Évaluation du potentiel fruitier de la forêt classée de Dindéresso

En Afrique Sub-Saharienne, les espèces ligneuses comestibles sont très prisées des populations. Ces espèces contribuent à la diversification des moyens de subsistance en plus de l’agriculture. Leur rôle dans la lutte contre l’insécurité alimentaire est indéniable surtout dans les zones rurales (Kouyaté et al., 2016).

Le Burkina Faso est un pays essentiellement agricole. Cependant, du fait des perturbations climatiques de ces dernières décennies, les produits de culture restent le plus souvent en dessous des besoins alimentaires de la population. Pour faire face à ce déficit alimentaire, la majeure partie de la population (généralement la plus démunie) tire quotidiennement sa subsistance des ressources naturelles notamment des PFNL. Afin de rentabiliser l’exploitation de ces ressources, le Burkina Faso a entrepris d’élargir les opportunités d’activités génératrices de revenus par l’exploitation des PFNL. Dans cette optique, de nombreuses actions gouvernementales, d’organisations non gouvernementales et d’institutions de recherche ont considéré l’intérêt suscité par les PFNL comme un support de lutte contre la pauvreté et ont mis en place le programme d’Amélioration des Revenus et de Sécurité Alimentaire pour les groupes vulnérables (ARSA) dont l’un des objectifs est d’encourager « l’exploitation rentable des ressources naturelles, spécifiquement des produits forestiers non ligneux » (Anonyme, 2012). Ce faisant, l’exploitation des PFNL connait un véritable regain d’intérêt car au-delàs de la consommation par ces couches sociales, ces produits font l’objet de commerce sur les marchés locaux, sous-régionaux, voire internationaux. Parmi ces produits forestiers non ligneux, les fruits comestibles sont les plus exploités ces dernières décennies du fait du nombre d’études et des rencontres scientifiques qui leur sont consacrées. Ils occupent une place de choix dans le maintien de la santé, dans la lutte contre l’insécurité alimentaire (Kouyaté et al., 2016) et contribuent significativement au développement de l’économie au niveau de certains ménages.

GÉNÉRALITÉS SUR LA ZONE D’ÉTUDE

Milieu physique

Situation géographique et historique
La forêt classée de Dinderesso (FCD) est située à l’ouest du Burkina Faso dans la province du Houet (région des Hauts-Bassins) et précisément au Nord-Ouest de la ville de Bobo-Dioulasso (figure 1). Elle est comprise entre 4°18’46’’ et 4°26’40’’ de longitude Ouest, et entre 11°11’05’’ et 11°18’10’’ de latitude Nord. Les localités riveraines sont les villages de Banakélédaga, de Diaradougou, de Wolonkoto, de Bana, de Sandimisso et les secteurs 29, 22, 21, 10, 09 et 02 de Bobo-Dioulasso. Les villages de Nasso et de Dindéresso sont des enclaves de la FCD. A ces villages, il convient d’ajouter l’Ecole Nationale des Eaux et Forêts et les locaux du service forestier installés dans la forêt. Le Séminaire de Nasso et l’Université Nazi Boni sont les structures installées dans ses environs immédiats. La FCD est limitée au Sud par l’axe routier Bobo-Nasso-Dindéresso et au Nord par la route de Banakélédaga frontière du Mali. Elle est boisée et délimitée sur son pourtour par un pare-feu de 51 km et des pare-feux secondaires intérieurs de 46 km (Bahiré, 2016).

La FCD a été créée par l’arrêté n°422-SE/5 du 27 février 1936 sous le régime forestier de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Elle couvrait initialement une superficie de 7000 ha mais par la suite, elle a fait l’objet d’un agrandissement de 1500 ha par l’arrêté n°3006/SE du 26 août 1941, portant finalement sa superficie à 8500 ha. La principale vocation de la FCD à sa création était la production de bois de chauffe pour le fonctionnement des trains à vapeur sur la ligne ferroviaire Bobo-Dioulasso-Ségou dont la construction était envisagée (Kaboré, 2011).

Climat
La FCD a un climat de type Sud-Soudanien (Guinko, 1984) caractérisé par une alternance de deux (02) saisons : une saison sèche de sept (07) mois allant de novembre à avril, avec une prédominance de l’harmattan et une saison humide ou saison de pluie de cinq (05) mois allant de mai à octobre au cours de laquelle dominent les vents humides de la mousson (alizé austral) avec toutefois quelques millimètres de pluies enregistrées souvent durant les mois d’avril et de mars et quelquefois dans le mois de février et de novembre (Bahiré, 2016). Selon la série des données pluviométriques de 2007 à 2016 du service de la Météorologie de l’ASECNA de Bobo-Dioulasso, la pluviométrie annuelle oscille entre 774 et 1265 mm avec une moyenne annuelle de 1 055,12 mm. La température moyenne annuelle (moyenne annuelle des maxima) est de 27,95°C. Les températures les plus élevées sont surtout observées durant les mois de mars et avril et les plus basses sont enregistrées durant les mois de janvier et d’août (figure 2).

Hydrographie 

La FCD est traversée par deux cours d’eau et par quelques petits bras de rivières d’importance secondaire. Ces deux cours d’eau sont :

➤ le Kou qui traverse la zone Ouest de la FCD et coule toute l’année dans une vallée encaissée à divers méandres suivant la direction Sud-nord. Les hautes eaux se situent entre juillet et septembre. Selon l’importance de la pluviométrie, trois crues annuelles sont généralement distinguées. La première s’observe en juillet, la deuxième en août et la troisième en septembre (Kaboré, 2011).

➤ le Bingbélé, un petit ruisseau qui part de la ville de Bobo-Dioulasso et traverse la FCD suivant la direction Sud-est vers Nord-ouest avant de s’orienter en plein Nord vers le village de Wolonkoto. Ce cours d’eau est pollué par les substances rejetées par les industries de la ville de Bobo-Dioulasso (Kaboré, 2011).

Milieu biologique 

Ressources floristiques 

La FCD comprend des formations végétales naturelles et des plantations forestières. La flore y est riche et diversifiée. L’inventaire forestier et la cartographie réalisés en 2003 permettent de distinguer :

♦ des savanes et une forêt galerie le long de la rivière Kou qui sont des formations naturelles fortement anthropisées ;
♦ des champs ;
♦ des plantations forestières (300 ha de plantations) ont été réalisées dans la forêt en 1936 et 1988. Les espèces exotiques plantées sont: Anacardium occidentale, Eucalyptus camaldulensis, Tectona grandis et Azadirachta indica. Des essais de provenance ont été également effectués. Selon le degré de recouvrement de la strate ligneuse et de la composition floristique, se distinguent :
♦ la savane boisée peu représentée, composée de Anogeissus leiocarpus, de Vitellaria paradoxa. La strate arbustive étant dominée par des combrétacées et d’autres arbustes tels que Gardenia sp, Hymenocadia acida et Swartzia madagascariensis (Kaboré, 2011).
♦ la savane arborée est représentée également et comprend des espèces arborées dominantes telles que Daniellia oliveri, Vitellaria paradoxa, Terminalia macroptera, Terminalia laxiflora, Lannea acida, Isoberlina doka, Erythrophleum africanum, Piliostigma reticulatum, Piliostigma thonningii (Kaboré, 2011).
♦ la savane arbustive dont les rares arbustes présents sont Vitellaria paradoxa, Terminalia macroptera, Terminalia laxiflora, Lannea acida. Les arbustes les plus caractéristiques sont : Detarium microcarpum, Combretum nigricans, Entada africana et Guiera senegalensis, Crossopteryx febrifuga, Vitex simplicifolia, Sorindeca juglandifolia, Hymenocardia acida (Kaboré, 2011).

