Evaluation des impacts du micro-barrage anti-sel de la vallée de Senghor sur l’environnement biophysique

Le Sénégal dispose d’importantes terres cultivables qui ont permis le développement d’une agriculture qui mobilise plus de 60% de la population active (ANSD).

L’agriculture occupe la première place dans l’économie sénégalaise et constitue la principale activité de subsistance de la population rurale. Cette population en croissance continue, exerce une pression sur l’espace et les ressources. Ainsi le secteur est confronté à des difficultés majeures depuis l’avènement des sécheresses notamment par :
✔ une salinisation élevée des terres qui pose des problèmes par endroits ;
✔ l’insuffisance des ressources en eau pour les cultures maraîchères et fruitières entraînant un abandon des terres pendant la période de la saison sèche ;
✔ une dégradation de ces mêmes terres engendrant une forte baisse des rendements agricoles.

Compte tenu de toutes ces difficultés, le secteur agricole semble être relégué au second plan. La pêche est devenue très compétitive, attractive et accueille un nombre de plus en plus important d’acteurs du monde rural. De nombreuses études (Sané, 2003) ont permis de mettre en évidence la situation socioéconomique précaire du monde rural. La réduction de la pauvreté notamment dans le monde rural par la relance du secteur agricole, est devenue l’objectif prioritaire de la politique de certains partenaires au développement local. C’est ainsi que des mesures structurelles ont été prises pour atténuer la vulnérabilité des populations dont la base de production est limité par la réduction des ressources en eau.

Les populations en collaboration avec des partenaires au développement ont entrepris des stratégies pour une amélioration de la production agricole et un approvisionnement correct en eau. Des aménagements sous forme de micro barrages anti-sel et de digues de retenue ont été réalisés. Mais, bien que ces micro ouvrages aient contribué à l’adoucissement des eaux et à l’amélioration de leur stockage ; les problèmes sur l’environnement biophysique et humain n’en demeurent pas moins posés à travers le bouleversement des écosystèmes, la modification de la flore et de la végétation. A cela, s’ajoutent les difficultés pour la riziculture et les autres activités socio-économiques (maraîchage, arboriculture..), sans compter la question des dits micro-ouvrages.

Collecte des données de terrain

Les entretiens individuels et collectifs sous forme d’interviews semi structurées à l’aide des guides d’entretien 

Ces entretiens ont été utilisés aussi bien auprès des populations locales que des responsables des structures visitées. L’objectif visé ici était essentiellement d’avoir des informations approfondies auprès des acteurs directement concernés pour ce qui est de l’identification des problèmes environnementaux, et de voir les mesures initiées pour les gérer .

Ces entretiens ont donc permis de mieux cerner les réalités locales (physiques, sociales, culturelles, écologiques…) L’option est donc qualitative, en ce sens qu’il ne s’agissait pas de mesurer ou d’estimer l’état de dégradation des ressources naturelles, mais plutôt de recueillir des données permettant d’avoir une vision assez large des problèmes environnementaux liés au barrage.

Les enquêtes de terrain

Les enquêtes sont menées dans l’optique de mieux saisir la réalité des effets de la mise en place du micro-barrage de la vallée de Senghor sur le milieu physique, les activités socioéconomiques et les populations. La perception des populations demeure une approche intéressante en ce sens que la seule analyse quantitative reste insuffisante et ne permet pas de rendre compte de tous les effets du micro-barrage sur l’environnement et les activités. Elles permettent donc de voir comment les modifications actuelles de la vallée s’inscrivent dans l’histoire des populations environnantes. Ces enquêtes ont été menées sur la base d’un échantillon raisonné de 140 personnes réparties dans 7 villages riverains de la vallée soit 20 personnes par village. C’est la technique d’enquête par sondage aléatoire simple qui est employée. Un questionnaire est également administré aux personnes âgées d’au moins 50 ans car ces dernières sont susceptibles de vivre à la fois la période pluvieuse des années 1960 à 1970 et l’actuelle période caractérisée par le déficit pluviométrique. C’est ainsi que nous avons obtenu une moyenne d’âge de cinquante quatre ans sur les personnes interrogées.

Les focus group
Il s’agit des discussions avec des groupes spécialisés dans un domaine d’activité (agriculteurs, éleveurs, tradipraticiens…) qui nous ont aidées à saisir les réalités spécifiques et la perception de chaque groupe sur les micro-ouvrages hydrauliques.

L’observation directe

Elle nous a permis de connaître les espèces menacées d’extinction si aucune mesure n’est prise pour corriger les nouvelles conditions écologiques, mais aussi de constater les insuffisances et le manque de suivi de ces micro-barrages.

