (éducation, agriculture), pour le bienfait de la population;
– la collaboration intrasectorielle : il faut une coopération étroite de tout le monde, quelque soit le niveau d’appartenance dans la chaîne (corps médical, paramédical et autres).

Composantes

Les soins de santé primaires recouvrent au minimum huit composantes qui comprennent :
– une éducation appropriée pour la santé concernant les principaux problèmes de santé;
– la promotion d’une alimentation / nutrition saine;
– des mesures d’assainissement de base tels que l’approvisionnement suffisant et régulier en eau potable et l’évacuation hygiénique des déchets;
– des activités de santé maternelle et infantile y inclus la planification familiale;
– la promotion des vaccinations contre les maladies infectieuses les plus importantes;
– la prévention et la lutte contre les endémies locales ;
– le traitement approprié des maladies et traumatismes mineurs ;
– l’approvisionnement régulier en médicaments essentiels.

Cette option s’est renforcée par la mise en place et la généralisation de l’Initiative de Bamako en 1992. Elle est basée sur le renforcement du processus gestionnaire et a comme principes fondamentaux :
– la disponibilité des services offerts dans les structures de santé;
– l’accessibilité aux services;
– la qualité du service offert;
– la participation communautaire .

Les acteurs

Les soins de santé primaires sont des soins complets comprenant les soins promotionnels, préventifs, curatifs et réadaptatifs. Ils sont fournis au niveau local, au point d’entrée du système sanitaire national, qui n’est rien d’autre qu’un ensemble cohérent d’institutions et de ressources visant des fins multiples. Comme partie intégrante d’un ensemble cohérent, les soins de santé primaires bénéficient du soutien recours des autres échelons de la pyramide sanitaire, à savoir les niveaux intermédiaires et centraux (27). Ils font appel aux personnels de santé, médecins, infirmiers, sages-femmes et agents communautaires selon les cas, tous préparés socialement et techniquement à travailler en équipe et à répondre aux besoins de santé exprimés par la collectivité (24), mais aussi aux autres acteurs du développement.

PRESENTATION DU PROGRAMME DE SANTE COMMUNAUTAIRE DE LA CROIX-ROUGE 

Présentation de la Croix- Rouge Sénégalaise

La société nationale de la Croix-Rouge Sénégalaise (CRS) a été reconnue comme une association humanitaire d’utilité publique, auxiliaire des pouvoirs publics par décret 63-055 du 29 Janvier 1963, complété par le décret 63-597 du 11 Septembre 1963. Elle a été reconnue la même année par le Comité International de la CroixRouge (CICR) et admise au sein de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FISCR). Le fonctionnement de la CRS repose sur des organes centraux et des organes de base. Ses domaines d’intervention sont multiples. Il s’agit entre autres de la préparation aux situations d’urgence, du secours d’urgence, de la réduction des vulnérabilités, de la santé, de la diffusion, de l’éducation et enfin de l’organisation de manifestations d’appels de fonds. La CRS intervient dans toutes les régions du Sénégal. Aussi bien au niveau central qu’au niveau des communautés. La CRS gère 10 centres médicosociaux (CMS), à savoir 3 dans la région de Dakar ,3 à Diourbel,1 à Thiès, 1 à Saint- Louis, 1 à Louga et 1 à Ziguinchor.

Présentation du Programme de Santé Communautaire 

Genèse du Programme de Santé Communautaire

La coopération entre la Croix-Rouge Danoise (CRD) et la Croix-Rouge Sénégalaise (CRS), débutée en 1989, a déjà permis de réaliser un certain nombre de projets visant l’amélioration de la santé et du bien-être des populations les plus démunies du Sénégal.

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Table des matières

I INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
II LES MOYENS POUR UNE SANTE COMMUNAUTAIRE
1. Les Soins de Santé Primaires
1.1 Historique
1.2 Définition
1.3 Principes
1.4 Composantes
1.5 Les acteurs
III PRESENTATION DU PROGRAMME DE SANTE COMMUNAUTAIRE DE LA CROIX-ROUGE
1. Présentation de la Croix-Rouge
2. Présentation du Programme de Santé Communautaire
2.1 Genèse du Programme de Santé Communautaire
2.2 Durée du Programme de Santé Communautaire
2.3 Objectif Global
2.4 Objectifs Spécifiques
2.5 Engagements pour la mise en œuvre du Programme
2.6 Calendrier d’Exécution
2.7 Coûts et plans de Financement
IV PRESENTATION DES LIEUX D’IMPLANTATION DU PROGRAMME
1. Lieux d’implantation des cases de santé
1.1 Zone de Kolda
1.2 Zone de Diourbel
2. Lieux d’implantation des postes de santé
2.1 Zone de Kolda
2.2 Zone de Diourbel
2.3 Zone de Dakar
V CONTEXTE DE MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DE SANTE COMMUNAUTAIRE
1. Politique et Programme de santé du Sénégal
2. Education et Formation
3. Accès à l’eau potable et Assainissement
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
VI OBJECTIFS
1. Objectifs général
2. Objectifs spécifiques
VII METHODOLOGIE
1. Type d’étude
2. Sites de l’enquête
3. Population à l’étude
4. Déroulement de l’enquête
VIII CONTRAINTES
IX RESULTATS
1. Conformité des réalisations par rapport aux prévisions
1.1 Infrastructures
1.2 Equipements
1.3 Formation
1.4 Fonctionnement
2. Conformité des réalisations par rapport au calendrier d’exécution
2.1 Infrastructures
2.2 Equipement
2.3 Formation
2.4 Fonctionnement
3.Conformité de l’utilisation des moyens
4.Conformité par rapport aux normes du Ministère de la Santé et aux besoins des populations
4.1 Conformité des infrastructures
4.2 Conformité des équipements
4.3 Conformité de la formation
4.4 Conformité du fonctionnement
X. DISCUSSION
XI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
XII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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