Ressources fauniques

Les potentialités fauniques de la FCD sont assez faibles. La faune se résume aux petits mammifères tels que Ourebia ourebi (ourébi), Lepus capensis (lièvre), Erythrocebus patas (singe rouge), Tragelaphus scriptus (guib harnaché), Thryonomis swinderianus (aulacode). L’avifaune comprend des oiseaux tels que Eupodotis senegalensis (outarde du Sénégal), Francolinus bicarcatus (francolin), Numida meleagris (pintade sauvage) et Tockus sp. (calao) etc. Par ailleurs, cette ressource est fortement menacée par la forte présence humaine et des animaux domestiques (Kaboré, 2011).

Ressources halieutiques 

La FCD renferme des ressources halieutiques non négligeables. Elle est traversée par le Kou qui est un cours d’eau permanent alimentant quelques étangs le long de son parcours. Les principales familles de poissons rencontrées sont les Claridae et les Cichlidae (Sompougdou, 2004 cité par Bahiré, 2016).

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I : GÉNÉRALITÉS
I. 1. GÉNÉRALITÉS SUR LA ZONE D’ÉTUDE
I. 1. 1. Milieu physique
I.1.1.1. Situation géographique et historique
I.1.1.2. Climat
I.1.1.3. Hydrographie
I.1.2. Milieu biologique
I.1.2.1. Ressources floristiques
I.1.2.2. Ressources fauniques
I.1 .2.3. Ressources halieutiques
I.1.3. Milieu humain
I.1.3.1. Population riveraine
I.1.3.2. Activités socio-économiques menées dans la FCD
I.1.3.2.1. Agroforesterie
I.1.3.2.2. Pâturage
I.1.3.2.3. Exploitation des produits forestiers
I.1.3.2.4. Pêche
I.1.3.3. Aménagement et gestion actuelle de la FCD
I.2. GÉNÉRALITÉS SUR LES DEUX ESPÈCES ÉTUDIÉES
I.2.1. Présentation des espèces
I.2.1.1. Maranthes polyandra (Benth.) Prance
I.2.1.1. 1.Classification taxonomique selon GBIF (2017)
I.2.1.1.2. Description
I.2.1.1.3. Phénologie
I.2.1.1.4. Ecologie
I.2.1.1.5. Répartition
I.2.1.1.6. Importance socio-économique
I.2.1.2. Parinari curatellifolia Planch. ex Benth.
I.2.1.2.1. Classification taxonomique selon GBIF (2017)
I.2.1.2.2. Description
I.2.1.2.3. Phénologie
I.2.1.2.4. Ecologie
I.2.1.2.5. Répartition
I.2.1.2.6. Importance socio-économique
Chapitre II : MATÉRIEL ET MÉTHODES
II.1. MATÉRIEL
II.1.1. Matériel biologique
II.1.2. Matériel technique
II. 2. MÉTHODES D’ÉTUDE
II.2.1. Collecte des données
II.2.1.1. Collecte des données de l’inventaire
II.2.1.2. Collecte des données des enquêtes ethnobotaniques
II.2.3. Analyse statistique des données
Chapitre III : RÉSULTATS ET DISCUSSION
III. 1. RÉSULTATS
III.1.1. Diversité des espèces fruitières comestibles
III.1.1.1. Espèces fruitières inventoriées
III.1.1.2. Espèces fruitières exploitées par les populations riveraines
III.1.2. Potentiel fruitier de M. polyandra et de P. curatellifolia
III.1.2.1. Densité des individus
III.1.2.2. Estimation du total des individus
III.1.2.3. Production fruitière des individus de M. polyandra et de P. curatellifolia
III.1.2.3.1. Corrélation et équations de régression linéaire entre les paramètres dendrométriques et la production fruitière de M. polyandra
III.1.2.3.2. Corrélation et équations de régression linéaire entre les paramètres dendrométriques et la production fruitière de P. curatellifolia
III.1.2.4. Etat des peuplements de M. polyandra et de P. curatellifolia dans la FCD 30
III.1.2.4.1. Impacts des activités des populations riveraines
III.1.2.4.2. Attaques parasitaires
III.1.2.5. Dynamique des peuplements de M. polyandra et de P. curatellifolia
III.1.3. Importance socio-économique des fruits de M. polyandra et de P. curatellifolia
III. 2. DISCUSSION
CONCLUSION GÉNÉRALE
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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