Méthodes d’analyse de la flore et des facteurs écologiques

Etude de la flore 

Un inventaire floristique (liste floristique) a été réalisé au début de ce travail. Des échantillons d’espèces ont été récoltés, et quelques-uns ont été déposés à l’herbier du département de Biologie Végétale de la Faculté des Sciences et Techniques de l’UCAD pour identification. Pour l’analyse de la végétation, la technique du transect qui consiste à analyser, le long d’une ligne graduée en mètre, la végétation en partant d’une rive à l’autre et de façon perpendiculaire au cours d’eau a été utilisée. Les transects ont été effectués sur le terrain au mois de mars et au mois d’août. Le choix de ces deux mois se justifie par le fais que le premier indique la saison sèche et le second la saison hivernale. Cela nous a permis de comprendre la dynamique de la végétation par rapport au facteur eau. Le niveau de l’eau et sa profondeur a été notée. Les lieux d’exécution des transects ont été choisis au hasard dans la zone, en cherchant la diversité des espèces végétales le long du profil. C’est la raison pour laquelle on a travaillé à partir d’un azimut perpendiculaire aux différents faciès.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1 – Problématique
2 – Objectifs
CHAPITRE I : APPROCHE METHODOLOGIQUE
1.1- La revue documentaire
1.2 – Prospection de terrain
1.3 – Collecte des données de terrain
1.3.1 – Les entretiens individuels et collectifs sous forme d’interviews semi-structurées à l’aide des guides d’entretien
1.3.2 – Les enquêtes de terrain
1.3.3 – Les focus group
1.3.4 – L’observation directe
1.4 – Méthodes d’analyse de la flore et des facteurs écologiques
1.4.1 – Etude de la flore
1.5 – L’analyse de quelques paramètres de l’eau
1.6 – Supports cartographiques et images satellitaires utilisées
CHAPITRE II : CONTEXTE BIOPHYSIQUE ET HUMAIN DE LA VALLEE DE SENGHOR ET DES COMMUNAUTES RURALES DRAINEES
2.1 – Cadre physique
2.1.1 – Localisation de la vallée de Senghor
2.1.2 – La topographie
2.1.3 – Le Bassin versant de la vallée de Senghor
2.1.3.1 – Les caractéristiques physiques du bassin versant de la vallée de Senghor
2.1.3.1.1- Calcul de l’indice de forme du bassin versant de la vallée de Senghor
2.1.3.1.2 – Indice de compacité de Graveluis (1914)
2.1.3.1.3 – Indice de compacité de Horton (1932)
2.1.3.1.4 – Indice de compacité de Muller (1953)
2.1.3.1.5 – L’allongement moyen de Caquot
2.1.3.1.6 – Densité de drainage
2.1.4 – L’analyse des paramètres climatiques
2.1.4.1 – L’insolation
2.1.4.2 – Les températures
2.1.4.3 – Les vents
2.1.4.4 – La pluviométrie
2.1.4.5 – L’évaporation
Conclusion
2.1.5 – Les ressources en sol et en eau
2.1.5.1 – Les ressources en sol
2.1.5.1.1 – Unité des sols halomorphes potentiellement sulfatés acides
2.1.5.1.2 – Unité des sols halomorphes sulfatés acides
2.1.5.1.3 – Unité des sols halomorphes para sulfatés acides
2.1.5.1.4 – Unité des sols hydromorphes
2.1.5.1.5 – Unité des sols ferrugineux tropicaux à hydromorphie de profondeur
2.1.5.1.6 – Unité des sols ferrugineux tropicaux non lessivés
2.1.6 – Les ressources en eau
2.1.6 – Les formations végétales
2.1.6.1 – La mangrove
2.1.6.2 – Les prairies à halophytes
2.1.6.3 – La végétation des zones exondées
2.1.7 -Les ressources fauniques
2.2 – Cadre humain
2.2.2 – Les activités socio-économiques
Conclusion
CHAPITRE III: LA MISE EN EAU DE LA VALLEE DE SENGHOR
3.1 – Historique et objectifs
3.2- Les aménagements hydrauliques
3.2.1- Le barrage anti-sel
3.2.2- La digue de retenue
3.2.2.1- Le choix du type d’évacuateur pour la digue de retenue : pont barrage
3.4 – La gestion des micro-ouvrages hydrauliques
Conclusion
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION ANALYSE DES TRANSECTS
4.1 – Analyse des transects
4.2 – Analyse de la flore et de la végétation
4.2.1 – Les groupements végétaux observés sur sols exondés
4.2.2 – Les groupements végétaux observés sur sols humides
4.2.3 – Les groupements végétaux observés sur sols inondés et exondés
4.2.4 – Les groupements végétaux observés uniquement sur sols inondés
4.2.5 – Analyse des principaux groupements végétaux aquatiques
4.2.5.1 – Groupements à Tamarix senegalensis
4.2.5.2 – Groupements à Sporobolus virginicus
4.2.5.3 – Groupements à Paspalum vaginatum
4.2.5.4 – Groupements à Fimbristylis ferruginea et à Mariscus ligularis
4.2.5.5 – Groupement à Phragmites australis
4.2.5.6 – Groupement à Typha domingensis
4.2.5.7 – Groupement à Avicennia africana
4.2.6 – La distribution des espèces en fonction de leur abondance-dominance
4.2.6.1 – Les modifications temporelles observées dans la végétation aquatique
4.2.6.1.1 – Les zones à Tamarix senegalensis, Avicennia africana et Conocarpus erectus
4.2.6.1.2 – L’extension de Nymphea lotus et de Ludwigia leptocarpa
4.2.6.1.3 – L’extension des zones à Typha domingensis
Conclusion
4.2.7 – L’expansion et / ou régression des espèces
4.2.7.1 – Les espèces en expansion
4.3 – Dynamique de l’occupation des sols de la zone
4.3.1 – Les zones de culture
4.3.3 – Les plantations de manguiers, d’anacardiers, d’orangers et mandariniers
4.3.4 – Les tannes
4.3.5 – La végétation de savane
4.3.6 – Les autres types d’occupation du sol
Conclusion
4.4 – Impacts des micro-ouvrages sur le milieu physique et humain
4.4.1 – Impacts sur le régime hydrologique de la vallée
4.4.2 – Impacts potentiels sur la qualité des eaux
4.4.3 – Impacts sur le sol
4.4.4 – Impacts sur la flore et la végétation
4.4.5 – Impacts sur la faune
4.4.6 – Impacts sur la population
4.4.6.1 – Impacts potentiels sur la santé des populations
4.4.6.2 – Impacts sur les activités socio-économiques
4.5 – Les stratégies développées par les populations
4.6 – Les espèces indicatrices des changements écologiques
5 – Le bilan après huit années de mise en œuvre
Discussion
CONCLUSION GENERALE
REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *